Boule de Suif, Guy de Maupassant, 1880 : résumé et pistes d'analyse

Rédigé le 31 August 2022

16 minutes de lecture

introduction dissertation boule de suif

  • 01. Résumé de la nouvelle
  • 02. Les personnages principaux
  • 03. Les thèmes principaux

Boule de Suif est une nouvelle réaliste de Guy de Maupassant parue en 1880. On y découvre l'histoire sordide arrivée à la dénommée Boule de Suif durant la guerre de 1870.

Maupassant en profite pour dénoncer l’hypocrisie de la haute société comme du clergé . Boule de Suif, qui est une prostituée, y apparaît bien plus respectable que les bourgeois, plutôt monstrueux qu'honnêtes.

Comment faire la lecture complète de l'œuvre littéraire de Maupassant ?

Résumé de la nouvelle

L'histoire se déroule durant la guerre franco-prussienne de 1870 : c'est l'hiver, les troupes françaises se replient et les Prussiens envahissent Rouen.

Boule de Suif, une prostituée jadis ainsi surnommée pour son embonpoint, se retrouve dans une diligence tirée par six chevaux en compagnie de neuf autres voyageurs. S'y trouvent :

  • un couple de commerçants
  • deux couples de la bourgeoisie et de la noblesse
  • deux religieuses
  • un démocrate

Tous s'inquiètent d'une manière ou d'une autre de la présence de cette prostituée avec eux.

La diligence s'enfuit vers Dieppe mais la neige ralentit sa progression. En plus du froid qui se fait sentir, les voyageurs commencent à avoir faim . Boule de Suif est la seule à avoir emporté des provisions et elle n'hésite pas à les partager avec ses compagnons de voyage. Ceux-ci oublient volontiers leurs préjugés pour le temps du repas, trop heureux de sentir leurs appétits satisfaits. On parle beaucoup, de la guerre surtout ; et on s'impressionne même de Boule de Suif pour les actes de bravoure dont elle fait le récit.

Lorsque le soir arrive, la diligence fait une halte à l'auberge de Tôtes , dans laquelle dorment aussi des Prussiens . Avant le souper, l'officier prussien fait des avances à Boule de Suif mais c'est une bonapartiste ; pour cette raison, elle refuse de coucher avec l'ennemi. Le militaire interdit alors à la diligence de repartir tant que Boule de Suif n'aura pas couché avec lui.

Le lendemain, les passagers restent donc bloqués à Tôtes. Le soir, quand l'aubergiste vient demander à la femme, de la part du militaire, si elle n'a pas changé d'avis, tous comprennent qu'il faudra forcer la prostituée à s'offrir au Prussien. Au déjeuner du jour suivant, le groupe entier met en place une stratégie commune afin de la convaincre de se sacrifier pour le bien de tous.

Au dîner, c'est la plus vieille des religieuses qui explique innocemment qu'elle doit se rendre au Havre pour soigner des malades de la vérole. Au soir du quatrième jour, Boule de Suif finit par accepter et passe la nuit avec l'homme d'abord éconduit .

La diligence peut repartir.

Or, seule Boule de Suif n'a pas eu le temps de se faire préparer des petits plats , trop occupée par la charge que le groupe lui confia. Quand arrive l'heure du repas, tous se régalent, hormis la pauvre femme. En guise de nourriture, elle n'aura droit qu'au mépris de la part des gens qu'elle a nourris puis libérés.

Personne ne la regardait, ne songeait à elle. Elle se sentait noyée dans le mépris de ces gredins honnêtes qui l’avaient sacrifiée d’abord, rejetée ensuite, comme une chose malpropre et inutile. Alors elle songea à son grand panier tout plein de bonnes choses qu’ils avaient goulûment dévorées, à ses deux poulets luisants de gelée, à ses pâtés, à ses poires, à ses quatre bouteilles de Bordeaux ; et sa fureur tombant soudain, comme une corde trop tendue qui casse, elle se sentit prête à pleurer. Elle fit des efforts terribles, se raidit, avala ses sanglots comme les enfants, mais les pleurs montaient, luisaient au bord de ses paupières, et bientôt deux grosses larmes, se détachant des yeux, roulèrent lentement sur ses joues. D’autres les suivirent plus rapides, coulant comme des gouttes d’eau qui filtrent d’une roche, et tombant régulièrement sur la courbe rebondie de sa poitrine. Elle restait droite, le regard fixe, la face rigide et pâle, espérant qu’on ne la verrait pas.

Que raconte l'histoire de Boule de Suif ?

Les personnages principaux

Les personnages de Boule de Suif  fonctionnent comme des symboles : ils représentent les plus hautes sphères de la soi-disant moralité au sein de la société. On trouve des religieuses, des petits bourgeois issus du commerce, des nobles de l'ancien monde (le comte et la comtesse) et un noble du nouveau monde (le « democ »).

Il est donc clair que Maupassant a voulu mettre en scène les diverses classes sociales de son époque ainsi qu'un riche éventail de types humains.

Boule de Suif

Elle est petite, ronde de partout, grasse à lard, avec des doigts bouffis, étranglés aux phalanges, pareils à des chapelets de courtes saucisses, avec une peau luisante et tendue, une gorge énorme qui saillait sous sa robe, elle restait cependant appétissante et courue, tant sa fraîcheur faisait plaisir à voir. Sa figure était une pomme pivoine prêt à fleurir, et là-dedans s’ouvraient, en haut, deux yeux noirs magnifiques, ombragés de grands cils épais qui mettaient une ombre dedans ; en bas, une bouche charmante, étroite, humide pour le baiser, meublée de quenottes luisantes et microscopiques.

Tout au long de la nouvelle, elle est désignée par son surnom, « Boule de Suif », qui fait allusion à son physique rond et gras (« suif » signifie graisse). Il faudra attendre plusieurs pages pour apprendre son vrai nom, Elisabeth Rousset.

Ce simple détail indique qu’ elle n'a pas sa place parmi la société « honnête » car c'est le patronyme qui fait l'identité et le respect. Or, le sien n’est prononcé que trois fois au cours de l’histoire , qui plus est dans un contexte déshonorant, puisque c'est toujours lorsqu'on lui demande si elle accepte de coucher avec l'officier.

Pourtant, Boule de Suif n’est pas une prostituée de bas étage : elle a une maison à Rouen et une domestique. Elle est plutôt une « demi-mondaine » car ses clients semblent être des bourgeois. C'est dire qu' elle vit de cet ordre social et de ses vices privés.

Maupassant ne la présente pas comme tout à fait stupide ; elle est plutôt naïve et inconsciente - au moins jusqu’à la dernière scène - de la malveillance fondamentale des autres voyageurs. En outre, cette naïveté est plutôt la conséquence de sa nature généreuse , qui la pousse à faire confiance aux autres, et à vouloir les aider. Pour preuve, elle offre sans rechigner toutes ses provisions à ses compagnons dès le premier jour de voyage. Or, ce sacrifice n’est pas superflu pour elle, puisque tout dans son physique indique une extrême gourmandise.

De même, lorsqu’elle cède finalement à l’officier, c’est pour satisfaire les autres voyageurs. Seule, il ne fait aucun doute qu'elle aurait résisté jusqu'au bout. Le Prussien l’a bien compris, et c’est pour cela qu’il retient tous les voyageurs. Il compte sur la présence de ces êtres faibles et lâches pour faire fléchir la jeune femme.

Il faut également préciser que Boule de Suif a un respect sincère pour la patrie, pour l'Église et pour le trône , un triptyque qui devrait représenter cette société « honnête » et qui la méprise. Elle a dû fuir Rouen car elle a agressé physiquement un militaire prussien qui était venu réquisitionner son domicile. Cet acte montre son amour pour la France et met en relief la lâcheté de ses compagnons pourtant remplis d'orgueil.

Notons également un paradoxe amusant : son respect pour la religion . Dans la diligence, elle propose de la nourriture aux deux religieuses d’une voix « humble et douce ». Ce sont également les arguments de la religieuse, habillements sollicités par Mme de Bréville, qui semblent finalement faire céder Boule de Suif. Enfin, elle se rend à l’église et explique à ses compagnons que « c’est si bon de prier quelquefois ». Sa piété, malgré sa profession, apparaît donc sincère. Par là, elle contraste avec les prières mécaniques des religieuses et la religiosité hypocrite de la comtesse, qui n’hésite pas à abuser de l'argument pieux pour pousser Boule de Suif dans les bras du prussien.

En somme, son personnage est construit sur une apparente contradiction entre sa vie de prostituée et son attachement au patriotisme, à l’Eglise et à l’Empereur. Boule de Suif est une victime qui doit nous inspirer la pitié et la compassion, car cette fille soit-disant corrompue paraît bien plus honnête que les bourgeois de la société dite « honnête ».

Cornudet est essentiellement défini par ses opinions politiques. C’est un démocrate, ennemi du régime impérial et de la bourgeoisie qui s’y est ralliée, d’où son surnom « Cornudet le démoc ». A priori , il apparaît plus sympathique que les autres personnages et le fait qu’il soit lui aussi marginal le rapproche de Boule de Suif - notons aussi que si celle-ci s’appelle Elisabeth Rousset, Maupassant a doté Cornudet d’une barbe rousse. Mais en définitive, Cornudet est un faible qui finira également par trahir Boule de Suif.

Maupassant insiste en effet sur le côté vain et ridicule de Cornudet . Il est détesté la bourgeoisie, alors qu’ il est lui-même un fils de bourgeois , qui a hérité d’« une assez belle fortune ». Ses actes révolutionnaires se résument surtout à de grands discours ; sa bravoure devant l’ennemi est relative . Il s’est contenté de pièges et de barricades, pour finir par s’enfuir comme les autres dès l'arrivée des Prussiens.

À la fin de la nouvelle, au lieu de défendre Boule de Suif et d’affronter directement les bourgeois qui la laissent pleurer dans son coin, il se contente de narguer tout le monde en chantant La Marseillaise .

Lorsque Maupassant écrit : « Les démocrates à longue barbe ont le monopole du patriotisme comme les hommes en soutane ont celui de la religion », il veut ainsi montrer que la foi républicaine de Cornudet se situe au même niveau d'hypocrisie que la foi religieuse du clergé.

La preuve finale de son prosaïsme et de sa lâcheté, c'est le peu de solidarité de Cornudet envers Boule de Suif, sachant que cette absence de solidarité se justifie par le fait qu’elle a refusé ses avances. Celle-ci, en effet, lui interdit l’entrée de sa chambre par « pudeur patriotique ». Autrement dit, la femme « facile » ne veut pas se prostituer en présence de l’occupant prussien.

Ainsi, malgré son sentiment de supériorité morale, Cornudet est certainement aussi égoïste que les bourgeois qu’il hait, et facilement corruptible. 

Qui est Boule de Suif ?

Les Loiseau

Monsieur Loiseau est un homme du peuple, sans dignité ni éducation. Il n'est bourgeois que parce qu'il est « parvenu ».

