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Sujets de dissertation en littérature sur Les Fausses Confidences de Marivaux

Des sujets de dissertation sur l'oeuvre de Marivaux Les Fausses Confidences pour mieux comprendre et appréhender cette oeuvre au programme du bac de français.

Les Fausses Confidences de Marivaux

Credit Photo : Le Livre de Poche

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Sujet n°1 : De quelle manière l’œuvre de Marivaux est-elle une critique de la société de l'époque ?

Sujet n°2 : de quelle manière les femmes sont elles représentées dans les fausses confidences , sujet n°3 : quels sont les différents types d’amours exploités dans les fausses confidences , sujet n°4 : de quelle manière le thème de la manipulation est-il mis en œuvre dans les fausses confidences , sujet n°5 : en quoi l'emploi de l'ironie par marivaux dans les fausses confidences contribue-t-il à créer un effet comique , sujet n°6 : comment décririez-vous le personnage d'araminte et son évolution dans l’œuvre de marivaux , sujet n°7 : quelle est l’importance de la comédie dans la pièce les fausses confidences de marivaux , sujet n°8 : comment le personnage de dorante dans les fausses confidences exprime-t-il sa stratégie de manipulation et son habileté à tromper les autres personnages , sujet n°9 : analysez les fausses confidences en tant que pièce de théâtre qui explore les jeux de séduction et les masques sociaux, sujet n°10 : identifiez les normes théâtrales que marivaux remet en question dans les fausses confidences , autres articles susceptibles de vous intéresser au sujet de marivaux.

Marivaux - Les Fausses Confidences : commentaire des scènes 13 et 14 de l'acte I Lafayette, Stendhal, Yourcenar, Molière, Marivaux, Lagarce - que retenir Marivaux, Les Fausses Confidences : fiche de lecture L'île des esclaves, Marivaux - Fiche de lecture

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Les Fausses Confidences Marivaux 5 sujets de dissertation possibles au bac de français

Nicolas Lancret, Danseurs dans un décor boisé, vers 1720.

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Dissertation : « Les Fausses Confidences » de Marivaux - exercice corrigé

Français Lycée

Fiche de révision et analyse de cette œuvre de Marivaux (1688-1763) au programme du bac de français. Dans sa pièce de théâtre  Les Fausses Confidences , le dramaturge développe tout un langage et un art du malentendu autour des questions amoureuses. Explications.

Contexte historique

Cette pièce a été écrite et représentée en 1737, au XVIII e  siècle, le siècle de la fin du règne de Louis XIV - qui meurt en 1715 -, de Louis XV et de Louis XVI. C’est également le siècle de la Révolution française.

Genre théâtral

Au XVIII e  siècle, la division entre tragédie et comédie est revue. Les auteurs essaient de trouver une autre façon de faire du théâtre. Diderot propose l’appellation de « drame bourgeois », c’est-à-dire un drame où les personnages ont le choix de leurs actions et qui se déroule dans le milieu de la bourgeoisie (par opposition à la tragédie) sans que ce soit forcément quelque chose de drôle ou qui finit bien (par opposition à la comédie). Mais ce sont tout de même des sujets légers, amoureux. En cela, dans L es Fausses Conficences , on va s’inscrire dans le genre de la comédie.

Cette comédie est sensible  car elle ne présente pas de farces avec des jeux de mots ou des situations absurdes, mais plutôt des situations avec des rapports complexes entre les personnages, voire des rapports avec beaucoup de sensibilité, d’émotion, de délicatesse en fonction des obstacles qu’ils rencontrent pour pouvoir dévoiler leur amour ou pour se retrouver en tant que couple.

Le marivaudage

Marivaux a pratiquement créé son propre mouvement : le marivaudage. Aujourd’hui, au sens courant, le marivaudage est le fait de séduire à tout va. En littérature, le marivaudage est cette manière d’ aborder les questions amoureuses avec subtilité , avec délicatesse et surtout avec le langage. Ce sont des personnages qui discutent beaucoup, et c’est en discutant que leurs sentiments se développent, s’affirment ou s’éteignent. Les situations avancent par le langage chez Marivaux.

L'auteur Marivaux

Le vrai nom de Marivaux est Pierre Carlet. Il n’est pas simplement dramaturge (celui qui écrit, monte et met en scène les pièces), il est aussi romancier ( La Vie de Marianne ) et journaliste (la presse se développe beaucoup au XIX e  siècle). Il vit grâce à sa plume. Après un mariage avec beaucoup d’argent à la clé, il fait faillite. Pour subvenir à ses besoins, il doit donc travailler et publier des pièces de théâtre, des articles, des livres.

Moments-clés des Fausses Confidences

  • Dubois fait entrer Dorante au service d’une noble car il l’aime : Il s’agit de la scène d’exposition. Dubois, un personnage qui appartient aux domestiques d’une famille noble, fait rentrer un autre personnage, Dorante (un jeune homme d’une trentaine d’années), au service d’une noble. Dorante aime la noble chez qui travaille Dubois. Dubois est l’ancien employé de Dorante. Comme il a envie de rendre service à son ancien patron, qui a fait faillite, il va le faire rentrer au service de cette dame. Dorante ne va pas être n’importe quel domestique, il est intendant : celui qui gère toute la maison. Ce moment est très important car il met en place tout le stratagème qui va créer des quiproquos, des malentendus, du suspens dans ce rapprochement entre Dorante et cette noble dont il est amoureux.
  • Révélation finale et aveux réciproques : L’autre moment clé est la fin, la révélation finale de Dorante. Il va expliquer que tout cela n’est qu’une supercherie, que c’est Dubois qui a parlé à cette jeune femme de lui parce qu’il lui avait demandé. Les stratagèmes vont être révélés à la fin – comme le stratagème du portrait donné va être révélé à la fin. Les deux personnages vont pouvoir s’avouer leur amour de manière sincère, sans faux-semblants.

Thématiques importantes des Fausses Confidences

  • Surprise de l’amour : « La surprise de l’amour » est une expression de l’époque. Marivaux a écrit plusieurs pièces qui s’appellent  La Surprise de l’amour , La Seconde surprise de l’amour . C’est un thème important de son œuvre. Cela veut dire qu’il y a des personnages dans les pièces de théâtre qui se laissent surprendre par leurs sentiments. Ils font tout pour ne pas tomber amoureux. Finalement, ils n’arrivent pas à résister et cela s’impose à eux : c’est la surprise de l’amour. Le suspens dans cette pièce est de savoir à quel moment ils vont s’avouer qu’ils sont amoureux de tel personnage, à quel moment ils vont baisser la garde.
  • Rapports d’argent dans le mariage : La raison pour laquelle Dorante ne peut pas voir directement cette femme, c’est qu’il a fait faillite alors qu’elle est riche. Cela montre comment l’argent conditionne les rapports entre les gens au XVIII e  siècle.
Quand l’amour parle, il est le maître. Dubois

Dubois est le maître du jeu, il dirige les marionnettes et décide de tout. C’est une manière de dire que l’amour va forcément s’imposer, se dire à un moment ou un autre. Il y a l ’importance du langage qui est fondamental chez Marivaux à travers cette citation.

► Découvrez aussi la vidéo  Les Fausses Confidences  de Marivaux avec Félix Radu.

Réalisateur : Les Bons Profs

Producteur : Les Bons Profs

Année de copyright : 2022

Année de production : 2022

Publié le 13/12/22

Modifié le 12/01/24

Ce contenu est proposé par

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Les fausses confidences.

Les fausses confidences de Marivaux . L’oeuvre complète accessible à la lecture ou au format pdf ci-après. Bonne lecture!

On voit une mise en scène des fausses confidences de Marivaux selon les règles du théâtre à l'italienne.

Représentée pour la première fois par les comédiens italiens, le 16 mars 1737

PERSONNAGES

ARAMINTE, fille de Madame Argante.

DORANTE, neveu de Monsieur Remy.

MONSIEUR REMY, procureur.

MADAME ARGANTE.

ARLEQUIN, valet d’Araminte.

DUBOIS, ancien valet de Dorante.

MARTON, suivante d’Araminte.

Un domestique parlant.

Un garçon joaillier.

ACTE PREMIER

Scène première.

DORANTE, ARLEQUIN.

Arlequin , introduisant Dorante.

Ayez la bonté, monsieur, de vous asseoir un moment dans cette salle, M lle  Marton est chez madame et ne tardera pas à descendre.

Je vous suis obligé.

Si vous voulez, je vous tiendrai compagnie, de peur que l’ennui ne vous prenne ; nous discourrons en attendant.

Je vous remercie ; ce n’est pas la peine, ne vous détournez point.

Voyez, monsieur, n’en faites point de façon ; nous avons ordre de madame d’être honnête, et vous êtes témoin que je le suis.

Non, vous dis-je, je serai bien aise d’être un moment seul.

Excusez, monsieur, et restez à votre fantaisie.

DORANTE, DUBOIS, entrant avec un air de mystère.

Ah ! te voilà ?

Oui ; je vous guettais.

J’ai cru que je ne pourrais me débarrasser d’un domestique qui m’a introduit ici et qui voulait absolument me désennuyer en restant. Dis-moi, M. n’est donc pas encore venu ?

Non ; mais voici l’heure à peu près qu’il vous a dit qu’il arriverait.  (Il cherche et regarde.)  N’y a-t-il là personne qui nous voie ensemble ? Il est essentiel que les domestiques ici ne sachent pas que je vous connaisse.

Je ne vois personne.

Vous n’avez rien dit de notre projet à M. Remy, votre parent ?

Pas le moindre mot. Il me présente de la meilleure foi du monde, en qualité d’intendant, à cette dame-ci dont je lui ai parlé, et dont il se trouve le procureur ; il ne sait point du tout que c’est toi qui m’as adressé à lui : il la prévint hier ; il m’a dit que je me rendisse ce matin ici, qu’il me présenterait à elle, qu’il y serait avant moi, ou que s’il n’y était pas encore, je demandasse une mademoiselle Marton ; voilà tout, et je n’aurais garde de lui confier notre projet, non plus qu’à personne : il me paraît extravagant, à moi qui m’y prête. Je n’en suis pourtant pas moins sensible à ta bonne volonté, Dubois. Tu m’as servi, je n’ai pu te garder, je n’ai pu même te bien récompenser de ton zèle ; malgré cela, il t’est venu dans l’esprit de faire ma fortune. En vérité, il n’est point de reconnaissance que je ne te doive.

Laissons cela, monsieur ; tenez, en un mot, je suis content de vous ; vous m’avez toujours plu ; vous êtes un excellent homme, un homme que j’aime ; et si j’avais bien de l’argent, il serait encore à votre service.

Quand pourrai-je reconnaître tes sentiments pour moi ? Ma fortune serait la tienne ; mais je n’attends rien de notre entreprise, que la honte d’être renvoyé demain.

Eh bien, vous vous en retournerez.

Cette femme-ci a un rang dans le monde ; elle est liée avec tout ce qu’il y a de mieux, veuve d’un mari qui avait une grande charge dans les finances ; et tu crois qu’elle fera quelque attention à moi, que je l’épouserai, moi qui ne suis rien, moi qui n’ai point de bien ?

Point de bien ! votre bonne mine est un Pérou. Tournez-vous un peu, que je vous considère encore ; allons, monsieur, vous vous moquez ; il n’y a point de plus grand seigneur que vous à Paris : voilà une taille qui vaut toutes les dignités possibles, et notre affaire est infaillible, absolument infaillible. Il me semble que je vous vois déjà en déshabillé dans l’appartement de madame.

Quelle chimère !

Oui, je le soutiens ; vous êtes actuellement dans votre salle et vos équipages sont sous la remise.

Elle a plus de cinquante mille livres de rente, Dubois.

Ah ! vous en avez bien soixante pour le moins.

Et tu me dis qu’elle est extrêmement raisonnable.

Tant mieux pour vous, et tant pis pour elle. Si vous lui plaisez, elle en sera si honteuse, elle se débattra tant, elle deviendra si faible, qu’elle ne pourra se soutenir qu’en épousant ; vous m’en direz des nouvelles. Vous l’avez vue et vous l’aimez ?

Je l’aime avec passion ; et c’est ce qui fait que je tremble.

Oh ! vous m’impatientez avec vos terreurs. Eh ! que diantre ! un peu de confiance ; vous réussirez, vous dis-je. Je m’en charge, je le veux ; je l’ai mis là. Nous sommes convenus de toutes nos actions, toutes nos mesures sont prises ; je connais l’humeur de ma maîtresse ; je sais votre mérite, je sais mes talents, je vous conduis ; et on vous aimera, toute raisonnable qu’on est ; on vous épousera, toute fière qu’on est ; et on vous enrichira, tout ruiné que vous êtes ; entendez-vous ? Fierté, raison et richesse, il faudra que tout se rende. Quand l’amour parle, il est le maître ; et il parlera. Adieu ; je vous quitte ; j’entends quelqu’un, c’est peut-être M. Remy ; nous voilà embarqués, poursuivons.  (Il fait quelques pas, et revient.)  À propos, tâchez que Marton prenne un peu de goût pour vous. L’amour et moi, nous ferons le reste.

MONSIEUR REMY, DORANTE.

Monsieur Remy.

Bonjour, mon neveu ; je suis bien aise de vous voir exact. Mademoiselle Marton va venir : on est allé l’avertir. La connaissez-vous ?

Non, monsieur ; pourquoi me le demandez-vous ?

C’est qu’en venant ici, j’ai rêvé à une chose… Elle est jolie, au moins.

Je le crois.

Et de fort bonne famille ; c’est moi qui ai succédé à son père ; il était fort ami du vôtre, homme un peu dérangé ; sa fille est restée sans bien. La dame d’ici a voulu l’avoir ; elle l’aime, la traite bien moins en suivante qu’en amie, lui a fait beaucoup de bien, lui en fera encore, et a offert même de la marier. Marton a d’ailleurs une vieille parente asthmatique dont elle hérite, et qui est à son aise. Vous allez être tous deux dans la même maison ; je suis d’avis que vous l’épousiez ; qu’en dites-vous ?

Eh !… mais je ne pensais pas à elle.

Eh bien, je vous avertis d’y penser ; tâchez de lui plaire. Vous n’avez rien, mon neveu ; je dis rien qu’un peu d’espérance. Vous êtes mon héritier ; mais je me porte bien, et je ferai durer cela le plus longtemps que je pourrai. Sans compter que je puis me marier ; je n’en ai point d’envie, mais cette envie-là vient tout d’un coup ; il y a tant de minois qui vous la donnent : avec une femme on a des enfants, c’est la coutume ; auquel cas, serviteur au collatéral. Ainsi, mon neveu, prenez toujours vos petites précautions, et vous mettez en état de vous passer de mon bien, que je vous destine aujourd’hui, et que je vous ôterai demain peut-être.

Vous avez raison, monsieur ; et c’est aussi à quoi je vais travailler.

Je vous y exhorte. Voici mademoiselle Marton ; éloignez-vous de deux pas pour me donner le temps de lui demander comment elle vous trouve.

(Dorante s’écarte un peu.)

MONSIEUR REMY, MARTON, DORANTE.

Je suis fâchée, monsieur, de vous avoir fait attendre ; mais j’avais affaire chez madame.

Il n’y a pas grand mal, mademoiselle ; j’arrive. Que pensez-vous de ce grand garçon-là ?  (Montrant Dorante.)

Marton , riant.

Eh ! par quelle raison, monsieur Remy, faut-il que je vous le dise ?

C’est qu’il est mon neveu.

Eh bien ! Ce neveu-là est bon à montrer ; il ne dépare point la famille.

Tout de bon ? C’est de lui dont j’ai parlé à madame pour intendant, et je suis charmé qu’il vous revienne. Il vous a déjà vue plus d’une fois chez moi quand vous y êtes venue ; vous en souvenez-vous ?

Non je n’en ai point d’idée.

On ne prend pas garde à tout. Savez-vous ce qu’il me dit la première fois qu’il vous vit ? « Quelle est cette jolie fille-là ? »  (Marton sourit.)  Approchez, mon neveu. Mademoiselle, votre père et le sien s’aimaient beaucoup ; pourquoi les enfants ne s’aimeraient-ils pas ? En voilà un qui ne demande pas mieux : c’est un cœur qui se présente bien.

Dorante , embarrassé.

Il n’y a rien là de difficile à croire.

Voyez comme il vous regarde ! vous ne feriez pas là une si mauvaise emplette.

J’en suis persuadée, monsieur prévient en sa faveur, et il faudra voir.

Bon, bon ! Il faudra ! Je ne m’en irai point que cela ne soit vu.

Je craindrais d’aller trop vite.

Vous importunez mademoiselle, monsieur.

Je n’ai pourtant pas l’air si indocile.

Monsieur Remy , joyeux.

Ah ! je suis content : vous voilà d’accord. Oh ! çà, mes enfants  (il leur prend les mains à tous deux) , je vous fiance, en attendant mieux. Je ne saurais rester ; je reviendrai tantôt. Je vous laisse le soin de présenter votre futur à madame. Adieu, ma nièce.

Adieu donc, mon oncle.

MARTON, DORANTE.

En vérité, tout ceci a l’air d’un songe. Comme M. Remy expédie ! Votre amour me paraît bien prompt ; sera-t-il aussi durable ?

Autant l’un que l’autre, mademoiselle.

Il s’est trop hâté de partir. J’entends madame qui vient, et comme, grâce aux arrangements de M. Remy, vos intérêts sont presque les miens, ayez la bonté d’aller un moment sur la terrasse, afin que je la prévienne.

Volontiers, mademoiselle.

Marton , en le voyant sortir.

J’admire le penchant dont on se prend tout d’un coup l’un pour l’autre.

ARAMINTE, MARTON.

Marton, quel est donc cet homme qui vient de me saluer si gracieusement, et qui passe sur la terrasse ? Est-ce à vous qu’il en veut ?

Non, madame, c’est à vous-même.

Araminte , d’un air assez vif.

Eh bien, qu’on le fasse venir ; pourquoi s’en va-t-il ?

C’est qu’il a souhaité que je vous parlasse auparavant. C’est le neveu de M. Remy, celui qu’il vous a proposé pour homme d’affaires.

Ah ! c’est là lui ! Il a vraiment très bonne façon.

Il est généralement estimé ; je le sais.

Je n’ai pas de peine à le croire ; il a tout l’air de le mériter. Mais, Marton, il a si bonne mine pour un intendant, que je me fais quelque scrupule de le prendre ; n’en dira-t-on rien ?

Et que voulez-vous qu’on dise ? Est-on obligé de n’avoir que des intendants mal faits ?

Tu as raison. Dis-lui qu’il revienne. Il n’était pas nécessaire de me préparer à le recevoir. Dès que c’est M. Remy qui me le donne, c’en est assez ; je le prends.

Marton , comme s’en allant.

Vous ne sauriez mieux choisir.  (Puis revenant.)  Êtes-vous convenue du parti que vous lui faites ? M. Remy m’a chargée de vous en parler.

Cela est inutile. Il n’y aura point de dispute là-dessus. Dès que c’est un honnête homme, il aura lieu d’être content. Appelez-le.

Marton , hésitant de partir.

On lui laissera ce petit appartement qui donne sur le jardin, n’est-ce pas ?

Oui, comme il voudra ; qu’il vienne.

(Marton va dans la coulisse.)

DORANTE, ARAMINTE, MARTON.

Monsieur Dorante, madame vous attend.

Venez, monsieur ; je suis obligée à M. Remy d’avoir songé à moi. Puisqu’il me donne son neveu, je ne doute pas que ce ne soit un présent qu’il me fasse. Un de mes amis me parla avant-hier d’un intendant qu’il doit m’envoyer aujourd’hui ; mais je m’en tiens à vous.

J’espère, madame, que mon zèle justifiera la préférence dont vous m’honorez, et que je vous supplie de me conserver. Rien ne m’affligerait tant à présent que de la perdre.

Madame n’a pas deux paroles.

Non, monsieur ; c’est une affaire terminée, je renverrai tout. Vous êtes au fait des affaires apparemment ? vous y avez travaillé ?

Oui, madame ; mon père était avocat, et je pourrais l’être moi-même.

C’est-à-dire que vous êtes un homme de très bonne famille, et même au-dessus du parti que vous prenez.

Je ne sens rien qui m’humilie dans le parti que je prends, madame ; l’honneur de servir une dame comme vous n’est au-dessous de qui que ce soit, et je n’envierai la condition de personne.

Mes façons ne vous feront point changer de sentiment. Vous trouverez ici tous les égards que vous méritez ; et si, dans la suite, il y avait occasion de vous rendre service, je ne la manquerai point.

Voilà madame ; je la reconnais.

Il est vrai que je suis toujours fâchée de voir d’honnêtes gens sans fortune, tandis qu’une infinité de gens de rien, et sans mérite, en ont une éclatante. C’est une chose qui me blesse, surtout dans les personnes de son âge ; car vous n’avez que trente ans, tout au plus ?

Pas tout à fait encore, madame.

Ce qu’il y a de consolant pour vous, c’est que vous avez le temps de devenir heureux.

Je commence à l’être d’aujourd’hui, madame.

On vous montrera l’appartement que je vous destine. S’il ne vous convient pas, il y en a d’autres, et vous choisirez. Il faut aussi quelqu’un qui vous serve, et c’est à quoi je vais pourvoir. Qui lui donnerons-nous, Marton ?

Il n’y a qu’à prendre Arlequin, madame. Je le vois à l’entrée de la salle et je vais l’appeler. Arlequin, parlez à madame.

ARAMINTE, DORANTE, MARTON, ARLEQUIN.

Me voilà, madame.

Arlequin, vous êtes à présent à monsieur ; vous le servirez ; je vous donne à lui.

Comment, madame, vous me donnez à lui ! Est-ce que je ne serai plus à moi ? Ma personne ne m’appartiendra donc plus ?

Quel benêt !

J’entends qu’au lieu de me servir, ce sera lui que tu serviras.

Arlequin , comme pleurant.

Je ne sais pas pourquoi madame me donne mon congé ; je n’ai pas mérité ce traitement : je l’ai toujours servie à faire plaisir.

Je ne te donne point ton congé ; je te payerai pour être à Monsieur.

Je représente à madame que cela ne serait pas juste ; je ne donnerai pas ma peine d’un côté, pendant que l’argent me viendra d’un autre. Il faut que vous ayez mon service, puisque j’aurai vos gages ; autrement je friponnerais madame.

Je désespère de lui faire entendre raison.

Tu es bien sot ! quand je t’envoie quelque part, ou que je te dis : « Fais telle ou telle chose », n’obéis-tu pas ?

Eh bien, ce sera monsieur qui te le dira comme moi, et ce sera à la place de madame et par son ordre.

Ah ! c’est une autre affaire. C’est madame qui donnera ordre à monsieur de souffrir mon service, que je lui prêterai par le commandement de madame.

Voilà ce que c’est.

Vous voyez bien que cela méritait explication.

Un Domestique.

Voici votre marchande qui vous apporte des étoffes, madame.

Je vais les voir et je reviendrai. Monsieur, j’ai à vous parler d’une affaire ; ne vous éloignez pas.

DORANTE, MARTON, ARLEQUIN.

Oh çà, monsieur, nous sommes donc l’un à l’autre, et vous avez le pas sur moi ? Je serai le valet qui sert ; et vous le valet qui serez servi par ordre.

Ce faquin avec ses comparaisons ! Va-t’en.

Un moment ; avec votre permission, monsieur, ne payerez-vous rien ? Vous a-t-on donné ordre d’être servi gratis ?

(Dorante rit.)

Allons, laisse-nous. Madame te payera ; n’est-ce pas assez ?

Pardi ! monsieur, je ne vous coûterai donc guère ? On ne saurait avoir un valet à meilleur marché.

Arlequin a raison. Tiens, voilà d’avance ce que je te donne.

Ah ! voilà une action de maître. À votre aise le reste.

Va boire à ma santé.

Arlequin , s’en allant.

Oh ! s’il ne faut que boire afin qu’elle soit bonne, tant que je vivrai, je vous la promets excellente.  (À part.)  Le gracieux camarade qui m’est venu là par hasard !

DORANTE, MARTON, MADAME ARGANTE, qui arrive un instant après.

Vous avez lieu d’être satisfait de l’accueil de madame ; elle paraît faire cas de vous, et tant mieux, nous n’y perdrons point. Mais voici madame Argante ; je vous avertis que c’est sa mère, et je devine à peu près ce qui l’amène.

Madame Argante.

Eh bien, Marton, ma fille a un nouvel intendant que son procureur lui a donné, m’a-t-elle dit. J’en suis fâchée ; cela n’est point obligeant pour monsieur le comte, qui lui en avait retenu un. Du moins devait-elle attendre et les voir tous deux. D’où vient préférer celui-ci ? Quelle espèce d’homme est-ce ?

C’est monsieur, madame.

Eh ? c’est monsieur ! Je ne m’en serais pas doutée ; il est bien jeune.

À trente ans on est en âge d’être intendant de maison, madame.

C’est selon. Êtes-vous arrêté, monsieur ?

Oui, madame.

Et de chez qui sortez-vous ?

De chez moi, madame ; je n’ai encore été chez personne.

De chez vous ! Vous allez donc faire ici votre apprentissage ?

Point du tout. Monsieur entend les affaires ; il est fils d’un père extrêmement habile.

Madame Argante , à Marton, à part.

Je n’ai pas grande opinion de cet homme-là. Est-ce là la figure d’un intendant ? Il n’en a non plus l’air…

Marton , à part.

L’air n’y fait rien.  (Haut.)  Je vous réponds de lui ; c’est l’homme qu’il nous faut.

Pourvu que monsieur ne s’écarte pas des intentions que nous avons, il me sera indifférent que ce soit lui ou un autre.

Peut-on savoir ces intentions, madame ?

Connaissez-vous M. le comte Dorimont ? C’est un homme d’un beau nom. Ma fille et lui allaient avoir un procès ensemble au sujet d’une terre considérable. Il ne s’agissait pas moins que de savoir à qui elle resterait ; et on a songé à les marier pour empêcher qu’ils ne plaident. Ma fille est veuve d’un homme qui était fort considéré dans le monde, et qui l’a laissée fort riche. Madame la comtesse Dorimont aurait un rang si élevé, irait de pair avec des personnes d’une si grande distinction, qu’il me tarde de voir ce mariage conclu ; et, je l’avoue, je serai charmée moi-même d’être la mère de madame la comtesse Dorimont, et de plus que cela peut-être ; car M. le comte Dorimont est en passe d’aller à tout.

Les paroles sont-elles données de part et d’autre ?

Pas tout à fait encore, mais à peu près ; ma fille n’en est pas éloignée. Elle souhaiterait seulement être bien instruite de l’état de l’affaire et savoir si elle n’a pas meilleur droit que monsieur le comte, afin que, si elle l’épouse, il lui en ait plus d’obligation. Mais j’ai quelquefois peur que ce ne soit une défaite. Ma fille n’a qu’un défaut ; c’est que je ne lui trouve pas assez d’élévation. Le beau nom de Dorimont et le rang de comtesse ne la touchent pas assez ; elle ne sent pas le désagrément qu’il y a de n’être qu’une bourgeoise. Elle s’endort dans cet état, malgré le bien qu’elle a.

Dorante , doucement.

Peut-être n’en sera-t-elle pas plus heureuse, si elle en sort.

Madame Argante , vivement.

Il ne s’agit pas de ce que vous pensez. Gardez votre petite réflexion roturière ; et servez-nous, si vous voulez être de nos amis.

C’est un petit trait de morale qui ne gâte rien à notre affaire !

Morale subalterne qui me déplaît.

De quoi est-il question, madame ?

De dire à ma fille, quand vous aurez vu ses papiers, que son droit est le moins bon ; que si elle plaidait, elle perdrait.

Si effectivement son droit est le plus faible, je ne manquerai pas de l’en avertir, madame.

