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L'art - dissertations de philosophie

  • La culture dénature-t-elle l'homme ?
  • La culture fait-elle l’homme ?
  • La culture nous permet-elle d'échapper à la barbarie ?
  • La culture nous rend-elle plus humains ?
  • L'art a t-il pour seule fonction de nous plonger dans l'imaginaire ?
  • L'art est-il moins nécessaire que la science ?
  • L'art fait-il réfléchir ou fait-il rêver ?
  • L'artiste doit-il chercher à rendre compte de la réalité ?
  • L'artiste est-il maître de son œuvre ?
  • L'art modifie-t-il notre rapport à la réalité ?
  • L'art peut il se passer de règles ?
  • Le plaisir est-il l'origine et la fin de l'art ?
  • Les artistes nous aident-ils à être libres ?
  • Les artistes sont-ils utiles ?
  • Les œuvres d'art éduquent-elles notre perception ?

l'art dissertation philosophie

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Exemple de sujet : L’art nous détourne-t-il de la réalité ?

Le problème consiste ici à remarquer que le statut de l’art est ambigu. L’art procède initialement d’un travail technique qui a pour but de produire une représentation esthétique, c’est-à-dire une oeuvre qui se montre. Mais, pour autant une oeuvre d’art n’est jamais totalement autonome dans le sens où elle représente toujours quelque chose, que cette chose soit une réalité physique (un objet du monde par exemple) ou une idée abstraite qui décide l’auteur de l’oeuvre à la créer. L’art est donc une forme de langage qui n’est pas vraiment autonome, mais qui re-présente ce qui a déjà été présenté. En ce sens, si une oeuvre traduit ce qu’un auteur, un artiste a cherché à y montrer, l’oeuvre d’art n’est jamais vraiment elle-même sans pouvoir non plus être autre chose qu’elle-même, sans pouvoir se substituer à ce qu’elle montre ou décrit. Se poser la question du rapport de l’art à la réalité traduit ce paradoxe puisqu’il semble que l’art est à la fois une production autonome qui a une existence esthétique propre et une illusion qui ment sur elle-même et se fait passer pour une réalité qu’elle n’est pas et dont elle détourne.... [voir le corrigé complet]

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  • Dissertation

Exemple de dissertation de philosophie

Publié le 26 novembre 2018 par Justine Debret . Mis à jour le 7 décembre 2020.

Voici des exemples complets pour une bonne dissertation de philosophie (niveau Bac).

Vous pouvez les utiliser pour étudier la structure du plan d’une dissertation de philosophie , ainsi que la méthode utilisée.

Conseil Avant de rendre votre dissertation de philosophie,  relisez et corrigez  les fautes. Elles comptent dans votre note finale.

Table des matières

Exemple de dissertation de philosophie sur le travail (1), exemple de dissertation de philosophie sur le concept de liberté (2), exemple de dissertation de philosophie sur l’art (3).

Sujet de la dissertation   de philosophie  : « Le travail n’est-il qu’une contrainte ? ».

Il s’agit d’une dissertation de philosophie qui porte sur le concept de « travail » et qui le questionne avec la problématique « est-ce que l’Homme est contraint ou obligé de travailler ? ».

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Sujet de la dissertation   de philosophie  : « Etre libre, est-ce faire ce que l’on veut ? ».

Cette dissertation de philosophie sur la liberté interroge la nature de l’Homme. La problématique de la dissertation est « l’’Homme est-il un être libre capable de faire des choix rationnels ou est-il esclave de lui-même et de ses désirs ? ».

Sujet de la dissertation   de philosophie  : « En quoi peut-on dire que l’objet ordinaire diffère de l’oeuvre d’art ? ».

Cette dissertation sur l’art et la technique se demande si  l’on peut désigner la création artistique comme l’autre de la production technique ou si ces deux mécanismes se distinguent ?