On voit notamment lors du dîner final son goût pour les plaisanteries sexuelles, qui révèle sa nature vulgaire . On remarque aussi qu’ il ne sait pas se tenir : il est le premier à crier famine dans la diligence. C’est par ailleurs le seul moment de la nouvelle où il se montre amical. En effet, il exprime sans honte cette faim que tous les autres voyageurs ressentent, et son côté simple, qui contraste avec l’attitude hautaine des autres bourgeois, l’amène à accepter le premier la nourriture et le rhum que les autres dédaignent.

Maupassant insiste donc sur sa bassesse morale. Même ses amis le considèrent comme un « fripon madré ». Le vin qu’il vend est plusieurs fois qualifié de médiocre. Il n’a aucun scrupule patriotique , et compte bien exiger au Havre le paiement, par l’armée française, de l’infâme piquette qu’il lui a vendue.

Il se montre particulièrement infect lorsque, bouillant de rage et d’impatience devant le refus de Boule de Suif face à l'officier, il propose aux voyageurs de la livrer « pieds et poings liés » à l’officier prussien. La ruse et la malhonnêteté font à ce point partie de son caractère qu’il ne peut s’empêcher de tricher aux cartes avec la complicité de son épouse.

Et pour cause, sa femme est d’un caractère aussi méprisable que lui, bien qu’elle soit différente. Si Loiseau est, dans ses meilleurs moments, bon vivant et convivial, Mme Loiseau est dure et sèche. Son « âme de gendarme » (p.32) ne contient pas une once de générosité ni d’humour. Quand son mari, par plaisanterie, dit aux voyageurs que sa faim est telle qu’il paierait cent francs pour un simple jambonneau, Mme Loiseau a un geste de dépit que lui oblige son avarice.

La différence de caractère entre les deux époux se reflète dans leur physique : alors que Loiseau est petit, gras et rougeaud, sa femme est grande et tout son corps n’est qu’une « dure carcasse ».

Sans surprise, les Loiseau participeront activement à la « conspiration » pour faire capituler Boule de Suif et se réjouiront de voir Boule de Suif soi-disant souillée par l'acte sexuel. 

Les Carré-Lamandon

Plus riche que les Loiseau, les Carré-Lamandon sont aussi, comme dit Maupassant, d’une « caste supérieure ». Ce sont de « vrais » bourgeois, avec toute l’éducation et la tenue que ce statut implique. Mais là encore, ce n’est qu’une apparence, ou une affaire d'hypocrisie.

Industriel normand riche et respecté, M. Lamandon-Carré est un homme qui vit constamment dans la dissimulation . Durant le régime impérial, il a fait figure d’opposant politique, mais, comme l'écrit Maupassant, c’est uniquement pour faire « payer plus cher son ralliement » au parti impérial.

Il n’a donc pas de véritables et honnêtes convictions politiques. Ses seuls intérêts sont l’argent et le prestige social.

Cette absence de convictions provoque de flagrantes contradictions internes. Si, d’une part, il admire le panache militaire, ce grand industriel déplore, d’autre part, que l’armée coûte aussi cher à l’Etat, et emploie de manière « improductive » quantité de bras que l’on pourrait utiliser pour « de grands travaux industriels ».

À travers lui, Maupassant critique l’ambiguïté idéologique de la grande bourgeoisie marchande.

Quant à sa femme, l’auteur la décrit comme jeune et jolie. E t si elle montre beaucoup de dédain à l’égard de Boule de Suif, elle n’est guère plus vertueuse que la prostituée. En effet, la « jolie Mme Carré-Lamandon » est « la consolation des officiers de bonnes familles envoyées à Rouen en garnison ». C'est dire qu'elle trompe allègrement son mari, qu’elle n’a sans doute épousé que pour son argent, avec des hommes plus jeunes que lui.

Sa faiblesse pour les jeunes officiers se confirme quand elle affirme que l’officier prussien lui paraît « pas mal du tout ». Malgré sa façade de respectabilité bourgeoise, elle se révèle aussi légère, sinon plus, que Boule de Suif.

Le couple Carré-Lamandon participera également activement à la stratégie visant à forcer Boule de Suif.

Le comte et la comtesse de Bréville

Avec le comte et la comtesse de Bréville, Maupassant introduit le plus haut niveau social de l'époque, celui de l’aristocratie. Mais, sans surprise, ces nobles de sang sont aussi hypocrites et lâches que les bourgeois.

M. de Bréville n’a pas ni courage ni honneur , puisqu'on nous le présente comme un « diplomate », il est issu de « trois générations d’ambassadeurs ». Ce trait, qui n’est pas négatif en soi, équivaut pourtant chez le comte à une attitude lâche et soumise. Loin d’approuver le courage de Boule de Suif, il encourage celle-ci à céder au prussien car, dit-il, « il ne faut jamais résister au plus forts ».

Cette lâcheté érigée en philosophie est d’autant plus méprisable que le comte se vante d’être un descendant de Henri IV, à qui il s’efforce même de ressembler physiquement. Mais la seule marque de supériorité qu'il possède réside dans le contrôle qu’il a de lui-même.

C’est lui qui s’impose naturellement à la tête de la « conspiration » destinée à faire fléchir Boule de Suif. Il possède également l’art de la réthorique , que ce soit pour parler à l’officier prussien ou à ses compagnons ou à Boule de Suif. C'est dire qu'il n’est qu’un homme de discours . Chez lui, comme dans ses mots, la noblesse n’est que forme et apparence.

La comtesse excelle aussi dans l’art de paraître . Elle a un « grand air », comme le précise Maupassant, ce qui lui a permis d’être acceptée par l’aristocratie normande, malgré son statut de non-noble de naissance. Vis-à-vis de Boule de Suif, elle sait aussi se montrer aimable, mais cette attitude trahit avant tout de la condescendance et un énorme complexe de supériorité.

Comme le comte, elle a le sens de l’initiative, et c’est elle qui aura l’idée d’utiliser des arguments religieux pour faire céder Boule de Suif. Très rusée, elle amène ainsi la nonne à dire que Dieu serait tout à fait disposé, au vu des circonstances, à pardonner à Boule de Suif son « péché ».

Enfin, cette grande dame finit par s’amuser « comme une folle » des plaisanteries obscènes de Loiseau, lors du dîner final.

Les deux religieuses

À travers les deux religieuses, Maupassant fait une caricature de la dévotion hypocrite à la religion. Pour Maupassant, la religion est une idéologie qui vient justifier la domination des classes supérieures , représentées par les trois couples déjà évoqués. C’est la « bonne » société qui a « de la Religion et des Principes ».

La plus âgée des religieuses est présentée comme très masculine, alors que la plus jeune, sa « chère sœur Saint-Nicéphore » est « mignonne » et fragile, d’un aspect maladif. Elles forment donc presque un couple.

Lorsqu’elles récitent leur prière, elles ressemblent à des automates et semblent déshumanisées. Elles ont des réflexes d’esclaves quand le prussien fait descendre les voyageurs de la diligence, elles descendent en première, en « saintes filles habituée à toutes les soumissions ». La plus âgées des deux est très masculine car elle a passé sa vie dans l’armée à soigner les blessés sur le champ de bataille. C’est « une vraie bonne sœur Ran-tan-plan » (p.36), avec une âme de soldat.

C’est elle qui achève de vaincre la résistance de Boule de Suif en affirmant qu’un péché est vite pardonné s’il est accompli pour des motifs louables. Sa philosophie morale est donc très habile : c'est une casuistique typique et très pratique.

L’officier prussien

L’officier est un symbole de la « goujaterie naturelle du militaire victorieux » (p.29). Toute son attitude représente la tyrannie arbitraire. Il ne prend même pas la peine d’expliquer son refus :

che ne feux pas… foilà tout.

Maupassant fait de lui une caricature impitoyable à travers différents traits de personnalité :

  • il imite son accent allemand
  • il est ridiculement guindé
  • il est serré dans son uniforme « comme une fille dans son corset »
  • sa moustache est « démesurée » comme son arrogance

Les thèmes principaux

L’argent joue un rôle capital dans cette nouvelle, en tant qu'il s'agit d' une satire des classes supérieures de la société . Quoique très différents par leur éducation et leurs opinions politiques, Loiseau, Carré-Lamandon et Bréville sont unis par la valeur « argent ».

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Cet argent les rend donc frères, alors que ces trois homme unis par « un instinct conservateur » constituent une alliance anormale ; pendant la Révolution, soit quatre-vingt ans plus tôt, ils auraient plutôt été ennemis, le comte représentant l’aristocratie de sang et les deux autres la bourgeoisie commerçante.

Maupassant prouve ainsi que les idées et les valeurs de chaque classe passent après la fortune, qui constitue le seul véritable critère distinctif entre les individus. Ils appartiennent tous les trois à « la grande franc-maçonnerie de ceux qui possèdent ».

Cependant, Maupassant nous présente des attitudes différentes par rapport à l’argent :

  • Cornudet est le plus généreux , il a dépensé son argent pour ses amis républicains.
  • Mme Loiseau est d’une extrême avarice , et ne supporte même pas que l’on plaisante de l’argent
  • Mr Loiseau est plus généreux car c’est lui qui offre le champagne lorsque les voyageurs célèbrent la capitulation de Boule de Suif
  • M. Carré-Lamandon donne l’image d’un gestionnaire prudent comme il convient de l'être pour un homme d’affaire respectable : il a constitué un capital au cas où la guerre l’oblige à se réfugier en Angleterre

En somme, Maupassant présente la bourgeoisie normande comme très lâche et très avare. « Emasculés par le commerce », les Rouennais n’osent refuser de payer le tribut de guerre qu’exigent les prussiens, mais plus ils sont riches, plus ils souffrent de voir leur argent passer entre les mains des vainqueurs.

La nourriture

La nourriture et les repas sont importants dans Boule de Suif pour deux raisons :

  • ils font le lien social
  • ils permettent de symboliser Boule de Suif

La nourriture comme un lien social

Ce sont avant tout les repas qui permettent aux voyageurs de communiquer. Dès le premier voyage en diligence, c’est la faim qui pousse les voyageurs à parler entre eux . Plus tard, quand Boule de Suif partage ses provisions, ils se sentent obliger de lui parler, malgré le mépris qu’ils éprouvent pour elle. On notera également le temps que l'auteur prend pour décrire chacun des mets emportés par la prostituée.

En outre, Maupassant insiste beaucoup sur ce premier repas en diligence afin de préparer le contraste avec le repas final durant lequel les voyageurs très ingrats dégusteront leurs repas froids, sans en proposer à la malheureuse Boule de Suif.

Enfin, à l’auberge, c’est au cours des repas que les voyageurs fomentent pour pousser Boule de Suif à céder au caprice du Prussien. Les repas en commun forment un rendez-vous parfait pour leur entreprise : ils parlent autour de la table sans s’adresser à Boule de Suif en particulier. Cette technique est très efficace car elle permet d’influencer la courtisane sans pour autant la confronter directement.

Boule de Suif comparée à de la nourriture

Symboliquement, Boule de Suif est de la nourriture car elle est comparée à un objet à consommer quand ils la livrent « en pâture » à l’officier.  Surtout, le narrateur la décrit à l'aide d'un vocabulaire culinaire :

  •  elle est « grasse à lard » et « appétissante »
  • ses doigts sont pareils à « de courtes saucisses »
  • sa figure ressemble à « une pomme rouge »

La métaphore de Boule de Suif qui la compare à de la nourriture est confirmée par l’une des plaisanteries de Loiseau, qui, affamé, proposera de « manger le plus gras des voyageurs ».