Hum ! quel esprit borné !  (À Dorante.)  Vous n’y êtes point ; ce n’est pas là ce qu’on vous dit ; on vous charge de lui parler ainsi, indépendamment de son droit bien ou mal fondé.

Mais, madame, il n’y aurait point de probité à la tromper.

De probité ! J’en manque donc, moi ? Quel raisonnement ! C’est moi qui suis sa mère, et qui vous ordonne de la tromper à son avantage, entendez-vous ? c’est moi, moi.

Il y aura toujours de la mauvaise foi de ma part.

C’est un ignorant que cela, qu’il faut renvoyer. Adieu, monsieur l’homme d’affaires, qui n’avez fait celles de personne.

(Elle sort.)

DORANTE, MARTON.

Cette mère-là ne ressemble guère à sa fille.

Oui, il y a quelque différence ; et je suis fâchée de n’avoir pas eu le temps de vous prévenir sur son humeur brusque. Elle est extrêmement entêtée de ce mariage, comme vous voyez. Au surplus, que vous importe ce que vous direz à la fille ? Vous n’aurez rien à vous reprocher, ce me semble. Ce ne sera pas là une tromperie.

Eh ! vous m’excuserez ; ce sera toujours l’engager à prendre un parti qu’elle ne prendrait peut-être pas sans cela. Puisque l’on veut que j’aide à l’y déterminer, elle y résiste donc ?

C’est par indolence.

Croyez-moi ; disons la vérité.

Oh çà, il y a une petite raison à laquelle vous devez vous rendre ; c’est que monsieur le comte me fait présent de mille écus le jour de la signature du contrat ; et cet argent-là, suivant le projet de M. Remy, vous regarde aussi bien que moi, comme vous voyez.

Tenez, mademoiselle Marton, vous êtes la plus aimable fille du monde, mais ce n’est que faute de réflexion que ces mille écus vous tentent.

Au contraire, c’est par réflexion qu’ils me tentent ; plus j’y rêve, et plus je les trouve bons.

Mais vous aimez votre maîtresse ; et si elle n’était pas heureuse avec cet homme-là, ne vous reprocheriez-vous pas d’y avoir contribué pour une si misérable somme ?

Ma foi, vous avez beau dire ; d’ailleurs, le comte est un honnête homme et je n’y entends point de finesse. Voilà madame qui revient, elle a à vous parler. Je me retire. Méditez sur cette somme ; vous la goûterez aussi bien que moi.

Je ne suis pas si fâché de la tromper.

ARAMINTE, DORANTE.

Vous avez donc vu ma mère ?

Oui, madame ; il n’y a qu’un moment.

Elle me l’a dit, et voudrait bien que j’en eusse pris un autre que vous.

Il me l’a paru.

Oui ; mais ne vous embarrassez point ; vous me convenez.

Je n’ai point d’autre ambition.

Parlons de ce que j’ai à vous dire ; mais que ceci soit secret entre nous, je vous prie.

Je me trahirais plutôt moi-même.

Je n’hésite point non plus à vous donner ma confiance. Voici ce que c’est : on veut me marier avec M. le comte Dorimont pour éviter un grand procès que nous aurions ensemble au sujet d’une terre que je possède.

Je le sais, madame ; et j’ai le malheur d’avoir déplu tout à l’heure là-dessus à madame Argante.

Eh ! d’où vient ?

C’est que si, dans votre procès, vous avez le bon droit de votre côté, on souhaite que je vous dise le contraire, afin de vous engager plus vite à ce mariage ; et j’ai prié qu’on m’en dispensât.

Que ma mère est frivole ! Votre fidélité ne me surprend point ; j’y comptais. Faites toujours de même, et ne vous choquez point de ce que ma mère vous a dit. Je la désapprouve. A-t-elle tenu quelque discours désagréable ?

Il n’importe, madame ; mon zèle et mon attachement en augmentent ; voilà tout.

Et voilà pourquoi aussi je ne veux pas qu’on vous chagrine, et j’y mettrai bon ordre. Qu’est-ce que cela signifie ? Je me fâcherai, si cela continue. Comment donc ! vous ne seriez pas en repos ! On aura de mauvais procédés avec vous, parce que vous en avez d’estimables ; cela serait plaisant !

Madame, par toute la reconnaissance que je vous dois, n’y prenez point garde. Je suis confus de vos bontés, et je suis trop heureux d’avoir été querellé.

Je loue vos sentiments. Revenons à ce procès dont il est question, si je n’épouse point monsieur le comte.

DORANTE, ARAMINTE, DUBOIS.

Madame la Marquise se porte mieux, madame  (Il feint de voir Dorante avec surprise) , et vous est fort obligée… fort obligée de votre attention.  (Dorante feint de détourner la tête, pour se cacher de Dubois.)

Voilà qui est bien.

Dubois , regardant toujours Dorante.

Madame, on m’a chargé aussi de vous dire un mot qui presse.

De quoi s’agit-il ?

Il m’est recommandé de ne vous parler qu’en particulier.

Araminte , à Dorante.

Je n’ai point achevé ce que je voulais vous dire. Laissez-moi, je vous prie, un moment ; et revenez.

ARAMINTE, DUBOIS.

Qu’est-ce que c’est donc que cet air étonné que tu as marqué, ce me semble, en voyant Dorante ? D’où vient cette attention à le regarder ?

Ce n’est rien, sinon que je ne saurais plus avoir l’honneur de servir madame, et qu’il faut que je lui demande mon congé.

Araminte , surprise.

Quoi ! seulement pour avoir vu Dorante ici ?

Savez-vous à qui vous avez affaire ?

Au neveu de M. Remy, mon procureur.

Eh ! par quel tour d’adresse est-il connu de madame ? comment a-t-il fait pour arriver jusqu’ici ?

C’est M. Remy qui me l’a envoyé pour intendant.

Lui, votre intendant ! Et c’est M. Remy qui vous l’envoie ? Hélas ! le bon homme, il ne sait pas qui il vous donne ; c’est un démon que ce garçon-là.

Mais, que signifient tes exclamations ? Explique-toi ; est-ce que tu le connais ?

Si je le connais, madame ! si je le connais ! Ah ! vraiment oui ; et il me connaît bien aussi. N’avez-vous pas vu comme il se détournait, de peur que je ne le visse ?

Il est vrai, et tu me surprends à mon tour. Serait-il capable de quelque mauvaise action, que tu saches ? Est-ce que ce n’est pas un honnête homme ?

Lui ! Il n’y a point de plus brave homme dans toute la terre, il a peut-être plus d’honneur à lui tout seul que cinquante honnêtes gens ensemble. Oh ! c’est une probité merveilleuse ; il n’a peut-être pas son pareil.

Eh ! de quoi peut-il donc être question ? D’où vient que tu m’alarmes ? En vérité, j’en suis toute émue.

Son défaut, c’est là.  (Il se touche le front.)  C’est à la tête que le mal le tient.

À la tête ?

Oui ; il est timbré, mais timbré comme cent.

Dorante ! il m’a paru de très bon sens. Quelle preuve as-tu de sa folie ?

Quelle preuve ? Il y a six mois qu’il est tombé fou, qu’il en a la cervelle brûlée, qu’il en est comme un perdu. Je dois bien le savoir, car j’étais à lui, je le servais ; et c’est ce qui m’a obligé de le quitter ; et c’est ce qui me force de m’en aller encore : ôtez cela, c’est un homme incomparable.

Araminte , un peu boudant.

Oh bien ! il fera ce qu’il voudra ; mais je ne le garderai pas. On a bien affaire d’un esprit renversé ; et peut-être encore, je gage, pour quelque objet qui n’en vaut pas la peine ; car les hommes ont des fantaisies !…

Ah ! vous m’excuserez. Pour ce qui est de l’objet, il n’y a rien à dire. Malepeste ! sa folie est de bon goût.

N’importe ; je veux le congédier. Est-ce que tu la connais, cette personne ?

J’ai l’honneur de la voir tous les jours ; c’est vous, madame.

Moi, dis-tu ?

Il vous adore ; il y a six mois qu’il n’en vit point, qu’il donnerait sa vie pour avoir le plaisir de vous contempler un instant. Vous avez dû voir qu’il a l’air enchanté, quand il vous parle.

Il y a bien, en effet, quelque petite chose qui m’a paru extraordinaire. Eh ! juste ciel ! le pauvre garçon, de quoi s’avise-t-il ?

Vous ne croiriez pas jusqu’où va sa démence ; elle le ruine, elle lui coupe la gorge. Il est bien fait, d’une figure passable, bien élevé et de bonne famille ; mais il n’est pas riche ; et vous saurez qu’il n’a tenu qu’à lui d’épouser des femmes qui l’étaient, et de fort aimables, ma foi, qui offraient de lui faire sa fortune, et qui auraient mérité qu’on la leur fît à elles-mêmes. Il y en a une qui n’en saurait revenir, et qui le poursuit encore tous les jours. Je le sais, car je l’ai rencontrée.

Araminte , avec négligence.

Actuellement ?

Oui, madame, actuellement ; une grande brune très piquante, et qu’il fuit. Il n’y a pas moyen ; monsieur refuse tout. « Je les tromperais, me disait-il ; je ne puis les aimer, mon cœur est parti. » Ce qu’il disait quelquefois la larme à l’œil ; car il sent bien son tort.

Cela est fâcheux ; mais où m’a-t-il vue avant de venir chez moi, Dubois ?

Hélas ! madame, ce fut un jour que vous sortîtes de l’Opéra, qu’il perdit la raison. C’était un vendredi, je m’en ressouviens ; oui, un vendredi ; il vous vit descendre l’escalier, à ce qu’il me raconta, et vous suivit jusqu’à votre carrosse. Il avait demandé votre nom, et je le trouvai qui était comme extasié ; il ne remuait plus.

Quelle aventure !

J’eus beau lui crier : « Monsieur ! » Point de nouvelles, il n’y avait personne au logis. À la fin, pourtant, il revint à lui avec un air égaré ; je le jetai dans une voiture, et nous retournâmes à la maison. J’espérais que cela se passerait ; car je l’aimais : c’est le meilleur maître ! Point du tout, il n’y avait plus de ressource. Ce bon sens, cet esprit jovial, cette humeur charmante, vous aviez tout expédié ; et dès le lendemain nous ne fîmes plus tous deux, lui, que rêver à vous, que vous aimer ; moi, qu’épier depuis le matin jusqu’au soir où vous alliez.

Tu m’étonnes à un point !…

Je me fis même ami d’un de vos gens qui n’y est plus, un garçon fort exact, qui m’instruisait, et à qui je payais bouteille. « C’est à la Comédie qu’on va », me disait-il ; et je courais faire mon rapport, sur lequel, dès quatre heures, mon homme était à la porte. C’est chez madame celle-ci, c’est chez madame celle-là ; et, sur cet avis, nous allions toute la soirée habiter la rue, ne vous déplaise, pour voir madame entrer et sortir, lui dans un fiacre, et moi derrière, tous deux morfondus et gelés, car c’était dans l’hiver ; lui ne s’en souciant guère, moi jurant par-ci par-là pour me soulager.

Est-il possible ?

Oui, madame. À la fin, ce train de vie m’ennuya ; ma santé s’altérait, la sienne aussi. Je lui fis accroire que vous étiez à la campagne ; il le crut, et j’eus quelque repos. Mais n’alla-t-il pas, deux jours après, vous rencontrer aux Tuileries, où il avait été s’attrister de votre absence ! Au retour, il était furieux ; il voulut me battre, tout bon qu’il est ; moi, je ne le voulus point, et je le quittai. Mon bonheur ensuite m’a mis chez madame, où, à force de se démener, je le trouve parvenu à votre intendance ; ce qu’il ne troquerait pas contre la place de l’empereur.

Y a-t-il rien de si particulier ? Je suis si lasse d’avoir des gens qui me trompent, que je me réjouissais de l’avoir parce qu’il a de la probité. Ce n’est pas que je sois fâchée ; car je suis bien au-dessus de cela.

Il y aura de la bonté à le renvoyer. Plus il voit madame, plus il s’achève.

Vraiment, je le renverrais bien ; mais ce n’est pas là ce qui le guérira. Je ne sais que dire à M. Remy qui me l’a recommandé, et ceci m’embarrasse. Je ne vois pas trop comment m’en défaire honnêtement.

Oui ; mais vous ferez un incurable, madame.

Araminte , vivement.

Oh ! tant pis pour lui ; je suis dans des circonstances où je ne saurais me passer d’un intendant. Et puis, il n’y a pas tant de risque que tu le crois. Au contraire, s’il y avait quelque chose qui pût ramener cet homme, c’est l’habitude de me voir plus qu’il n’a fait ; ce serait même un service à lui rendre.

Oui ; c’est un remède bien innocent. Premièrement, il ne vous dira mot ; jamais vous n’entendrez parler de son amour.

En es-tu bien sûr ?

Oh ! il ne faut pas en avoir peur ; il mourrait plutôt. Il a un respect, une adoration, une humilité pour vous, qui n’est pas concevable. Est-ce que vous croyez qu’il songe à être aimé ? Nullement. Il dit que dans l’univers il n’y a personne qui le mérite ; il ne veut que vous voir, vous considérer, regarder vos yeux, vos grâces, votre belle taille ; et puis c’est tout. Il me l’a dit mille fois.

Araminte , haussant les épaules.

Voilà qui est bien digne de compassion ! Allons, je patienterai quelques jours, en attendant que j’en aie un autre. Au surplus, ne crains rien ; je suis contente de toi. Je récompenserai ton zèle et je ne veux pas que tu me quittes, entends-tu, Dubois ?

Madame, je vous suis dévoué pour la vie.

J’aurai soin de toi. Surtout qu’il ne sache pas que je suis instruite ; garde un profond secret ; et que tout le monde, jusqu’à Marton, ignore ce que tu m’as dit. Ce sont de ces choses qui ne doivent jamais percer.

Je n’en ai jamais parlé qu’à madame.

Le voici qui revient ; va-t’en.

DORANTE, ARAMINTE.

Araminte , un moment seule.

La vérité est que voici une confidence dont je me serais bien passée moi-même.

Madame, je me rends à vos ordres.

Oui, monsieur ; de quoi vous parlais-je ? Je l’ai oublié.

D’un procès avec M. le comte Dorimont.

Je me remets ; je vous disais qu’on veut nous marier.

Oui, madame ; et vous alliez, je crois, ajouter que vous n’étiez pas portée à ce mariage.

Il est vrai. J’avais envie de vous charger d’examiner l’affaire afin de savoir si je ne risquerais rien à plaider ; mais je crois devoir vous dispenser de ce travail ; je ne suis pas sûre de pouvoir vous garder.

Ah ! madame, vous avez eu la bonté de me rassurer là-dessus.

Oui ; je ne faisais pas réflexion que j’ai promis à monsieur le comte de prendre un intendant de sa main. Vous voyez bien qu’il ne serait pas honnête de manquer à sa parole, et du moins faut-il que je parle à celui qu’il m’amènera.

Je ne suis pas heureux ; rien ne me réussit, et j’aurai la douleur d’être renvoyé.

Je ne dis pas cela ; il n’y a rien de résolu là-dessus.

Ne me laissez point dans l’incertitude où je suis, madame.

Eh ! mais, oui, je tâcherai que vous restiez ; je tâcherai.

Vous m’ordonnez donc de vous rendre compte de l’affaire en question ?

Attendons ; si j’allais épouser le Comte, vous auriez pris une peine inutile.

Je croyais avoir entendu dire à madame qu’elle n’avait point de penchant pour lui.

Pas encore.

Et d’ailleurs, votre situation est si tranquille et si douce !

Araminte , à part.

Je n’ai pas le courage de l’affliger !… Eh bien, oui-da, examinez toujours, examinez. J’ai des papiers dans mon cabinet, je vais les chercher. Vous viendrez les prendre, et je vous les donnerai.  (En s’en allant.)  Je n’oserais presque le regarder.

DORANTE, DUBOIS, venant d’un air mystérieux et comme passant.

Marton vous cherche pour vous montrer l’appartement qu’on vous destine. Arlequin est allé boire. J’ai dit que j’allais vous avertir. Comment vous traite-t-on ?

Qu’elle est aimable ! Je suis enchanté ! De quelle façon a-t-elle reçu ce que tu lui as dit ?

Dubois , comme en fuyant.

Elle opine tout doucement à vous garder par compassion ; elle espère vous guérir par l’habitude de la voir.

Dorante , charmé.

Sincèrement ?

Elle n’en réchappera point ; c’est autant de pris. Je m’en retourne.

Reste, au contraire. Je crois que voici Marton. Dis-lui que madame m’attend pour me remettre des papiers, et que j’irai la trouver dès que je les aurai.

Partez ; aussi bien ai-je un petit avis à donner à Marton. Il est bon de jeter dans tous les esprits les soupçons dont nous avons besoin.

DUBOIS, MARTON.

Où est donc Dorante ? il me semble l’avoir vu avec toi.

Dubois , brusquement.

Il dit que Madame l’attend pour des papiers ; il reviendra ensuite. Au reste, qu’est-il nécessaire qu’il voie cet appartement ? S’il n’en voulait pas, il serait bien délicat. Pardi, je lui conseillerais…

Ce ne sont pas là tes affaires : je suis les ordres de madame.

Madame est bonne et sage ; mais prenez garde, ne trouvez-vous pas que ce petit galant-là fait les yeux doux ?

Il les fait comme il les a.

Je me trompe fort, si je n’ai pas vu la mine de ce freluquet considérer, je ne sais où, celle de madame.

Eh bien, est-ce qu’on te fâche, quand on la trouve belle ?

Non. Mais je me figure quelquefois qu’il n’est venu ici que pour la voir de plus près.

Ah ! ah ! quelle idée ! Va, tu n’y entends rien ; tu t’y connais mal.

Dubois , riant.

Ah ! ah ! je suis donc bien sot !

Marton , riant en s’en allant.

Ah ! ah ! l’original avec ses observations !

Dubois , seul.

Allez, allez, prenez toujours. J’aurai soin de vous les faire trouver meilleures. Allons faire jouer toutes nos batteries.

Non, madame, vous ne risquez rien ; vous pouvez plaider en toute sûreté. J’ai même consulté plusieurs personnes, l’affaire est excellente ; et si vous n’avez que le motif dont vous parlez pour épouser monsieur le comte, rien ne vous oblige à ce mariage.

Je l’affligerai beaucoup, et j’ai de la peine à m’y résoudre.

Il ne serait pas juste de vous sacrifier à la crainte de l’affliger.

Mais avez-vous bien examiné ? Vous me disiez tantôt que mon état était doux et tranquille. N’aimeriez-vous pas mieux que j’y restasse ? N’êtes-vous pas un peu trop prévenu contre le mariage, et par conséquent contre monsieur le comte ?

Madame, j’aime mieux vos intérêts que les siens, et que ceux de qui que ce soit au monde.

Je ne saurais y trouver à redire. En tout cas, si je l’épouse, et qu’il veuille en mettre un autre ici à votre place, vous n’y perdrez point. Je vous promets de vous en trouver une meilleure.

Dorante , tristement.

Non, madame. Si j’ai le malheur de perdre celle-ci, je ne serai plus à personne. Et apparemment que je la perdrai ; je m’y attends.

Je crois pourtant que je plaiderai ; nous verrons.

J’avais encore une petite chose à vous dire, madame. Je viens d’apprendre que le concierge d’une de vos terres est mort. On pourrait y mettre un de vos gens ; et j’ai songé à Dubois, que je remplacerai ici par un domestique dont je réponds.

Non. Envoyez plutôt votre homme au château, et laissez-moi Dubois ; c’est un garçon de confiance, qui me sert bien et que je veux garder. À propos, il m’a dit, ce me semble, qu’il avait été à vous quelque temps ?

Dorante , feignant un peu d’embarras.

Il est vrai, madame : il est fidèle, mais peu exact. Rarement, au reste, ces gens-là parlent-ils bien de ceux qu’ils ont servis. Ne me nuirait-il point dans votre esprit ?

Araminte , négligemment.

Celui-ci dit beaucoup de bien de vous, et voilà tout. Que veut M. Remy ?

ARAMINTE, DORANTE, MONSIEUR REMY.

Madame, je suis votre très humble serviteur. Je viens vous remercier de la bonté que vous avez eue de prendre mon neveu à ma recommandation.

Je n’ai pas hésité, comme vous l’avez vu.

Je vous rends mille grâces. Ne m’aviez-vous pas dit qu’on vous en offrait un autre ?

Oui, monsieur.

Tant mieux ; car je viens vous demander celui-ci pour une affaire d’importance.

Dorante , d’un air de refus.

Et d’où vient, monsieur ?

Patience !

Mais, monsieur Remy, ceci est un peu vif. Vous prenez assez mal votre temps ; et j’ai refusé l’autre personne.

Pour moi je ne sortirai jamais de chez madame, qu’elle ne me congédie.

Monsieur Remy , brusquement.

Vous ne savez ce que vous dites. Il faut pourtant sortir ; vous allez voir. Tenez, madame, jugez-en vous-même ; voici de quoi il est question. C’est une dame de trente-cinq ans, qu’on dit jolie femme, estimable, et de quelque distinction, qui ne déclare pas son nom ; qui dit que j’ai été son procureur ; qui a quinze mille livres de rente pour le moins, ce qu’elle prouvera ; qui a vu monsieur chez moi, qui lui a parlé, qui sait qu’il n’a point de bien, et qui offre de l’épouser sans délai. Et la personne qui est venue chez moi de sa part doit revenir tantôt pour savoir la réponse, et vous mener tout de suite chez elle. Cela est-il net ? Y a-t-il à consulter là-dessus ? Dans deux heures il faut être au logis. Ai-je tort, madame ?

Araminte , froidement.

C’est à lui de répondre.

Eh bien ! À quoi pense-t-il donc ? Viendrez-vous ?

Non, monsieur ; je ne suis pas dans cette disposition-là.

Hum ! Quoi ? Entendez-vous ce que je vous dis, qu’elle a quinze mille livres de rente ? entendez-vous ?

Oui, monsieur ; mais en eût-elle vingt fois davantage, je ne l’épouserais pas. Nous ne serions heureux ni l’un ni l’autre ; j’ai le cœur pris ; j’aime ailleurs.

Monsieur Remy , d’un ton railleur, et traînant ses mots.

J’ai le cœur pris ! voilà qui est fâcheux ! Ah ! ah ! le cœur est admirable ! Je n’aurais jamais deviné la beauté des scrupules de ce cœur-là, qui veut qu’on reste intendant de la maison d’autrui pendant qu’on peut l’être de la sienne ! Est-ce là votre dernier mot, berger fidèle ?

Je ne saurais changer de sentiment, monsieur.

Oh ! le sot cœur, mon neveu ! Vous êtes un imbécile, un insensé ; et je tiens celle que vous aimez pour une guenon, si elle n’est pas de mon sentiment. N’est-il pas vrai, madame ? et ne le trouvez-vous pas extravagant ?

Araminte , doucement.

Ne le querellez point. Il paraît avoir tort, j’en conviens.

Monsieur Remy , vivement.

Comment, madame ! il paraît…

Dans sa façon de penser je l’excuse. Voyez pourtant, Dorante, tâchez de vaincre votre penchant, si vous le pouvez. Je sais bien que cela est difficile.

Il n’y a pas moyen, madame, mon amour m’est plus cher que ma vie.

Monsieur Remy , d’un air étonné.

Ceux qui aiment les beaux sentiments doivent être contents. En voilà un des plus curieux qui se fassent. Vous trouverez donc cela raisonnable, madame ?

Je vous laisse, parlez-lui vous-même.}}  (À part.)  Il me touche tant, qu’il faut que je m’en aille !  (Elle sort.)

Dorante , à part.

Il ne croit pas si bien me servir.

DORANTE, MONSIEUR REMY, MARTON.

Monsieur Remy , regardant son neveu.

Dorante, sais-tu bien qu’il n’y a pas de fou aux Petites-Maisons de ta force ?  (Marton arrive.)  Venez, mademoiselle Marton.

Je viens d’apprendre que vous étiez ici.

Dites-nous un peu votre sentiment ; que pensez-vous de quelqu’un qui n’a point de bien, et qui refuse d’épouser une honnête et fort jolie femme, avec quinze mille livres de rente bien venant ?

Votre question est bien aisée à décider. Ce quelqu’un rêve.

Monsieur Remy , montrant Dorante.

Voilà le rêveur ; et, pour excuse, il allègue son cœur que vous avez pris ; mais comme apparemment il n’a pas encore emporté le vôtre, et que je vous crois encore à peu près dans tout votre bon sens, vu le peu de temps qu’il y a que vous le connaissez, je vous prie de m’aider à le rendre plus sage. Assurément vous êtes fort jolie ; mais vous ne le disputerez point à un pareil établissement ; il n’y a point de beaux yeux qui vaillent ce prix-là.

Quoi ! monsieur Remy, c’est de Dorante que vous parlez ? C’est pour se garder à moi qu’il refuse d’être riche ?

Tout juste, et vous êtes trop généreuse pour le souffrir.

Marton , avec un air de passion.

Vous vous trompez, monsieur ; je l’aime trop moi-même pour l’en empêcher et je suis enchantée. Oh ! Dorante, que je vous estime ! Je n’aurais pas cru que vous m’aimassiez tant.

Courage ! je ne fais que vous le montrer, et vous en êtes déjà coiffée ! Pardi, le cœur d’une femme est bien étonnant ! le feu y prend bien vite.

Marton , comme chagrine.

Eh ! monsieur, faut-il tant de bien pour être heureux ? Madame, qui a de la bonté pour moi, suppléera en partie par sa générosité à ce qu’il me sacrifie. Que je vous ai d’obligation, Dorante !

Oh ! non, mademoiselle, aucune. Vous n’avez point de gré à me savoir de ce que je fais ; je me livre à mes sentiments, et ne regarde que moi là-dedans. Vous ne me devez rien ; je ne pense pas à votre reconnaissance.

Vous me charmez : que de délicatesse ! Il n’y a encore rien de si tendre que ce que vous me dites.

Par ma foi ! je ne m’y connais donc guère ; car je le trouve bien plat.  (À Marton.)  Adieu, la belle enfant ; je ne vous aurais, ma foi, pas évaluée ce qu’il vous achète. Serviteur, idiot ; garde ta tendresse, et moi ma succession.  (Il sort.)

Il est en colère, mais nous l’apaiserons.

Je l’espère. Quelqu’un vient.

C’est le comte, celui dont je vous ai parlé, et qui doit épouser madame.

Je vous laisse donc ; il pourrait me parler de son procès : vous savez ce que je vous ai dit là-dessus, et il est inutile que je le voie.

LE COMTE, MARTON.

Bonjour, Marton.

Vous voilà donc revenu, monsieur ?

Oui. On m’a dit qu’Araminte se promenait dans le jardin ; et je viens d’apprendre de sa mère une chose qui me chagrine. Je lui avais retenu un intendant qui devait aujourd’hui entrer chez elle ; et cependant elle en a pris un autre, qui ne plaît point à la mère et dont nous n’avons rien à espérer.

Nous n’en devons rien craindre non plus, monsieur. Allez, ne vous inquiétez point ; c’est un galant homme, et si la mère n’en est pas contente, c’est un peu de sa faute. Elle a débuté tantôt par le brusquer d’une manière si outrée, l’a traité si mal, qu’il n’est pas étonnant qu’elle ne l’ait point gagné. Imaginez-vous qu’elle l’a querellé de ce qu’il était bien fait.

Ne serait-ce point lui que je viens de voir sortir d’avec vous ?

Il a bonne mine, en effet, et n’a pas trop l’air de ce qu’il est.

Pardonnez-moi, monsieur ; car il est honnête homme.