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Debret, J. (2020, 07 décembre). Exemple de dissertation de philosophie. Scribbr. Consulté le 14 mai 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/exemple-dissertation-philosophie/

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Justine Debret

Justine Debret

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L’art en philosophie

Le terme art a longtemps désigné les savoir-faire artisanaux, les modes de production et déjà en grec, les termes poiésis et technè recouvraient indifféremment l’activité des artistes et celle des artisans. Néanmoins, l’existence des différents arts dans les sociétés humaines a invité la philosophie, dès son origine, à s’interroger sur eux. Quelle est leur fonction ? Doit-on s’en méfier ?

Dans les faits, l’évolution des arts, et surtout leur diversité rend difficile une définition de l’art au singulier. Car l’art est un terme qui se suffit désormais à lui-même. Aujourd’hui utilisé sans épithète, l’art désigne une forme culturelle qui n’a que récemment été comprise comme autonome, en s’émancipant aussi bien des techniques de production dans sa forme que des religions dans son contenu.

Mais surtout, parler de l’art au singulier implique un jugement de valeur : on ne se contente pas d’englober un certain nombre d’objet – des tableaux, des poèmes, des films etc… mais on comprend ainsi une manière d’être (l’artiste, longtemps assimilé au génie) une manière de faire (la création d’œuvres) et une manière de sentir (l’expérience esthétique)

La philosophie de l’art

Art et vérité.

Dans L a République , Platon considère que l’art, plus spécifiquement la peinture et la poésie, est une activité mensongère, puisqu’il consiste à produire des faux-semblants ; en conséquences, dans une cité idéal, on devrait pouvoir se passer d’artiste.

Pour Aristote, l’activité artistique exprime au contraire un authentique effort de connaissance. Dans La Poétique, il déclare que la poésie est “plus philosophique et plus noble que l’histoire”, plus qu’une description pure et simple de faits singuliers. L’art permet d’atteindre une vérité plus générale que la vérité immédiate. Par ce moyen, l’homme peut parvenir à se connaître lui-même. La finalité de l’art peut alors rejoindre l’ambition de la philosophie.

Une philosophie de l’art qui ne s’élève pas contre l’art, mais qui en pense à la fois la nature et la fonction, sera développée au XIXème siècle dans la monumentale Esthétique de Hegel. Quant à la philosophie de Nietzsche, elle procède à une réévaluation de l’artiste.

L’artiste

Non seulement la finalité de l’art pose problème, mais la définition de l’activité artistique et de l’artiste n’est pas simple. Pour définir l’artiste, il faut s’interroger sur ce que la production des œuvres d’art comporte d’énigmatique. Tant qu’elle a été considérée comme une imitation de la nature, l’activité artistique n’était pas comprise comme création originale. Et l’idée de création est passée tardivement à la métaphysique à l’art.

Pour Kant, la puissance de création de l’artiste réside dans son génie, dans sa capacité d’invention. Alors que la technique procède par l’application d’une science, le génie de l’artiste consiste à produire son œuvre sans posséder le savoir de ce qu’il fait.

Mais être artiste implique aussi une manière d’être et de percevoir le monde. L’existence humaine peut alors devenir esthétique pour elle-même. “L’homme n’est plus artiste, il devient lui-même œuvre d’art”, écrit Nietzsche dans La Naissance de la tragédie .

La République - Histoire analysée en images et œuvres d'art | https://histoire-image.org/

L’esthétique

Pour Kant, dans la Critique de la faculté de juger , l’esthétique, est une étude de la subjectivité humaine lorsqu’elle éprouve du plaisir et du déplaisir : le Beau se définit comme “ce qui plaît universellement sans concept”.

Mais cette idée d’une universalité du Beau dépend du privilège accordé par Kant à la beauté naturelle. Dans la contemplation de la nature, le Beau peut-être éprouvé indépendamment des œuvres d’art, ainsi que des époques où elles se situent. Selon Kant, le jugement de goût possède une universalité, mais lorsqu’il se confronte aux œuvres d’art, il risque de perdre ce caractère. Chacun sent ce qu’est la beauté, mais les avis diffèrent sur ce qui est beau. Car le jugement de goût, même s’il semble être strictement individuel, possède un caractère social.