Ces comparaisons enlèvent toute dignité à cette victime.

Maupassant consacre les premières pages de son récit à une description très réaliste de la guerre et plus particulièrement de la défaite française.

Surtout, au niveau métaphorique, toute la « conspiration » des voyageurs pour amener Boule de Suif à céder au désir du prussien est comparée à un combat militaire.

Chacun convint du rôle qu’il jouerait, des arguments dont il s’appuierait, des manœuvres qu’il devrait exécuter. On régla le plan des attaques, les ruses à employer, et les surprises de l’assaut pour forcer cette citadelle vivante à recevoir l’ennemi dans la place.

Cette métaphore file jusqu'à la capitulation de cette « citadelle vivante » qu’est Boule de Suif. Aussi les arguments de la religieuse font-ils « brèche » dans sa résistance. C'est dire que cette résistance fut comparée aux remparts d’une forteresse qui s’effondre sous les coups de l’ennemi.

Notons l'ironie de cette métaphore guerrière : les compagnons de voyages sont plutôt des lâches qui s’abaissent devant l’ennemi et qui deviennent des grands stratèges lorsqu'il s’agit de combattre Boule de Suif, malheureuse isolée.

Enfin, le « viol » de Boule de Suif est un symbole du « viol » de la France par les Prussiens . L'absence de consentement de la prostituée, qui agit sous le coup de la pression, rend tout à fait licite l'utilisation de ce terme. La fin du récit laisse bien voir Boule de Suif comme une femme violée : elle est « troublée, honteuse », se sentant « souillée par les baisers de ce Prussien ».

Le réalisme

Boule de Suif est caractérisée par son réalisme :

  • Le récit a pour cadre un événement de l’Histoire (la guerre de 1870).
  • Les villes sont décrites fidèlement.
  • Les événements s’y déroulent dans un ordre logique.
  • Les actions de chaque personnage y sont justifiés par des mobiles précis et intelligibles. Nous savons par exemple pourquoi les voyageurs ont quitté Rouen.
  • Il y a de nombreuses descriptions , toutes très détaillées.
  • Les individus sont définis par rapport à leur milieu social, leur profession et leur place dans la société.
  • Chaque personnage représente un échantillon d’un type social.

Ajoutons encore que, fidèle à lui-même, Maupassant donne à voir une vision très pessimiste de la société . Il dénonce ici la bassesse des « bonnes » classes sociales, plutôt égoïstes, lâches, hypocrites, privées d'honneur et de sens patriotique. La crise qu’ils viennent de subir n’a pas changé leur caractère.

Quant à Boule de Suif, elle reste exclue et méprisée malgré son sacrifice moral et physique. Cela vient affirmer que le niveau social ne fait pas la hauteur morale . Aussi Boule de Suif apparaît-elle bien plus respectable que la société dite « honnête ».

Et cela aussi, n'est-ce pas réaliste ?

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Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.

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merci, merci, ahhh, merciiiii

merci pour boule de souif

Très bon travail bravo 🎉

Merci beaucoup! L’analyse est simple ce qui permet de comprendre facilement

Toute les bien merci pour le résumé.

Super, pour un collégien qui veut résumer l’histoire! Merci!

Très bon travail !!! j’ai eu l’impression de relire l’oeuvre.

Tres bon travail, merci infiniment !

super merci pour ce travail de qualité

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Boule de Suif

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As tired French soldiers trudge back from battle, residents of the French town of Rouen anticipate the arrival of the occupying Prussian army. Once those Prussians arrive, the townspeople’s fear dissipates—some of them even befriend the Prussian soldiers, while others despise them and even murder occupying soldiers occasionally. There is much animosity in the air—but, still, life has to go on, and eventually people start planning for the future.

Three well-off men ( Mr. Carré-Lamadon , Mr. Loiseau , and Count Herbert de Breville ) decide one night to leave Rouen and pursue commercial interests in La Havre, where there is no Prussian occupation. The next day they gather their wives and meet outside a stagecoach, which is ready to take the six of them and four others through Normandy.

The other four passengers include two nuns (who say quiet and mumble prayers most of the ride), one republican ( Cornudet ), and one prostitute, Miss Rousset . Miss Rousset (also known as “Ball-of-Fat”) quickly becomes the object of interest and scorn in the carriage, as the other women make it clear she is not welcome and her presence is an embarrassment. However, hours later when the coach is stuck in snow and nobody has eaten all day, Miss Rousset produces a basket of food and wine that has been underneath her skirt. Inevitably, the rest of the carriage changes their attitude towards her and one by one they accept her kind offer of food. Suddenly, everyone is amicable, and the group talks about politics and Prussians for the rest of the journey. Miss Rousset impresses the group with stories of her resistance against the occupying soldiers, and she chastises Cornudet for his republican sympathies and lack of loyalty to Bonaparte.

Still moving much slower than expected, night falls and the group comes upon the town of Tôtes and finds an inn. Here, they are greeted by a terrifying sound: broken French spoken with a heavy German accent. There is a Prussian commander waiting for them, asking them to exit the carriage. While all are traveling with the permission of German officers back in Rouen, the group is still nervous. They share their papers (which have their names and occupations on them) with the commander.

The group enters the inn and sits down for dinner, fairly happy even though everyone is tired. Then the inn-keeper enters with a strange request: the Prussian commander has asked to see Miss Rousset alone. She at first refuses, but the group pressures her into going. “It is for you that I do this,” she tells the group. She comes back flustered but mum about what he asked for, and the topic is dropped as everyone eats dinner. There is more discussion about politics, the war, and the bad behavior of the enemy.

The next day, the group finds that the stagecoach has not been prepared for them. No one understands why it would not be ready, so Mr. Loiseau, Mr. Carré-Lamadon, and the Count walk into town to find the driver. Along their way, they find French townspeople cohabitating with the Prussian soldiers, and the Prussians doing kind favors for the townspeople. The men are shocked and a little disdainful, but a townsperson explains, essentially, that these soldiers are people too and that the poor—of any country—must look out for one another. The men move on and find their driver, who informs them that the Prussian commander had ordered him not to ready the carriage. No one understands why.

Later that night, Miss Rousset tells the group that the Prussian officer demanded that she sleep with him, and everyone reacts with outrage. The next morning, however, the six wealthy travelers are disgruntled and grow resentful. They are annoyed at Miss Rousset for being the reason that they are stranded (even though it is clearly the fault of the officer). Remembering her lower social status and her profession, the wealthier members of the group come to a mutual, damning conclusion: “Since it is her trade, why should she refuse this one more than another?”(In other words, that she should sleep with the officer, against her principles, so that the group can go free.)

The next day, determined to get Miss Rousset to do what they wish, the wealthier travelers confer with each other and decide that, rather than asking her outright, they will work the topic into conversation over dinner and discuss how, throughout history, sacrifices have been made for the greater good. Even the two nuns (albeit accidentally) add to the pressure by assuring Miss Rousset that, in religious life, an act is judged by its intention. Miss Rousset is solemn and quiet. Later that night, she gives in and does what everyone had hoped: she sleeps with the German officer. The group finds out while she is doing it, and they crassly celebrate their clever plan. The next day, the group leaves.

In her rush to get ready in the morning, Miss Rousset forgets to pack food. The rest of the group all have baskets of provisions, but nobody will even look at Miss Rousset, let alone share their food with her. The three married ladies talk emptily of high society chatter just to specifically exclude the prostitute. Miss Rousset is heart-broken by the hypocrisy of the rest of the group and by the act she had to endure, and she ends the story quietly crying the corner of the carriage headed north.

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Boule-de-suif : un dénouement injuste - Guy Maupassant

      ### Aujourd'hui, on parle de l'ami Maupassant.

      Quasiment tous les petits français connaissent Maupassant : ses nouvelles facilitent la vie des profs de français, de collège comme de lycée. Principalement, parce qu'elles sont courtes et pas prises de tête, avouons-le...

      Bref, Maupassant pèse dans le french game ; aussi l'Archiprof s'est-il réservé le privilège de lui donner un visage en plus d'un texte...

introduction dissertation boule de suif

      Moustache en brosse, cravate à pois, pilosité sans nom en amorce d'une absence de menton... Exact, c'est le swagg du XIXème tout plein. Plus précisément de la fin du siècle, puisque Maupassant se rattache au mouvement naturaliste.

      On va donc ici apprendre ensemble à commenter un extrait d'une nouvelle publiée en 1880, fortement ancrée dans l'actualité historique et sociale de la France de l'époque. Autant te dire qu'il va falloir faire les mises au point d'abord...

      ### Une nouvelle, c'est-à-dire?

      Une nouvelle est un récit court, caractérisé par une intrigue simple resserré autour d'un petit nombre de personnages et préparant souvent une chute inattendue à la fin (souvent, mais pas toujours : dans le cas de Boule de suif, on ne peut pas tellement parler de surprise d'ailleurs...)

      Le genre se développe en fait avec l'essor de la presse papier au XIXème puisque les journaux intègrent des nouvelles pour la distraction de leurs lecteurs. Là encore, Boule de suif fait exception puisqu'il est publié d'abord dans un recueil de nouvelles, et non dans la presse, intitulé "Les Soirées de Médan"...

introduction dissertation boule de suif

      Nan, les soirées à Médan, c'était un tout autre style...

      ### Le naturalisme, c'est-à-dire?

      En fait, à Médan, se trouvait une petite maison qu'avait acheté Emile Zola. C'est là qu'il conviaient différents auteurs dont l'ami Maupassant pour discuter littérature et parfaire son projet de mouvement...

      ...de mouvement naturaliste.

      De quoi s'agit-il? Avec la fin du XIXème siècle, les méthodes scientifiques commencent à s'imposer dans l'étude des hommes et de la société : naît notamment la sociologie moderne qui analyse les comportements collectifs à l'aide des statistiques.

      Donc le naturalisme, c'est simple : c'est le mouvement littéraire qui s'inspire de ce renouveau scientifique pour décrire la société ambiante.

      Un exemple : Zola crée un ensemble de romans, c'est-à-dire un cycle, avec des personnages communs circulant de l'un à l'autre roman, le cycle des Rougon-Macquart. Là, il décrit l'évolution d'une famille sur 30 ans afin d'illustrer la notion scientifique d'hérédité sociale : l'alcoolisme et la folie des premiers parents se perpétuent, de manière héréditaire donc, au fil des générations et parmi tous les milieux sociaux -comme l'affirmait la science à l'époque.

      Ok Zola.

      Mais pour Maupassant? Dans Boule de suif, on peut noter cette touche naturaliste dans le fait que chaque personnage incarne un type sociologique ; chaque passager de la diligence est comme le représentant d'un milieu social bien défini, avec des habitudes, des vêtements, des attitudes caractéristiques.

      Bref, la diligence de Boule de suif est un abrégé de la France de 1870 : garde ça en tête surtout!