N’y aurait-il pas moyen de raccommoder cela ? Araminte ne me hait pas, je pense, mais elle est lente à se déterminer, et, pour achever de la résoudre, il ne s’agirait plus que de lui dire que le sujet de notre discussion est douteux pour elle. Elle ne voudra pas soutenir l’embarras d’un procès. Parlons à cet intendant. S’il ne faut que de l’argent pour le mettre dans nos intérêts, je ne l’épargnerai pas.

Oh ! non ! ce n’est point un homme à mener par là, c’est le garçon de France le plus désintéressé.

Tant pis ; ces gens-là ne sont bons à rien.

Laissez-moi faire.

LE COMTE, ARLEQUIN, MARTON.

Mademoiselle, voilà un homme qui en demande un autre ; savez-vous qui c’est ?

Marton , brusquement.

Et qui est cet autre ? À quel homme en veut-il ?

Ma foi, je n’en sais rien ; c’est de quoi je m’informe à vous.

Fais-le entrer.

Arlequin , l’appelant dans la coulisse.

Hé ! le garçon ! Venez ici dire votre affaire.  (Il sort.)

LE COMTE, MARTON, LE GARÇON

Qui cherchez-vous ?

Mademoiselle, je cherche un certain monsieur à qui j’ai à rendre un portrait avec une boîte qu’il nous a fait faire. Il nous a dit qu’on ne la remît qu’à lui-même et qu’il viendrait la prendre ; mais comme mon père est obligé de partir demain pour un petit voyage, il m’a envoyé pour la lui rendre, et on m’a dit que je saurais de ses nouvelles ici. Je le connais de vue, mais je ne sais pas son nom.

N’est-ce pas vous, monsieur le comte ?

Je n’ai point affaire à monsieur, mademoiselle ; c’est une autre personne.

Et chez qui vous a-t-on dit que vous le trouveriez ?

Chez un procureur qui s’appelle M. Remy.

Ah ! n’est-ce pas le procureur de madame ? montrez-nous la boîte.

Monsieur, cela m’est défendu. Je n’ai ordre de la donner qu’à celui à qui elle est ; le portrait de la dame est dedans.

Le portrait d’une dame ! Qu’est-ce que cela signifie ? Serait-ce celui d’Araminte ? Je vais tout à l’heure savoir ce qu’il en est.  (Il sort.)

MARTON, LE GARÇON.

Vous avez mal fait de parler de ce portrait devant lui. Je sais qui vous cherchez ; c’est le neveu de M. Remy, de chez qui vous venez.

Je le crois aussi, mademoiselle.

Un grand homme qui s’appelle M. Dorante.

Il me semble que c’est son nom.

Il me l’a dit ; je suis dans sa confidence. Avez-vous remarqué le portrait ?

Non ; je n’ai pas pris garde à qui il ressemble.

Eh bien, c’est de moi qu’il s’agit. M. Dorante n’est pas ici, et ne reviendra pas sitôt. Vous n’avez qu’à me remettre la boîte ; vous le pouvez en toute sûreté ; vous lui feriez même plaisir. Vous voyez que je suis au fait.

C’est ce qui me paraît. La voilà, mademoiselle. Ayez donc, je vous prie, le soin de la lui rendre quand il sera venu.

Oh ! je n’y manquerai pas.

Il y a encore une bagatelle qu’il doit dessus ; mais je tâcherai de repasser tantôt ; et, si il n’y était pas, vous auriez la bonté d’achever de payer.

Sans difficulté. Allez.  (À part.)  Voici Dorante.  (Au garçon.)  Retirez-vous vite.

Marton , un moment seule et joyeuse.

Ce ne peut être que mon portrait. Le charmant homme ! M. Remy avait raison de dire qu’il y avait quelque temps qu’il me connaissait.

Mademoiselle, n’avez-vous pas vu ici quelqu’un qui vient d’arriver ? Arlequin croit que c’est moi qu’il demande.

Marton , le regardant avec tendresse.

Que vous êtes aimable, Dorante ! je serais bien injuste de ne pas vous aimer. Allez, soyez en repos ; l’ouvrier est venu, je lui ai parlé, j’ai la boîte, je la tiens.

Point de mystère ; je la tiens, vous dis-je, et je ne m’en fâche pas. Je vous la rendrai quand je l’aurai vue. Retirez-vous ; voici madame avec sa mère et le comte : c’est peut-être de cela qu’ils s’entretiennent. Laissez-moi les calmer là-dessus, et ne les attendez pas.

Dorante , en s’en allant et riant.

Tout a réussi ; elle prend le change à merveille !

ARAMINTE, LE COMTE, MADAME ARGANTE, MARTON.

Marton, qu’est-ce que c’est qu’un portrait dont monsieur le comte me parle, qu’on vient d’apporter ici à quelqu’un qu’on ne nomme pas, et qu’on soupçonne être le mien ? Instruisez-moi de cette histoire-là.

Marton , d’un air rêveur.

Ce n’est rien, madame ; je vous dirai ce que c’est. Je l’ai démêlé après que monsieur le comte est parti ; il n’a que faire de s’alarmer. Il n’y a rien là qui vous intéresse.

Comment le savez-vous, mademoiselle ? vous n’avez point vu le portrait ?

N’importe ; c’est tout comme si je l’avais vu. Je sais qui il regarde ; n’en soyez point en peine.

Ce qu’il y a de certain, c’est un portrait de femme ; et c’est ici qu’on vient chercher la personne qui l’a fait faire, à qui on doit le rendre ; et ce n’est pas moi.

D’accord. Mais quand je vous dis que madame n’y est pour rien, ni vous non plus.

Eh bien ! si vous êtes instruite, dites-nous donc de quoi il est question ; car je veux le savoir. On a des idées qui ne me plaisent point. Parlez.

Oui ; ceci a un air de mystère qui est désagréable. Il ne faut pourtant pas vous fâcher, ma fille. Monsieur le comte vous aime, et un peu de jalousie, même injuste, ne messied pas à un amant.

Je ne suis jaloux que de l’inconnu qui ose se donner le plaisir d’avoir le portrait de madame.

Comme il vous plaira, monsieur ; mais j’ai entendu ce que vous vouliez dire, et je crains un peu ce caractère d’esprit-là. Eh bien, Marton ?

Eh bien, madame, voilà bien du bruit ! c’est mon portrait.

Votre portrait ?

Oui, le mien. Eh ! pourquoi non, s’il vous plaît ? il ne faut pas tant se récrier.

Je suis assez comme monsieur le comte ; la chose me paraît singulière.

Ma foi, madame, sans vanité, on en peint tous les jours, et de plus huppées, qui ne me valent pas.

Et qui est-ce qui a fait cette dépense-là pour vous ?

Un très aimable homme qui m’aime, qui a de la délicatesse et des sentiments, et qui me recherche ; et puisqu’il faut vous le nommer, c’est Dorante.

Mon intendant ?

Le fat, avec ses sentiments !

Araminte , brusquement.

Eh ! vous nous trompez. Depuis qu’il est ici, a-t-il eu le temps de vous faire peindre ?

Mais ce n’est pas d’aujourd’hui qu’il me connaît.

Donnez donc.

Je n’ai pas encore ouvert la boîte, mais c’est moi que vous y allez voir.  (Araminte l’ouvre, tous regardent.)

Eh ! je m’en doutais bien, c’est madame.

Madame !… Il est vrai, et me voilà bien loin de mon compte !  (À part.)  Dubois avait raison tantôt.

Et moi, je vois clair.  (À Marton.)  Par quel hasard avez-vous cru que c’était vous ?

Ma foi, madame, toute autre que moi s’y serait trompée. M. Remy me dit que son neveu m’aime, qu’il veut nous marier ensemble ; Dorante est présent, et ne dit point non ; il refuse devant moi un très riche parti ; l’oncle s’en prend à moi, me dit que j’en suis cause. Ensuite vient un homme qui apporte ce portrait, qui vient chercher ici celui à qui il appartient ; je l’interroge ; à tout ce qu’il répond, je reconnais Dorante. C’est un petit portrait de femme ; Dorante m’aime jusqu’à refuser sa fortune pour moi. Je conclus donc que c’est moi qu’il a fait peindre. Ai-je eu tort ? J’ai pourtant mal conclu. J’y renonce ; tant d’honneur ne m’appartient point. Je crois voir toute l’étendue de ma méprise, et je me tais.

Ah ! ce n’est pas là une chose bien difficile à deviner. Vous faites le fâché, l’étonné, monsieur le comte ; il y a eu quelque mal entendu dans les mesures que vous avez prises ; mais vous ne m’abusez point ; c’est à vous qu’on apportait le portrait. Un homme dont on ne sait pas le nom, qu’on vient chercher ici, c’est vous, monsieur, c’est vous.

Marton , d’un air sérieux.

Je ne crois pas.

Oui, oui, c’est monsieur ; à quoi bon vous en défendre ? Dans les termes où vous en êtes avec ma fille, ce n’est pas là un si grand crime ; allons, convenez-en.

Le Comte , froidement.

Non, madame, ce n’est point moi, sur mon honneur. Je ne connais pas M. Remy. Comment aurait-on dit chez lui qu’on aurait de mes nouvelles ici ! Cela ne se peut pas.

Madame Argante , d’un air pensif.

Je ne faisais pas attention à cette circonstance.

Bon ! qu’est-ce que c’est qu’une circonstance de plus ou de moins ? Je n’en rabats rien. Quoi qu’il en soit, je le garde ; personne ne l’aura. Mais, quel bruit entendons-nous ? Voyez ce que c’est, Marton.

ARAMINTE, LE COMTE, MADAME ARGANTE, MARTON, DUBOIS, ARLEQUIN.

Arlequin , en  entrant .

Tu es un plaisant magot !

À qui en avez-vous donc, vous autres ?

Si je disais un mot, ton maître sortirait bien vite.

Toi ? Nous nous soucions de toi et de toute ta race de canaille comme de cela.

Comme je te bâtonnerais, sans le respect de madame !

Arrive, arrive. La voilà, madame.

Quel sujet avez-vous donc de quereller ? De quoi s’agit-il ?

Approchez, Dubois. Apprenez-nous ce que c’est que ce mot que vous diriez contre Dorante ; il serait bon de savoir ce que c’est.

Prononce donc ce mot.

Tais-toi ; laisse-le parler.

Il y a une heure qu’il me dit mille invectives, madame.

Je soutiens les intérêts de mon maître, je tire des gages pour cela, et je ne souffrirai point qu’un ostrogoth menace mon maître d’un mot ; j’en demande justice à madame.

Mais, encore une fois, sachons ce que veut dire Dubois par ce mot ; c’est le plus pressé.

Je lui défie d’en dire seulement une lettre.

C’est par pure colère que j’ai fait cette menace, madame, et voici la cause de la dispute. En arrangeant l’appartement de M. Dorante, j’y ai vu par hasard un tableau où madame est peinte, et j’ai cru qu’il fallait l’ôter, qu’il n’avait que faire là, qu’il n’était point décent qu’il y restât ; de sorte que j’ai été pour le détacher ; ce butor est venu pour m’en empêcher, et peu s’en est fallu que nous ne nous soyons battus.

Sans doute ; de quoi t’avises-tu d’ôter ce tableau qui est tout à fait gracieux, que mon maître considérait il n’y avait qu’un moment avec toute la satisfaction possible ? Car je l’avais vu qui l’avait contemplé de tout son cœur ; et il prend fantaisie à ce brutal de le priver d’une peinture qui réjouit cet honnête homme. Voyez la malice ! Ôte-lui quelque autre meuble, s’il en a trop ; mais laisse-lui cette pièce, animal.

Et moi je te dis qu’on ne la laissera point, que je la détacherai moi-même, que tu en auras le démenti, et que madame le voudra ainsi.

Eh ! que m’importe ? Il était bien nécessaire de faire ce bruit-là pour un vieux tableau qu’on a mis là par hasard, et qui y est resté. Laissez-nous. Cela vaut-il la peine qu’on en parle ?

Madame Argante , d’un ton aigre.

Vous m’excuserez, ma fille ; ce n’est point là sa place et il n’y a qu’à l’ôter. Votre intendant se passera bien de ses contemplations.

Araminte , souriant d’un air railleur.

Oh ! Vous avez raison je ne pense pas qu’il les regrette.  (À Arlequin et à Dubois.)  Retirez-vous tous deux.

Le Comte , d’un ton railleur.

Ce qui est de sûr, c’est que cet homme d’affaires-là est de bon goût.

Araminte , ironiquement.

Oui, la réflexion est juste. Effectivement, il est fort extraordinaire qu’il ait jeté les yeux sur ce tableau !

Cet homme-là ne m’a jamais plu un instant, ma fille ; vous le savez, j’ai le coup d’œil assez bon, et je ne l’aime pas. Croyez-moi, vous avez entendu la menace que Dubois a faite en parlant de lui ; j’y reviens encore, il faut qu’il ait quelque chose à en dire. Interrogez-le ; sachons ce que c’est. Je suis persuadée que ce petit monsieur-là ne vous convient point ; nous le voyons tous ; il n’y a que vous qui n’y prenez pas garde.

Marton , négligemment.

Pour moi je n’en suis pas contente.

Araminte , riant ironiquement.

Qu’est-ce donc que vous voyez, et que je ne vois point ? Je manque de pénétration ; j’avoue que je m’y perds. Je ne vois pas le sujet de me défaire d’un homme qui m’est donné de bonne main, qui est un homme de quelque chose, qui me sert bien, et que trop bien peut-être. Voilà ce qui n’échappe pas à ma pénétration, par exemple.

Que vous êtes aveugle !

Araminte , d’un air souriant.

Pas tant ; chacun a ses lumières. Je consens, au reste, d’écouter Dubois ; le conseil est bon et je l’approuve. Allez, Marton, allez lui dire que je veux lui parler. S’il me donne des motifs raisonnables de renvoyer cet intendant assez hardi pour regarder un tableau, il ne restera pas longtemps chez moi ; sans quoi, on aura la bonté de trouver bon que je le garde, en attendant qu’il me déplaise, à moi.

Eh bien ! il vous déplaira ; je ne vous en dis pas davantage, en attendant de plus fortes preuves.

Quant à moi, madame, j’avoue que j’ai craint qu’il ne me servît mal auprès de vous, qu’il ne vous inspirât l’envie de plaider, et j’ai souhaité par pure tendresse qu’il vous en détournât. Il aura pourtant beau faire, je déclare que je renonce à tout procès avec vous ; que je ne veux pour arbitres de notre discussion que vous et vos gens d’affaires, et que j’aime mieux perdre tout que de rien disputer.

Madame Argante , d’un ton décisif.

Mais où serait la dispute ? Le mariage terminerait tout, et le vôtre est comme arrêté.

Je garde le silence sur Dorante. Je reviendrai simplement voir ce que vous pensez de lui ; et si vous le congédiez, comme je le présume, il ne tiendra qu’à vous de prendre celui que je vous offrais et que je retiendrai encore quelque temps.

Je ferai comme monsieur ; je ne vous parlerai plus de rien non plus ; vous m’accuseriez de vision, et votre entêtement finira sans notre secours. Je compte beaucoup sur Dubois que voici et avec lequel nous vous laissons.

DUBOIS, ARAMINTE.

On m’a dit que vous vouliez me parler, madame ?

Viens ici ; tu es bien imprudent, Dubois, bien indiscret. Moi qui ai si bonne opinion de toi, tu n’as guère d’attention pour ce que je te dis. Je t’avais recommandé de te taire sur le chapitre de Dorante ; tu en sais les conséquences ridicules, et tu me l’avais promis. Pourquoi donc avoir prise, sur ce misérable tableau, avec un sot qui fait un vacarme épouvantable et qui vient ici tenir des discours tous propres à donner des idées que je serais au désespoir qu’on eût ?

Ma foi ! madame, j’ai cru la chose sans conséquence, et je n’ai agi d’ailleurs que par un mouvement de respect et de zèle.

Araminte , d’un air vif.

Eh ! laisse là ton zèle ; ce n’est pas là celui que je veux ni celui qu’il me faut. C’est de ton silence que j’ai besoin pour me tirer de l’embarras où je suis et où tu m’as jetée toi-même ; car sans toi je ne saurais pas que cet homme-là m’aime et je n’aurais que faire d’y regarder de si près.

J’ai bien senti que j’avais tort.

Passe encore pour la dispute ; mais pourquoi s’écrier : « Si je disais un mot ? » Y a-t-il rien de plus mal à toi ?

C’est encore une suite de ce zèle mal entendu.

Eh bien ! tais-toi donc, tais-toi ; je voudrais pouvoir te faire oublier ce que tu m’as dit.

Oh ! je suis bien corrigé.

C’est ton étourderie qui me force actuellement de te parler, sous prétexte de t’interroger sur ce que tu sais de lui. Ma mère et monsieur le comte s’attendent que tu vas m’en apprendre des choses étonnantes ; quel rapport leur ferai-je à présent ?

Ah ! il n’y a rien de plus facile à raccommoder ; ce rapport sera que des gens qui le connaissent m’ont dit que c’était un homme incapable de l’emploi qu’il a chez vous, quoiqu’il soit fort habile, au moins ; ce n’est pas cela qui lui manque.

À la bonne heure ; mais il y aura un inconvénient. S’il en est incapable, on me dira de le renvoyer, et il n’est pas encore temps ; j’y ai pensé depuis ; la prudence ne le veut pas, et je suis obligée de prendre des biais, et d’aller tout doucement avec cette passion si excessive que tu dis qu’il a et qui éclaterait peut-être dans sa douleur. Me fierai-je à un désespéré ? Ce n’est plus le besoin que j’ai de lui qui me retient ; c’est moi que je ménage.  (Elle radoucit le ton.)  À moins que ce qu’a dit Marton ne soit vrai ; auquel cas je n’aurais plus rien à craindre. Elle prétend qu’il l’avait déjà vue chez M. Remy, et que le procureur a dit même devant lui qu’il l’aimait depuis longtemps et qu’il fallait qu’ils se mariassent ; je le voudrais.

Bagatelle ! Dorante n’a vu Marton ni de près ni de loin ; c’est le procureur qui a débité cette fable-là à Marton dans le dessein de les marier ensemble. « Et moi je n’ai pas osé l’en dédire, m’a dit Dorante, parce que j’aurais indisposé contre moi cette fille, qui a du crédit auprès de sa maîtresse, et qui a cru ensuite que c’était pour elle que je refusais les quinze mille livres de rente qu’on m’offrait. »

Il t’a donc tout conté ?

Oui, il n’y a qu’un moment, dans le jardin, où il a voulu presque se jeter à mes genoux pour me conjurer de lui garder le secret sur sa passion et d’oublier l’emportement qu’il eut avec moi quand je le quittai. Je lui ai dit que je me tairais, mais que je ne prétendais pas rester dans la maison avec lui et qu’il fallait qu’il sortît ; ce qui l’a jeté dans des gémissements, dans des pleurs, dans le plus triste état du monde.

Eh ! tant pis ; ne le tourmente point. Tu vois bien que j’ai raison de dire qu’il faut aller doucement avec cet esprit-là ; tu le vois bien. J’augurais beaucoup de ce mariage avec Marton ; je croyais qu’il m’oublierait ; et point du tout, il n’est question de rien.

Dubois , comme s’en allant.

Pure fable. Madame a-t-elle encore quelque chose à me dire ?

Attends ; comment faire ? Si, lorsqu’il me parle, il me mettait en droit de me plaindre de lui ; mais il ne lui échappe rien ; je ne sais de son amour que ce que tu m’en dis ; et je ne suis pas assez fondée pour le renvoyer. Il est vrai qu’il me fâcherait, s’il parlait ; mais il serait à propos qu’il me fâchât.

Vraiment oui ; monsieur Dorante n’est point digne de madame. S’il était dans une plus grande fortune, comme il n’y a rien à dire à ce qu’il est né, ce serait une autre affaire ; mais il n’est riche qu’en mérite, et ce n’est pas assez.

Araminte , d’un ton comme triste.

Vraiment non ; voilà les usages. Je ne sais pas comment je le traiterai ; je n’en sais rien, je verrai.

Eh bien ! madame a un si beau prétexte. Ce portrait que Marton a cru être le sien, à ce qu’elle m’a dit…

Eh ! non, je ne saurais l’en accuser, c’est le Comte qui l’a fait faire.

Point du tout, c’est de Dorante ; je le sais de lui-même ; et il y travaillait encore il n’y a que deux mois, lorsque je le quittai.

Va-t’en ; il y a longtemps que je te parle. Si on me demande ce que tu m’as appris de lui, je dirai ce dont nous sommes convenus. Le voici ; j’ai envie de lui tendre un piège.

Oui, madame ; il se déclarera peut-être, et tout de suite je lui dirais : « Sortez ».

Laisse-nous.

Dubois , sortant, et en passant auprès de Dorante, et rapidement.

Il m’est impossible de l’instruire ; mais qu’il se découvre ou non, les choses ne peuvent aller que bien.

Je viens, madame, vous demander votre protection. Je suis dans le chagrin et dans l’inquiétude ; j’ai tout quitté pour avoir l’honneur d’être à vous ; je vous suis plus attaché que je ne puis vous le dire ; on ne saurait vous servir avec plus de fidélité ni de désintéressement ; et cependant je ne suis pas sûr de rester. Tout le monde ici m’en veut, me persécute et conspire pour me faire sortir. J’en suis consterné ; je tremble que vous ne cédiez à leur inimitié pour moi, et j’en serais dans la dernière affliction.

Araminte , d’un ton doux.

Tranquillisez-vous ; vous ne dépendez point de ceux qui vous en veulent ; ils ne vous ont encore fait aucun tort dans mon esprit, et tous leurs petits complots n’aboutiront à rien ; je suis la maîtresse.

Dorante , d’un air inquiet.

Je n’ai que votre appui, madame.

Il ne vous manquera pas. Mais je vous conseille une chose : ne leur paraissez pas si alarmé ; vous leur feriez douter de votre capacité, et il leur semblerait que vous m’auriez beaucoup d’obligation de ce que je vous garde.

Ils ne se tromperaient pas, madame ; c’est une bonté qui me pénètre de reconnaissance.

À la bonne heure ; mais il n’est pas nécessaire qu’ils le croient. Je vous sais bon gré de votre attachement et de votre fidélité ; mais dissimulez-en une partie ; c’est peut-être ce qui les indispose contre vous. Vous leur avez refusé de m’en faire accroire sur le chapitre du procès ; conformez-vous à ce qu’ils exigent ; regagnez-les par là, je vous le permets. L’événement leur persuadera que vous les avez bien servis ; car, toute réflexion faite, je suis déterminée à épouser le comte.

Dorante , d’un ton ému.

Déterminée, madame ?

Oui, tout à fait résolue. Le comte croira que vous y avez contribué ; je le lui dirai même, et je vous garantis que vous resterez ici ; je vous le promets.  (À part.)  Il change de couleur.

Quelle différence pour moi, madame !

Araminte , d’un air délibéré.

Il n’y en aura aucune. Ne vous embarrassez pas, et écrivez le billet que je vais vous dicter ; il y a tout ce qu’il faut sur cette table.

Eh ! pour qui, madame ?

Pour le comte, qui est sorti d’ici extrêmement inquiet, et que je vais surprendre bien agréablement par le petit mot que vous allez lui écrire en mon nom.  (Dorante reste rêveur, et, par distraction, ne va point à la table.)  Eh ! vous n’allez pas à la table ! À quoi rêvez-vous ?

Dorante , toujours distrait.

Araminte , à part, pendant qu’il se place.

Il ne sait ce qu’il fait ; voyons si cela continuera.

Dorante , à part, cherchant du papier.

Ah ! Dubois m’a trompé.

Araminte , poursuivant.

Êtes-vous prêt à écrire ?

Madame, je ne trouve point de papier.

Araminte , allant elle-même.

Vous n’en trouvez point ! En voilà devant vous.

Il est vrai.

Écrivez. « Hâtez-vous de venir, monsieur ; votre mariage est sûr… » Avez-vous écrit ?

Comment, madame ?

Vous ne m’écoutez donc pas ? « Votre mariage est sûr ; madame veut que je vous l’écrive, et vous attend pour vous le dire. »  (À part.)  Il souffre, mais il ne dit mot ; est-ce qu’il ne parlera pas ? « N’attribuez point cette résolution à la crainte que madame pourrait avoir des suites d’un procès douteux. »

Je vous ai assuré que vous le gagneriez, madame. Douteux ! il ne l’est point.

N’importe, achevez. « Non, monsieur, je suis chargé de sa part de vous assurer que la seule justice qu’elle rend à votre mérite la détermine. »

Ciel ! Je suis perdu.  (Haut.)  Mais, madame, vous n’aviez aucune inclination pour lui.

Achevez, vous dis-je. « …qu’elle rend à votre mérite la détermine. » Je crois que la main vous tremble ; vous paraissez changé. Qu’est-ce que cela signifie ? Vous trouvez-vous mal ?

Je ne me trouve pas bien, madame.

Quoi ! si subitement ! cela est singulier. Pliez la lettre et mettez : « À Monsieur le comte Dorimont. » Vous direz à Dubois qu’il la lui porte.  (À part.)  Le cœur me bat ! Il n’y a pas encore là de quoi le convaincre.

Ne serait-ce point aussi pour m’éprouver ? Dubois ne m’a averti de rien.

ARAMINTE, DORANTE, MARTON.

Je suis bien aise, madame, de trouver monsieur ici ; il vous confirmera tout de suite ce que j’ai à vous dire. Vous avez offert en différentes occasions de me marier, madame, et jusqu’ici je ne me suis point trouvée disposée à profiter de vos bontés. Aujourd’hui monsieur me recherche ; il vient même de refuser un parti infiniment plus riche, et le tout pour moi ; du moins me l’a-t-il laissé croire, et il est à propos qu’il s’explique ; mais comme je ne veux dépendre que de vous, c’est de vous aussi, madame, qu’il faut qu’il m’obtienne. Ainsi, monsieur, vous n’avez qu’à parler à madame. Si elle m’accorde à vous, vous n’aurez point de peine à m’obtenir de moi-même.  (Elle sort.)

Araminte , à part, émue.

Cette folle !  (Haut.)  Je suis charmée de ce qu’elle vient de m’apprendre. Vous avez fait là un très bon choix ; c’est une fille aimable et d’un excellent caractère.

Dorante , d’un air abattu.

Hélas ! madame, je ne songe point à elle.

Vous ne songez point à elle ! Elle dit que vous l’aimez, que vous l’aviez vue avant que de venir ici.

C’est une erreur où M. Remy l’a jetée sans me consulter ; et je n’ai point osé dire le contraire, dans la crainte de m’en faire une ennemie auprès de vous. Il en est de même de ce riche parti qu’elle croit que je refuse à cause d’elle ; et je n’ai nulle part à tout cela. Je suis hors d’état de donner mon cœur à personne ; je l’ai perdu pour jamais, et la plus brillante de toutes les fortunes ne me tenterait pas.

Vous avez tort. Il fallait désabuser Marton.

Elle vous aurait, peut-être, empêchée de me recevoir, et mon indifférence lui en dit assez.

Mais dans la situation où vous êtes, quel intérêt aviez-vous d’entrer dans ma maison et de la préférer à une autre ?

Je trouve plus de douceur à être chez vous, madame.

Il y a quelque chose d’incompréhensible en tout ceci ! Voyez-vous souvent la personne que vous aimez ?

Dorante , toujours abattu.

Pas souvent à mon gré, madame ; et je la verrais à tout instant, que je ne croirais pas la voir assez.

Il a des expressions d’une tendresse !  (Haut.)  Est-elle fille ? A-t-elle été mariée ?

Madame, elle est veuve.

Et ne devez-vous pas l’épouser ? Elle vous aime, sans doute ?

Hélas ! madame, elle ne sait pas seulement que je l’adore. Excusez l’emportement du terme dont je me sers. Je ne saurais presque parler d’elle qu’avec transport !