Art et société

Les œuvres d’art possèdent une fonction sociale de cohésion. Elles permettent de relier un groupe humain, elles ont donc une fonction religieuse ; pensons aux tragédies grecques du Moyen-âge. Mais on peut aussi constater que le jugement du goût que l’on porte sur les œuvres d’art a une fonction de distinction, et qu’il sert à séparer des groupes à l’intérieur d’une même société : il y a alors un “bon” et un “mauvais” goût, un goût “vulgaire” et un goût “raffiné”.

La mort de l’art

Avec Hegel, l’esthétique se donne exclusivement l’art pour objet. L’objet de l’esthétique est moins le Beau que la signification des œuvres d’art dans leur diversité. L’art, sous toutes ses formes, est considéré comme le moyen d’expression par lequel la conscience humaine se manifeste historiquement. La dimension historique des expressions artistiques est donc reconnue.

A travers l’histoire, l’art s’est modifié à tel point qu’il a fini par devenir un moyen dépassé : Hegel déclare que l’art “appartient au passé”, ce qui ne veut pas dire qu’on ne produit plus d’œuvres d’art, mais que leur rôle est devenu inessentiel. La “mort de l’art” ne se manifeste pas par un détachement total vis-à-vis des œuvres d’art, mais par l’apparition d’une nouvelle manière de les aborder, plus distanciée et plus savante, que Hegel nomme “esthétique”.

REGARD ELOIGNE: TRAGEDIE ANTIQUE

La nature de l’œuvre d’art

Est-ce que tout peut devenir art .

Il est impossible de définir l’œuvre d’art de manière unique, car ce qu’on définit comme une œuvre d’art varie selon les périodes historiques. La définition de l’art est historique, et elle met aussi bien en jeu notre rapport au passé qu’à l’actualité. Au début du XXème siècle par exemple, lorsque le mouvement Dada se proclame “anti-art”, Marcel Duchamp inventa le “ready-made” en proposant que n’importe quel objet puisse être arbitrairement baptisé œuvre d’art. Il choisit par provocation un qu’un urinoir soit considéré comme une sculpture et soit exposé comme telle. La valeur et la signification de l’œuvre d’art deviennent alors extrêmement problématiques. Aujourd’hui, on peu se demander quand, par exemple, on peut dire d’une photographie c’est de l’art.

L’œuvre d’art et le sacré

Depuis Platon, l’œuvre d’art apparaît comme une réalité intrigante : elle n’a par elle-même qu’une réalité inconsistante, car elle n’a de sens et de valeur que relativement à ce qu’elle “mime”, à ce qu’elle imite sans l’être. Ainsi, un masque est inquiétant parce qu’il simule quelque chose en dissimulant une réalité ; dans un cérémonial magique, il est un accessoire porté pour manifester autre chose.

Plus généralement, les œuvres d’art, tant qu’elles restent perçues comme des fétiches comme des objets magiques ou sacrés, ne sont pas encore appréciées comme œuvres d’art. Le chrétien qui prie devant un crucifix n’est pas là pour admirer (voire pour critiquer) le travail de l’artiste qui l’a sculpté.

La valeur culturelle des œuvres d’art s’est déplacée en situant le sacré dans l’œuvre elle-même, et non pas dans ce qu’elle signifie. Pour Walter Benjamin, l’œuvre authentique dans sa matérialité est reproductible, mais son “aura”, sa valeur culturelle, tient au caractère unique de son apparition.

L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique

La photographie, le disque possède l’avantage de nous familiariser avec une multiplicité d’œuvres qui, sans cela, nous resteraient méconnues. La reproductibilité technique des œuvres d’art les rend plus disponibles, même si elle leur fait perdre leur aura. Cette nouvelle approche des œuvres qui nous est offerte nous invite, selon André Malraux, à constituer un “musée imaginaire” plus vaste et plus riche que tous les musées existants. mais la médiatisation des œuvres d’art remet en cause la perception que nous avons d’elle et le charme qu’elles sont susceptibles d’avoir sur nous.