      ### 1870, ya quoi?

      Nan il reste quand même à présenter le contexte historique puisqu'avec le naturalisme l'histoire et la société sont forcément au premier plan...

      Le récit suit une diligence.

introduction dissertation boule de suif

      Cette diligence circule dans une France en guerre, plus exactement une France occupée ; mais pas par des Allemands, non, par des Prussiens... C'est-à-dire des Allemands d'avant la proclamation de l'unité allemande qui aura lieu en 1871.

      La guerre est une défaite sans nom : les Français ont été au-dessous de tout. Napoléon III, leur empereur, s'était lancé dans c'tte affaire pour laver un affront diplomatique stupide, pour l'honneur en fait. Sauf qu'on le paya de la pire des humiliations, écrasée par les unités prussiennes plus modernes et disciplinées. Dans la foulée l'Empire chuta...

      Pas la peine de détailler : c'est au programme des E3C ;)

      La France sort de là humiliée, profondément humiliée. Et c'est bien de ce sentiment dont parle la nouvelle de Maupassant.

      Car la diligence est arrêtée par des soldats prussiens qui la retiennent abusivement. Leur commandant fait en effet pression sur le groupe de voyageurs pour obtenir les faveurs de Boule de suif.

      Boule de suif est un surnom ; c'est une femme charmante dont le métier est de faire du charme aux hommes, contre rémunération -tu me suis? Mais Boule de suif cette fois se refuse aux Prussiens, par patriotisme. Elle ne finit par obéir que sur l'insistance des autres voyageurs, tous ligués contre elle, manipulateurs et flatteurs.

      Pourtant sitôt le problème résolu et la diligence prête à repartir, ils lui marquent le pire des mépris, comme si c'était la pire des pestiférées.

      Notre extrait démarre à ce point, vers la toute fin de la nouvelle : la diligence chemine en plein hiver normand et tous ignorent ouvertement Boule de suif...

      Mais attention, certains ne sont pas ceux qu'on croit...

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      Alors sa femme atteignit un paquet ficelé d'où elle fit sortir un morceau de veau froid. Elle le découpa proprement par tranches minces et fermes, et tous deux se mirent à manger. "Si nous en faisions autant", dit la comtesse. On y consentit et elle déballa les provisions préparées pour les deux ménages. C'était, dans un de ces vases allongés dont le couvercle porte un lièvre en faïence, pour indiquer qu'un lièvre en pâté gît au-dessous, une charcuterie succulente, où de blanches rivières de lard traversaient la chair brune du gibier, mêlée à d'autres viandes hachées fin. Un beau carré de gruyère, apporté dans un journal, gardait imprimé: "faits divers" sur sa pâte onctueuse.

      Les deux bonnes soeurs développèrent un rond de saucisson qui sentait l'ail; et Cornudet, plongeant les deux mains en même temps dans les vastes poches de son paletot-sac, tira de l'une quatre oeufs durs et de l'autre le croûton d'un pain. Il détacha la coque, la jeta sous ses pieds dans la paille et se mit à mordre à même les oeufs, faisant tomber sur sa vaste barbe des parcelles de jaune clair qui semblaient, là-dedans, des étoiles.

      Boule de suif, dans la hâte et l'effarement de son lever, n'avait pu songer à rien; et elle regardait, exaspérée, suffoquant de rage, tous ces gens qui mangeaient placidement. Une c­olère tumultueuse la crispa d'abord, et elle ouvrit la bouche pour leur crier leur fait avec un flot d'injures qui lui montait aux lèvres; mais elle ne pouvait pas parler tant l'exaspération l'étranglait.

      Personne ne la regardait, ne songeait à elle. Elle se sentait noyée dans le mépris de ces gredins honnêtes qui l'avaient sacrifiée d'abord, rejetée ensuite, comme une chose malpropre et inutile. Alors elle songea à son grand panier tout plein de bonnes choses qu'ils avaient goulûment dévorées, à ses deux poulets luisants de gelée, à ses pâtés, à ses poires, à ses quatre bouteilles de bordeaux; et sa fureur tombant soudain, comme une corde trop tendue qui casse, elle se sentit prête à pleurer. Elle fit des efforts terribles, se raidit, avala ses sanglots comme les enfants; mais les pleurs montaient, luisaient au bord de ses paupières, et bientôt deux grosses larmes, se détachant des yeux, roulèrent lentement sur ses joues. D'autres les suivirent plus rapides coulant comme les gouttes d'eau qui filtrent d'une roche, et tombant régulièrement sur la courbe rebondie de sa poitrine. Elle restait droite, le regard fixe, la face rigide et pâle, espérant qu'on ne la verrait pas.

      Mais la comtesse s'en aperçut et prévint son mari d'un signe. Il haussa les épaules comme pour dire: "Que voulez-vous? ce n'est pas ma faute." Mme Loiseau eut un rire muet de triomphe, et murmura: "Elle pleure sa honte."

I. La société en un casse-croûte

Du début à « ...là-dedans, des étoiles. »

      Fidèle au désir naturaliste de mettre en scène les différentes classes sociales, Maupassant multiplie les indices et marqueurs sociologiques dans cette description d'un casse-croûte pendant un voyage en diligence. « Dis-moi ce que tu manges (et comment) et je te dirais qui tu es » aurait-on envie de dire...

1. Un portrait naturaliste : les élites

      A l'image de l'ordre social, ce sont les élites qui mangent les premiers ( //festin dans la nature où les dominants ont droit aux meilleures bouchées...)

      D'abord un couple bourgeois : pas de luxe excessif → simple « paquet ficelé » ; un souci constant de la mesure et de l'économie → singulier « un morceau » et non tout un plat, en fait des restes d'un précédent dîner, puis recoupé « en tranches minces » (adjectif marquant l'avarice).

      Opposition des aristocrates (« comtesse » → titre de noblesse) : déjà déséquilibre dans la narration, passage nettement plus long que pour les bourgeois + abondance avec le pluriel « les provisions » (/« un morceau ») spécialement préparées pour le voyage (/les restes) ; effet d'attente par la description prolongée du plat (accessoire de luxe), 2 propositions entre « c'était » et « une charcuterie succulente ».

      Un vrai miracle gastronomique : profusion des viandes (porc, gibier issu des chasses, là encore pratique aristocratique + indéfini « d'autre viandes » ; termes mélioratifs « succulente », « beau », « onctueuse » + métaphore hyperbolique « de blanches rivières de lard » (→ image grotesque d'un paradis pour carnivore) ; association du gruyère et de la presse → élite cultivée contrairement à la bourgeoisie.

      Ce casse-croûte symbolique de l'ordre social provincial donne la primauté à l'aristocratie, pourtant second par rapport aux bourgeois (intuition du déclin de la noblesse?)

2. Le portrait naturaliste : les gens d'opinion

      Après les élites, les gens d'opinion passent à table : moins puissants que celles-ci, ils ont à une plus petite part du gateau.

      Démarre le petit clergé provincial avec les « deux bonnes soeurs » : position importante -mais pas dominante comme les élites- // conservatisme religieux encore très présent dans les mentalités de province mais déclin généralisé de l'Eglise : d'où une viande plutôt pauvre : « un rond », pas un saucisson entier, moins appétissant (avec l'odeur d'ail désagréable) + caractère louche = discordance viande de « saucisson »/ odeur d'« ail » → // hypocrisie cléricale (ici bonnes sœurs mais sans charité charité chrétienne pour Boule-de-Suif) ?

      Puis Cornudet, le partisan républicain (indice avec la barbe surtout) : parti montant, de plus en plus influent (1870, moment du récit = passage du Second Empire à la IIIème République) ; ici insistance sur la vulgarité, voracité et gloutonnerie → « les deux mains en même temps » et « mordre à même » pour l'empressement + action de jeter la coquille par terre pour la saleté et oeuf dans la barbe avec comparaison méliorative ironique « comme des étoiles » // péjoratif du « là-dedans » pour désigner le désordre de la barbe.

      Pourtant nourriture très pauvre cependant « œufs » et non viande à part entière + mention péjorative du « croûton » → ambigüité du personnage, proche du peuple par l'absence de manière et la nourriture mais déjà vorace et égoïste (pas un geste pour Boule-de-Suif au final).

      Derrière les élites suivent les puissances d'opinion, conservatrice cléricale ou progressiste républicaine, opposées et pourtant semblables par l'appétit.

II. Boule de suif, rejetée par les siens!

De « Boule de suif, dans... » à la fin.

      Au coeur de cet ordre social, symbolisé par les différences de casse-croûte, Boule-de-Suif incarne la victime humiliée et marginalisée : son sacrifice vis-à-vis des occupants allemands a permis à la diligence de repartir mais tous la rejette unanimement.

1. L'indignation initiale

      Devant l'humiliation, la première des réactions est une rage exceptionnelle.

      Montée progressive de la colère : regard suivi de sentiments de colère en apposition (=entre virgules) « exaspérée, suffoquant de rage » puis inversion avec la colère qui devient sujet du verbe et Boule-de-Suif COD « une colère tumultueuse la crispa » → la colère prend le pas sur le personnage ; colère renforcée par le contraste avec l'attitude des autres « placidement ».

      La colère devient même si forte qu'elle écrase le personnage et le rend impuissant : action d'ouvrir la bouche avec l'intention de réagir violemment et rétablir la justice, « leur crier leur fait » mais le personnage perd le contrôle, déjà dans la tournure métaphorique « flot d'injures qui lui montait aux lèvres » comme si c'était les insultes qui prenaient possession de son corps, mais surtout « l' exaspération l'étranglait » avec un sentiment en position de sujet et le perso en COD → impuissance « elle ne pouvait pas parler ».

      Cette rage permet en fin de compte de souligner l'impuissance du personnage soumis à l'humiliation publique.

2. Une injustice criante!

      Avec l'impuissance, le personnage frustré ressasse sa colère : d'où un passage rétrospectif.

      Solitude du personnage : surenchère de l'asyndète (=absence de coordination), avec absence de regard puis de pensée + métaphore hyperbolique (« noyée dans le mépris ») pour montrer le désarroi et oxymore (=cumul de contraires) avec « gredins honnêtes » pour dénoncer l'hypocrisie des autres membres de leur petites sociétés.

      En fait sacrifice de Boule-de-Suif qui a couché avec des Allemands pour permettre le départ de la diligence sur l'insistance des autres passagers qui à présent la jugent pour ce même acte → Boule-de-suif est infériorisée, complément d'objet de verbes dont les autres sont sujets (« l'avaient sacrifié » et « rejetée ») + négation totale de sa personne avec la comparaison où elle est réduite à l'état d'une « chose », avec adj péjoratifs en plus.

      Rupture avec le souvenir raconté au passé simple (/imparfait du reste du passage) d'un panier partagé avec les autres pour les amadouer alors qu'ils lui en voulaient de ne pas coucher avec les Allemands : accumulation mêlée de termes mélioratifs + insistance sur leur gourmandise (« goulûment dévorées ») → comble de l'injustice !

      Ce ressassement ravive le souvenir de l'injustice et la colère impuissante finit par se transformer en tristesse malheureuse.

3. Le malheur final...

      Dans un premier temps, il s'agit de masquer cette tristesse.