Je ne vous interroge que par étonnement. Elle ignore que vous l’aimez, dites-vous, et vous lui sacrifiez votre fortune ! Voilà de l’incroyable. Comment, avec tant d’amour, avez-vous pu vous taire ? On essaie de se faire aimer, ce me semble ; cela est naturel et pardonnable.

Me préserve le ciel d’oser concevoir la plus légère espérance ! Être aimé, moi ! non, madame, son état est bien au-dessus du mien. Mon respect me condamne au silence, et je mourrai du moins sans avoir eu le malheur de lui déplaire.

Je n’imagine point de femme qui mérite d’inspirer une passion si étonnante, je n’en imagine point. Elle est donc au-dessus de toute comparaison ?

Dispensez-moi de la louer, madame ; je m’égarerais en la peignant. On ne connaît rien de si beau ni de si aimable qu’elle, et jamais elle ne me parle ou ne me regarde que mon amour n’en augmente.

Araminte , baissant les yeux.

Mais votre conduite blesse la raison. Que prétendez-vous, avec cet amour pour une personne qui ne saura jamais que vous l’aimez ? Cela est bien bizarre. Que prétendez-vous ?

Le plaisir de la voir, et quelquefois d’être avec elle, est tout ce que je me propose.

Avec elle ! Oubliez-vous que vous êtes ici ?

Je veux dire avec son portrait, quand je ne la vois point.

Son portrait ? Est-ce que vous l’avez fait faire ?

Non, madame ; mais j’ai, par amusement, appris à peindre, et je l’ai peinte moi-même. Je me serais privé de son portrait si je n’avais pu l’avoir que par le secours d’un autre.

Il faut le pousser à bout.  (Haut.)  Montrez-moi ce portrait.

Daignez m’en dispenser, madame ; quoique mon amour soit sans espérance, je n’en dois pas moins un secret inviolable à l’objet aimé.

Il m’en est tombé un par hasard entre les mains ; on l’a trouvé ici.  (Montrant la boîte.)  Voyez si ce ne serait point celui dont il s’agit.

Cela ne se peut pas.

Araminte , ouvrant la boîte.

Il est vrai que la chose serait assez extraordinaire ; examinez.

Ah ! madame, songez que j’aurais perdu mille fois la vie avant d’avouer ce que le hasard vous découvre. Comment pourrai-je expier ?…

(Il se jette à ses genoux.)

Dorante, je ne me fâcherai point. Votre égarement me fait pitié. Revenez-en ; je vous le pardonne.

Marton , paraît et s’enfuit.

Ah !  (Dorante se lève vite.)

Ah ciel ! c’est Marton ! Elle vous a vu.

Dorante , feignant d’être déconcerté.

Non, madame, non ; je ne crois pas. Elle n’est point entrée.

Elle vous a vu, vous dis-je. Laissez-moi, allez-vous-en ; vous m’êtes insupportable. Rendez-moi ma lettre.  (Quand il est parti.)  Voilà pourtant ce que c’est, que de l’avoir gardé !

Dorante s’est-il déclaré, madame ? et est-il nécessaire que je lui parle ?

Non, il ne m’a rien dit. Je n’ai rien vu à ce que tu m’as conté ; et qu’il n’en soit plus question ; ne t’en mêle plus.  (Elle sort.)

Voici l’affaire dans sa crise.

DUBOIS, DORANTE.

Ah ! Dubois.

Retirez-vous.

Je ne sais qu’augurer de la conversation que le viens d’avoir avec elle.

À quoi songez-vous ? Elle n’est qu’à deux pas : voulez-vous tout perdre ?

Il faut que tu m’éclaircisses…

Allez dans le jardin.

D’un doute…

Dans le jardin, vous dis-je ; je vais m’y rendre.

Je ne vous écoute plus.

Je crains plus que jamais.

DORANTE, DUBOIS.

Non, vous dis-je ; ne perdons point de temps. La lettre est-elle prête ?

Dorante , la lui montrant.

Oui, la voilà ; et j’ai mis dessus : rue du Figuier.

Vous êtes bien assuré qu’Arlequin ne connaît pas ce quartier-là ?

Il m’a dit que non.

Lui avez-vous bien recommandé de s’adresser à Marton ou à moi pour savoir ce que c’est ?

Sans doute, et je lui recommanderai encore.

Allez donc la lui donner ; je me charge du reste auprès de Marton que je vais trouver.

Je t’avoue que j’hésite un peu. N’allons-nous pas trop vite avec Araminte ? Dans l’agitation des mouvements où elle est, veux-tu encore lui donner l’embarras de voir subitement éclater l’aventure ?

Oh ! oui ! point de quartier. Il faut l’achever pendant qu’elle est étourdie. Elle ne sait plus ce qu’elle fait. Ne voyez-vous pas bien qu’elle triche avec moi, qu’elle me fait accroire que vous ne lui avez rien dit ? Ah ! je lui apprendrai à vouloir me souffler mon emploi de confident pour vous aimer en fraude.

Que j’ai souffert dans ce dernier entretien ! Puisque tu savais qu’elle voulait me faire déclarer, que ne m’en avertissais-tu par quelques signes ?

Cela aurait été joli, ma foi ! Elle ne s’en serait point aperçue, n’est-ce pas ? Et d’ailleurs, votre douleur n’en a paru que plus vraie. Vous repentez-vous de l’effet qu’elle a produit ? Monsieur a souffert ! Parbleu ! il me semble que cette aventure-ci mérite un peu d’inquiétude.

Sais-tu bien ce qui arrivera ? Qu’elle prendra son parti, et qu’elle me renverra tout d’un coup.

Je l’en défie. Il est trop tard ; l’heure du courage est passée ; il faut qu’elle nous épouse.

Prends-y garde ; tu vois que sa mère la fatigue.

Je serais bien fâché qu’elle la laissât en repos.

Elle est confuse de ce que Marton m’a surpris à ses genoux.

Ah ! vraiment, des confusions ! Elle n’y est pas ; elle va en essuyer bien d’autres ! C’est moi qui, voyant le train que prenait la conversation, ai fait venir Marton une seconde fois.

Araminte pourtant m’a dit que je lui étais insupportable.

Elle a raison. Voulez-vous qu’elle soit de bonne humeur avec un homme qu’il faut qu’elle aime en dépit d’elle ? Cela est-il agréable ? Vous vous emparez de son bien, de son cœur ; et cette femme ne criera pas ! Allez vite, plus de raisonnements : laissez-vous conduire.

Songe que je l’aime, et que, si notre précipitation réussit mal, tu me désespères.

Ah ! oui, je sais bien que vous l’aimez ; c’est à cause de cela que je ne vous écoute pas. Êtes-vous en état de juger de rien ? Allons, allons, vous vous moquez ; laissez faire un homme de sang-froid. Partez, d’autant plus que voici Marton qui vient à propos, et que je vais tâcher d’amuser, en attendant que vous envoyiez Arlequin.

(Dorante sort.)

Marton , d’un air triste.

Je te cherchais.

Qu’y a-t-il pour votre service, mademoiselle ?

Tu me l’avais bien dit, Dubois.

Quoi donc ? Je ne me souviens plus de ce que c’est.

Que cet intendant osait lever les yeux sur madame.

Ah ! oui ; vous parlez de ce regard que je lui vis jeter sur elle. Oh ! jamais je ne l’ai oublié. Cette œillade-là ne valait rien. Il y avait quelque chose dedans qui n’était pas dans l’ordre.

Oh çà, Dubois, il s’agit de faire sortir cet homme-ci.

Pardi ! tant qu’on voudra ; je ne m’y épargne pas. J’ai déjà dit à madame qu’on m’avait assuré qu’il n’entendait pas les affaires.

Mais est-ce là tout ce que tu sais de lui ? C’est de la part de madame Argante et de monsieur le comte que je te parle ; et nous avons peur que tu n’aies pas tout dit à madame, ou qu’elle ne cache ce que c’est. Ne nous déguise rien ; tu n’en seras pas fâché.

Ma foi ! je ne sais que son insuffisance, dont j’ai instruit madame.

Ne dissimule point.

Moi, un dissimulé ! moi, garder un secret ! Vous avez bien trouvé votre homme ! En fait de discrétion, je mériterais d’être femme. Je vous demande pardon de la comparaison ; mais c’est pour vous mettre l’esprit en repos.

Il est certain qu’il aime madame.

Il n’en faut point douter ; je lui en ai même dit ma pensée à elle.

Et qu’a-t-elle répondu ?

Que j’étais un sot. Elle est si prévenue !…

Prévenue à un point que je n’oserais le dire, Dubois.

Oh ! le diable n’y perd rien, ni moi non plus ; car je vous entends.

Tu as la mine d’en savoir plus que moi là-dessus.

Oh ! point du tout, je vous jure. Mais, à propos, il vient tout à l’heure d’appeler Arlequin pour lui donner une lettre. Si nous pouvions la saisir, peut-être en saurions-nous davantage.

Une lettre ! oui-da ; ne négligeons rien. Je vais de ce pas parler à Arlequin s’il n’est pas encore parti.

Vous n’irez pas loin. Je crois qu’il vient.

MARTON, DUBOIS, ARLEQUIN.

Arlequin , voyant Dubois.

Ah ! te voilà donc, mal bâti ?

Tenez ; n’est-ce pas là une belle figure pour se moquer de la mienne ?

Que veux-tu, Arlequin ?

Ne sauriez-vous pas où demeure la rue du Figuier, mademoiselle ?

C’est que mon camarade, que je sers, m’a dit de porter cette lettre à quelqu’un qui est dans cette rue, et comme je ne la sais pas, il m’a dit que je m’en informasse à vous ou à cet animal-là ; mais cet animal-là ne mérite pas que je lui en parle, sinon pour l’injurier. J’aimerais mieux que le diable eût emporté toutes les rues, que d’en savoir une par le moyen d’un malotru comme lui.

Dubois , à Marton, à part.

Prenez la lettre.  (Haut.)  Non, non, mademoiselle, ne lui enseignez rien ; qu’il galope.

Veux-tu te taire ?

Ne l’interrompez donc point, Dubois. Eh bien, veux-tu me donner ta lettre ? Je vais envoyer dans ce quartier-là, et on la rendra à son adresse.

Ah ! voilà qui est bien agréable. Vous êtes une fille de bonne amitié, mademoiselle.

Dubois , s’en allant.

Vous êtes bien bonne d’épargner de la peine à ce fainéant-là !

Ce malhonnête ! Va, va trouver le tableau, pour voir comme il se moque de toi.

Marton , seule avec Arlequin.

Ne lui réponds rien ; donne ta lettre.

Tenez, mademoiselle ; vous me rendez un service qui me fait grand bien. Quand il y aura à trotter pour votre serviable personne, n’ayez point d’autre postillon que moi.

Elle sera rendue exactement.

Oui, je vous recommande l’exactitude à cause de monsieur Dorante, qui mérite toutes sortes de fidélités.

L’indigne !

Je suis votre serviteur éternel.

Arlequin , revenant.

Si vous le rencontrez, ne lui dites point qu’un autre galope à ma place.  (Il sort.)

MADAME ARGANTE, LE COMTE, MARTON.

Marton , un moment seule.

Ne disons mot que je n’aie vu ce que ceci contient.

Eh bien, Marton, qu’avez-vous appris de Dubois ?

Rien, que ce que vous saviez déjà, madame ; et ce n’est pas assez.

Dubois est un coquin qui nous trompe.

Il est vrai que sa menace signifiait quelque chose de plus.

Quoi qu’il en soit, j’attends monsieur Remy que j’ai envoyé chercher ; et s’il ne nous défait pas de cet homme-là, ma fille saura qu’il ose l’aimer ; je l’ai résolu. Nous en avons les présomptions les plus fortes ; et ne fût-ce que par bienséance, il faudra bien qu’elle le chasse. D’un autre côté, j’ai fait venir l’intendant que monsieur le ccomte lui proposait. Il est ici, et je le lui présenterai sur-le-champ.

Je doute que vous réussissiez si nous n’apprenons rien de nouveau ; mais je tiens peut-être son congé, moi qui vous parle… Voici monsieur Remy ; je n’ai pas le temps de vous en dire davantage, et je vais m’éclaircir.  (Elle va pour sortir.)

MONSIEUR REMY, MADAME ARGANTE, LE COMTE, MARTON.

Monsieur Remy , à Marton, qui se retire.

Bonjour, ma nièce, puisque enfin il faut que vous la soyez. Savez-vous ce qu’on me veut ici ?

Passez, monsieur, et cherchez votre nièce ailleurs ; je n’aime point les mauvais plaisants.}}

Voilà une petite fille bien incivile.  (À Madame Argante.)  On m’a dit de votre part de venir ici, madame ; de quoi est-il donc question ?

Madame Argante , d’un ton revêche.

Ah ! c’est donc vous, monsieur le procureur ?

Oui, madame ; je vous garantis que c’est moi-même.

Et de quoi vous êtes-vous avisé, je vous prie, de nous embarrasser d’un intendant de votre façon ?

Et par quel hasard madame y trouve-t-elle à redire ?

C’est que nous nous serions bien passés du présent que vous nous avez fait.

Ma foi ! madame, s’il n’est pas à votre goût, vous êtes bien difficile.

C’est votre neveu, dit-on ?

Eh bien, tout votre neveu qu’il est, vous nous ferez un grand plaisir de le retirer.

Ce n’est pas à vous que je l’ai donné.

Non ; mais c’est à nous qu’il déplaît, à moi et à monsieur le comte que voilà, et qui doit épouser ma fille.

Monsieur Remy , élevant la voix.

Celui-ci est nouveau ! Mais, madame, dès qu’il n’est pas à vous, il me semble qu’il n’est pas essentiel qu’il vous plaise. On n’a pas mis dans le marché qu’il vous plairait ; personne n’a songé à cela ; et, pourvu qu’il convienne à madame Araminte, tout le monde doit être content. Tant pis pour qui ne l’est pas. Qu’est-ce que cela signifie ?

Mais vous avez le ton bien rogue, monsieur Remy.

Ma foi, vos compliments ne sont pas propres à l’adoucir, madame Argante.

Doucement, monsieur le procureur, doucement ; il me paraît que vous avez tort.

Comme vous voudrez, monsieur le comte, comme vous voudrez ; mais cela ne vous regarde pas. Vous savez bien que je n’ai pas l’honneur de vous connaître ; et nous n’avons que faire ensemble, pas la moindre chose.

Que vous me connaissiez ou non, il n’est pas si peu essentiel que vous le dites que votre neveu plaise à madame. Elle n’est pas étrangère dans la maison.

Parfaitement étrangère pour cette affaire-ci, monsieur ; on ne peut pas plus étrangère. Au surplus, Dorante est un homme d’honneur, connu pour tel, dont j’ai répondu, dont je répondrai toujours, et dont madame parle ici d’une manière choquante.

Votre Dorante est un impertinent.

Bagatelle ! ce mot-là ne signifie rien dans votre bouche.

Dans ma bouche ! À qui parle donc ce petit praticien, monsieur le comte ? Est-ce que vous ne lui imposerez pas silence ?

Comment donc ! m’imposer silence ! à moi, procureur ! Savez-vous bien qu’il y a cinquante ans que je parle, madame Argante ?

Il y a donc cinquante ans que vous ne savez ce que vous dites.

ARAMINTE, MADAME ARGANTE, MONSIEUR REMY, LE COMTE.

Qu’y a-t-il donc ? On dirait que vous vous querellez.

Nous ne sommes pas fort en paix, et vous venez très à propos, madame. Il s’agit de Dorante ; avez-vous sujet de vous plaindre de lui ?

Non, que je sache.

Vous êtes-vous aperçue qu’il ait manqué de probité ?

Lui ? non vraiment. Je ne le connais que pour un homme très estimable.

Au discours que madame en tient, ce doit pourtant être un fripon dont il faut que je vous délivre ; et on se passerait bien du présent que je vous ai fait ; et c’est un impertinent qui déplaît à madame, qui déplaît à monsieur, qui parle en qualité d’époux futur ; et à cause que je le défends, on veut me persuader que je radote.

On se jette là dans de grands excès. Je n’y ai point de part, monsieur. Je suis bien éloignée de vous traiter si mal. À l’égard de Dorante, la meilleure justification qu’il y ait pour lui, c’est que je le garde. Mais je venais pour savoir une chose, monsieur le comte ; il y a là-bas un homme d’affaires que vous avez amené pour moi. On se trompe apparemment ?

Madame, il est vrai qu’il est venu avec moi ; mais c’est madame Argante…

Attendez, je vais répondre. Oui, ma fille, c’est moi qui ai prié monsieur de le faire venir pour remplacer celui que vous avez et que vous allez mettre dehors ; je suis sûre de mon fait. J’ai laissé dire votre procureur, au reste ; mais il amplifie.

Courage !

Paix ; vous avez assez parlé.  (À Araminte.)  Je n’ai point dit que son neveu fût un fripon. Il ne serait pas impossible qu’il le fût ; je n’en serais pas étonnée.

Mauvaise parenthèse, avec votre permission ; supposition injurieuse et tout à fait hors d’œuvre.

Honnête homme, soit ; du moins n’a-t-on pas encore de preuves du contraire, et je veux croire qu’il l’est. Pour un impertinent et très impertinent, j’ai dit qu’il en était un, et j’ai raison. Vous dites que vous le garderez ; vous n’en ferez rien.

Il restera, je vous assure.

Point du tout ; vous ne sauriez. Seriez-vous d’humeur à garder un intendant qui vous aime ?

Eh ! à qui voulez-vous donc qu’il s’attache ? À vous, à qui il n’a pas affaire ?

Mais, en effet, pourquoi faut-il que mon intendant me haïsse ?

Eh ! non ; point d’équivoque. Quand je vous dis qu’il vous aime, j’entends qu’il est amoureux de vous, en bon français ; qu’il est ce qu’on appelle amoureux ; qu’il soupire pour vous ; que vous êtes l’objet secret de sa tendresse.

Dorante ?

Araminte , riant.

L’objet secret de sa tendresse ! Oh ! oui, très secret, je pense. Ah ! ah ! je ne me croyais pas si dangereuse à voir. Mais dès que vous devinez de pareils secrets, que ne devinez-vous que tous mes gens sont comme lui ? Peut-être qu’ils m’aiment aussi ; que sait-on ? Monsieur Remy, vous qui me voyez assez souvent, j’ai envie de deviner que vous m’aimez aussi.

Ma foi, madame, à l’âge de mon neveu, je ne m’en tirerais pas mieux qu’on dit qu’il s’en tire.

Ceci n’est pas matière à plaisanterie, ma fille. Il n’est pas question de votre monsieur Remy ; laissons là ce bonhomme, et traitons la chose un peu plus sérieusement. Vos gens ne vous font pas peindre ; vos gens ne se mettent point à contempler vos portraits ; vos gens n’ont point l’air galant, la mine doucereuse.

Monsieur Remy , à Araminte.

J’ai laissé passer le bonhomme à cause de vous, au moins ; mais le bonhomme est quelquefois brutal.

En vérité, ma mère, vous seriez la première à vous moquer de moi, si ce que vous dites me faisait la moindre impression. Ce serait une enfance à moi que de le renvoyer sur un pareil soupçon. Est-ce qu’on ne peut me voir sans m’aimer ? Je n’y saurais que faire ; il faut bien m’y accoutumer et prendre mon parti là-dessus. Vous lui trouvez l’air galant, dites-vous ? Je n’y avais pas pris garde, et je ne lui en ferai point un reproche. Il y aurait de la bizarrerie à se fâcher de ce qu’il est bien fait. Je suis d’ailleurs comme tout le monde ; j’aime assez les gens de bonne mine.

ARAMINTE, MADAME ARGANTE, MONSIEUR REMY, LE COMTE, DORANTE.

Je vous demande pardon, madame, si je vous interromps. J’ai lieu de présumer que mes services ne vous sont plus agréables ; et, dans la conjoncture présente, il est naturel que je sache mon sort.

Madame Argante , ironiquement.

Son sort ! Le sort d’un intendant ; que cela est beau !

Et pourquoi n’aurait-il pas un sort ?

Araminte , d’un air vif à sa mère.

Voilà des emportements qui m’appartiennent.  (À Dorante.)  Quelle est cette conjoncture, monsieur, et le motif de votre inquiétude ?

Vous le savez, madame. Il y a quelqu’un ici que vous avez envoyé chercher pour occuper ma place.

Ce quelqu’un-là est fort mal conseillé. Désabusez-vous ; ce n’est point moi qui l’ai fait venir.

Tout a contribué à me tromper ; d’autant plus que mademoiselle Marton vient de m’assurer que dans une heure je ne serais plus ici.

Marton vous a tenu un fort sot discours.

Le terme est encore trop long ; il devrait en sortir tout à l’heure.

Monsieur Remy , à part.

Voyons par où cela finira.

Allez, Dorante, tenez-vous en repos ; fussiez-vous l’homme du monde qui me convînt le moins, vous resteriez. Dans cette occasion, c’est à moi-même que je dois cela. Je me sens offensée du procédé qu’on a avec moi, et je vais faire dire à cet homme d’affaires qu’il se retire : que ceux qui l’ont amené sans me consulter le remmènent, et qu’il n’en soit plus parlé.

ARAMINTE, MADAME ARGANTE, MONSIEUR REMY, LE COMTE, DORANTE, MARTON.

Marton , froidement.

Ne vous pressez pas de le renvoyer, madame. Voilà une lettre de recommandation pour lui, et c’est M. Dorante qui l’a écrite.

Comment !

Marton , donnant la lettre au Comte.

Un instant, madame ; cela mérite d’être écouté. La lettre est de monsieur, vous dis-je.

Le Comte  lit haut.

« Je vous conjure, mon cher ami, d’être demain sur les neuf heures du matin chez vous. J’ai bien des choses à vous dire ; je crois que je vais sortir de chez la dame que vous savez ; elle ne peut plus ignorer la malheureuse passion que j’ai prise pour elle, et dont je ne guérirai jamais. »

De la passion ! Entendez-vous, ma fille ?

Le Comte  lit.

« Un misérable ouvrier, que je n’attendais, pas est venu ici pour m’apporter la boîte de ce portrait que j’ai fait d’elle. »

C’est-à-dire que le personnage sait peindre.

« J’étais absent ; il l’a laissée à une fille de la maison. »

Madame Argante , à Marton.

Fille de la maison ; cela vous regarde.

« On a soupçonné que ce portrait m’appartenait. Ainsi, je pense qu’on va tout découvrir, et qu’avec le chagrin d’être renvoyé et de perdre le plaisir de voir tous les jours celle que j’adore… »

Que j’adore ! ah ! que j’adore !

« J’aurai encore celui d’être méprisé d’elle. »

Je crois qu’il n’a pas mal deviné celui-là, ma fille.

« Non pas à cause de la médiocrité de ma fortune, sorte de mépris dont je n’oserais la croire capable… »

Eh ! pourquoi non ?

« Mais seulement du peu que je vaux auprès d’elle, tout honoré que je suis de l’estime de tant d’honnêtes gens. »

Et en vertu de quoi l’estiment-ils tant ?

« Auquel cas je n’ai plus que faire à Paris. Vous êtes à la veille de vous embarquer, et je suis déterminé à vous suivre. »

Bon voyage au galant.

Le beau motif d’embarquement !

Eh bien ! en avez-vous le cœur net, ma fille ?

L’éclaircissement m’en paraît complet.

Quoi ! cette lettre n’est pas d’une écriture contrefaite ? vous ne la niez point ?

Retirez-vous.  (Dorante sort.)

Eh bien, quoi ? c’est de l’amour qu’il a ; ce n’est pas d’aujourd’hui que les belles personnes en donnent ; et tel que vous le voyez, il n’en a pas pris pour toutes celles qui auraient bien voulu lui en donner. Cet amour-là lui coûte quinze mille livres de rente, sans compter les mers qu’il veut courir ; voilà le mal. Car, au reste, s’il était riche, le personnage en vaudrait bien un autre ; il pourrait bien dire qu’il adore.  (Contrefaisant madame Argante).  Accommodez-vous, au reste ; je suis votre serviteur, madame.  (Il sort.)

Fera-t-on monter l’intendant que monsieur le comte a amené, madame ?

N’entendrai-je parler que d’intendant ! Allez-vous-en ; vous prenez mal votre temps pour me faire des questions.  (Marton sort.)

Mais, ma fille, elle a raison. C’est monsieur le comte qui vous en répond ; il n’y a qu’à le prendre.

Et moi, je n’en veux point.

Est-ce à cause qu’il vient de ma part, madame ?

Vous êtes le maître d’interpréter, monsieur ; mais je n’en veux point.

Vous vous expliquez là-dessus d’un air de vivacité qui m’étonne.

Mais en effet, je ne vous reconnais pas. Qu’est-ce qui vous fâche ?

Tout ; on s’y est mal pris. Il y a dans tout ceci des façons si désagréables, des moyens si offensants, que tout m’en choque.

Madame Argante , étonnée.

On ne vous entend point.

Quoique je n’aie aucune part à ce qui vient de se passer, je ne m’aperçois que trop, madame, que je ne suis pas exempt de votre mauvaise humeur, et je serais fâché d’y contribuer davantage par ma présence.

Non, monsieur ; je vous suis. Ma fille, je retiens monsieur le comte ; vous allez venir nous trouver apparemment ? Vous n’y songez pas, Araminte ; on ne sait que penser.

(Madame Argante sort avec le comte.)

Enfin, madame, à ce que je vois, vous en voilà délivrée. Qu’il devienne tout ce qu’il voudra, à présent. Tout le monde a été témoin de sa folie, et vous n’avez plus rien à craindre de sa douleur ; il ne dit mot. Au reste, je viens seulement de le rencontrer plus mort que vif, qui traversait la galerie pour aller chez lui. Vous auriez trop ri de le voir soupirer ; il m’a pourtant fait pitié. Je l’ai vu si défait, si pâle et si triste, que j’ai eu peur qu’il ne se trouvât mal.

Araminte , qui ne l’a pas regardé jusque-là, et qui a toujours rêvé, dit d’un ton haut.

Mais qu’on aille donc voir. Quelqu’un l’a-t-il suivi ? Que ne le secouriez-vous ? Faut-il le tuer, cet homme ?

J’y ai pourvu, madame. J’ai appelé Arlequin qui ne le quittera pas ; et je crois d’ailleurs qu’il n’arrivera rien ; voilà qui est fini. Je ne suis venu que pour dire une chose, c’est que je pense qu’il demandera à vous parler, et je ne conseille pas à madame de le voir davantage ; ce n’est pas la peine.

Araminte , sèchement.

Ne vous embarrassez pas ; ce sont mes affaires.

En un mot, vous en êtes quitte, et cela par le moyen de cette lettre qu’on vous a lue et que mademoiselle Marton a tirée d’Arlequin par mon avis. Je me suis douté qu’elle pourrait vous être utile, et c’est une excellente idée que j’ai eue là, n’est-ce pas, madame ?

Quoi ! c’est à vous que j’ai l’obligation de la scène qui vient de se passer ?

Dubois , librement.

Méchant valet ! ne vous présentez plus devant moi.

Dubois , comme étonné.

Hélas ! madame, j’ai cru bien faire.

Allez, malheureux ! il fallait m’obéir. Je vous avais dit de ne plus vous en mêler ; vous m’avez jetée dans tous les désagréments que je voulais éviter. C’est vous qui avez répandu tous les soupçons qu’on a eus sur son compte ; et ce n’est pas par attachement pour moi que vous m’avez appris qu’il m’aimait, ce n’est que par le plaisir de faire du mal. Il m’importait peu d’en être instruite ; c’est un amour que je n’aurais jamais su, et je le trouve bien malheureux d’avoir eu affaire à vous, lui qui a été votre maître, qui vous affectionnait, qui vous a bien traité, qui vient, tout récemment encore, de vous prier à genoux de lui garder le secret. Vous l’assassinez, vous me trahissez moi-même. Il faut que vous soyez capable de tout. Que je ne vous voie jamais, et point de réplique.