Fontaine, L'Oeuvre Clé De Marcel Duchamp - ICON-ICON

L’art interesse la philosophie parce qu’il met en jeu, de Platon à Nietzsche, une réflexion sur l’être : l’œuvre d’art, qu’elle séduise ou non par sa beauté, convie encore à s’interroger sur la réalité et à la distinguer de l’apparence immédiate. L’art peut devenir un moyen d’atteindre la vérité : si on l’a condamné comme producteur d’illusions, on peut aussi le considérer comme le révélateur d’une vérité impossible à percevoir autrement. Longtemps indissociable de la religion, l’art a pu ensuite faire l’objet d’un culte autonome, mais ce culte semble menacé par la production industrielle des biens culturels. La réflexion philosophique sur l’art a été relancée par l’importance des mutations techniques de reproduction. Elle est aussi stimulée par les révolutions artistiques qui ont profondément modifié l’art au XXème siècle.

Définitions particulières de philosophes sur l’art :

– L’art selon Aristote : “L’art (technè) est une certaine disposition accompagnée de règle vraie, capable de produire ( Ethique à Nicomaque )

– L’art selon Kant :

  • “L’art se distingue de la nature comme faire d’agir ou effectuer en général et le produit ou la conséquence du premier, l’ouvrage se distingue de même des effets de la seconde. L’art, habileté de l’homme, se distingue aussi de la science (comme pouvoir de savoir) (Critique du Jugement)
  • “Les Beaux-Arts sont les arts du génie” ( Critique du Jugement )

– L’art selon Schopenhauer : “L’art est contemplation des choses, indépendante du principe de raison” ( Le Monde comme Volonté et comme Représentation )

– L’art selon Nietzsche : “L’essentiel dans l’art, c’est qu’il parachève l’existence, c’est qu’il est générateur de perfection et de plénitude. L’art est par essence affirmation, bénédiction, divinisation de l’existence” (La Volonté de Puissance)

– L’art selon Heidegger :”L’essence de l’art, c’est la vérité se mettant elle-même en oeuvre” (Chemins qui ne mènent nulle part)

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Qu’est-ce que la philosophie définitions d’aristote à descartes, citations sur la liberté, le jugement esthétique, qu’est-ce que la sagesse .

30 Comments

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j’aime la philosophie

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sarr ngagne says: “j’aime la philosophie” Ce commentaire a besoin d’une argumentation pour devenir pertinent.

Je ne suis qu’en partit satisfait de ces argument qui propose un premier paragraphe pertinent qui néanmoins demande un approfondissement, et peut satisfait des situation selon mois sembles hasardeuse et sans avis, point de vue ni explication.

L’art est très difficile a définir, selon moi elle est relatif a notre rapport avec la contemplation, la réflexion et la critique.

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je suis philosophe congolais et je pense que la définition de l’art n’est pas hors de la culture dans la quelle on se trouve car pour les unes c’est utilité et pour les autres la contemplation…

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l art a pour unique raison que la beauté

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la congolexicomatisation des lois du marché est un bon sujet philosophique

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Que faite vous de l’art contemporain ? a t-il réellement pour but la beauté? n’est ce pas plutôt le sens qui est recherché?

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l’art est l’indefinisable

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Impressionnant, que de réflexion dans ce propos. Aies au moins la pertinence de proposer une définition au lieu d’occulter celles que proposent d’autres philosophes (au sens éthymologique). Pour ma part, l’art correspond à l’équilibre entre technique, contemplation et sens.