      Récit étape par étape de la montée des pleurs : soudaineté de l'abattement où la fureur → envie de pleurer avec la comparaison de la corde tendue ; moment des sanglots ravalés (comparaison avec les enfants → innocence) où la violence émotionnelle // asyndète mettant en avant la confusion qui lutte pour ne pas céder à l'émotion ; connecteurs « mais » et « bientôt » marquant l'arrivée des larmes et enfin les premiers pleurs en silence.

      Description minutieuse, étape par étape, comme un ralenti au cinéma (« lentement »), pour accentuer la violence émotionnelle et le caractère dramatique de la situation : une vraie torture ; pourtant dignité de Boule-de-Suif, immobile et silencieuse (d'où la comparaison avec la roche et la description « droite, le regard fixe, la face rigide et pâle ») → comme une statue de pierre, comme une allégorie...

      Jugement des représentants des élites : indifférence des aristocrates qui ne se sentent pas responsables (haussement d'épaules traduit en discours direct ) et mépris des bourgeois qui interprètent à tort ces larmes comme l'expression d'une honte de prostituée et non d'un sentiment d'injustice vis-à-vis de leur rejet à eux

      → en fait, Boule-de-Suif est une allégorie de la Nation, la France humiliée par la défaite et lâchée par ses élites, par des aristocrates qui ne se sentent plus concernés par les affaires et des bourgeois qui méprisaient le régime bonapartiste d'avant et se félicitent en définitive de la défaite, dans le silence des opinions cléricales comme républicaines...

introduction dissertation boule de suif

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Boule De Suif

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28 pages • 56 minutes read

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Summary and Study Guide

Summary: “boule de suif”.

“Boule de Suif,” which translates to “ball of fat” in English, is a short story by 19th-century French Naturalist writer Guy de Maupassant. Published in 1880, it was his first published story and is considered one of his greatest works. The story explores the power dynamics of class and gender while also painting a picture of the dismal final days of the Franco-Prussian War of 1870-1871 in Prussian-occupied France. All told, Maupassant wrote some 300 short stories as well as six novels and is regarded as the greatest French short story writer.

This guide refers to the version published in The Works of Guy de Maupassant, Vol. 1: Boule de Suif and Other Stories , originally published in 1909 by Bigelow, Smith and Co. and freely available on Project Gutenberg.

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The story opens with a description of French soldiers retreating as the Prussian army advances on Rouen. When the Prussians arrive, the citizens of Rouen are obliged to give them quarter in their homes. An uneasy peace settles over the town: Most of Rouen’s inhabitants find it easier to behave courteously to the occupying forces, but occasionally a Prussian soldier turns up murdered.

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Mademoiselle Elizabeth Rousset, nicknamed Boule de Suif, is part of a group of 10 travelers that has obtained permission from the Prussians to travel overland to Dieppe and ultimately to the port of Havre, still occupied by the French army. The group departs in a horse-drawn coach. However, the journey is slowed by snowy weather that blankets the road and countryside. The occupants begin to inspect one another. Among them are Monsieur Loiseau, a wholesale wine merchant, and his wife; Monsieur Carré-Lamadon, a cotton merchant, and his wife; and Count and Countess Hubert de Breville. These six passengers are representatives of “revenued society […] honest well-to-do people possessed of Religion and Principles” (11). Also in the coach are two nuns, a democrat named Cornudet , and Boule de Suif, “a little roly-poly creature […] her skin tightly stretched and shiny, her bust enormous, and yet with it all so wholesomely, temptingly fresh and appetizing” (12).

The tension in the coach rises when the wives in the traveling group realize Boule de Suif is a sex worker and start whispering disparagingly about her among themselves. Boule de Suif silences the women with a look, and half the day passes. The occupants of the coach grow hungry—all the more so as they realize the coach’s slow pace means they will not reach Tôtes, where they had planned to have lunch, until after nightfall. While the others are unprepared, Boule de Suif produces from under her seat a large basket filled with food and drink and begins to eat. Knowing the group is hungry, Boule de Suif offers to share her meal. Some are reluctant, but Loiseau implores them, saying, “[W]e are all companions in misfortune […]. Come, ladies, don’t stand on ceremony—take what you can get and be thankful” (18-19). As they eat, they talk about the war. Boule de Suif explains how she tried to strangle a Prussian soldier who had come to her home to be quartered; she is leaving to avoid repercussions. Cornudet congratulates her on her patriotism, but an argument nearly breaks out when he realizes she is a Bonapartist.

Night falls. Through the darkness, Loiseau notices “a sudden movement between Boule de Suif and Cornudet, […] as if [Cornudet] had received a well-directed but noiseless blow” (22). After 13 hours on the road, the group arrives in Tôtes, which they are dismayed to find occupied by Prussian troops. An officer confronts the group, asking them to get out of the coach. They comply, and the officer examines their passport, which lists each traveler’s name and description; he then leaves.

The travelers find rooms at an inn and wait for supper. Just as they are about to eat, the innkeeper, Monsieur Follenvie, appears, asking for “Elizabeth Rousset.” He tells her that the Prussian officer wants to speak to her. Boule de Suif refuses. The count tells Boule de Suif that refusing to speak to the officer is a mistake that could put her and the rest of the group in danger. Boule de Suif leaves to speak with the officer and returns 10 minutes later visibly angry. The other travelers ask her what happened, but she refuses to tell them.

After dinner, they all retire for the night. Loiseau’s wife goes to bed while he remains awake, using the keyhole of their room to peek out into the hallway. He eventually sees Boule de Suif standing outside her room and barring Cornudet from entering.

The group plans to leave the next day. In the morning, however, the coach driver tells the count and the two merchants that the Prussian officer has ordered them to stay. The count and Monsieur Carré-Lamadon ask to speak with the officer, who tells them the group cannot leave simply because he says so. During the afternoon, the men discuss all sorts of theories concerning their detainment, wondering if they are being kept as hostages or taken prisoner. Just before dinner, the innkeeper appears and brings a message to Boule de Suif from the Prussian officer asking if she has changed her mind. She says no. The other travelers confront Boule de Suif, and she finally tells them that the officer is demanding sex from her.

Initially the travelers are indignant and disgusted by the Prussian officer’s demands. By the next evening, however, their moods change. The following morning, Boule de Suif attends a child’s christening at a nearby church. While she is gone, the other travelers plot how to convince Boule de Suif to give in to the Prussian officer so they can continue their journey.

When Boule de Suif returns, the wives of the group try convincing her to change her mind by speaking about all of the women of history and myth who have made similar sacrifices for their country. The older nun suggests that an apparent sin may not be sinful if its purpose is moral. She also says that she and the younger nun have been sent for to nurse hundreds of soldiers at Havre who are afflicted with smallpox. These soldiers might die because the nuns are unable to continue the journey. Later in the afternoon, the count takes Boule de Suif for a walk, exalting “the sacrifice she would be making for them, [and] touch[ing] upon their gratitude” (46). At dinner, the travelers are told Boule de Suif will not be joining them: She has agreed to the Prussian officer’s demands.

The travelers celebrate with champagne—all except Cornudet, who says that their behavior is disgraceful. However, the travelers poke fun at Cornudet when Loiseau tells them about seeing him seemingly propositioning Boule de Suif and being rebuffed.

The following morning, the travelers are ready to depart. Boule de Suif is the last to appear, looking unhappy and flustered. As she gets into the coach, everybody avoids her “as if she had brought the plague in her skirts” (50). Boule de Suif sits quietly, humiliated.

After a few hours on the road, Loiseau mentions that he is hungry. The travelers all pull out food. This time, Boule de Suif is the only one who did not bring provisions for the road, as she left in a hurry. However, no one offers her anything or pays her any attention at all. Boule de Suif begins silently crying. Madame Loiseau attributes her tears to “shame.” The story ends with Cornudet whistling and singing the “Marseillaise” while Boule de Suif cries.

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L.Ac « Boule de Suif » , Maupassant, le repas de la diligence

Introduction :

Les romanciers réalistes visent à mettre en scène la réalité sous tous ses aspects tandis que les naturalistes aspirent à analyser les comportements, l’ensemble des mécanismes humains et sociaux. Fort de ces deux tendances, Guy de Maupassant, dans sa nouvelle parue en 1880, « Boule de Suif », confine une dizaine de personnages très contrastés dans une diligence, puis dans une auberge normande, le tout sur fond de guerre franco-prussienne. Il confronte ainsi des individus d’origine sociale et politique très divers à son héroïne éponyme, une « galante » dont il vient de brosser le portrait, insistant sur sa fraicheur et la générosité de ses formes ? Toutefois, si cette dernière apparaît dotée d’un appétit naturel de vivre et si elle semble particulièrement appétissante et désirable, elle n’en reste pas moins méprisée jusqu’au moment où elle déballe ses vivres aux yeux de tous. Problématique : Nous analyserons comment la description de ce repas en diligence fournit à Maupassant l’occasion d’écrire une scène révélatrice des comportements et de l’hypocrisie des protagonistes ainsi que des clivages sociaux.