Dubois , à part.

Allons, voilà qui est parfait.  (Il sort en riant.)

Marton , triste.

La manière dont vous m’avez renvoyée, il n’y a qu’un moment, me montre que je vous suis désagréable, madame, et je crois vous faire plaisir en vous demandant mon congé.

Je vous le donne.

Votre intention est-elle que je sorte dès aujourd’hui, madame ?

Comme vous voudrez.

Cette aventure-ci est bien triste pour moi !

Oh ! point d’explication, s’il vous plaît.

Je suis au désespoir.

Araminte , avec impatience.

Est-ce que vous êtes fâchée de vous en aller ? Eh bien, restez, mademoiselle, restez ; j’y consens ; mais finissons.

Après les bienfaits dont vous m’avez comblée, que ferais-je auprès de vous, à présent que je vous suis suspecte et que j’ai perdu toute votre confiance ?

Mais que voulez-vous que je vous confie ? inventerai-je des secrets pour vous les dire ?

Il est pourtant vrai que vous me renvoyez, madame ; d’où vient ma disgrâce ?

Elle est dans votre imagination. Vous me demandez votre congé, je vous le donne.

Ah ! madame, pourquoi m’avez-vous exposée au malheur de vous déplaire ? J’ai persécuté par ignorance l’homme du monde le plus aimable, qui vous aime plus qu’on n’a jamais aimé.

Hélas !

Et à qui je n’ai rien à reprocher ; car il vient de me parler. J’étais son ennemie, et je ne la suis plus. Il m’a tout dit. Il ne m’avait jamais vue ; c’est monsieur Remy qui m’a trompée, et j’excuse Dorante.

À la bonne heure.

Pourquoi avez-vous eu la cruauté de m’abandonner au hasard d’aimer un homme qui n’est pas fait pour moi, qui est digne de vous, et que j’ai jeté dans une douleur dont je suis pénétrée ?

Tu l’aimais donc, Marton ?

Laissons là mes sentiments. Rendez-moi votre amitié comme je l’avais, et je serai contente.

Ah ! je te la rends tout entière.

Marton , lui baisant la main.

Me voilà consolée.

Non, Marton ; tu ne l’es pas encore. Tu pleures et tu m’attendris.

N’y prenez point garde. Rien ne m’est si cher que vous.

Va, je prétends bien te faire oublier tous tes chagrins. Je pense que voici Arlequin.

ARAMINTE, MARTON, ARLEQUIN.

Que veux-tu ?

Arlequin , pleurant et sanglotant.

J’aurais bien de la peine à vous le dire ; car je suis dans une détresse qui me coupe entièrement la parole à cause de la trahison que mademoiselle Marton m’a faite. Ah ! quelle ingrate perfidie !

Laisse là ta perfidie et nous dis ce que tu veux.

Ah ! cette pauvre lettre ! Quelle escroquerie !

Dis donc ?

Monsieur Dorante vous demande à genoux qu’il vienne ici vous rendre compte des paperasses qu’il a eues dans les mains depuis qu’il est ici. Il m’attend à la porte où il pleure.

Dis-lui qu’il vienne.

Le voulez-vous, madame ? car je ne me fie pas à elle. Quand on m’a une fois affronté, je n’en reviens point.

Marton , d’un air triste et attendri.

Parlez-lui, madame ; je vous laisse.

Arlequin , quand Marton est partie.

Vous ne me répondez point, madame ?

Il peut venir.

Approchez, Dorante.

Je n’ose presque paraître devant vous.

Ah ! je n’ai guère plus d’assurance que lui.  (Haut.)  Pourquoi vouloir me rendre compte de mes papiers ? Je m’en fie bien à vous. Ce n’est pas là-dessus que j’aurai à me plaindre.

Madame… j’ai autre chose à dire… je suis si interdit, si tremblant, que je ne saurais parler.

Araminte , à part, avec émotion.

Ah ! que je crains la fin de tout ceci !

Dorante , ému.

Un de vos fermiers est venu tantôt, madame.

Araminte , émue.

Un de mes fermiers ?… cela se peut bien.

Oui, madame… il est venu.

Araminte , toujours émue.

Je n’en doute pas.

Et j’ai de l’argent à vous remettre.

Ah ! de l’argent… nous verrons.

Quand il vous plaira, madame, de le recevoir.

Oui… je le recevrai… vous me le donnerez.  (À part.)  Je ne sais ce que je lui réponds.

Ne serait-il pas temps de vous l’apporter ce soir ou demain, madame ?

Demain, dites-vous ? Comment vous garder jusque-là, après ce qui est arrivé ?

Dorante , plaintivement.

De tout le reste de ma vie que je vais passer loin de vous, je n’aurais plus que ce seul jour qui m’en serait précieux.

Il n’y a pas moyen, Dorante ; il faut se quitter. On sait que vous m’aimez, et l’on croirait que je n’en suis pas fâchée.

Hélas ! madame, que je vais être à plaindre !

Ah ! allez, Dorante ; chacun a ses chagrins.

J’ai tout perdu ! J’avais un portrait et je ne l’ai plus.

À quoi vous sert de l’avoir ? vous savez peindre.

Je ne pourrai de longtemps m’en dédommager. D’ailleurs, celui-ci m’aurait été bien cher ! Il a été entre vos mains, madame.

Mais vous n’êtes pas raisonnable.

Ah ! madame, je vais être éloigné de vous. Vous serez assez vengée ; n’ajoutez rien à ma douleur.

Vous donner mon portrait ! songez-vous que ce serait avouer que je vous aime ?

Que vous m’aimez, madame ! Quelle idée ! qui pourrait se l’imaginer ?

Araminte , d’un ton vif et naïf.

Et voilà pourtant ce qui m’arrive.

Dorante , se jetant à ses genoux.

Je me meurs !

Je ne sais plus où je suis. Modérez votre joie ; levez-vous, Dorante.

Dorante , se lève, et dit tendrement.

Je ne la mérite pas, cette joie me transporte, je ne la mérite pas, madame. Vous allez me l’ôter ; mais n’importe ; il faut que vous soyez instruite.

Araminte , étonnée.

Comment ! que voulez-vous dire ?

Dans tout ce qui s’est passé chez vous, il n’y a rien de vrai que ma passion, qui est infinie, et que le portrait que j’ai fait. Tous les incidents qui sont arrivés partent de l’industrie d’un domestique qui savait mon amour, qui m’en plaint, qui, par le charme de l’espérance, du plaisir de vous voir, m’a, pour ainsi dire, forcé de consentir à son stratagème ; il voulait me faire valoir auprès de vous. Voilà, madame, ce que mon respect, mon amour et mon caractère ne me permettent pas de vous cacher. J’aime encore mieux regretter votre tendresse que de la devoir à l’artifice qui me l’a acquise. J’aime mieux votre haine que le remords d’avoir trompé ce que j’adore.

Araminte , le regardant quelque temps sans parler.

Si j’apprenais cela d’un autre que de vous, je vous haïrais sans doute ; mais l’aveu que vous m’en faites vous-même dans un moment comme celui-ci, change tout. Ce trait de sincérité me charme, me paraît incroyable, et vous êtes le plus honnête homme du monde. Après tout, puisque vous m’aimez véritablement, ce que vous avez fait pour gagner mon cœur n’est point blâmable. Il est permis à un amant de chercher les moyens de plaire, et on doit lui pardonner lorsqu’il a réussi.

Quoi ! la charmante Araminte daigne me justifier !

Voici le comte avec ma mère, ne dites mot, et laissez-moi parler.

DORANTE, ARAMINTE, LE COMTE, MADAME ARGANTE, DUBOIS, ARLEQUIN.

Madame Argante , voyant Dorante.

Quoi ! le voilà encore ?

Oui, ma mère.  (Au comte.)  Monsieur le comte, il était question de mariage entre vous et moi, et il n’y faut plus penser. Vous méritez qu’on vous aime ; mon cœur n’est point en état de vous rendre justice, et je ne suis pas d’un rang qui vous convienne.

Quoi donc ! que signifie ce discours ?

Je vous entends, madame ; et sans l’avoir dit à madame  (montrant madame Argante)  je songeais à me retirer. J’ai deviné tout. Dorante n’est venu chez vous qu’à cause qu’il vous aimait ; il vous a plu ; vous voulez lui faire sa fortune ; voilà tout ce que vous alliez dire.

Je n’ai rien à ajouter.

Madame Argante , outrée.

La fortune à cet homme-là !

Le Comte , tristement.

Il n’y a plus que notre discussion, que nous réglerons à l’amiable. J’ai dit que je ne plaiderais point et je tiendrai parole.

Vous êtes bien généreux. Envoyez-moi quelqu’un qui en décide, et ce sera assez.

Ah ! la belle chute ! ah ! ce maudit intendant ! Qu’il soit votre mari tant qu’il vous plaira ; mais il ne sera jamais mon gendre.

Laissons passer sa colère, et finissons.  (Ils sortent.)

Ouf ! ma gloire m’accable. Je mériterais bien d’appeler cette femme-là ma bru.

Pardi ! nous nous soucions bien de ton tableau à présent ! L’original nous en fournira bien d’autres copies.

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Dissertation sur Les fausses confidences: sujet, l’introduction, résumé, conclusion.

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I. Introduction

Présentation de l’œuvre “les fausses confidences” de marivaux, importance de l’œuvre dans la littérature française, problématique : comment marivaux utilise-t-il le thème des fausses confidences pour explorer les thèmes de l’amour, du mensonge et de la manipulation dans sa pièce , ii. les personnages de la pièce, description des personnages principaux : araminte, dorante, dubois, leurs motivations et leurs caractéristiques, les relations entre les personnages, iii. le thème de l’amour, l’amour comme motivation principale des personnages, les différentes formes d’amour représentées dans la pièce : l’amour romantique, l’amour intéressé, l’amour platonique, les obstacles à l’amour dans la pièce : les conventions sociales, les différences de classe, les manipulations, iv. le thème du mensonge, les différents mensonges dans la pièce : les mensonges des personnages pour arriver à leurs fins, les mensonges de dubois pour aider dorante, les conséquences des mensonges sur les personnages et sur l’intrigue, v. le thème de la manipulation, les différentes manipulations dans la pièce : les manipulations de dorante pour séduire araminte, les manipulations de dubois pour aider dorante, les conséquences des manipulations sur les personnages et sur l’intrigue, vi. conclusion, résumé des thèmes explorés dans la pièce : l’amour, le mensonge et la manipulation, réponse à la problématique : marivaux utilise le thème des fausses confidences pour explorer ces thèmes, ouverture sur l’importance de la pièce dans la littérature française et sur la pertinence de ses thèmes pour notre société actuelle..

“Les Fausses Confidences” est une pièce de théâtre écrite par l’écrivain français Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux et publiée en 1737. Elle est considérée comme l’une des œuvres majeures de l’auteur et du théâtre français du XVIIIe siècle.

La pièce raconte l’histoire d’Arlequin, un valet rusé et manipulateur, qui est employé par Dorante, un jeune homme amoureux de la comtesse d’Escarbagnas. Arlequin tente de persuader la comtesse d’Escarbagnas d’épouser Dorante en utilisant une série de fausses confidences. En même temps, il s’emploie à faire tomber en disgrâce le tuteur de la comtesse, qui s’oppose à cette union.

Au fil de la pièce, les différents personnages échangent des confidences, de vraies ou de fausses, qui permettent à Marivaux de développer une réflexion sur la sincérité, la manipulation et l’hypocrisie dans les relations sociales. La pièce aborde également des thèmes tels que l’amour, le mariage et la différence de

“Les Fausses Confidences” est considérée comme une pièce à l’intrigue complexe, avec des personnages habilement dessinés et des dialogues subtils. Elle a été très bien reçue par le public et la critique de l’époque, et elle est encore régulièrement jouée aujourd’hui sur les scènes théâtrales françaises et internationales.

“Les Fausses Confidences” est une œuvre importante dans la littérature française car elle est représentative du mouvement littéraire du XVIIIe siècle appelé “l’esprit des Lumières”, qui valorisait la raison, la liberté et l’égalité.

La pièce est considérée comme l’un des chefs-d’œuvre de Marivaux, et est souvent étudiée dans les cours de littérature française en raison de son importance historique et de son style élégant et subtil.

“Les Fausses Confidences” est également une pièce qui aborde des thèmes universels, tels que l’amour, l’hypocrisie, la manipulation et les différences de classe sociale. Elle est donc toujours pertinente aujourd’hui et continue d’être jouée sur les scènes théâtrales du monde entier.

Enfin, Marivaux a été l’un des premiers auteurs français à écrire des pièces de théâtre qui étaient à la fois légères et profondes, élégantes et accessibles. Il a également influencé de nombreux écrivains ultérieurs, notamment Molière, Beaumarchais et Balzac, ce qui témoigne de l’importance de son œuvre dans la littérature française.

La pièce “Les Fausses Confidences” de Marivaux met en scène des personnages qui échangent des fausses confidences pour manipuler les autres et atteindre leurs objectifs. Cette utilisation du mensonge et de la manipulation soulève des questions sur la sincérité et la vérité dans les relations humaines, en particulier dans le contexte de l’amour.

Ainsi, la problématique pourrait être : Comment Marivaux utilise-t-il le thème des fausses confidences pour explorer les thèmes de l’amour, du mensonge et de la manipulation dans sa pièce ? En quoi ces éléments contribuent-ils à l’intrigue et à la réflexion de l’auteur sur les relations sociales ? Comment la manipulation et le mensonge affectent-ils les personnages et leur capacité à aimer et à être aimés ? Quel est le message de Marivaux sur la sincérité et la vérité dans les relations humaines, en particulier dans le contexte de l’amour ?

Araminte est l’un des personnages principaux de la pièce “Les Fausses Confidences” de Marivaux. Elle est une veuve riche et élégante, qui est courtisée par plusieurs prétendants, dont Dorante. Araminte est décrite comme une femme intelligente et sensible, qui est souvent en proie au doute et à la confusion. Elle est également très protectrice envers sa fortune et sa réputation, ce qui rend difficile pour les autres de se rapprocher d’elle.

Dorante est un jeune homme élégant et séduisant, qui est amoureux d’Araminte. Il est intelligent et rusé, et il utilise l’aide de son valet, Dubois, pour essayer de gagner le cœur d’Araminte. Dorante est souvent décrit comme un personnage complexe, qui cache ses véritables sentiments derrière une façade de confiance et de sophistication.

Dubois est le valet de Dorante, et il joue un rôle central dans la pièce. Il est un personnage intelligent et astucieux, qui aide Dorante à gagner le cœur d’Araminte en échange d’une récompense financière. Dubois est un maître de la manipulation et de la tromperie, et il utilise des stratagèmes compliqués pour parvenir à ses fins. Cependant, il est également capable d’empathie et de compassion envers les autres personnages, ce qui le rend plus complexe que les autres valets du théâtre classique.

Araminte est motivée par sa fortune et sa réputation. Elle est soucieuse de préserver sa position sociale et son indépendance financière, et elle est très prudente dans ses relations avec les autres. Malgré cela, Araminte est également un personnage sensible et émotionnel, qui est en quête d’amour et de bonheur.

Dorante est motivé par son amour pour Araminte. Il est prêt à tout pour la conquérir, y compris utiliser des stratagèmes compliqués pour la faire tomber amoureuse de lui. Dorante est également un personnage intelligent et raffiné, qui est très conscient de l’importance de la réputation et de la politesse dans la société.

Dubois est motivé par l’argent. Il est prêt à aider Dorante à gagner le cœur d’Araminte en échange d’une récompense financière. Dubois est un personnage intelligent et astucieux, qui utilise des stratégies compliquées pour manipuler les autres personnages et atteindre ses objectifs. Cependant, il a également un certain sens de la compassion et de l’empathie envers les autres, en particulier Araminte, qu’il considère comme une femme honnête et sincère.

Les caractéristiques d’Araminte sont la prudence, l’indépendance financière, la sensibilité et l’émotivité. Dorante est caractérisé par son intelligence, sa raffinerie, sa confiance en soi et son amour pour Araminte. Dubois est caractérisé par son intelligence, son astuce, son souci de l’argent et son sens de la compassion.

Dans la pièce “Les Fausses Confidences” de Marivaux, les relations entre les personnages sont complexes et souvent basées sur la manipulation et le mensonge.

Araminte et Dorante sont amoureux l’un de l’autre, mais leur relation est compliquée par les manipulations de Dubois. Dorante utilise les conseils de Dubois pour gagner le cœur d’Araminte, tandis qu’Araminte est soupçonneuse et prudente envers Dorante. Cependant, leur amour est sincère et se révèle finalement lorsque les mensonges et les manipulations sont révélés.

Dubois est le personnage qui est au centre des relations entre les autres personnages. Il manipule et trompe les autres pour aider Dorante à gagner le cœur d’Araminte, tout en cherchant également à améliorer sa propre situation financière. Cependant, il développe également une certaine forme de compassion et d’empathie envers Araminte, qui le rend plus complexe que les autres valets du théâtre classique.

Les autres personnages de la pièce, tels que la cousine d’Araminte, la tante d’Araminte et le marquis, ont des rôles plus mineurs mais jouent néanmoins un rôle important dans la dynamique de la pièce. La cousine d’Araminte est méfiante envers Dorante, tandis que la tante d’Araminte est prête à tout pour préserver la réputation de sa nièce. Le marquis est un personnage comique qui est souvent utilisé pour soulager la tension dramatique de la pièce.

Dans “Les Fausses Confidences”, l’amour est certainement l’un des thèmes les plus importants et les plus présents. En effet, c’est l’amour qui motive la plupart des actions des personnages, et qui les pousse à agir d’une certaine manière.

Dorante est certainement le personnage dont l’amour est le plus central. Dès le début de la pièce, il tombe amoureux d’Araminte et cherche par tous les moyens à gagner son cœur. Il utilise son poste de secrétaire pour se rapprocher d’elle, et élabore un stratagème compliqué pour la séduire. Bien que son plan soit motivé en partie par l’argent, il est évident que c’est avant tout l’amour qu’il ressent pour Araminte qui le pousse à agir ainsi.

Araminte elle-même est également motivée par l’amour, bien qu’elle ne s’en rende pas compte au départ. Elle est attirée par Dorante, mais elle est également consciente de la différence de classe sociale qui les sépare, ce qui la rend méfiante envers lui. Cependant, au fil de la pièce, elle commence à se rendre compte de ses sentiments pour lui, et elle est finalement prête à accepter de l’épouser.

Les autres personnages de la pièce sont également motivés par l’amour, bien que dans une moindre mesure. Le comte, le frère d’Araminte, est amoureux de Marton, la gouvernante d’Araminte, et il est prêt à faire des sacrifices pour être avec elle. Madame Argante, la mère de Dorante, est motivée par l’amour qu’elle ressent pour son fils, et elle est prête à tout faire pour l’aider à conquérir Araminte.

En somme, l’amour est un thème central dans “Les Fausses Confidences”, et il est la motivation principale de la plupart des personnages. La pièce explore les différentes facettes de l’amour, telles que la différence de classe sociale, la jalousie et la manipulation, et elle souligne l’importance de l’amour véritable et sincère.

Dans “Les Fausses Confidences”, Marivaux représente différentes formes d’amour, qui sont toutes importantes pour l’intrigue et la caractérisation des personnages.

Tout d’abord, il y a l’amour romantique, qui est représenté par l’attraction mutuelle entre Dorante et Araminte. Cet amour est profondément romantique, et il est basé sur des sentiments sincères et authentiques. Bien que les deux personnages soient conscients de la différence de classe sociale qui les sépare, leur amour est plus fort que ces considérations matérielles, et ils sont prêts à tout pour être ensemble.

Ensuite, il y a l’amour intéressé, qui est représenté par certains des personnages, tels que Madame Argante et le valet Dubois. Pour Madame Argante, l’amour est motivé par l’amour maternel qu’elle ressent pour son fils, et elle est prête à tout pour l’aider à conquérir Araminte. Quant à Dubois, il est motivé par l’argent, et il aide Dorante dans son plan en échange d’une récompense financière.

Enfin, il y a l’amour platonique, qui est représenté par le comte et Marton. Bien qu’ils soient attirés l’un par l’autre, leur amour est purement platonique, et ils sont prêts à sacrifier leur propre bonheur pour aider les autres personnages à atteindre leur propre bonheur. Cet amour est basé sur l’amitié et le respect, plutôt que sur l’attraction physique.

En somme, “Les Fausses Confidences” représente plusieurs formes d’amour, qui reflètent les différentes motivations et les différents désirs des personnages. Cette variété d’amour contribue à la richesse de la pièce, et elle permet à Marivaux d’explorer les différentes façons dont l’amour peut être vécu et ressenti.

Effectivement, dans “Les Fausses Confidences”, Marivaux explore les différents obstacles qui peuvent entraver l’amour entre les personnages.

Tout d’abord, les conventions sociales jouent un rôle important dans la pièce. Araminte est une femme de la haute société, tandis que Dorante est un simple secrétaire. Cette différence de classe sociale est un obstacle important à leur amour, car elle est perçue comme inappropriée par les conventions sociales de l’époque. Cela conduit à des situations dans lesquelles les personnages sont contraints de dissimuler leurs sentiments ou de manipuler les autres pour atteindre leur objectif.

De plus, la manipulation joue un rôle important dans la pièce. Dorante est conscient de la différence de classe qui le sépare d’Araminte, et il met en place un stratagème complexe pour la séduire. Il se fait passer pour un homme de la haute société, et il manipule Araminte et les autres personnages pour parvenir à ses fins. Cette manipulation crée des obstacles supplémentaires à leur amour, car elle engendre de la méfiance et de la confusion parmi les personnages.

Enfin, la jalousie et la rivalité sont également des obstacles à l’amour dans la pièce. Le comte est jaloux de l’attention que Marton porte à Dubois, et il essaie de faire échouer le plan de Dorante. De même, Araminte est jalouse de l’attention que Dorante porte à la riche veuve Madame Argante, et elle se méfie de ses intentions.

En somme, les obstacles à l’amour dans “Les Fausses Confidences” sont nombreux et variés. Ils reflètent les conventions sociales et les normes de l’époque, ainsi que les passions et les désirs des personnages. En surmontant ces obstacles, les personnages peuvent trouver le bonheur et l’amour véritable.

Dans “Les Fausses Confidences”, le mensonge est un élément central de l’intrigue, et il est utilisé par plusieurs personnages pour atteindre leurs objectifs.

Tout d’abord, il y a les mensonges des personnages pour arriver à leurs fins. Dorante, le personnage principal, utilise des mensonges pour séduire Araminte. Il se fait passer pour un homme de la haute société, alors qu’en réalité, il est un simple secrétaire. De même, Madame Argante ment à Araminte pour la convaincre d’épouser son fils. Ces mensonges sont utilisés pour manipuler les autres personnages et atteindre leurs propres objectifs.

Ensuite, il y a les mensonges de Dubois, le valet de Dorante, qui joue un rôle clé dans le stratagème de son maître. Dubois utilise des mensonges pour aider Dorante à atteindre ses objectifs et à séduire Araminte. Par exemple, il se fait passer pour un homme riche et puissant, afin de gagner la confiance d’Araminte et de l’aider à tomber amoureuse de Dorante. Dubois est un personnage ambigu, qui semble parfois être du côté de Dorante, mais qui est également prêt à trahir son maître si cela sert ses propres intérêts.

Enfin, il y a les mensonges qui sont utilisés pour déjouer les plans des autres personnages. Par exemple, le comte utilise des mensonges pour essayer de saboter le plan de Dorante, et il essaie de convaincre Araminte que Dorante n’est pas digne de confiance. De même, Araminte utilise des mensonges pour cacher ses propres sentiments et pour manipuler les autres personnages.

En somme, le mensonge est un thème important dans “Les Fausses Confidences”, et il est utilisé de différentes manières par les personnages pour atteindre leurs objectifs. Cela crée une atmosphère de méfiance et de manipulation, qui rend la pièce captivante et intrigante pour le public.

Les mensonges ont des conséquences importantes sur les personnages et sur l’intrigue dans “Les Fausses Confidences”. Ils créent des malentendus, des situations embarrassantes et des rebondissements inattendus.

Tout d’abord, les mensonges ont des conséquences sur les personnages individuels. Les mensonges de Dorante et Madame Argante ont des conséquences sur Araminte, qui se retrouve dans une position difficile et doit prendre des décisions importantes concernant ses sentiments. De même, les mensonges de Dubois ont des conséquences sur Dorante, qui doit faire face à la réalité de sa propre identité et de ses sentiments pour Araminte. Les mensonges ont également des conséquences sur les autres personnages, qui sont impliqués dans les manœuvres de Dorante et qui sont souvent manipulés à leur insu.

Ensuite, les mensonges ont des conséquences sur l’intrigue. Ils créent des malentendus et des rebondissements inattendus qui maintiennent l’intérêt du public. Par exemple, le mensonge de Dubois concernant sa richesse attire l’attention de Madame Argante, qui est intéressée à épouser un homme riche pour son fils. De même, les mensonges de Dorante sont découverts à plusieurs reprises, créant des moments de tension dramatique dans la pièce. Les mensonges sont également un élément clé dans le dénouement de la pièce, où la vérité est finalement révélée et les personnages trouvent une résolution à leurs problèmes.

En somme, les mensonges ont des conséquences importantes sur les personnages et sur l’intrigue dans “Les Fausses Confidences”. Ils créent une atmosphère de méfiance et de manipulation, tout en offrant des moments de tension dramatique et de rebondissements inattendus.

Le thème de la manipulation est très présent dans “Les Fausses Confidences”. Plusieurs personnages, en particulier Dorante et Dubois, utilisent des manipulations pour atteindre leurs objectifs.

Dorante utilise des manipulations pour séduire Araminte. Il se fait passer pour un homme de la haute société et utilise son charme pour gagner sa confiance. Il utilise également des manipulations plus subtiles, telles que la flatterie et la manipulation émotionnelle, pour attirer l’attention d’Araminte et pour la convaincre de tomber amoureuse de lui.

Dubois, quant à lui, utilise des manipulations pour aider Dorante à atteindre ses objectifs. Il se fait passer pour un homme riche et puissant, afin de gagner la confiance d’Araminte et de l’aider à tomber amoureuse de Dorante. Il utilise également des mensonges et des manipulations pour semer la confusion et créer des situations propices à la séduction.

En utilisant ces manipulations, Dorante et Dubois cherchent à obtenir ce qu’ils désirent, souvent aux dépens d’autres personnages. Cela crée une atmosphère de méfiance et de manipulation dans la pièce, où les personnages sont constamment sur leurs gardes et cherchent à découvrir les intentions cachées des autres.

Les manipulations ont également des conséquences importantes sur les personnages et sur l’intrigue. Elles créent des malentendus, des situations embarrassantes et des rebondissements inattendus. Elles peuvent également avoir des conséquences émotionnelles, en particulier pour Araminte, qui se retrouve prise entre les manipulations de Dorante et les attentes de sa famille.

En somme, le thème de la manipulation est central dans “Les Fausses Confidences”. Il est utilisé de différentes manières par les personnages pour atteindre leurs objectifs, créant une atmosphère de méfiance et de tension dramatique dans la pièce.

Les manipulations ont des conséquences importantes sur les personnages et sur l’intrigue de “Les Fausses Confidences”. Elles créent des situations complexes et des malentendus qui conduisent à des rebondissements inattendus.