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L’art ne pourra être défini que dans son objectif de vouloir montrer la beauté la vérité et le bien

Je n’ai peut être pas assez d’appuis car je n’ai probablement pas suffisamment de facteurs mais je pense que l’Art dans un premier temps réside dans notre perception de la “beauté”, c’est un concept qui englobe des milliers de fenêtres ouvertes sur ce qui chante à l’artiste, à lui de faire germer tel ou tel émotion chez l’observateur. Son but va être de le manipuler en s’appuyant sur des détail qu’il aurait voulu mettre en valeur. Ainsi nous pouvons répondre,( en surface et approximativement bien sur) a deux question, une œuvre d’art est une fenêtre sur le monde, le rôle de l’artiste va être d’y placer un filtre. (en percevant, un traduisant sa perception, puis en l’insérant dans “l’esprit” d’autrui.) Pour ma part, l’Art est donc une passerelle entre le “moi”(universelle évidement) et l”autrui”, autre que les mots (trop peut, hasardeux, inexactes) , qui pourraient être interprétés comme la preuve de notre incapacité à nous comprendre. L’Art serrait donc un mode de communication aux nuances beaucoup plus fines et nombreuses, à l’impacte plus brutal, plus profond.

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Faut-il imiter la nature pour creer quelque chose?

Ya til yne difference entre l’art et lesthetique?

L’art serait pour moi l’esthétique beauté du sujet à développer son sens de création .rien n’est plus beau que l’inspiration c’est donc dire que l’inspiration c’est l’art la plus absolue qu’il existe,la plus créatrice et idéal car à chaque nouvelle inspiration se dégage une nouvelle invention.

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qu est ce que la philosophie

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La philosophie c’est la connaissance sur tt ce que vous pourrais imaginé, lart est different que la philosophie.

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l’art est le fruit de toute contemplation sensitive. mais cependant celle ci répose d’une part sur l’agréable qui s’appuie lui s’appuie sur la sensibilité de individuelle et d’autres part elle repose sur le beau qui lui reste absolue et universel.

une oeuvre d’art a t-elle toujours un sens?

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l’art s’éloigne de la technique par l’absence de la connaissance de ceux qui le contemple , lorsque l’humain pourra recréer la nature il n’y aura plus d’art, tout sera technique.

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L’art est-il une technique ?

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Pour moi l art est l’ ensemble de tout ce qu’ englobe la beauté naturelle et la culture tourner vers le sens émotionnelle et éducatif

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Arthur 04/03/2019 at 17:53 L’art est-il une technique ?

Oui, c’est une technique.. Pour les grecs, Artiste signifiait Maitre dans n’importe quel metier..

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Chacun à son point de vue pour la question qu’est-ce que l’art car comme pour les œuvres, l’art peur toucher tout le monde mais d’une façon différente pour chaque individu, l’art est comme la parole est cette une façon pour une être humain de s’exprimer et comme la parole, le sens qu’un artiste donne à une oeuvre ne sera pas forcément le même que comprendra la personne qui la voit. C’est pareille pour l’art. L’art est universel et indéfinissable objectivement, c’est mon point de vue.

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L’art serait -il cette manière dont nou. s percevons le monde qui nous entour, et celui qui , nous habite;et que nous tentons souvent ,d’exposer à l’autre , sans jamais réussir de façon parfaite…?

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Bien sur que l’art est définissable sinon il ne serait pas l’objet de tous ces commentaires! Mais ses définitions sont multiples et dépendent du point de vue, lequel doit nécessairement être précisé lorsqu’on veut en donner une définition, fût-elle une définition négative du genre “on ne peut pas définir l’art”. Il faut peut être rappeler d’abord les deux points de vue primordiaux dans la définition de l’art:

– le point de vue de la production de l’art – point de vue du Faire. Qu’est-ce qui fait qu’un objet est consensuellement défini comme une œuvre d’art et le sépare de l’artisanat ou de l’industrie? Ce premier point de vue doit pouvoir être ‘objectivement’ défini car sans quoi, aucune ‘protection’ d’œuvre d’art n’a de sens: inutile de mettre ces objets dans des musées pour les conserver comme témoignage, inutile de les restituer le cas échéant. – le point de vue de la contemplation d’une œuvre d’art, de sa perception – point de vue Intellectuel. Qu’est-ce qui fait que j’éprouve des sentiments, pas nécessairement positifs d’ailleurs, en contemplant une œuvre d’art? Qu’est-ce qui fait qu’une œuvre d’art ‘exprime’ quelque chose en moi? Ce deuxième point de vue est éminemment subjectif et dépend de la culture et de l’éducation que l’on a reçu. Il demande apprentissage et ouverture d’esprit. Ne pas oublier enfin qu’il s’agit d’une anthropologie, que tous les points de vue sur l’art disent quelque chose de l’Homme au sens universel et que, dans ce sens, l’art est un moyen d’expression de l’espèce, différent du langage, mais avec sa grammaire et son vocabulaire.