Annonce du plan : Nous étudierons initialement comment ce passage constitue une scène dont Boule de Suif et son panier son le centre d’intérêt. Nous analyserons ensuite comment Boule de Suif d’abord perçue comme la tentatrice apparaît comme un être généreux. Nous nous intéresserons enfin à la façon dont cette scène prend l’allure d’un portrait en action visant à dénoncer les clivages sociaux et l’hypocrisie. I – Une scène dont Boule de Suif et son panier sont le centre d’intérêt : L’auteur recourt ici à une scène dans la mesure om il développe longuement un épisode, une action. Le temps de la narration semble coïncider avec celui de la diégèse et la lecture. – de nombreux verbes sont employés à l’imparfait duratif : ex « Tous les regards étaient tendus »/ « le mépris des dames devenait féroce » « Mais Loiseau dévorait des yeux » – à cela s’ajoute des passages descriptifs – ainsi que le recours au discours direct : passages dialogues qui visent à transcrire les échanges verbaux, à mimer le réel et à rendre le récit plus vivant. Ils actualisent la scène. Dans les passages descriptifs tous les sens sont convoqués ce qui contribue à donner vie au passage : – l’odorat : « l’odeur se répandit élargissant les narines » « suffoqués par les émanations de nourritures » – le goût + la déglutition : bouches salive + champ lexical des aliments notamment la longue énumération dans l’avant dernier chapitre + les images de la dévoration « la dépeça des dents » « la mâcha avec satisfaction » – la vu : les regards convergent tous vers Boule de Suif et les aliments « dévorait des yeux » – le toucher : « posa ses lèvres çà la place humide » – le mouvement : des narines + Mme Carré-Lamadon perd connaissance Boule de Suif est le centre d’intérêt de cette scène, non pas en tant qu’individu mais parce qu’elle possède des aliments, ce que les autres n’ont pas. Elle suscite donc une certaine envie, voire une terrible jalousie. Dès la première phrase, le groupe prépositionnel « vers elle » signifie qu’elle est l’objet « de ces regards. Mais ce ne sont plus cette fois les regards significatifs d’une condamnation morale. Ce sont des regards avides, pleins d’une convoitise presque animale. Les mouvements convergent également vers elle lorsque le comte « se tourna vers la grosse fille ». On note donc une évolution dans les rapports qui se tissent entre les personnages. Elle dont l’on détournait le regard et que l’on ignorait semble envahir la diligence de sa présence par le biais de son panier. On constate également que le panier délie les langues. Le recours aux paroles rapportées au discours direct en témoigne. Toutefois, cet intérêt subit pour Boule de Suif ne s’explique que par la nécessité de combler une faim féroce. Cet intérêt est contraint ainsi que le l’indique le narrateur en précisant : « ON ne pouvait manger les provisions de cette fille sans lui parler ». Cette scène est donc l’occasion de révéler les comportements humains et les préjugés sociaux et moraux des personnages. II – Boule de Suif : de la tentatrice à la femme généreuse : Tout comme le portrait de la « galante » témoignait de la sympathie de l’auteur et se distinguer donc des autres, cette scène est, en effet, d’abord l’occasion pour lui de souligner, après la générosité de ses formes, la générosité de cœur du personnage. Pour les protagonistes, Boule de Suif, par sa profession de prostituée, incarne la femme fautive, la tentatrice. Ses formes pleines, sa sensualité constituent pour les hommes une séduction, et pour les femmes une menace. Force est d’ailleurs de constater que les femmes résistent plus longuement que les hommes à l’appel de la faim dans cette diligence. Ainsi, son panier et ses victuailles viennent-ils renforcer cet aspect du personnage. La façon dont Loiseau « dévorait des yeux la terrine de poulet » en témoigne. De même la fureur des femmes, suggérée par l’allitération en [R] (une contraction douloureuse de la mâchoire ; le mépris féroce) exprime combien sa présence leur est insupportable. Il convient d’ajouter à cela que Boule de Suif a symboliquement sorti son panier de sous ses jupes. A la tentation de l’immoralité, s’ajoute une tentation plus physique. Même si les personnages se laissent peu à peu séduire par ces mets, ils restent animés d’un dégoût à peine voilé. On peut mentionner à ce titre l’évocation de la timbale que l’on essuie, comme si elle portait des traces matérielles d’une impureté morale. Ceci est traduit aussi par l’allitération en [S] « on Se la passa après l’avoir essuyée » qui suggère la souillure. Pour ces personnages, et tout particulièrement pour les femmes, la « galante » est une femme impure ce qui explique l’allusion au motif de la souillure à propos de la comtesse. Boule de Suif, elle-même, semble percevoir cette barrière sociale et morale qui la laisse au ban de la diligence. C’est, en effet, elle, qui est paradoxalement gênée de proposer aux voyageurs de partager ses aliments, ainsi qu’en témoignent les adjectifs « rougissante et embarrassée » ou encore le verbe » « balbutier », qui suggère sa difficulté, sa crainte de leur adresser la parole. Une crainte qui se trouve confirmée par l’auteur dans la proposition incise « Elle se tut craignant un outrage ». Les femmes en outre osent à peine s’adresser à elle, comme si elle s redoutaient de se compromettre et d ‘être redevables à une vulgaire galante. Il faut noter, en effet, qu’elles délèguent d’abord leur parole aux hommes. C’est le comte qi accepte sa proposition. C’est Loiseau qui le premier rompt la glace puis qui demande la permission d’alimenter sa femme, et demande ainsi implicitement une ration supplémentaire. Cette scène est cependant tout à l’honneur de Boule de Suif, qui respire ici la générosité, malgré les clivages sociaux et le mépris qu’elle a pu ressentir jusqu’alors : – politesse de Boule de Suif et langage soutenu « si vous en désirez, monsieur ». Ceci témoigne de ses bonnes manières tout comme la proposition incise « d’une voix humble et douce » ou encore la mention du « sourire aimable ». Les propositions incises jouent d’ailleurs un rôle important dans la perception des différents personnages. – champ lexical du don et de la générosité : partager/ les offres de sa voisine/ offrir/ tendit sa terrine – les autres sont obligés de reconnaître sa bonté : point de vue de Loiseau « des gens qui vous obligent » Mais cela quelque part les agace…En agissant ainsi, finalement, Boule de Suif les renvoie à leur propre image et à leurs défauts. III – Un portrait en action qui vise à la dénonciation des clivages sociaux et de l’hypocrisie : Cette scène qui est aussi l’occasion d’un vaste portrait en action des voyageurs révèle certains aspects de leurs caractères. On peut remarquer que ces gens qui cherchent à avoir l’air bien « sous tous rapports » dissimulent finalement une certaine animalité qui éclate alors au grand jour. – expression de la sauvagerie et de l’animalité : la faim révèle des instincts : comme l’envie de meurtre chez les femmes qui permet l’évocation d’une violence gratuite, injustifiée. – L’animalité transparaît également dans la façon dont certains mangent : ex Loiseau « dépeça « sa cuisse de poulet comme s’il était un animal carnivore, un loup. – On repère également la gradation « les bouches s’ouvraient et se fermaient sans cesse (première hyperbole qui suggère une frénésie et qui semble signifier que les personnages sont réduits à n’être plus que des mâchoires avides) avalaient, mastiquaient, engloutissaient » une gradation qui est renchérie ici par l’adverbe « férocement » : le tout fait de ces individus l’équivalents de prédateurs – Cette description est hyperbolique ainsi qu’en témoigne l’expression « suffoqués par les émanations de nourriture » – A noter également le motif de la dévoration : ici physique mais qui pourra s’avérer morale lorsqu’il s’agira de sacrifier Boule de Suif à leur liberté Loiseau, tout particulièrement, est présenté comme un être rustre, sans manière, notamment par les expressions familières que l’auteur lui prête comme « À la bonne heure » « Ma foi » ou encore le diction « A la guerre comme à la guerre ». Cornudet lui peut sembler déjà séduit par Boule de Suif lorsqu’il est le seul à ne pas essuyer la timbale de la « galante » ; mais ce geste peut également être interprété comme un geste de solidarité entre gens du peuple. Mme Loiseau n’est pas épargnée non plus. L’expression « parlant peu mais mangeant beaucoup » qui s’organise autour du contraste entre les adverbes « peu » et « beaucoup » la présente comme une profiteuse hypocrite. Mais le trait de caractère que tous partagent ici, à l’exception de Boule de Suif qui suit son inclination naturelle à la générosité, c’est l’hypocrisie. Elle transparait dans des expressions comme « arrondissant sa phrase » qui reflète une certaine affectation chez Loiseau. De même le groupe « charmante compagne », qui opère comme une citation du marchand, ainsi exhibée semble teintée d’ironie. Les deux religieuses, elles, acceptent les mets mais sont incapables de regarder leur généreuse donatrice. Cette hypocrisie est également perceptible dans l’embarras qui les gagne lorsqu’il s’agit de partager la timbale. On peut également noter la disproportion flagrante entre le temps mis à accepter de s’abaisser à un contact avec Boule de Suif et la rapidité avec laquelle on vide son panier. On peut aussi relever les termes ou expressions qui signalent que l’on feint, qui relève de la comédie : « se firent gracieuses » « une condescendance aimable ». Enfin ce passage met en scène les clivages sociaux, les barrières sociales et morales, symbolisés ici par la mention du Rubicon. Le nom propre désigne un cours d’eau italien qui avait une résonance toute particulière dans le droit romain car aucun général n’avait l’autorisation de le franchir avec une armée. À partir de 59 av. J.-C., il servit de frontière entre l’Italie romaine et la province de Gaule cisalpine ; la loi protégeait ainsi Rome de menaces militaires internes. Il devint célèbre quand Jules César le traversa avec ses légions en armes le 12 janvier 49 av. J.-C. sur les traces de Pompée. Il viola la loi du Sénat romain. Si l’on en croit Suétone, il lança en franchissant la rivière la célèbre formule : « Le sort en est jeté » (« Alea jacta est »). De cet épisode est née l’expression « franchir le Rubicon » qui a survécu jusqu’à nos jours. Elle évoque une personne se lançant irrévocablement dans une entreprise aux conséquences risquées. Une telle allusion, renchérie par des expressions comme « Le premier pas seul coûtait » souligne la difficulté que représente le contact avec Boule de Suif pour les voyageurs. Manger sa nourriture et devoir lui parler, constitue une entreprise périlleuse (risque de souillure), c’est une compromission et une transgression de l’ordre social. On peut ajouter à cela les termes appartenant au champ lexical de l’embarras.

Conclusion : Cette scène, qui révèle les instincts de chacun, montre une Boule de Suif fidèle à sa générosité naturelle et à ses bonnes manières, qui contraste particulièrement avec l’hypocrisie et l’animalité des personnages sensément supérieurs à la galante qu’elle est. Le passage fournit au nouvelliste une nouvelle occasion de la distinguer ; naturellement bonne elle ne joue pas la comédie. La réplique de cette scène, en fin de nouvelle, achèvera de mettre en scène cette hypocrisie.

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2 commentaires sur “ l.ac « boule de suif » , maupassant, le repas de la diligence ”, ajouter un commentaire.

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8 mars 2016 at 16 h 26 min

Cette nouvelle est géniale ! Merci pour cet article…

J’aime J’aime

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25 mars 2018 at 3 h 34 min

Bonjour, je tiens à vous remercier pour ce guide très enrichissant . Je trouve ce site complet et clair ,grâce à vous j’acquiers des connaissances et des armes pour mon futur blog que je prépare à créer. 🙂

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Fiche résumée de l’œuvre : Boule de Suif 📖 

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Boule de Suif est une nouvelle écrite par Guy de Maupassant en 1880. Elle fait partie du recueil de nouvelles Les soirées de Médan , écrit par un groupe d’écrivains dont faisait notamment partie Émile Zola. Besoin d’une fiche de lecture de Boule de Suif analyse et résumé compris ? Tu es tombé au bon endroit 😉  

Boule de Suif Maupassant : présentation

Fiche d’identité 📝 .

Comme toutes les nouvelles du recueil Les soirées de Médan , « Boule de Suif » a pour cadre la guerre franco-prussienne sous Napoléon III (à l’époque du Second Empire). Spoiler : la France perd à Sedan en 1870, ce qui marque la fin du Second Empire.

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✅  Pierre et Jean

Boule de Suif personnages 👨‍👩‍👦‍👦 

📌 Boule de Suif : une prostituée, patriote. Son vrai nom est Elisabeth Rousset.

📌 Cornudet : un démocrate (il est surnommé « Cornudet le démoc’), patriote lui aussi

📌 Les Loiseau : un couple de marchands de vin qui ont accédé à la bourgeoisie en faisant fortune

📌 Les Carré-Lamadon : un couple de riches bourgeois de province

📌 Les Bréville : un couple de nobles (un comte et une comtesse)

📌 Les religieuses , qui voyagent en diligence avec les personnages précédents

📌 Les Follenville : un couple propriétaire d’une auberge où vont loger les voyageurs

📌 L’officier prussien : un militaire victorieux qui loge à l’auberge

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Résumé de Boule de Suif

⚠️  Si tu espérais trouver Boule de Suif résumé chapitre par chapitre, on est désolés de te dire que c’est impossible, tout simplement parce que… ben c’est une nouvelle, donc il n’y a pas de chapitre. Mais pas de souci, le résumé de Boule de Suif made in Sherpas te permettra de maîtriser l’œuvre sur le bout des doigts !