Tout d’abord, les manipulations ont des conséquences sur les personnages individuels. Dorante et Dubois manipulent Araminte pour atteindre leurs objectifs, créant des tensions émotionnelles et des conflits internes pour elle. Araminte doit naviguer entre les désirs de son cœur et les attentes de sa famille, qui cherchent à la marier à un homme de leur choix. Les manipulations ont également des conséquences sur les autres personnages, tels que les membres de la famille d’Araminte, qui sont manipulés à leur insu.

Ensuite, les manipulations ont des conséquences sur l’intrigue. Elles créent des malentendus et des situations embarrassantes qui compliquent la progression de l’histoire. Par exemple, lorsque Dubois se fait passer pour un homme riche, cela suscite l’intérêt de Madame Argante, qui cherche un mari riche pour son fils. Les manipulations sont également un élément clé dans le dénouement de la pièce, où la vérité est finalement révélée et les personnages trouvent une résolution à leurs problèmes.

Enfin, les manipulations ont des conséquences plus larges sur la société représentée dans la pièce. Les personnages manipulent et trompent les uns les autres, créant une atmosphère de méfiance et de manipulation. Cela reflète les conventions sociales de l’époque de Marivaux, où les relations étaient souvent basées sur des intérêts économiques et politiques plutôt que sur des sentiments véritables.

En somme, les manipulations ont des conséquences importantes sur les personnages et sur l’intrigue de “Les Fausses Confidences”. Elles créent des tensions émotionnelles, des situations embarrassantes et des rebondissements inattendus, tout en reflétant les conventions sociales de l’époque de Marivaux.

En résumé, “Les Fausses Confidences” de Marivaux explore les thèmes de l’amour, du mensonge et de la manipulation. La pièce met en scène des personnages qui sont motivés par leur désir d’amour et qui sont prêts à mentir et à manipuler pour atteindre leurs objectifs. Les différents types d’amour, tels que l’amour romantique, l’amour intéressé et l’amour platonique, sont représentés dans la pièce, tout comme les obstacles qui peuvent entraver les relations amoureuses, tels que les conventions sociales et les différences de classe.

Les mensonges sont également un élément clé de la pièce, avec les personnages qui mentent les uns aux autres pour atteindre leurs objectifs. Le personnage de Dubois, quant à lui, ment pour aider Dorante dans ses manœuvres. Les manipulations sont également un élément important de la pièce, les personnages utilisant des stratagèmes pour atteindre leurs objectifs et pour se protéger des intentions malveillantes des autres personnages.

Les conséquences des thèmes explorés dans la pièce ont des répercussions importantes sur les personnages et sur l’intrigue de la pièce, créant des situations complexes et des rebondissements inattendus. Les personnages sont confrontés à des conflits émotionnels et à des dilemmes moraux qui les obligent à faire des choix difficiles.

En fin de compte, “Les Fausses Confidences” est une pièce qui explore les thèmes universels de l’amour, du mensonge et de la manipulation, avec des personnages qui sont à la fois complexes et réalistes. La pièce souligne la complexité et la difficulté des relations humaines et explore les conséquences de nos actions sur les autres.

La problématique soulevée est de savoir si Marivaux utilise le thème des fausses confidences pour explorer les thèmes de l’amour, du mensonge et de la manipulation dans sa pièce “Les Fausses Confidences”.

Il est clair que les fausses confidences sont un thème central de la pièce. Les personnages mentent les uns aux autres pour atteindre leurs objectifs, et le personnage de Dubois utilise des stratagèmes pour aider Dorante dans ses manœuvres. Les fausses confidences sont donc utilisées comme un moyen pour les personnages de manipuler et de tromper les autres.

Cependant, les fausses confidences ne sont pas le seul thème de la pièce. En effet, les thèmes de l’amour, du mensonge et de la manipulation sont également explorés à travers les différentes interactions entre les personnages. Les différents types d’amour, tels que l’amour romantique, l’amour intéressé et l’amour platonique, sont représentés dans la pièce, tout comme les obstacles qui peuvent entraver les relations amoureuses, tels que les conventions sociales et les différences de classe.

Les conséquences des mensonges et des manipulations sur les personnages et sur l’intrigue sont également explorées de manière approfondie. Les mensonges et les manipulations créent des situations complexes et des rebondissements inattendus, obligeant les personnages à faire des choix difficiles. Les personnages sont confrontés à des conflits émotionnels et à des dilemmes moraux qui mettent en lumière la complexité et la difficulté des relations humaines.

En conclusion, bien que le thème des fausses confidences soit un élément important de la pièce, Marivaux utilise ce thème comme un moyen de mieux explorer les thèmes de l’amour, du mensonge et de la manipulation dans leur complexité. Les fausses confidences ne sont donc qu’un élément parmi d’autres dans l’analyse de ces thèmes dans la pièce.

“Les Fausses Confidences” est considérée comme l’une des pièces les plus importantes de Marivaux et de la littérature française du 18ème siècle. Elle a été largement étudiée et adaptée au fil des années, et reste une référence pour les études théâtrales et la critique littéraire.

Les thèmes abordés dans la pièce – la séduction, l’argent, la manipulation et l’amour – restent pertinents pour notre société actuelle. La pièce soulève des questions sur la moralité et l’éthique dans les relations sociales, en particulier dans les relations amoureuses et professionnelles. Les personnages de la pièce sont confrontés à des choix difficiles entre leur intérêt personnel et leur intégrité morale, et leurs actions ont des conséquences dramatiques.

La pièce met également en lumière les inégalités sociales et la différence de statut entre les personnages, ce qui soulève des questions sur la justice sociale et la redistribution des richesses. Ces thèmes restent d’actualité dans notre société contemporaine, où les inégalités économiques et sociales continuent d’être des problèmes majeurs.

En fin de compte, “Les Fausses Confidences” est une pièce qui invite à la réflexion sur les valeurs humaines et la manière dont nous interagissons les uns avec les autres dans nos relations personnelles et professionnelles. C’est une œuvre classique qui continue d’inspirer et de provoquer la réflexion chez les lecteurs et les spectateurs d’aujourd’hui.

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Mensonge, amour et seduction dans Les Fausses Confidences de Marivaux

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Les Fausses Confidences (intro+partie 1 et 2)

Par maevabnnn   •  16 Novembre 2020  •  Dissertation  •  976 Mots (4 Pages)  •  41 690 Vues

Les fausses confidences est une comédie en trois actes écrits en prose par Marivaux et parue en 1737, siècle des Lumières. Dorante, un jeune noble a perdu sa fortune. Dubois son ancien balet le quitte pour entrer au service d’Araminte. Cette dernière est une riche héritière, ravissante et jeune veuve. Mais sa mère, Madame Argante rêve de voir sa fille devenir comtesse. Dubois va alors mettre un stratagème en place pour aider Dorante à conquérir Araminte. On peut alors se demander, en quoi le stratagème est un thème central des fausses confidences et au cœur de la théâtralité de la pièce. D’une part, nous étudierons le stratagème, un thème central des FC. Enfin, nous verrons le stratagème au cœur de la théâtralité.

Dorante, un bourgeois infortuné est aidé par son ancien valet Dubois pour tenter de conquérir la jeune veuve Araminte Pour y parvenir Dubois va mettre en place tout un stratagème. Le mensonge va alors devenir une technique de séduction. En effet, changer d’apparence vestimentaire n’est pas la seule façon d’avancer masquer Ce ne sont plus les habits qui induisent en erreur autrui mais les mots. Par exemple Dorante, fait de nombreuses fausse confidences à Araminte à propos de Dorante (acte I, scène 14, l532-533) « vous saurez qu’il n’a tenu qu’à lui d’épouser des femmes qui l’étaient, et de fort aimables » L’objectif de la stratégie est aussi parfois de soulever un obstacle car il peut heurter un mariage,  ici la différence de classe sociale entre Araminte (riche héritière) et Dorante (noble ayant perdu sa fortune) et aussi la mère d’araminte madame Argante qui veut que sa fille soit comtesse et ainsi marié avec le comte. Le stratagème, u le bal des intriguant, s’observe aussi chez les personnages. Les FC est une pièce qui repose sur les épaules du valet et témoigne d’une hiérarchie entre domestiques. Arlequin, valet, a un rôle mineur, c’est le valet Dubois qui tire les ficelles de l’intrigue. On peut comparer Dubois a scapin et figaro et mettre en lumière l’honnêteté de Dubois. Monsieur Rémy, oncle de Dorante et Madame Argante, mère d’Araminte sont eux aussi instigateurs de fausse confidence. Araminte choisit librement de renoncer au compte et de tenir tête à sa mère. Quant à Dorante il ne veut pas épouser Marton comme le souhaiterait son oncle. Mais le stratagè  me est aussi vu à travers les objets comme le portait et la lettre qui devinent des instruments de celui-ci. Ils ne sont pas choisis aux hasards mais conviennent à prendre la mesure de leur charge émotionnelle. Le portrait étant une dimension artistique et difficilement differiencbale de l’amour. La lettre quant a elle offre une réflexion sur le pouvoir et l’importance en effet, Araminte tentera de piéger Dorante et de le pousser dans ses retranchements en lui faisant rédiger une fausse lettre contant qu’elle épousera le comte, ce qui qui souligne à nouveau le stratagème et sa position centrale.

Si le stratagème est un thème central de la pièce il est aussi au cœur de la théâtralité des fausses confidences.

        Quelle que soit sa nature le stratagème est une fiction qui certes s’efforce d’être crédible mais reste une fiction. C’est un jeu qui est celui de toute représentation théâtrale. C’est un jeu dans un jeu et donc un faux semblant et une représentation théâtrale. Dès lors Le stratagème mis en place, tout se transforme en un vaste théâtre, les personnages devient dramaturges et metteurs en scène mais aussi acteurs et spectateur. Effectivement peu importe le stratège, homme, femme, confident, intendant, etc.  Ses caractéristiques importent moins que ses trois fonctions (personnage, dramaturge et metteur en scène). Ici, c’est Dubois qui est charger de mettre en place le stratagème, celui qui va l’imaginer et le mettre en œuvre. Dans Les FC, il doit trouver un plan pour que Dorante réussisse à conquérir Araminte. Mais cette mise en œuvre transforme aussi les personnages en acteurs. Le menteur sait qu’il ment, le déguise sait qu’il porte un habit et l’usurpateur d’identité sait qu’il trompe son monde. Mais ils sont aussi spectateurs dans la meire ou ils observent les effets de leurs ruses sur autrui. Par exemple (acte ii scène 8) Dorante laisse croire à Marton qu’il l’aime « tout a réussi elle prend le change à merveille » dit-il en aparté. Cette situation connait une complexité complémentaire car toute pièce repose sur la double énonciation les personnages parlent les uns aux autres mais aussi aux spectateurs présents dans la salle, c’est l’essence même du théâtre Mais Dans les FC, la triple énonciations enruce ce schéma (acte II scène 2) Dorante refuse d’épouser la femme que lui propose son oncle monsieur Remy car il « aime ailleurs » répète-il. Ill s’adresse à  son oncle mais aussi au spectateur, mais fais aussi une déclaration indirecte a araminte qui assiste à la scène et qui comprend ce que lui dit Dorante. On retrouve aussi ce procédé dans Molière « l’amour médecin ». Les spectateurs sont tant omniscients que confidents privilégies. L’effet de théâtralité concerne les spectateurs. Effectivement, la stratégie et le stratagème ne fonctionnent que s’ils sont annoncés avant. C’est la condition même de la compréhension et même de l’action. C’est en C’est en exposant à Dorante ce qu’il a imaginé que Dubois renseigne les spectateurs. Quand Dubois ‘aperçoit de la fausse confidence d’araminte en lui affirmant que Dorante n’a rien dit acte ii scène 16, il s’indigne « ah je lui apprendrai à voir me souffler mon rôle de confident ». De plus chez Marivaux les apartés sont nombreux ce qui transforment le spectateur en confident privilégies. Ils les informent en effet de ce que les autres personnages ne savent ni n’entendent ou disent. Ils s’intègrent dans les spectateurs dans l’univers du théâtre auquel ils cessent d’être extérieurs pour en devenir des observateurs clairvoyants

Les Fausses Confidences, Marivaux : fiche de lecture

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les fausses confidences

Pierrot d’Antoine Watteau

Voici une fiche de lecture (résumé et analyse) des Fausses Confidences de Marivaux au programme du bac de français.

Les Fausses Confidences , pièce écrite pour les comédiens italiens , rencontra un vif succès auprès du public et entra dès 1740 au répertoire de la Comédie-Italienne.

Cette pièce qui mêle comédie d’intrigue , comédie de mœurs et comédie psychologique permet d’entrer de plain-pied dans le théâtre de Marivaux qui peint la surprise de l’amour et ses obstacles.

Cette pièce permet également de découvrir le marivaudage , terme d’abord utilisé au XVIIIème siècle pour moquer le style de Marivaux jugé peu naturel et compliqué, mais qui prit peu à peu un sens positif pour désigner une écriture subtile, raffinée, mondaine et pleine de rebondissements .

Les Fausses Confidences : analyse en vidéo

Lectures linéaires des Fausses Confidences :

  • Les Fausses confidences, acte I scène 2
  • Les Fausses confidences, acte I scène 14
  • Les Fausses confidences, acte II scène 10
  • Les Fausses confidences, acte II scène 13
  • Les Fausses confidences, acte II scène 15
  • Les Fausses confidences, acte III scène 1
  • Les Fausses confidences, acte III scène 8
  • Les Fausses confidences, acte III scène 9
  • Les Fausses confidences, acte III scène 12
  • Les Fausses confidences, acte III scène 13

Dissertation :

  • Selon vous, quel rapport le mensonge entretient-il avec la vérité dans Les Fausses confidences ?

Qui est Marivaux ?

Né en 1688, Marivaux est célèbre pour son œuvre théâtrale qui dépeint la surprise de l’amour dans un style subtil, proche de la conversation mondaine , et que l’on appellera le marivaudage .

Ses pièces les plus célèbres sont La Surprise de l’amour (1722), La Double Inconstance (1723), Le Jeu de l’amour et du hasard (1730) et Les Fausses Confidences (1737).

Derrière la fine analyse psychologique du sentiment amoureux, Marivaux porte également dans ses pièces une réflexion sur les préjugés et la hiérarchie sociale , représentative de l’esprit des Lumières et particulièrement frappante dans L’île des esclaves (1725).

Il a écrit également deux romans inachevés, La Vie de Marianne et Le Paysan parvenu .

Comment résumer Les Fausses Confidences  ?

@commentairecompose.fr Pour toi si tu étudies Les Fausses confidences au bac de français 😁 Mon #résumé express de la pièce pour te remettre en tête toutes les intrigues 🤯 Retrouve ma vidéo complète avec mes explications sur le parcours sur mon site : https://commentairecompose.fr/les-fausses-confidences-marivaux/ #bacdefrancais #bacfrancais #lesfaussesconfidences #dissertation #révisions #studytok ♬ son original – Amélie Vioux | Bac de français

Dubois , ancien valet de Dorante passé au service d’Araminte, met au point un stratagème : il pousse Dorante à se faire engager comme intendant d’Araminte pour séduire la jeune femme.

Mais Mme Argante, la mère d’Araminte, est furieuse : elle avait prévu d’engager un autre intendant susceptible de servir ses intérêts car elle souhaite marier sa fille au Comte Dorimont pour la faire entrer dans la noblesse.

Quant à M. Rémy, l’oncle de Dorante, il conseille à son neveu d’épouser Marton, la servante d’Araminte.

À la fin de l’acte I, Dubois se livre à la première fausse confidence essentielle de la pièce : il révèle à Araminte que Dorante est épris d’elle depuis plusieurs mois. Cette confidence n’est pas fausse en soi puisque Dorante aime réellement Araminte, mais elle l’est dans son intention car elle a pour but de tromper et manipuler la jeune femme . Araminte demande à Dubois de ne pas éventer ce secret.

Dans l’ acte II , Plusieurs rebondissements viennent complexifier l’intrigue menée de main de maître par le valet Dubois.

Tout d’abord, Dorante reçoit une autre demande en mariage que l’on devine manigancée par Dubois et qu’il refuse en arguant que son cœur est déjà pris. Marton s’imagine alors que Dorante est épris d’elle. Mais il n’en est rien.

Un quiproquo s’ensuit autour d’un portrait apporté pour Dorante, qui se révèle être celui d’Araminte.

La jeune veuve Araminte décide alors de piéger Dorante pour le pousser à révéler ses sentiments : elle lui fait croire qu’elle va épouser le Comte Dorimont. Dorante avoue aimer une femme mais ne révèle pas son nom.

Dans l’ acte III , Dubois s’arrange pour faire intercepter une lettre dans laquelle Dorante révèle sa passion pour Araminte. Dorante confesse alors son amour et dévoile à Araminte le stratagème mis en place par Dubois pour favoriser leur rapprochement. Araminte lui pardonne et renonce au mariage avec le Comte pour épouser Dorante.

Dubois , qui a tiré toutes les ficelles de cette machination, triomphe .

Quels sont les thèmes importants dans Les Fausses Confidences de Marivaux ?

  Dans Les Fausses Confidences , l’amour doit vaincre des obstacles extérieurs et des obstacles intérieurs .

L’obstacle extérieur, ce sont les conventions sociales qui considèrent le mariage comme une affaire d’ intérêt et non de sentiments.

Ainsi, Dorante, même s’il est roturier comme Araminte, n’est pas un bon parti car il n’est pas fortuné. Le Comte, dont la fortune est certainement affaiblie, présente en revanche l’avantage d’élever socialement Araminte en la faisant accéder à la noblesse.

L’amour doit également vaincre un obstacle intérieur : celui de l’amour-propre .

Lorsque Araminte est surprise à la vue de Dorante (I, 6) et lui témoigne de nombreux égards (I, 7), le spectateur devine que la jeune femme éprouve de l’amour avant même qu’elle n’en ait pris conscience . Mais Araminte va devoir surmonter son embarras et vaincre son amour-propre en acceptant ses sentiments amoureux .

Les conditions sociales

  À l’époque de Marivaux, la société est divisée en trois ordres  : le clergé, la noblesse et le tiers état dont fait partie la bourgeoisie.

Araminte appartient à la grande bourgeoisie des financiers et sa mère souhaite tirer profit de cette fortune pour la marier au Comte. Mais Araminte hésite et Mme Argante déplore qu’elle n’ait pas le sens du rang social : «  le rang de comtesse ne la touche pas assez ; elle ne sent pas le désagrément qu’il n’y a de n’être qu’une bourgeoise  » (Acte I, scène 10).

Les autres personnages sont également considérés selon leur rang et leur fortune . Ainsi, Dorante est fils d’avocat, « un homme de très bonne famille » (I,7), mais il est ruiné . M. Rémy envisage donc de marier Dorante à Marton car cette dernière est l’héritière d’une vieille parente, jusqu’à ce qu’il lui préfère une veuve de 35 ans qui possède « trente mille livres de rente ». En montrant sur scène ces calculs intéressés , Marivaux dresse la satire d’une société obnubilée par l’argent et le rang social .

Plus encore, il souligne que le mérite n’est pas lié au statut social . Ainsi, le valet Dubois , vif, intelligent et astucieux, est le seul à avoir une influence réelle sur le destin des personnages. Ce personnage du petit peuple parvient à manipuler et à dominer la haute bourgeoisie et l’aristocratie grâce à son ingéniosité et à sa connaissance des sentiments amoureux.

Au début des Fausses Confidences , tout le monde est masqué  : Dorante dissimule ses sentiments, Araminte tait son amour naissant pour Dorante et Dubois camoufle son stratagème.

L’enjeu de la pièce est de faire émerger la vérité . Cette vérité affleure parfois, par exemple lorsque Araminte avoue son trouble dans des apartés (I,15). Mais elle est vite refoulée.

C’est le procédé de la fausse confidence qui va obliger chacun à se démasquer et à se comporter en accord avec ses sentiments .

Contre toute attente, le Comte, à la scène 13 de l’acte III, résume dans une brièveté saisissante la vérité des sentiments : «  J’ai deviné tout. Dorante n’est venu chez vous qu’à cause qu’il vous aimait ; il vous a plu, vous voulez lui faire sa fortune ; voilà tout ce que vous allez dire. « 

Quelles sont les caractéristiques de l’écriture dans Les Fausses Confidences  ?

Les Fausses Confidences s’inscrivent dans la tradition de la comédie dont on retrouve de nombreux procédés.

Madame Argante par exemple est un personnage ridicule et caricatural qui ressemble à une version féminine de M. Jourdain dans Le Bourgeois gentilhomme de Molière.

Arlequin est un personnage traditionnel de la comedia dell’arte qui donne lieu à des scènes farcesques comme dans sa confrontation avec Dubois à la scène 10 de l’acte II : «  Comme je te bâtonnerais, sans le respect de Madame  ». Les quiproquos sont nombreux, par exemple lors de la confusion de Marton autour du portrait adressé à Dorante (II, 9).

Mais le comique de Marivaux repose avant tout sur les jeux de langage et la double énonciation . Les dialogues sont vifs, gracieux et pleins d’ ironie comme dans les répliques d’Araminte et Mme Argante :

Araminte : « On se trompe apparemment ? » Madame Argante « il ne serait pas impossible qu’il le fût » (acte III scène 6)

Plane néanmoins sur cette comédie une légère mélancolie . L’amour triomphe grâce à la manipulation et la tristesse du Comte à la fin de la pièce est bien réelle :

« Le Comte, tristement. Il n’y a plus que notre discussion, que nous réglerons à l’amiable. J’ai dit que je ne plaiderais point et je tiendrai parole. » (III, 13)

Que signifie le parcours « Théâtre et stratagème » ?

Théâtre et stratagème sont intimement liés dans Les fausses Confidences .

L’emploi du stratagème pour faire émerger la vérité

Un stratagème est une ruse de guerre qui a pour but de tromper l’ennemi.

Tout le paradoxe des Fausses Confidences réside dans le fait que le stratagème, procédé qui repose sur le mensonge et la tromperie, est utilisé ici pour faire émerger la vérité des sentiments.

Dès le début de la pièce règne un univers de dissimulation et d’illusion car Dubois enjoint à Dorante de ne pas révéler qu’ils se connaissent.

Dubois met alors en œuvre un stratagème complexe pour faire émerger la vérité des sentiments.

Le stratagème de Dubois : un stratagème proprement théâtral

Or ce stratagème est proprement théâtral : Dubois se comporte comme un metteur en scène qui dirige ses acteurs, les manipule et va même jusqu’à leur souffler les répliques.

Dubois incarne le valet d’intrigue , personnage traditionnel de la Comedia dell’arte qui utilise sa ruse et son intelligence pour servir la passion de son maître.

(N’hésite pas à te renseigner sur les valets d’intrigue afin de te construire des références solides pour tes dissertations. Plus fin et éloquent que le Scapin de Molière, Dubois préfigure déjà le Figaro de Beaumarchais. Je te conseille notamment de lire en regard ma fiche de lecture sur Le Mariage de Figaro .)

L’assurance de Dubois est irrésistible : il annonce à l’acte I scène 2 ce qui va se dérouler : «  je sais votre mérite, je sais mes talents, je vous conduis ; et on vous aimera, toute raisonnable qu’on est ; on vous épousera, toute fière qu’on est ; et on vous enrichira, tout ruiné que vous êtes ; entendez-vous ? Fierté, raison et richesse, il faudra que tout se rende. Quand l’amour parle, il est le maître ; et il parlera. Adieu  »

L’expression «  je vous conduis  » est celle d’un metteur en scène qui pilote ses personnages et qui n’hésite pas à utiliser l’ impératif comme un maître du jeu («  Partez  » à la scène 16 de l’acte I).

Il tire les fils comme un marionnettiste (l’intrigue de Marton, l’intrigue d’Araminte) et manipule à distance les personnages en leur expliquant quoi faire et pourquoi : «  Partez ; aussi bien ai-je un petit avis à donner à Marton. Il est bon de jeter dans tous les esprits les soupçons dont nous avons besoin  ».

Il complexifie l’intrigue pour rendre le jeu illisible aux autres personnages et rester maître de la situation .

En bon stratège, Dubois connaît le cœur des hommes et des femmes . Il perçoit la préciosité d’Araminte et sait que le stratagème du portrait – qui est un code amoureux de la préciosité comme dans La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette – ne peut qu’être gagnant.

Dubois sonde les cœurs, les martyrise parfois (Marton, par exemple, est déçue de ne pas être l’élue). C’est grâce à sa connaissance des mécanismes de l’amour que Dubois assure son jeu théâtral et son triomphe à la fin de la pièce.

Dubois est meneur du jeu dans cette pièce, mais ce qui rend l’intrigue particulièrement complexe et renforce l’impression de théâtre dans le théâtre, c’est qu’il n’est pas le seul à user de stratagèmes.

Presque tous les personnages usent de stratagèmes

Presque tous les personnages, en effet, ont recours à la fausse confidence  : Araminte feint de vouloir épouser le Comte pour tromper Dorante ; Marton dupe sa maîtresse en lui recommandant d’épouser le Comte ; Dorante trompe Marton en lui laissant croire qu’il l’aime.

Dorante ne trompe-t-il pas même Araminte à la fin de la pièce en feignant d’avoir été « forcé de consentir » au stratagème de Dubois alors que le spectateur l’a vu y consentir volontiers au début de la pièce ?

En fin de compte, le vrai stratagème est celui qu’utilise Marivaux pour concevoir une pièce complexe dans laquelle la vérité se dérobe tout le temps.    

Lectures cursives suggérées pour Les Fausses confidences :

♦ L’île des esclaves, Marivaux [Fiche de lecture] ♦ Cyrano de Bergerac, Rostand [Fiche de lecture] ♦ L’illusion comique, Corneille [Fiche de lecture] ♦ Tartuffe, Molière : résumé ♦ Le Malade imaginaire, Molière [fiche de lecture] ♦ L’École des femmes, Molière [Fiche de lecture] ♦ Le Mariage de Figaro, Beaumarchais [Fiche de lecture] ♦ Les Caractères, Jean de la Bruyère [Fiche de lecture] ♦ L’illusion comique, Corneille, acte 5 scène 5 : analyse ♦ Le Jeu de l’amour et du hasard, acte 1 scène 1 [analyse] ♦ La Double inconstance, acte 2 scène 11 [analyse] ♦ On ne badine pas avec l’amour, Musset, acte 3 scène 3 [analyse]

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Qui suis-je ?

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Amélie Vioux

Je suis professeur particulier spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re).

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Tu peux également retrouver mes conseils dans mon livre Réussis ton bac de français 2024 aux éditions Hachette.

J'ai également publié une version de ce livre pour les séries technologiques ici.

10 commentaires

bonjour je prend les fausses confidence pour mon oral du bac; pourrais je avoir quelques conseil pour les justification du choix de l’oeuvre merci d’avance.

Tu peux dire que c’est une pièce de théâtre un peu intemporel et qu’à travers les situations et personnages on peut se retrouver nous, les jeunes. Enfin c’est ce que ma prof m’a conseillé. Bisous

Je n’arrive pas a saisir le rôle du théâtre dans la révélation de l’amour dans les Fausses Confidences. Quelqu’un peut t’il m aider ?

Bonjour, j’ai un exposé à faire sur le personnage d’Arlequin. Malgré des heures de recherches je n’ai toujours pas trouvé l’âge et la situation sociale d’Arlequin ainsi que ce que lui apporte le dénouement. Merci de votre aide et bonne journée (l’exposé est à rendre pour samedi)

Ben ya pas d’âge particulier, il est un type théâtral, il appartient au petit peuple et c’est le seul à ne pas être concerné par le dénouement. Il ne fait que perdre le salaire supplémentaire de Dorante, mais cette cause collatérale n’est pas évoquée ds la pièce

Mon professeur de Français m’a dit qu’on était pas véritablement sûre des sentiments de Dorante et qu’on pouvait penser qu’il était intéressé uniquement par son argent. Que doit-on réellement penser des sentiments de Dorante pour Araminte ? Sont-ils vraiment sincères ou juste intéressés ? En tout cas merci infiniment pour toutes vos vidéos et les astuces pour le bac !