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L’art est le passage de représentations subjectives à la matérialisation, dans l’objectif de rendre effectif un sentiment ou une opinion, il peut donc être contemplatif ou conceptuel.

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Et moi je suis peu satisfaite de remises en cause tellement pleines de fautes d’orthographe et de français qu’elles en sont incompréhensibles !

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Et moi je ne suis pas du tout satisfait de ta contestation de la remise en cause. Celle-ci manque en effet de recul pour prendre suffisament de distance afin d’appréhender le propos général derrière les (certes nombreuses) fautes d’othographe et de syntaxe ainsi que de l’humour suffisant pour comprendre l’ironie que pointe notre comparse sur le fait que notre commentateur originel ait donné un avis si court sur le sujet demandant pourtant tant d’élaboration et d’abstraction qu’est la philosphie.

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De toutes façons votre argumentaire est tellement hors de propos que vous n’auriez sans doute rien compris même s’il avait été au fait de l’orthographe. Qui est selon moi un attrape nigaud. On n’a qu’à l’apprendre par cœur l’orthographe et hop! Pas de réflexion là. Pas de grande gloire non plus. À bon entendeur salut!

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Dissertations corrigés de philosophie pour le lycée

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L’art nous détourne-t-il de la réalité ?

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I. Définition et rôle de l’art dans la perception de la réalité

L’art, dans son sens le plus large, est une activité humaine qui vise à susciter une émotion, une réflexion ou une prise de conscience chez l’observateur. Il peut prendre de nombreuses formes, de la peinture à la sculpture, en passant par la musique, la littérature, le cinéma, le théâtre, etc. L’art est donc un moyen d’expression, un langage qui permet de communiquer des idées, des sentiments, des visions du monde.

L’art a un rôle fondamental dans notre perception de la réalité. Il nous permet de voir le monde sous un angle différent, de le comprendre et de l’interpréter. Comme le disait Picasso : « L’art est un mensonge qui nous permet de comprendre la vérité ». En d’autres termes, l’art peut déformer la réalité pour mieux la révéler, pour mettre en lumière des aspects que nous ne percevons pas dans notre quotidien.

Cependant, l’art n’est pas seulement un miroir de la réalité, il est aussi un créateur de réalités. Il peut nous faire voir des choses qui n’existent pas, nous faire imaginer des mondes différents, nous faire rêver. Il peut aussi nous faire réfléchir sur notre propre réalité, sur notre place dans le monde, sur nos valeurs et nos croyances.

II. L’art comme moyen d’évasion et de distorsion de la réalité

L’art peut être vu comme un moyen d’évasion, une porte ouverte sur d’autres mondes, d’autres réalités. Il peut nous permettre de nous évader de notre quotidien, de nos problèmes, de nos soucis. Comme le disait Baudelaire : « La vraie vie est ailleurs ». L’art peut nous transporter ailleurs, nous faire rêver, nous faire oublier la réalité.

Mais l’art peut aussi distordre la réalité, la déformer, la transformer. Il peut nous montrer une réalité idéalisée, embellie, ou au contraire une réalité sombre, tragique, dérangeante. Il peut nous faire voir le monde sous un angle différent, nous faire percevoir des choses que nous ne voyons pas dans notre quotidien.

Cependant, cette distorsion de la réalité n’est pas nécessairement négative. Elle peut nous permettre de voir la réalité sous un autre angle, de la comprendre et de l’interpréter différemment. Elle peut aussi nous permettre de prendre du recul, de réfléchir, de questionner notre propre réalité.