Commençons donc. Au début de l’histoire, les soldats prussiens occupent la ville de Rouen, ce qui oblige une grande partie des habitants à fuir. Parmi eux, une diligence transporte dix personnes vers Dieppe : trois couples, un duo et deux marginaux (avec cette description, on se croirait à La Villa des coeurs brisés ). Il s’agit de M. et Mme Bréville, M. et Mme Carré-Lamadon, M. et Mme Loiseau, un duo de religieuses, et enfin, un dénommé Cornudet et une jeune prostituée un peu ronde surnommée Boule de Suif. 

💡 Sachant que « suif » veut dire « graisse », tu devines que c’est pas le sobriquet le plus sympa du monde…

Pendant le trajet, tous les passagers, qui n’ont rien prévu à manger, commencent à avoir faim. Tous, sauf Boule de Suif, qui a prévu de quoi tenir un siège : poulets, pâtés, fruits, pinard… On s’embête pas, dis donc 🥳 

Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage : c'est la gastronomie française. Le meilleur moyen de la défendre, c'est de permettre aux Français d'y avoir accès. #DimancheEnPolitique — Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) January 9, 2022

Heureusement, Boule de Suif a un cœur d’or et propose gentiment de partager. Au début, tous les passagers refusent de toucher à la nourriture d’une catin, mais leur estomac l’emporte et ils finissent par tout manger. Nourriture > all 🤩

👉 Les voyageurs s’arrêtent pour la nuit dans une auberge tenue par M. et Mme Follenville. Mais le lendemain, plot twist ! Impossible de repartir, l’auberge est occupée par les Prussiens. La seule porte de sortie est un horrible chantage : la diligence pourra reprendre la route seulement si Boule de Suif accepte de coucher avec un officier prussien.

Au début, les voyageurs qui accompagnent la jeune femme sont tous ScAnDaLiSéS.

introduction dissertation boule de suif

Mais petit à petit, le temps passe, ils sont toujours bloqués à l’auberge et la tension monte dans la villa . Commence alors à se créer une pression de plus en plus insistante sur Boule de Suif, qui passe pour responsable de la situation. Les voyageurs n’hésitent plus à utiliser des arguments du style « C’est son métier, après tout, pourquoi elle refuse avec celui-là ? »

Outre le fait que le chantage est injuste, Boule de Suif est surtout très patriote. C’est d’ailleurs parce qu’elle a agressé un militaire prussien qui venait fouiller sa maison qu’elle a dû fuir Rouen. On comprend encore mieux qu’elle n’ait aucune envie d’en avoir un autre dans son lit !

👉 De M. Loiseau qui propose carrément de livrer Boule de Suif aux Prussiens jusqu’aux religieuses qui prétendent que Dieu pardonnerait ce péché vu les circonstances, tout le monde y va de son grain de sel pour persuader Boule de Suif. Trop généreuse, elle finit par céder le quatrième soir, permettant ainsi de libérer tous ses copains.

Le lendemain, les dix voyageurs repartent donc, et n’ont pas un mot de remerciement pour leur sauveuse. Ils sont au contraire dégoûtés par son impureté, parce qu’elle a couché avec un Prussien. On sait, ils ne brillent pas par leur cohérence 🙄 

👉 Pendant tout le trajet, personne n’adresse donc la parole à Boule de Suif, ni ne lui donne quoi que ce soit à manger , alors qu’elle est la seule à n’avoir pas eu le temps d’emporter des provisions. La nouvelle se termine donc sur la prostituée en pleurs, sur fond de Marseillaise sifflée par Cornudet (pour provoquer les bourgeois, évidemment).

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Boule de Suif analyse et pistes de réflexion

Boule de suif personnages : une société miniature 👫🏼.

💡 Les personnages assis dans la diligence sont un échantillon représentatif de la société tout entière. Un peu comme dans l’épisode de l’Arche de Noé, où tous les animaux de la terre se retrouvent réunis sur le bateau en deux « exemplaires » (un mâle et une femelle).

  • En haut de l’échelle, la noblesse est représentée par les Bréville , qui sont comtes.
  • Juste en dessous viennent les Carré-Lamadon, riches bourgeois provinciaux .
  • Les Loiseau, d’origine modeste mais devenus bourgeois , incarnent la classe un peu inférieure.
  • Au bas de l’échelle sociale, on trouve Cornudet, qui est démocrate et donc anti-système .
  • Plus bas encore que Cornudet, il y a Boule de Suif, paria de la société à cause de son métier .
  • Les religieuses représentent l’ordre du clergé

👉 Ils ont chacun leur tempérament, bien souvent révélateur de leur classe sociale . 

📌 M. Loiseau , fan des blagues crades et de mauvais goût, trahit ses origines modestes avec sa vulgarité. Comme les autres, il est colérique et égoïste, en pensant à son propre intérêt avant la dignité de Boule de Suif. Malhonnête, il va jusqu’à tricher pendant un jeu de cartes. Sa femme est aussi conspiratrice que lui.

📌 Le couple Carré-Lamadon ne pense qu’à son prestige social et son argent, ce qui les mène à se contredire dans leurs convictions politiques ou morales. Le meilleur exemple est celui de la femme Carré-Lamadon, qui joue les choquées devant Boule de Suif, mais dont Maupassant nous apprend qu’elle sert de « consolation aux officiers de bonnes familles envoyés à Rouen en garnison ».

📌 Les Bréville , plus cultivés que les autres du fait de leur position sociale, n’en sont pas pour autant plus courageux. Au lieu d’utiliser leur éloquence pour persuader le Prussien de renoncer, ils l’emploient au contraire pour trouver des arguments qui poussent Boule de Suif à céder.

📌 Les religieuses ont pour seule utilité de passer leur temps à prier, ce qui pèse dans la balance de Boule de Suif, qui respecte beaucoup la religion. C’est l’argument de l’une des sœurs, qui dit que son péché sera pardonné puisqu’elle le fait pour une bonne raison, qui contribue à faire céder Boule de Suif.

📌 Cornudet le démoc’ est le seul qui s’indigne que Boule de Suif soit « vendue » au Prussien, mais il brasse beaucoup de vent pour ne rien dire. C’est surtout parce que lui-même s’est pris un râteau de la part d’une prostituée ! Coup dur… mais pas une raison suffisante pour la laisser crever de faim sur le trajet du retour 😕  

Une critique de la bourgeoisie 💥

En mettant en scène tous ces personnages qui complotent ou laissent faire pour que Boule de Suif cède enfin au Prussien, Maupassant montre l’hypocrisie des classes supérieures de son époque : la bourgeoisie (petite et grande), la noblesse et le clergé, tout le monde y passe.

👉 Face à ce petit monde, un seul personnage tranche, et c’est une prostituée, ce qui est d’autant plus « choquant ». Seule Boule de Suif fait preuve de véritable patriotisme français, en refusant de céder à l’ennemi jusqu’à ne plus pouvoir résister. Tous les autres se fichent de livrer une compatriote au pays ennemi, tant qu’ils peuvent partir de cette auberge et continuer leur route.

💡 Une comparaison avec Jeanne d’Arc serait intéressante à faire : elle et Boule de Suif se démarquent toutes les deux par leur sens du sacrifice, leur respect pour la religion et leur attachement à la France face à l’ennemi (la comparaison s’arrête là, on irait pas jusqu’à surnommer Boule de Suif « la Pucelle d’Orléans » 😇).

💡 Le savais-tu ?

Les bourgeois qui allaient lire la nouvelle se sentiraient forcément vexés d’être présentés comme moins dignes qu’une femme des rues. Maupassant savait très bien qu’il n’allait pas se faire que des potes ! Il a même écrit à son mentor Gustave Flaubert : « Je serai désormais obligé d’avoir des pistolets dans mes poches pour traverser Rouen. »

Boule de Suif analyse : le schéma narratif et la symétrie de la nouvelle 💫

L’intérêt de Boule de Suif de Maupassant, c’est que cette nouvelle est construite selon le fameux schéma narratif , qui fait ta joie en cours de français. Tu y retrouves les 5 étapes de l’action :

  • la situation initiale : les 10 voyageurs partagent les provisions de Boule de Suif dans la calèche
  • l’élément perturbateur : le Prussien de l’auberge refuse de les laisser partir avant d’avoir couché avec elle
  • les péripéties : les voyageurs s’impatientent de plus en plus au fil des jours et se mettent à persuader Boule de Suif
  • l’élément de résolution : elle finit par céder, ce qui leur permet de repartir
  • la situation finale : à nouveau dans la diligence, les voyageurs mangent leurs provisions en ignorant Boule de Suif qui pleure

💡 Qu’est-ce qu’on remarque ? Bien vu. La situation finale est le miroir de la situation initiale. Même lieu (une diligence), même personnages (les voyageurs), même situation (le repas), même focus sur Boule de Suif… sauf que celle qui avait partagé avec les autres la première fois se retrouve privée de tout la seconde. En bref, Boule de Suif est une sorte de tragédie.

Boule de Suif Maupassant : une nouvelle réaliste 🧐 

Avec Flaubert et Balzac, Maupassant est un autre grand auteur du courant littéraire réaliste. Celui-ci a pour but de représenter la réalité quotidienne le plus justement possible , comme si l’écrivain devenait un journaliste. On est loin du courant romantique fleur bleue et des grandes envolées lyriques de Victor Hugo !

Le roman , c’est un miroir que l’on promène le long d’un chemin.

Auteur français

C’est exactement ce qu’on peut observer dans notre nouvelle :

👉 L’histoire se déroule pendant un événement historique bien réel (la guerre franco-prussienne) que Maupassant a vécu, donc ce qu’il raconte est très crédible.

👉 Tous les personnages représentent fidèlement le comportement et les mœurs de leur classe sociale. Ils auraient très bien pu avoir réellement existé.

👉 Maupassant a même dit que cette histoire venait d’une anecdote de son oncle (qui serait incarné par Cornudet). Quant à Boule de Suif, elle serait inspirée d’une femme nommée Adrienne Legay.

✅ Pour en savoir plus sur le réalisme et les autres courants, découvre notre article sur les courants littéraires .

4e année de médecine

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Zoom sur Maupassant🔎

Boule de suif questionnaire avec corrigé.

C’est le moment de tester tes connaissances ! On va voir ce que tu as retenu de notre résumé de Boule de Suif et son analyse dans cette fiche de lecture 😉 

Partagez le quiz pour voir vos résultats !