Bonjour Enola. Il m’a également été dit que Dorante était aussi intéressé par l’argent et c’est peut-être le cas, seulement n’oublie pas qu’à un moment dans la pièce, Dorante se confie auprès de Dubois en lui disant qu’il aime Araminte. Je pense donc qu’il est intéressant de se pencher sur le doute que l’on peut avoir c’est à dire amour ou argent, mais Dorante aime réellement Araminte j’en suis certaine même s’il se peut que son amour ne soit pas totalement désintéressé. Cet incertitude que tu as est aussi tout l’intérêt de l’œuvre puisque Marivaux était un fin stratège dans ses œuvres : il réussit à mettre le doute et si tu passes sur cette œuvre à l’entretien il peut être intéressant d’en parler. Voilà j’espère que je t’ai aidé ne serait-ce qu’un petit peu. Bonne journée à toi.

Merci encore pour cette étude !!

Vous êtes la meilleure Amélie. Merci énormément pour votre aide et votre travaille remarquable ! J’ai réussi à avoir 2 fois 17 à l’écrit et 19 à l’oral grâce à vous. Continuez votre très bon travail

Je vous remercie d’avoir écrit cet article ! Je n’ai pas encore lu le livre mais votre résumé et votre analyse va me permettre de mieux cerner les enjeux du texte. Hugo

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Marivaux – Les Fausses Confidences

Pierre carlet de chamblain de marivaux.

Son vrai nom est Pierre Carlet, mais il provient de la petite noblesse, alors il se fait appeler Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux. Il parvient à accéder à la Cour grâce à sa famille. Marivaux fait des études de droit, mais il n’exerce pas puisqu’il se repose sur la fortune de sa femme, très riche. Il écrit beaucoup : des comédies, des drames bourgeois, des romans ( La Vie de Marianne et Le Paysan parvenu , inachevés).

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Les Fausses Confidences

Représentée pour la première fois en 1737, cette oeuvre en trois actes a d’abord reçu un avis très mitigé de la part du public. La pièce portait alors le nom de La Fausse Confidence . Un an plus tard, renommée Les Fausses Confidences , elle est de nouveau jouée devant le grand public et connaît un grand succès. Cette pièce propose une réflexion sur les conventions sociales, les classes sociales, l’amour et la profondeur de ce sentiment.

Acte I : Dorante est un homme ruiné, dont l’ancien valet, Dubois, a dû le quitter puisque son maître ne parvenait plus à le payer. Dorante tombe très amoureux d’Araminte, et Dubois, qu’il rencontre et qui travaille pour elle, lui propose de mettre en place un stratagème pour que cette dernière ait des sentiments pour lui. Cela commence par l’intégration de Dorante parmi les employés d’Araminte. Monsieur Rémy, l’oncle de Dorante, le fait engager comme intendant : en effet, il souhaite le marier à Marton, la domestique d’Araminte. Mais la mère d’Araminte (Madame Argante) est fâchée, puisqu’elle voulait embaucher l’intendant proposé par le comte Dorimont, pour s’attirer ses bonnes grâces : elle souhaite que sa fille l’épouse, pour éviter un procès opposant les deux familles.

Extraits à retenir : 

  • Acte I scène 2 , Dorante confesse ses sentiments sincères pour Araminte à Dubois. Il est incapable de contrôler les réactions de son corps tant son amour est sincère et précède toute stratégie. Dubois met alors en place un plan et a entièrement confiance en ses capacités à réussir : « Quand l’amour parle, il est le maître ; et il parlera. »
  • Acte I scène 6,  Araminte fait preuve d’attirance pour Dorante, mais elle s’empêche de ressentir pleinement ce sentiment puisqu’elle a peur du regard des autres, du « qu’en dira-t-on », puisque Dorante est bien moins riche qu’elle.
  • Acte I scène 14 , Dubois fait une vraie confidence à Araminte, il présente l’amour que ressent Dorante comme une maladie à soigner. Il ne révèle pas tout de suite que c’est d’elle dont Dorante est épris, et Araminte fait semblant de paraître désintéressée, prétend vouloir le licencier, mais en réalité elle pose des questions pour connaître l’identité de la femme aimée, ce qui trahit son intérêt. Il s’agit d’une vraie confidence, qui fait partie de la stratégie.

Acte 2 : Dorante tente de dissuader Araminte de se marier avec Dorimont, parce que ce mariage a pour but de lui éviter de perdre le procès contre lui. Dorante lui dit qu’elle peut gagner sans problème, qu’elle n’a pas besoin de ce mariage pour remporter ce procès. Dorante refuse également une proposition de mariage avec une femme possédant 15 000 livres de rente, parce qu’il est amoureux d’une autre. Marton pense qu’il parle d’elle. Un portrait représentant une femme est livré à Dorante, Marton pense que ce portrait la représente, alors qu’il incarne Araminte. Dubois fait semblant de l’avoir trouvé chez Dorante.

Extrait à retenir :

  • Acte II scène 13 , Araminte soumet Dorante à une cruelle épreuve : rédiger la lettre dans laquelle elle annonce accepter de se marier avec Dorimont. Dorante fait preuve de beaucoup d’égarement, il est très perturbé, mais il ne révèle pas ses sentiments. Cette lettre montre que la stratégie provient de tous les personnages, Araminte aussi, et trahit les sentiments qu’elle a pour lui.

Acte III : Dubois fait en sorte que Marton tombe sur une lettre qu’il a dictée à Dorante, dans laquelle il révèle les sentiments qu’il a pour Araminte. Marton intercepte la lettre et la donne à Dorimont, qui la lit devant tous les personnages.

Extrait à retenir :  

  • Acte III scène 12 , Araminte avoue enfin ses sentiments à Dorante suite à la lecture de cette lettre. Il fait de même, fou de joie. L’amour triomphe donc des conventions sociales, mais Dorante confesse avoir eu recours à un stratagème. Araminte lui pardonne : « Il est permis à un amant de chercher les moyens de plaire. ». Mais cet aveu est une ultime manipulation plutôt qu’une preuve de sincérité, puisque Dorante fait peser toute la responsabilité sur Dubois et minimise son rôle. Cette fin marque la victoire du stratagème de son ancien valet.

Les thématiques abordées

  • L’amour : analysé en profondeur, sentiment très complexe ayant de nombreux obstacles. L’amour sincère est étudié, mais aussi l’amour intéressé : Araminte veut épouser Dorimont pour éviter un procès, elle est honteuse des sentiments que Dorante a pour elle parce qu’il est pauvre et qu’ils n’appartiennent pas à la même classe sociale, mais malgré cela elle l’aime. Deux obstacles donc : la société et l’ego !
  • Mensonge et stratagème : comme l’annonce déjà le titre de la pièce. Tout est masqué : Dubois met discrètement en scène son jeu de rôle, Dorante cache ses sentiments et suit les indications de Dubois, Araminte cache ce qu’elle ressent. Les stratagèmes et les fausses confidences vont au fur et à mesure dévoiler des vérités et forcer les personnages à révéler leurs vrais sentiments, à faire de vraies confidences. Cela peut faire penser au theatrum mundi : le théâtre du monde, c’est-à-dire que le monde est une pièce de théâtre pleine de faux semblants, d’hypocrisie, où chacun joue un rôle pour cacher qui il est vraiment.
  • Les conventions sociales : on est dans une société centrée sur l’argent et les intérêts financiers, les classes sociales. Exemple de Madame Argante qui est très mécontente que sa fille aime Dorante, parce qu’elle veut la fiancer à un noble.
  • Renversement des rapports de force dans la relation maître-valet : ce n’est pas le plus riche, le plus élevé socialement qui a le plus de valeur et de pouvoir, mais le plus intelligent. En effet, c’est Dubois qui mène la danse et s’impose comme un véritable metteur en scène, il guide Dorante et manipule tout le monde. C’est lui qui gagne véritablement à la fin de l’oeuvre, puisque c’est sa stratégie, qui a dupé tous les personnages, qui a fonctionné. Dimension métathéâtrale de la pièce : on a une mise en scène à l’intérieur d’une pièce de théâtre.

Le parcours "théâtre et stratagème"

Le stratagème est omniprésent : initialement, c’était Dubois qui manipulait les autres personnages, mais rapidement, ces autres personnages commencent à user de stratégies également. Exemple : la lettre d’Araminte, Marton incitant Araminte à épouser Dorimont, Dorante faisant peser toute la responsabilité sur Dubois…

Le mensonge est au service de la vérité : les nombreuses fausses confidences sont au service des vraies confidences. On veut forcer les personnages à révéler leur amour sincère et à abattre les obstacles des conventions sociales et de leur amour-propre, il s’agit de leur faire arrêter de dissimuler, de leur faire assumer la vérité.

Les textes complémentaires

Cyrano de Bergerac , Edmond Rostand.

Cyrano est amoureux de sa cousine Roxane, tout comme Christian. Mais il se sent trop laid pour qu’elle puisse l’aimer en retour, alors il aide ce dernier à la séduire. Les deux hommes mettent au point un stratagème, mis en place par Cyrano, et que Christian doit suivre. Par exemple, dans l’acte III, Cyrano est caché sous le balcon de Roxane et souffle à Christian ce qu’il doit lui dire pour la charmer ; acte IV, Cyrano écrit des lettres qu’il fait passer pour celles de Christian. 

On ne badine pas avec l’amour , Musset, acte III scène 3

Extraits choisis : 

CAMILLE , lisant.-  Perdican me demande de lui dire adieu, avant de partir, près de la petite fontaine où je l’ai fait venir hier. Que peut-il avoir à me dire ? Voilà justement la fontaine, et je suis toute portée. Dois-je accorder ce second rendez-vous ? Ah !  (Elle se cache derrière un arbre.) Voilà Perdican qui approche avec Rosette, ma sœur de lait. Je suppose qu’il va la quitter ; je suis bien aise de ne pas avoir l’air d’arriver la première. (Entrent Perdican et Rosette, qui s’assoient.) CAMILLE , cachée, à part.- Que veut dire cela ? Il la fait asseoir près de lui ? Me demande-t-il un rendez-vous pour y venir causer avec une autre ? Je suis curieuse de savoir ce qu’il lui dit. PERDICAN , à haute voix, de manière que Camille l’entende.- […] et tu m’aimeras mieux, tout docteur que je suis et toute paysanne que tu es, que ces pâles statues fabriquées par les nonnes, qui ont la tête à la place du cœur, et qui sortent des cloîtres pour venir répandre dans la vie l’atmosphère humide de leurs cellules ; tu ne sais rien ; tu ne lirais pas dans un livre la prière que ta mère t’apprend, comme elle l’a apprise de sa mère ; tu ne comprends même pas le sens des paroles que tu répètes, quand tu t’agenouilles au pied de ton lit ; mais tu comprends bien que tu pries, et c’est tout ce qu’il faut à Dieu.

Dans cette scène, Perdican se fait metteur en scène : il donne rendez-vous à Camille près de la fontaine, pour que cette dernière assiste à la déclaration d’amour qu’il fait à Rosette. Evidemment, cette déclaration n’est pas sincère, c’est une stratégie visant à faire souffrir Camille, qui ne peut plus l’épouser puisqu’elle a décidé de partir au couvent.

Dissertations type bac corrigées

Les Fausses Confidences est-elle une pièce dans laquelle l’amour triomphe ?

Quels sont les obstacles à l’amour et les stratagèmes mis en oeuvre pour les surmonter ?

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  • Aide aux devoirs

Sujets de dissertation sur Les Fausses confidences de Marivaux et le parcours Théâtre et stratagèmes

L'intrigue des Fausses Confidences de Marivaux ne repose-t-elle que sur un grand stratagème amoureux ? 

Plan détaillé :

I. Les stratagèmes amoureux comme ressort principal de l'intrigue

A. Les machinations de Dubois pour unir Araminte et Dorante

B. L'usage de la ruse et de la dissimulation dans l'évolution de l'histoire

II. Les autres stratagèmes présents dans l'intrigue

A. Les manipulations de caractère social, telles que l'ascension de Dorante

B. L'usage de stratagèmes pour explorer des thèmes plus profonds comme la vérité et l'illusion

III. La complexité de l'intrigue des Fausses Confidences

A. L'interconnexion des stratagèmes amoureux et sociaux

B. Le rôle de l'intrigue dans la mise en lumière des tensions et contradictions de l'époque de Marivaux

Comment les stratagèmes dans Les Fausses Confidences impliquent-ils le spectateur ? 

I. L'implication du spectateur à travers la mise en place des stratagèmes

A. Le rôle du spectateur comme complice des machinations

B. L'usage de l'ironie dramatique pour engager le public

II. Les stratagèmes comme moyen de questionner le spectateur

A. Les dilemmes moraux et éthiques posés par les stratagèmes

B. L'invitation à une réflexion sur la vérité et l'illusion

III. Les stratagèmes comme moyen de divertissement et d'éducation pour le spectateur

A. L'attrait du jeu et de la ruse pour le public

B. L'usage des stratagèmes pour explorer des thèmes universels

En quoi les stratagèmes des Fausses Confidences révèlent-ils des enjeux sociaux ? 

I. Les stratagèmes comme révélateurs de la structure sociale

A. L'ascension de Dorante comme critique de la mobilité sociale

B. L'exploitation des règles sociales dans les machinations de Dubois

II. Les stratagèmes comme moyen d'explorer les tensions sociales

A. Le conflit entre amour et intérêt dans le cadre des stratagèmes

B. Les dilemmes moraux liés à l'usage de la ruse et de la dissimulation

III. Les stratagèmes comme critique de la société

A. La mise en lumière de l'hypocrisie et de l'artificialité de la société de cour

B. L'usage des stratagèmes pour questionner la notion de vérité et d'honnêteté dans la société

Les stratagèmes dans Les Fausses Confidences en font-elles une pièce immorale ? 

I. Les stratagèmes comme sources d'immoralité

A. L'usage de la ruse et de la tromperie

B. Les dilemmes éthiques posés par les stratagèmes

II. Les stratagèmes comme critique de la morale sociale

A. La mise en lumière de l'hypocrisie de la société

B. La question de l'intérêt personnel versus le bien commun

III. Les stratagèmes comme moyen d'explorer la complexité de la morale

A. L'ambiguïté morale des personnages

B. La remise en question de la notion de bien et de mal dans une société complexe

En quoi les stratagèmes des Fausses Confidences sont-ils un instrument de lucidité ? 

I. Les stratagèmes comme outils de révélation

A. La mise en lumière des contradictions et des hypocrisies des personnages

B. La révélation des motivations cachées et des vérités inavouées

II. Les stratagèmes comme moyen de dévoiler la réalité sociale

A. L'exploration des dynamiques de pouvoir et d'intérêt

B. La critique de l'artificialité de la société de cour

III. Les stratagèmes comme moyen d'éclairer le public

A. L'invitation à une réflexion sur la vérité et l'illusion

B. Le rôle de l'ironie dramatique comme instrument de lucidité pour le spectateur.

Sujet de dissertation :

De quelle manière l’œuvre de Marivaux est-elle une critique de la société de l'époque ?

Introduction

Contexte : Présentation de Marivaux comme l'un des dramaturges les plus influents du XVIIIe siècle, dont les œuvres sont réputées pour leur exploration des mœurs et des dynamiques sociales.

Problématique : Comment Marivaux utilise-t-il ses pièces pour critiquer la société de son époque ?

Annonce du plan : Exploration de la critique sociale dans l'œuvre de Marivaux à travers les thèmes de la manipulation et du jeu social, des distinctions de classe et des idéaux des Lumières.

I. Manipulation et jeu social

A. Les stratagèmes et le langage : Analyse de la manière dont Marivaux emploie des stratagèmes complexes et un langage raffiné pour révéler les manipulations et les jeux de pouvoir au sein des relations sociales.

B. Les quiproquos et les déguisements : Discussion sur l'usage des quiproquos et des déguisements comme moyens de critiquer les apparences et les conventions sociales trompeuses.

C. Exemples spécifiques : Référence à des pièces comme "Les Fausses Confidences" et "Le Jeu de l'amour et du hasard" pour illustrer ces thèmes.

II. Distinctions de classe et critique sociale

A. La mobilité sociale : Exploration de la manière dont les pièces de Marivaux mettent en scène des personnages de différentes classes sociales, souvent en interaction, pour critiquer les barrières sociales rigides.

B. L'amour et la classe sociale : Analyse de la représentation de l'amour entre individus de classes différentes comme un moyen de remettre en question les préjugés et les inégalités de la société.

C. Exemples spécifiques : Étude de "Le Triomphe de l'amour" et "La Double Inconstance" pour montrer comment Marivaux traite de ces questions.

III. Idéaux des Lumières et humanisme

A. La quête de vérité : Réflexion sur la manière dont les œuvres de Marivaux reflètent les idéaux des Lumières, en particulier la valorisation de la raison, de la vérité et de l'authenticité.

B. La critique de l'absolutisme : Discussion sur la critique implicite de l'absolutisme et de l'autoritarisme dans les structures sociales dépeintes par Marivaux.

C. Exemples spécifiques : Analyse de "L'Île des esclaves" comme une allégorie de la critique des hiérarchies sociales et de la plaidoirie pour l'égalité et la justice.

Synthèse : Récapitulation de la manière dont Marivaux utilise son œuvre pour critiquer subtilement la société de son époque, en abordant des thèmes comme la manipulation sociale, les distinctions de classe et les idéaux des Lumières.

Ouverture : Réflexion sur la pertinence continue de la critique sociale dans les œuvres de Marivaux dans le contexte contemporain.

L'œuvre de Marivaux demeure ainsi un témoignage critique de la société du XVIIIe siècle, offrant une analyse perspicace des dynamiques sociales, des inégalités et des aspirations humaines, tout en restant ancrée dans les idéaux des Lumières.

Sujet de dissertation : 

De quelle manière le thème de la manipulation est-il mis en œuvre dans Les Fausses Confidences ?

Contexte : Présentation de "Les Fausses Confidences" comme une œuvre qui se distingue par l'ingéniosité de son intrigue et la profondeur psychologique de ses personnages, principalement autour de la manipulation amoureuse.

Problématique : De quelle manière la manipulation sert-elle de moteur à l'intrigue et au développement des personnages dans "Les Fausses Confidences" ?

I. La machination orchestrée par Dubois

A. Le rôle de Dubois : Analyse du personnage de Dubois, l'ancien valet d'Araminte, qui orchestre une série de manipulations pour réunir son ancien maître Dorante, dont il est maintenant le valet, avec Araminte, malgré leur différence de classe sociale.

B. Les stratégies de manipulation : Exploration des différentes stratégies utilisées par Dubois, notamment le fait de pousser Dorante à devenir l'intendant d'Araminte et d'utiliser des confidences feintes pour éveiller la sympathie et l'amour d'Araminte envers Dorante.

C. L'efficacité de la manipulation : Discussion sur la manière dont les manipulations de Dubois font progresser l'intrigue et comment elles révèlent les intentions et les désirs des personnages principaux.

II. Les confidences comme outils de manipulation

A. Le rôle des "fausses confidences" : Examen de l'importance des fausses confidences dans la pièce, en tant que moyen pour Dorante de gagner la confiance d'Araminte et de manipuler les perceptions.

B. Les lettres et les bijoux : Analyse des objets, comme la lettre d'amour et les bijoux, qui servent d'outils de manipulation, contribuant à créer des situations ambiguës et à influencer les sentiments d'Araminte.

C. La révélation des véritables sentiments : Réflexion sur le moment où les manipulations conduisent à une sincérité involontaire, révélant les véritables sentiments des personnages.

III. La moralité de la manipulation

A. Les intentions derrière la manipulation : Discussion sur la complexité morale de la manipulation dans la pièce, où les actions de Dubois, bien que trompeuses, visent à unir deux personnes qui s'aiment véritablement.

B. Les conséquences de la manipulation : Exploration des conséquences des manipulations sur les relations entre les personnages, notamment la transformation d'Araminte et la résolution de l'intrigue.

C. La critique sociale : Réflexion sur la manière dont la manipulation dans la pièce critique les conventions sociales et les barrières de classe, en montrant comment l'amour et l'ingéniosité peuvent les surmonter.

Synthèse : Récapitulation de la manière dont le thème de la manipulation est tissé à travers l'intrigue de "Les Fausses Confidences", révélant les complexités des relations humaines et la tension entre tromperie et sincérité.

Ouverture : Réflexion sur l'universalité du thème de la manipulation dans les relations humaines et son traitement dans d'autres œuvres littéraires.

Dans "Les Fausses Confidences", la manipulation est à la fois le moteur de l'intrigue et le révélateur des vérités intérieures des personnages, offrant une exploration riche et nuancée de la nature humaine et des dynamiques sociales.

Dans Les Fausses Confidences de Marivaux, le stratagème théâtral n'est-il qu'un ressort comique ? Corrigé sujet 2021

Contexte : Présentation de "Les Fausses Confidences" comme une œuvre qui utilise le stratagème théâtral pour faire avancer l'intrigue et développer les personnages.

Problématique : Le stratagème dans "Les Fausses Confidences" est-il uniquement un ressort comique, ou remplit-il d'autres fonctions dans la pièce ?

Annonce du plan : Examen du rôle du stratagème comme source de comédie, vecteur de révélation des caractères et moyen d'exploration des thèmes sociaux et psychologiques.

I. Le stratagème comme ressort comique

A. Situations humoristiques : Analyse des situations comiques engendrées par le stratagème, telles que les malentendus, les déguisements et les réactions exagérées des personnages.

B. Ironie dramatique : Discussion sur l'ironie résultant de la connaissance par le public des manipulations en cours, contrastant avec l'ignorance des personnages, générant ainsi de l'humour.

C. Caractère ludique de la mise en scène : Réflexion sur la manière dont le stratagème confère à la pièce un aspect ludique, engageant le public dans une sorte de jeu théâtral.

II. Révélation et développement des personnages

A. Dorante et Araminte : Exploration de la manière dont le stratagème révèle la complexité des personnages de Dorante et Araminte, en particulier leurs désirs, leurs craintes et leurs motivations.

B. Les manipulations de Dubois : Analyse du rôle de Dubois comme instigateur du stratagème et de son influence sur le développement de l'intrigue et la transformation des personnages.

C. La sincérité à travers la tromperie : Discussion sur le paradoxe de la sincérité émergeant des fausses confidences, où la manipulation conduit finalement à une vérité émotionnelle plus profonde.

III. Exploration des thèmes sociaux et psychologiques

A. La critique sociale : Examen de la façon dont le stratagème met en lumière les normes sociales et les barrières de classe, en les remettant en question à travers les interactions des personnages.

B. Le jeu et la réalité : Réflexion sur la dualité entre le jeu théâtral et la réalité émotionnelle des personnages, soulignant la finesse psychologique de la pièce.

C. L'universalité des thèmes : Discussion sur les thèmes universels abordés par le stratagème, tels que l'amour, la confiance, la manipulation et l'authenticité, qui résonnent au-delà de l'époque de Marivaux.

Synthèse : Récapitulation de la multifonctionnalité du stratagème dans "Les Fausses Confidences", qui sert à la fois de ressort comique et de moyen d'exploration des dynamiques humaines et sociales.

Ouverture : Réflexion sur la pertinence continue des stratagèmes théâtraux dans l'art dramatique moderne, en tant qu'outil de divertissement et de réflexion.

Ainsi, dans "Les Fausses Confidences", le stratagème théâtral dépasse largement le cadre de la comédie pour devenir un véhicule de révélation des caractères, d'exploration des thèmes profonds et de critique de la société, illustrant la complexité et la richesse de l'œuvre de Marivaux.

La victoire finale de l'amour est-elle le résultat des stratagèmes mis en place par les différents personnages, ou bien, comme le propose un critique, le fruit d'un "hasard favorable" à Dorante ?

Contexte : Présentation de "Les Fausses Confidences" comme une œuvre où stratagèmes et coïncidences se mêlent pour dénouer l'intrigue amoureuse.

Problématique : La conclusion amoureuse de la pièce est-elle principalement le résultat des manœuvres des personnages, ou doit-elle être attribuée à un concours de circonstances favorables ?

Annonce du plan : Analyse de l'impact des stratagèmes et du rôle du hasard dans l'évolution de la relation entre Dorante et Araminte.

I. L'influence des stratagèmes sur l'issue de l'amour

A. Le rôle de Dubois : Exploration de la manière dont Dubois, ancien valet d'Araminte et actuel valet de Dorante, échafaude un plan complexe pour rapprocher Dorante d'Araminte malgré les obstacles sociaux.

B. Les fausses confidences : Analyse de l'impact des fausses confidences et autres manœuvres (lettres, bijoux prêtés, etc.) sur la perception qu'Araminte a de Dorante, et comment ces stratagèmes façonnent progressivement leurs sentiments.

C. La complicité des personnages : Discussion sur l'implication d'autres personnages, comme Marton, dans les stratagèmes, et leur contribution au rapprochement des protagonistes.

II. Le rôle du hasard dans l'évolution de la relation

A. Les coïncidences opportunes : Examen des moments où des coïncidences semblent jouer en faveur de Dorante, comme l'acquisition involontaire de preuves de l'affection d'Araminte.

B. L'interprétation des signes : Réflexion sur la manière dont les personnages interprètent certains événements comme des signes du destin, influençant leurs décisions et sentiments.

C. La dynamique des sentiments : Discussion sur l'idée que les sentiments d'Araminte pourraient évoluer indépendamment des stratagèmes, sous l'effet de circonstances non planifiées et de la spontanéité des interactions.

III. Synthèse entre stratagèmes et hasard

A. L'interaction entre manœuvre et fortune : Exploration de la manière dont les stratagèmes et le hasard s'entremêlent pour créer une dynamique amoureuse complexe, où chaque élément renforce et influence l'autre.

B. L'intention versus le résultat : Analyse de la différence entre l'intention initiale des stratagèmes et la manière dont les événements se déroulent, soulignant l'élément d'incertitude et de surprise.

C. La vision de Marivaux sur l'amour : Réflexion sur la vision de Marivaux de l'amour comme une force qui transcende les manipulations et les coïncidences, suggérant une conception plus profonde et moins contrôlable des sentiments.

Synthèse : Récapitulation de la manière dont "Les Fausses Confidences" présente un équilibre entre l'ingéniosité humaine et le hasard dans la résolution de l'intrigue amoureuse.

Ouverture : Réflexion sur la pertinence de cette dualité stratagèmes-hasard dans les relations amoureuses contemporaines et dans la littérature moderne.

Ainsi, dans "Les Fausses Confidences", la victoire de l'amour semble être le résultat d'une combinaison complexe de plans intentionnels et de circonstances fortuites, reflétant la nature imprévisible des relations humaines et des sentiments.

Selon Marcel Arland, auteur d’une étude sur Marivaux, celui-ci « n’a de cesse qu’il n’ait contraint le masque à tomber et qu’il n’ait révélé, sous l’apparence, la vérité de l’homme. » Vous commenterez cette citation dans un développement structuré. Votre travail prendra appui sur Les Fausses Confidences, sur les textes et documents que vous avez étudiés dans le cadre du parcours « Théâtre et stratagème », ainsi que sur votre culture personnelle.

Contexte : Introduction de Marivaux et de son œuvre "Les Fausses Confidences" comme un terrain fertile pour explorer les thèmes de l'apparence, de la manipulation et de la révélation de la vérité.

Problématique : Comment Marivaux utilise-t-il les stratagèmes théâtraux pour faire tomber les masques sociaux et révéler la vérité de l'homme ?

Annonce du plan : Analyse de la mise en scène des apparences, de la fonction des stratagèmes dans la révélation des véritables sentiments et de la portée universelle de cette quête de vérité.

I. La mise en scène des apparences

A. Les masques sociaux : Exploration de la manière dont les personnages, notamment Dorante et Araminte, endossent des rôles sociaux qui masquent leurs véritables intentions et sentiments, illustrant la complexité des interactions humaines dans le microcosme social de la pièce.

B. Le langage comme masque : Analyse du langage raffiné et de la politesse comme outils de dissimulation, où les mots servent à voiler autant qu'à exprimer la vérité.

C. Exemples d'autres œuvres : Référence à d'autres pièces du parcours "Théâtre et stratagème", comme "Le Jeu de l'amour et du hasard", pour montrer comment Marivaux utilise de manière récurrente les apparences comme un thème central.

II. Les stratagèmes comme révélateurs de vérité

A. La fonction des fausses confidences : Discussion sur la manière dont les fausses confidences et autres manœuvres dans la pièce servent de catalyseurs pour faire tomber les masques, poussant les personnages à révéler malgré eux leur vérité intérieure.

B. La dynamique Dorante-Araminte : Examen de la relation entre Dorante et Araminte comme un exemple de la façon dont la supercherie conduit à une sincérité involontaire, révélant les sentiments authentiques sous la contrainte des stratagèmes.

C. Parallèles culturels : Mise en perspective avec des œuvres de la culture personnelle où les stratagèmes servent également de révélateurs de vérité, comme dans certaines comédies de Shakespeare.

III. La portée universelle de la quête de vérité

A. La critique sociale : Réflexion sur la manière dont la pièce, au-delà de l'intrigue amoureuse, critique les conventions et les masques sociaux, questionnant la sincérité des relations humaines dans la société.

B. La nature humaine : Discussion sur la vision de Marivaux de la nature humaine, où le désir de connaître la vérité derrière les apparences est un trait universel, reflétant une quête profonde de sincérité et d'authenticité.

C. Résonance contemporaine : Exploration de la pertinence de cette quête de vérité dans le contexte contemporain, dans les relations sociales, les médias et la politique, où les apparences continuent de jouer un rôle prépondérant.

Synthèse : Récapitulation de la manière dont "Les Fausses Confidences" et l'œuvre de Marivaux en général illustrent la démarche de révélation de la vérité sous l'apparence, à travers les stratagèmes théâtraux.

Ouverture : Réflexion sur l'importance de chercher la vérité et l'authenticité dans un monde où les apparences restent prédominantes.

Marivaux, à travers "Les Fausses Confidences" et ses autres pièces, dépeint une société où les masques et les apparences sont omniprésents, mais où la véritable essence des individus peut être révélée par les intrications du cœur et les circonstances orchestrées, soulignant une quête universelle de sincérité et de compréhension mutuelle.

La pièce « Les Fausses Confidences » présente-t-elle le triomphe de l'amour ou celui du mensonge ?

Contexte : Présentation de "Les Fausses Confidences" comme une comédie qui explore les thèmes de l'amour, de la manipulation et de la vérité à travers des personnages complexément liés par des stratagèmes.

Problématique : Dans quelle mesure peut-on considérer que la pièce illustre le triomphe de l'amour ou celui du mensonge ?

Annonce du plan : Examen de la dynamique entre l'amour et le mensonge dans la pièce, leur interdépendance et les conséquences de leurs interactions.

I. Le triomphe de l'amour

A. L'amour sincère sous-jacent : Discussion sur la manière dont les sentiments réels entre Dorante et Araminte servent de fondement à l'intrigue, malgré les manipulations en cours.

B. La transformation d'Araminte : Analyse de l'évolution d'Araminte, de la méfiance à l'amour pour Dorante, comme une illustration de la capacité de l'amour à surmonter les obstacles et les tromperies.

C. La résolution de l'intrigue : Réflexion sur la conclusion de la pièce, où les personnages finissent par s'unir malgré les mensonges, suggérant un triomphe de l'amour authentique sur la manipulation.

II. Le triomphe du mensonge

A. La manipulation comme moteur de l'intrigue : Exploration de l'importance des stratagèmes et des tromperies orchestrés par Dubois pour rapprocher Dorante et Araminte, soulignant la prévalence du mensonge.

B. Les conséquences des fausses confidences : Discussion sur l'impact des manipulations sur les relations entre les personnages, en particulier la manière dont elles altèrent la perception qu'Araminte a de Dorante.

C. Le questionnement moral : Analyse des implications morales de la fin justifiant les moyens, questionnant si la réussite des stratagèmes valide le recours au mensonge.

III. L'interdépendance de l'amour et du mensonge

A. L'amour né du mensonge : Réflexion sur l'ironie de l'amour émergeant des stratagèmes et des fausses confidences, interrogeant la nature complexe des sentiments humains.

B. La vérité révélée par le mensonge : Exploration de la manière dont les mensonges conduisent à des révélations sincères, soulignant une dichotomie où la tromperie dévoile la vérité.

C. La critique sociale de Marivaux : Discussion sur la critique implicite de Marivaux envers une société où les apparences et les manipulations sont courantes, mais où l'amour authentique peut encore émerger.

Synthèse : Récapitulation des arguments présentés, soulignant la complexité de "Les Fausses Confidences" où l'amour et le mensonge sont intrinsèquement liés et contribuent chacun à l'issue de la pièce.

Ouverture : Réflexion sur la pertinence continue des thèmes de la pièce dans les relations contemporaines, où l'amour et la vérité restent des quêtes fondamentales malgré les illusions et les manipulations.

"Les Fausses Confidences" de Marivaux offre ainsi une représentation nuancée des dynamiques amoureuses, où le triomphe de l'amour ne peut être dissocié du contexte de tromperie qui l'a facilité, invitant à une réflexion sur la nature de l'amour, la moralité des moyens employés pour le réaliser et la vérité cachée derrière les apparences.

« Au théâtre, le stratagème est-il la création d’une illusion ou la révélation d’une vérité cachée ? » Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur votre analyse des Fausses Confidences de Marivaux, de l’œuvre du parcours associée ou de toute autre pièce de théâtre que vous aurez vue ou lue. 

Contexte : Présentation du stratagème comme un élément central du théâtre, utilisé pour avancer l'intrigue et développer les personnages.

Problématique : Est-ce que le stratagème au théâtre sert uniquement à créer des illusions, ou joue-t-il également un rôle dans la révélation de vérités cachées ?

Annonce du plan : Analyse de l'utilisation du stratagème dans "Les Fausses Confidences" et d'autres œuvres théâtrales pour illustrer sa double fonction.

I. Le stratagème comme création d'illusion

A. Les fausses confidences comme illusion : Dans "Les Fausses Confidences", les stratagèmes employés par Dubois et Dorante créent une série d'illusions qui manipulent Araminte et d'autres personnages, les conduisant à percevoir les situations et les intentions de manière déformée.

B. L'artifice et la mise en scène : Exploration de la manière dont les stratagèmes théâtraux s'appuient sur des artifices et des mises en scène (lettres, déguisements) pour tromper les personnages et, par extension, le public.

C. Autres exemples : Référence à des pièces comme "Le Jeu de l'amour et du hasard" de Marivaux ou "Tartuffe" de Molière, où les déguisements et les fausses identités créent des situations fondées sur des illusions.

II. Le stratagème comme révélation de vérité

A. La vérité émergeant de la tromperie : Analyse de la manière dont les stratagèmes dans "Les Fausses Confidences" mènent à des révélations inattendues sur les personnages, notamment sur leurs sentiments réels et leurs désirs cachés.

B. Le paradoxe de la sincérité : Discussion sur l'ironie de la sincérité émergeant des mensonges, où les personnages découvrent et expriment leurs véritables émotions à travers le filtre des stratagèmes.

C. Autres exemples : Examen de pièces telles que "Cyrano de Bergerac" d'Edmond Rostand, où les stratagèmes révèlent les profondeurs de l'amour et de l'honneur des personnages.

III. La dualité du stratagème au théâtre

A. L'interaction entre illusion et vérité : Réflexion sur la nature complexe des stratagèmes au théâtre, qui oscillent entre la création d'illusions et la révélation de vérités, enrichissant ainsi l'expérience théâtrale.

B. La catharsis du public : Discussion sur la manière dont cette dualité engage le public, provoquant une catharsis à travers la résolution des intrigues basées sur des tromperies et des révélations.

C. La critique sociale : Analyse de la fonction des stratagèmes comme critique sociale, mettant en lumière les conventions, les hypocrisies et les vérités sous-jacentes de la société.

Synthèse : Récapitulation de la fonction double du stratagème au théâtre, à la fois comme constructeur d'illusions et comme révélateur de vérités, illustrée par "Les Fausses Confidences" et d'autres œuvres.

Ouverture : Réflexion sur la pertinence continue du stratagème dans le théâtre contemporain et son potentiel pour explorer la condition humaine.

Ainsi, au théâtre, et particulièrement dans "Les Fausses Confidences" de Marivaux, le stratagème se révèle être un instrument dramatique riche et multidimensionnel, capable à la fois de tisser des illusions et de dévoiler des vérités, reflétant la complexité des interactions humaines et la quête incessante de la vérité sous les apparences.

Dans la pièce de théâtre Les Fausses confidences, les mensonges permettent-ils de dévoiler la vérité ?

Contexte : Présentation de "Les Fausses Confidences" comme une comédie qui utilise le mensonge et la manipulation comme des outils narratifs.

Problématique : Les mensonges et les stratagèmes dans la pièce servent-ils uniquement à tromper, ou ont-ils également pour fonction de révéler des vérités profondes ?

Annonce du plan : Analyse des stratagèmes utilisés dans la pièce, de leur impact sur les personnages et de la manière dont ils conduisent à la vérité.

I. Les stratagèmes et leur rôle initial de tromperie

A. La mise en place des mensonges : Description des stratagèmes élaborés par Dubois pour rapprocher Dorante et Araminte, et comment ces mensonges initient l'action de la pièce.

B. L'illusion créée par les stratagèmes : Analyse de la manière dont les personnages, notamment Araminte, sont initialement trompés par les apparences et les manipulations orchestrées par Dubois et Dorante.

C. La dynamique des mensonges : Discussion sur la complexité des interactions entre les personnages induites par les mensonges, soulignant leur rôle dans l'entrelacement des relations.

II. La révélation des sentiments et des vérités cachées

A. Les moments de sincérité involontaire : Exploration des instants où, malgré les mensonges, les personnages révèlent involontairement leurs véritables sentiments, comme lorsque Araminte commence à éprouver de l'affection pour Dorante.

B. La confrontation avec la vérité : Analyse de la scène clé où les personnages sont confrontés à la vérité de leurs sentiments, souvent à la suite ou à cause des complications créées par les mensonges.

C. La transformation des personnages : Discussion sur la manière dont les mensonges initiaux mènent à une évolution des personnages, les amenant à reconnaître et à accepter leurs véritables émotions et intentions.

III. La dualité mensonge/vérité et sa résolution

A. La catharsis par la vérité : Réflexion sur la catharsis atteinte à travers la révélation de la vérité, où les mensonges servent finalement de catalyseur pour une compréhension plus profonde des personnages et de leurs relations.

B. Le dénouement de la pièce : Analyse du dénouement, où les intrigues fondées sur le mensonge se résolvent dans une acceptation de la vérité, soulignant la fonction rédemptrice des stratagèmes.

C. La morale de l'histoire : Discussion sur la morale de l'histoire et sur ce que Marivaux cherche à communiquer sur la nature humaine, les relations et la quête de la sincérité.

Synthèse : Récapitulation de la manière dont "Les Fausses Confidences" utilise les mensonges et les stratagèmes non seulement comme des outils de tromperie, mais aussi comme des moyens de dévoiler des vérités profondes sur les personnages et leurs relations.

Ouverture : Réflexion sur la pertinence de cette dualité mensonge/vérité dans le théâtre contemporain et dans la compréhension humaine en général.

Ainsi, dans "Les Fausses Confidences", les mensonges et les stratagèmes se révèlent être des instruments doublement tranchants : ils servent initialement à tromper, mais finissent par révéler des vérités cachées, démontrant la complexité de la nature humaine et la puissance paradoxale de la tromperie pour atteindre la sincérité.

L’une des pièces de Marivaux créée en 1733 s’intitule L’Heureux Stratagème.

L’association de ces deux mots est-elle toujours juste au théâtre ? Vous répondrez à cette question en prenant appui sur Les Fausses Confidences de Marivaux et sur les textes étudiés dans le cadre du parcours associé.

Contexte : Présentation de "L'Heureux Stratagème" comme une expression qui suggère l'efficacité positive d'une ruse dans le développement d'une intrigue théâtrale.

Problématique : Les stratagèmes au théâtre conduisent-ils toujours à des issues heureuses ou bénéfiques, comme le suggère l'expression "Heureux Stratagème" ?

Annonce du plan : Exploration des stratagèmes dans "Les Fausses Confidences" et d'autres œuvres du parcours pour évaluer leur efficacité et leur moralité.

I. Les stratagèmes dans "Les Fausses Confidences"

A. Nature des stratagèmes : Analyse des stratagèmes utilisés dans "Les Fausses Confidences", notamment les plans de Dubois pour rapprocher Dorante et Araminte.

B. Effets des stratagèmes : Discussion sur l'impact des stratagèmes sur les personnages et l'intrigue, soulignant comment ils conduisent à des révélations et des développements relationnels significatifs.

C. Le dénouement : Réflexion sur le dénouement de la pièce, où les stratagèmes, bien que source de conflit, mènent à une résolution heureuse pour les protagonistes.

II. Comparaison avec d'autres œuvres de Marivaux

A. "Le Jeu de l'amour et du hasard" : Examen d'un autre stratagème marivaudien, où les déguisements et les échanges d'identité révèlent des vérités sur l'amour et les classes sociales.

B. "L'Île des esclaves" : Analyse de la pièce comme un exemple où un renversement de situation, ou stratagème, mène à une réflexion sur l'égalité et la justice.

C. Morale et issues des stratagèmes : Discussion sur la tendance générale des pièces de Marivaux à utiliser les stratagèmes comme moyens de critique sociale, souvent avec des issues positives ou éclairantes.

III. La dualité morale des stratagèmes au théâtre

A. Stratagèmes et moralité : Réflexion sur la complexité morale des stratagèmes, qui peuvent être perçus comme trompeurs mais aussi comme révélateurs de vérités cachées ou de qualités humaines.

B. La réception par le public : Analyse de la manière dont le public perçoit les stratagèmes, entre amusement et questionnement sur la légitimité des moyens employés pour atteindre une fin.

C. Variabilité des issues : Discussion sur le fait que les stratagèmes au théâtre ne garantissent pas toujours une issue heureuse, soulignant la diversité des approches dramatiques et des messages véhiculés.

Synthèse : Récapitulation de l'idée que, dans l'œuvre de Marivaux et au théâtre en général, les stratagèmes peuvent mener à des issues heureuses, révélant des vérités et favorisant le développement positif des personnages, mais que leur moralité et leur efficacité peuvent varier.

Ouverture : Réflexion sur la pertinence des stratagèmes dans le théâtre contemporain et leur capacité à refléter les complexités de la condition humaine.

Ainsi, bien que l'association des termes "Heureux Stratagème" puisse souvent s'appliquer au théâtre de Marivaux et au-delà, elle invite également à une réflexion nuancée sur la nature des stratagèmes, leur impact moral et émotionnel sur les personnages et le public, et la variabilité de leurs conséquences.

En quoi les fausses confidences faites aux autres mènent-elles aux vraies confidences faites à soi ?

Contexte : Présentation de "Les Fausses Confidences" comme une pièce qui explore les complexités des interactions sociales et amoureuses à travers l'usage de stratagèmes.

Problématique : Comment les fausses confidences dans la pièce incitent-elles les personnages à se confronter à leurs propres vérités et sentiments ?

Annonce du plan : Examen des mécanismes par lesquels les stratagèmes révèlent des vérités internes, l'impact de ces révélations sur les personnages, et la manière dont cette dynamique reflète une compréhension plus large de la nature humaine.

I. Les mécanismes de révélation des vérités internes

A. La construction des fausses confidences : Exploration de la façon dont Dubois orchestre les fausses confidences pour manipuler Araminte, en utilisant Dorante comme instrument de son plan.

B. Les réactions involontaires : Analyse de la manière dont les fausses confidences provoquent des réactions émotionnelles involontaires chez les personnages, les forçant à révéler des sentiments qu'ils n'avaient pas l'intention d'exprimer.

C. La confrontation avec l'inattendu : Discussion sur la façon dont les situations créées par les fausses confidences confrontent les personnages à des aspects de leur personnalité ou à des désirs qu'ils n'avaient pas pleinement reconnus.

II. L'impact des révélations sur les personnages

A. La prise de conscience d'Araminte : Examination de l'évolution d'Araminte, qui, confrontée aux stratagèmes de Dorante et à ses propres réactions, prend conscience de ses sentiments pour lui.

B. La transformation de Dorante : Réflexion sur le parcours de Dorante, qui, en jouant un rôle dans le stratagème, découvre la profondeur de ses propres émotions et la sincérité de son amour pour Araminte.

C. La dynamique des personnages secondaires : Analyse de la manière dont les fausses confidences affectent également les personnages secondaires, les amenant à reconsidérer leurs relations et leurs motivations.

III. Les fausses confidences comme miroir de la nature humaine

A. La dualité de la vérité et de l'illusion : Discussion sur la manière dont la pièce explore les thèmes de la vérité et de l'illusion, suggérant que les deux sont intrinsèquement liés dans les interactions humaines.

B. La quête de l'authenticité : Réflexion sur la quête des personnages pour une authenticité et une sincérité dans un monde régi par les apparences et les manipulations.

C. La portée universelle : Exploration de la manière dont la dynamique des fausses confidences révélant des vérités intérieures résonne au-delà de la pièce, offrant des insights sur la condition humaine et la complexité des relations interpersonnelles.

Synthèse : Récapitulation de la manière dont "Les Fausses Confidences" utilise le stratagème des fausses confidences pour inciter les personnages à une introspection et à des révélations sincères, reflétant une exploration profonde de la nature humaine.

Ouverture : Réflexion sur la pertinence de ce mécanisme de révélation des vérités internes dans la littérature et l'art contemporains, et son impact sur la compréhension de soi et des autres.

Ainsi, "Les Fausses Confidences" illustre comment les mensonges et les tromperies peuvent, paradoxalement, conduire à la vérité, en poussant les personnages à se confronter à eux-mêmes et à reconnaître leurs véritables sentiments et désirs, offrant une perspective riche sur les intrications de la psyché humaine et la quête de sincérité dans les relations.

Les ruses et les stratagèmes des personnages dans "Les fausses Confidences" vous semblent-ils être le thème principal de la pièce ?

Contexte : Présentation de "Les Fausses Confidences" comme une œuvre complexe où ruses et stratagèmes sont omniprésents.

Problématique : Les ruses et les stratagèmes constituent-ils le thème principal de la pièce, ou servent-ils de moyens pour explorer des thèmes plus profonds ?

Annonce du plan : Analyse du rôle des ruses et des stratagèmes dans la pièce, de leur impact sur l'intrigue et des thèmes sous-jacents qu'ils permettent de mettre en lumière.

I. L'omniprésence des ruses et des stratagèmes

A. Mécanismes des stratagèmes : Description de la manière dont les personnages, principalement Dubois, élaborent et mettent en œuvre des plans pour influencer les sentiments et les actions des autres, en particulier pour rapprocher Dorante et Araminte.

B. Impact sur l'intrigue : Analyse de l'impact des stratagèmes sur l'évolution de l'intrigue, montrant comment ils constituent le moteur des rebondissements et des développements de l'histoire.

C. Interaction des personnages : Exploration de la façon dont les stratagèmes affectent les relations entre les personnages, en créant des situations de tension, de malentendus et finalement de révélations.

II. Au-delà des ruses : thèmes profonds explorés

A. La quête de l'amour véritable : Discussion sur la manière dont les stratagèmes, malgré leur nature manipulatrice, servent de toile de fond à l'exploration de l'amour sincère, en questionnant la possibilité de trouver l'amour véritable au-delà des apparences et des manipulations.

B. Les enjeux sociaux et moraux : Réflexion sur la critique des conventions sociales et des barrières de classe présentes dans la pièce, ainsi que sur les questions morales soulevées par l'usage de la tromperie pour atteindre des fins personnelles.

C. La complexité de la nature humaine : Analyse de la manière dont les stratagèmes révèlent les multiples facettes des personnages, leurs faiblesses, leurs désirs et leurs contradictions, offrant une perspective nuancée sur la condition humaine.

III. Synthèse : Les ruses comme moyen d'exploration thématique

A. Les stratagèmes comme révélateurs : Discussion sur la façon dont les ruses et les stratagèmes, bien que centraux, servent principalement de catalyseurs pour révéler des vérités plus profondes sur les personnages et sur les thèmes universels de la pièce.

B. L'interconnexion des thèmes : Réflexion sur l'interdépendance entre les stratagèmes et les thèmes plus larges de la pièce, soulignant comment les uns permettent d'explorer les autres.

C. La richesse thématique de l'œuvre : Argumentation en faveur de la diversité des thèmes abordés dans "Les Fausses Confidences", qui dépassent la simple machination pour toucher à des questions existentielles et sociales.

Synthèse : Bien que les ruses et les stratagèmes soient un élément central de "Les Fausses Confidences", ils ne constituent pas le thème principal en soi, mais plutôt le moyen par lequel Marivaux explore des questions plus profondes sur l'amour, la société et la nature humaine.

Ouverture : Réflexion sur la manière dont cette approche de Marivaux, utilisant des stratagèmes pour explorer des thèmes universels, résonne avec les spectateurs contemporains et leur compréhension du théâtre.

Ainsi, dans "Les Fausses Confidences", les ruses et les stratagèmes servent d'instruments narratifs à travers lesquels Marivaux examine des thèmes profonds et complexes, faisant de la pièce une œuvre riche et multidimensionnelle qui va bien au-delà du simple complot ou de la tromperie.

La pièce Les fausses confidences fait-elle l'éloge des manipulateurs? 

Contexte : Présentation de "Les Fausses Confidences" comme une pièce où la manipulation et les stratagèmes sont essentiels à l'intrigue.

Problématique : La pièce fait-elle l'éloge des manipulateurs ou présente-t-elle une vision plus complexe de la manipulation ?

Annonce du plan : Exploration du rôle de la manipulation dans la pièce, de la caractérisation des manipulateurs et des implications morales et sociales de leurs actions.

I. Le rôle de la manipulation dans l'intrigue

A. Mécanismes de la manipulation : Analyse des stratégies utilisées par Dubois pour influencer les événements et les personnages, notamment par le biais de fausses confidences.

B. Impact sur les personnages : Discussion sur la manière dont la manipulation affecte les relations entre les personnages, en particulier entre Dorante et Araminte, et comment elle conduit à des révélations et des développements inattendus.

C. Ambiguïté des résultats : Réflexion sur les résultats ambigus de la manipulation, qui peuvent conduire à des issues positives (comme le rapprochement des amants) tout en soulevant des questions éthiques.

II. Caractérisation des manipulateurs

A. Dubois et son ingéniosité : Examen de Dubois en tant que maître manipulateur, dont les actions sont motivées par la loyauté envers Dorante et le désir de voir son plan réussir.

B. Complexité des personnages : Discussion sur la complexité des personnages impliqués dans la manipulation, qui ne sont pas uniquement des figures négatives, mais des êtres complexes avec des motivations nuancées.

C. Sympathie du public : Analyse de la manière dont Marivaux parvient à susciter de la sympathie pour les manipulateurs, en les présentant comme des personnages humains et relatables plutôt que comme de simples antagonistes.

III. Implications morales et sociales de la manipulation

A. Questions morales : Réflexion sur les dilemmes moraux soulevés par la manipulation, en questionnant la légitimité des moyens employés pour atteindre des fins personnelles ou amoureuses.

B. Critique sociale : Exploration de la critique implicite des normes sociales et des conventions qui rendent ces manipulations possibles ou nécessaires, notamment en matière de relations amoureuses et de distinctions de classe.

C. La manipulation comme miroir de la société : Discussion sur la manière dont la manipulation dans la pièce peut être vue comme une métaphore des jeux de pouvoir et des artifices présents dans la société, incitant à une réflexion sur la nature des relations humaines.

Synthèse : Bien que "Les Fausses Confidences" mette en scène des manipulateurs et leurs stratagèmes, la pièce ne fait pas nécessairement leur éloge, mais présente plutôt une analyse complexe des motivations humaines, des dilemmes moraux et des structures sociales.

Ouverture : Réflexion sur la pertinence continue des thèmes de la manipulation dans le théâtre et la société contemporaine, soulignant l'universalité de la pièce de Marivaux.

En somme, "Les Fausses Confidences" de Marivaux offre une perspective nuancée sur la manipulation, la présentant non pas comme un sujet d'éloge inconditionnel, mais comme un vecteur pour explorer la complexité des interactions humaines et les ambiguïtés morales inhérentes à la société.

Sujet de dissertation:

Dans "Les fausses confidences" de Marivaux, toutes les confidences sont-elles fausses ?

Amorce : Évocation de la complexité des relations humaines et de la communication, où la vérité et la tromperie peuvent souvent s'entremêler.

Présentation de l'œuvre : Brève introduction de "Les Fausses Confidences" de Marivaux, en mettant l'accent sur le rôle central des stratagèmes et des confidences dans l'intrigue.

Problématique : Dans quelle mesure les confidences dans "Les Fausses Confidences", initialement conçues comme des instruments de tromperie, mènent-elles à des révélations sincères et impactent-elles l'évolution des personnages et la résolution de l'intrigue ?

Annonce du plan : Présentation de la structure de la dissertation qui examinera d'abord la nature manipulatrice des confidences, puis leur rôle dans la révélation des vérités intérieures, et enfin les conséquences de ces révélations sur l'intrigue et les personnages.

I. La nature manipulatrice des confidences

A. Stratégies et intentions : Description des stratégies employées par Dubois et Dorante pour influencer Araminte, en soulignant l'intention manipulatrice derrière les confidences.

B. Le double jeu : Analyse de la dualité des confidences qui servent à la fois les objectifs des personnages et masquent leurs véritables intentions.

C. Impact initial sur les personnages : Examen de la réaction d'Araminte et d'autres personnages face aux confidences, illustrant l'efficacité initiale de la tromperie.

II. Les confidences comme vecteur de vérité

A. Révélations involontaires : Discussion sur la manière dont le contexte des fausses confidences conduit à des moments de sincérité inattendue, en particulier de la part de Dorante.

B. Prise de conscience émotionnelle : Exploration de la prise de conscience par les personnages de leurs véritables sentiments et désirs à travers le prisme des confidences manipulées.

C. La dynamique de vérité sous la tromperie : Réflexion sur la complexité narrative où les confidences fausses révèlent des vérités cachées, remettant en question la dichotomie entre vérité et mensonge.

III. Conséquences des révélations sur l'intrigue et les personnages

A. Transformation des relations : Analyse de l'impact des révélations sur la relation entre Dorante et Araminte, ainsi que sur les dynamiques entre les autres personnages.

B. Résolution de l'intrigue : Discussion sur la manière dont les vérités révélées par les confidences conduisent à la résolution de l'intrigue, souvent de manière inattendue ou ironique.

C. Réflexion morale et sociale : Considération des implications morales et sociales des confidences et de leurs révélations, en questionnant les notions de sincérité, de manipulation et d'authenticité dans les relations humaines.

Synthèse : Récapitulation de l'idée que dans "Les Fausses Confidences", les confidences, bien qu'initialement fausses ou manipulatrices, deviennent des instruments de vérité, révélant les désirs et les émotions authentiques des personnages.

Ouverture : Réflexion sur la pertinence du thème des confidences et de la vérité dans le théâtre contemporain et dans les relations humaines modernes, soulignant l'universalité des thèmes explorés par Marivaux.

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