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Et voilà, on espère que cette fiche de lecture sur Boule de Suif analyse et résumé inclus t’aura servi ! À plus pour de nouvelles aventures littéraires 🚀

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Merci beaucoup pour se résumer et toute cette analyse faite autour du texte et le petit quiz de fin

Merci cordialement pour cette incroyable analyse ! (même si je relis ENCORE vos textes après 1 an…)

Franchement chappeau 🎩 Très bon travail ! J’ai beaucoup aimé le résumé et tout, j’ai adoré les petits commentaires et les stickers aussi 😉

Merci beaucoup ! 😊

merci j’espère jv avoir 20

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Boule de Suif, Maupassant

Par PMroust   •  23 Novembre 2017  •  Dissertation  •  1 445 Mots (6 Pages)  •  4 166 Vues

Maupassant écrit boule de suif en 1879 au lendemain de la guerre Franco Prussienne. Maupassant est un auteur impliqué et s’insurge vivement contre les injustices et les dérives de la guerre. En conséquence, l’hypocrisie ambiante dans la société du XIX°S est inévitablement un thème clef de la nouvelle. A travers cette courte nouvelle, l’auteur nous présente un microcosme étonnant remplis de faux semblants. En effet, boule de suif le personnage éponyme est confronté à bon nombre d’injustices dû en partie à sa classe sociale. Au fil du texte, l’hypocrisie semble dévoiler une bassesse morale qui, guide la majorité des personnages. Le registre dominant du texte reste réaliste, Maupassant se veut proche de la réalité mais sans pour autant prendre le parti du manichéisme. La nouvelle est profondément ancrée dans un contexte historique particulier puisqu’elle décrit la fuite de dix personnes dans une diligence en direction de Dieppe. Pour autant, Boule de suif n’est pas seulement une nouvelle historique, d’autres thèmes semblent tout aussi important pour l’auteur : le manque de loyauté, de sincérité le désir de liberté en font partie. Dans cet esprit nous pouvons nous demander comment l’hypocrisie est dépeinte et intiment liée à la bassesse morale. Afin de tenter de répondre à cette question nous étudierons la polysémie de l’hypocrisie dans Boule de Suif puis son cheminement certain vers la bassesse morale.

L’hypocrisie, mot d’origine latine hypocrisis désigne à l’origine le fait de jouer un rôle ; le terme d’origine peut être relié au comportement de certains personnages de la nouvelle. Selon le dictionnaire de vocabulaire de théologie biblique, les hypocrites sont « ceux dont les conduites n’expriment pas les pensées du cœur ». Dans la nouvelle, l’hypocrisie semble être double. En effet, l’hypocrisie est d’une part morale mais également sociale. Cette dernière est surement le fruit de toutes les convenances nécessaires en société. Au début de leur aventure, chacun se doit de respecter particulièrement les carcans imposés dans la société. Il est hors de question de ne pas refléter et de ne pas « jouer » le rôle qui leur est donné. Ce n’est pas sans une pointe d’humour que Maupassant décrit la première rencontre des passagers. Chacun veut donner une bonne image et ne sait pas réellement comment se comporter. Cela va même jusqu’au bâillement : selon leur condition sociale les passagers se permettent ou non d’ouvrir grand la bouche. Il est écrit : « et chacun, à tour de rôle, suivant son caractère, son savoir vivre et sa position sociale, ouvrait la bouche avec fracas ou modestement en portant vite sa main devant le trou béant d’où sortait une vapeur ». De plus, l’hypocrisie sociale est telle qu’elle empêche toute forme de communication à travers entre boule de suif et la comtesse. Maupassant exprime cette absurdité après que boule de suif ait raconté la raison de sa fuite. La comtesse et la Madame Carré Lamadon partagent de la sympathie pour la prostituée ; cependant cela reste contre leur volonté. L’usage de la préposition « malgré » en témoigne : ces dernières « (…) se sentaient malgré elles, attirées vers cette prostituée plein de dignité, dont les sentiments ressemblaient si fort aux leurs ». Néanmoins tout lien est impossible à tisser entre elles, la barrière sociale étant infranchissable.

De même, l’hypocrisie est tout autant morale. Cette dernière désignant le « comportement approprié » à avoir est à de nombreuses reprises bafouée malgré les précautions des personnages. Ce n’est qu’après avoir été poussé dans leurs retranchements que les voyageurs exposent au grand jour leurs réels sentiments face à la situation. Après la première nuit à l’auberge les personnages comment à changer d’avis même si « personne n’avouait encore ces pensées ». Il semble que l’hypocrisie s’accroit au rythme du texte. En effet, les personnages n’arrivent plus à faire bonne figure face à Elisabeth Rousset « puisque c’est son métier, à cette gueuse, de faire ça avec tous les hommes ». Ainsi Madame Loiseau décide sans artifices de déclarer sa pensée. Son mari et cette dernière semblent être les plus directes et abrupt en ce qui concerne boule de suif. Chacun selon sa classe sociale à une manière différente de réagir. Par ailleurs, l’hypocrisie en plus d’être polysémique, est plusieurs ; chaque personnage à sa propre

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    Boule de Suif est une nouvelle réaliste de Guy de Maupassant parue en 1880. On y découvre l'histoire sordide arrivée à la dénommée Boule de Suif durant la guerre de 1870.. Maupassant en profite pour dénoncer l'hypocrisie de la haute société comme du clergé.Boule de Suif, qui est une prostituée, y apparaît bien plus respectable que les bourgeois, plutôt monstrueux qu'honnêtes.

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    Boule de Suif : synthèse (compte-rendu rédigé) Maupassant, dans Boule de Suif, dénonce la bassesse morale de la nature humaine. L'étude des structures narratives de la nouvelle nous permettra d' analyser la façon dont l'auteur parvient à délivrer sa vision personnelle qui dépasse largement le cadre historique et social du XIXème ...

  4. Boule de Suif Summary & Analysis

    Themes and Colors Key. Summary. Analysis. For days, French soldiers with long beards and tattered uniforms have been wandering through town, seeming broken. Their units are disbanded and they march without a flag, seemingly by habit, looking tired and without resolve. Their leaders were once merchants but are now "warriors of circumstance ...

  5. Guy de Maupassant, Boule de Suif

    Résumé de « Boule de Suif ». « Boule de Suif » est une nouvelle de Guy de Maupassant (1850-1893) publiée en 1880 dans un recueil collectif intitulé « Les soirées de Médan ». C'est dans cette petite commune française située en bord de Seine, qu'Émile Zola, chef de file des naturalistes, a élu domicile.

  6. Boule de Suif Study Guide

    Lost in Translation: "Boule de Suif" has been translated into English many times and each version differs slightly, including its title. In English, the story is sometimes called "Butterball," sometimes "Dumpling," and sometimes the more literal "Ball-of-Fat" (or even "Ball-of-Lard").

  7. Boule de Suif Analysis

    Dive deep into Guy de Maupassant's Boule de Suif with extended analysis, commentary, and discussion ... Colet, Roger, ''Introduction,'' in Selected Short Stories, by Guy de Maupassant ...

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  9. Boule de Suif

    Boule de Suif, short story by Guy de Maupassant, originally published in Les Soirées de Médan (1880), an anthology of stories of the Franco-Prussian War. The popularity of "Boule de Suif" led to the author's retirement from the civil service to devote himself to writing. It is one of his best

  10. Boule de Suif, Maupassant : Incipit de la nouvelle ...

    Maupassant, Boule de Suif Le repas en calèche Commentaire composé Extrait étudié Mais Boule de Suif, d'une voix humble et douce, proposa aux bonnes sœurs de partager sa collation. Elles acceptèrent toutes les deux instantanément, et, sans lever les yeux, se mirent à manger très vite après avoir balbutié des remerciements.

  11. Boule de Suif by Guy de Maupassant Plot Summary

    Boule de Suif Summary. As tired French soldiers trudge back from battle, residents of the French town of Rouen anticipate the arrival of the occupying Prussian army. Once those Prussians arrive, the townspeople's fear dissipates—some of them even befriend the Prussian soldiers, while others despise them and even murder occupying soldiers ...

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    Critical Essay on ''Boule de Suif''. In ''Boule de Suif,'' Guy de Maupassant tells the tale of Boule de Suif, a short, plump, inviting French prostitute, who is fleeing the ...

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    Sharing the carriage are Boule de Suif or "Butterball" (lit. suet dumpling, also translated as ball of fat ), a prostitute whose real name is Elisabeth Rousset; the strict Democrat Cornudet; a shop-owning couple from the petty bourgeoisie, M. and Mme. Loiseau; a wealthy upper-bourgeoisie factory-owner and his wife, M. and Mme. Carré-Lamadon ...

  14. Archiprof

    La France sort de là humiliée, profondément humiliée. Et c'est bien de ce sentiment dont parle la nouvelle de Maupassant. Car la diligence est arrêtée par des soldats prussiens qui la retiennent abusivement. Leur commandant fait en effet pression sur le groupe de voyageurs pour obtenir les faveurs de Boule de suif.

  15. Boule De Suif Summary

    Summary: "Boule de Suif". "Boule de Suif," which translates to "ball of fat" in English, is a short story by 19th-century French Naturalist writer Guy de Maupassant. Published in 1880, it was his first published story and is considered one of his greatest works. The story explores the power dynamics of class and gender while also ...

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    IP 1 : Le comportement des bourgeois exhibe leur hypocrisie envers Boule de suif, qu'ils cherchent à convaincre d'accepter la demande de l'officier prussien. IS 1: le s bourgeois préfèrent élaborer des stratagèmes sournois à l'insu de Boule de suif pour la convaincre plutôt que de lui en parler directement. 1.

  18. L.Ac « Boule de Suif » , Maupassant, le repas de la diligence

    Introduction : Les romanciers réalistes visent à mettre en scène la réalité sous tous ses aspects tandis que les naturalistes aspirent à analyser les comportements, l'ensemble des mécanismes humains et sociaux. Fort de ces deux tendances, Guy de Maupassant, dans sa nouvelle parue en 1880, « Boule de Suif », confine une dizaine de personnages…

  19. Boule de Suif {analyse et résumé}

    Résumé de Boule de Suif. ⚠️ Si tu espérais trouver Boule de Suif résumé chapitre par chapitre, on est désolés de te dire que c'est impossible, tout simplement parce que… ben c'est une nouvelle, donc il n'y a pas de chapitre. Mais pas de souci, le résumé de Boule de Suif made in Sherpas te permettra de maîtriser l'œuvre sur le bout des doigts !

  20. Boule de Suif

    Full text. The most famous short story of French writer Guy de Maupassant. Maupassant's early story "Boule de Suif," ("Ball-of-Tallow") from 1880, remains a hallmark and a natural starting point. It's about a prostitute whose refrain, like Bartleby's, is that she would prefer not to-in this case, a Prussian officer asks repeatedly for the pleasure of her intimate company, and she invariably ...

  21. Documents, fiches et dissertations au sujet de Boule De Suif

    Dissertation - 12 pages - Littérature. Boule de Suif est une nouvelle réaliste de Guy de Maupassant parue en 1880. Cette nouvelle raconte l'anecdote sordide arrivée à Boule de Suif durant la guerre de 1870. Les thèmes principaux sont la nourriture, l'argent et la guerre de 1870 qui a beaucoup... 24 mai 2019.

  22. Français commentaire de texte Extrait Boule de Suif

    Boule de Suif est une nouvelle réaliste de Guy de Maupassant parue en 1880. Cette nouvelle raconte l'anecdote sordide arrivée à Boule de Suif durant la guerre de 1870. Les thèmes principaux sont la nourriture, l'argent et la guerre de 1870 qui a beaucoup marquée Maupassant.

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