III. L’art comme outil de révélation et de critique de la réalité

L’art n’est pas seulement un moyen d’évasion ou de distorsion de la réalité, il est aussi un outil de révélation et de critique de la réalité. Il peut nous faire prendre conscience de certaines réalités, nous faire réfléchir, nous faire questionner notre propre réalité.

Comme le disait Brecht : « L’art n’est pas un miroir pour refléter la réalité, mais un marteau pour la façonner ». L’art peut donc être un outil de transformation de la réalité, un moyen de critiquer, de dénoncer, de remettre en question.

L’art peut aussi être un moyen de résistance, de contestation, de revendication. Il peut être un moyen de dénoncer des injustices, de lutter contre des oppressions, de revendiquer des droits. Il peut être un moyen de faire entendre des voix qui sont souvent ignorées ou marginalisées.

IV. Réconciliation de l’art et de la réalité : une perspective dialectique

L’art et la réalité ne sont pas nécessairement en opposition, ils peuvent être en dialogue, en interaction. L’art peut être un moyen de comprendre la réalité, de l’interpréter, de la transformer. Il peut être un moyen de révéler la réalité, de la critiquer, de la questionner.

Comme le disait Hegel : « L’art est la manifestation sensible de l’idée ». L’art peut donc être un moyen de donner forme à des idées, à des pensées, à des visions du monde. Il peut être un moyen de donner une forme concrète à des concepts abstraits, à des idées complexes.

En conclusion, l’art ne nous détourne pas nécessairement de la réalité, il peut au contraire nous permettre de la comprendre, de l’interpréter, de la transformer. Il peut être un moyen de révéler la réalité, de la critiquer, de la questionner. Il peut être un moyen de donner une forme concrète à des idées, à des pensées, à des visions du monde. Il peut être un moyen de donner une forme concrète à des concepts abstraits, à des idées complexes.

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Bac philo 2022 : corrigé du sujet « Les pratiques artistiques transforment-elles le monde ? »

Evelyne Oléon, professeure agrégée de philosophie, propose un corrigé d’un des sujets de l’épreuve de philosophie du baccalauréat général 2022.

Par  Service Campus

Temps de Lecture 3 min.

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Des élèves de Terminale commencent l’épreuve de philosophie mercredi 15 juin 2022 au lycée Sainte-Marie Les Maristes à Lyon.  OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

Ce mercredi 15 juin, les élèves de terminale générale passent l’épreuve de philosophie du baccalauréat. Voici le corrigé d’un des deux sujets de dissertation proposés, réalisé par la professeure de philosophie Evelyne Oléon.

« Les pratiques artistiques transforment-elles le monde ? »

Analyse – problématisation :

L’expression, au pluriel, « pratiques artistiques » renvoie aux différentes formes d’art envisagées du point de vue du faire : production, création. C’est le travail du sculpteur qui transforme la matière pour lui donner une forme, du musicien qui travaille la matière sonore, du cinéaste qui prend et monte des prises de vues, du romancier. Le sujet insiste sur la diversité de ces pratiques mais invite à les penser aussi dans ce qu’elles ont en commun.

Peuvent-elles transformer le monde ? Ont-elles un pouvoir d’action, de modification sur le monde ? Sont-elles dotées d’une efficience, voire d’une efficacité ? Il faudra les penser par rapport à d’autres pratiques auxquelles on reconnaît un pouvoir de modification. La technique transforme la nature, l’action politique transforme la vie des hommes. Les pratiques artistiques ont-elles un effet sur le monde ? L’art nous semble souvent relever de l’imaginaire et non du réel, ouvrir un espace spirituel de contemplation mais non d’action. Les pratiques artistiques n’interprètent-elles pas le monde plutôt que de le transformer ?

Enfin la question interroge le rapport au monde. Le monde ce n’est pas seulement la nature, le réel mais le monde ambiant, ce que les hommes ont en commun, ce qu’ils habitent ensemble, en tant qu’hommes.

Les pratiques artistiques ont-elles le pouvoir de transformer le monde ? Est-il d’ailleurs souhaitable qu’elles cherchent à le faire ? Quel rapport peut-on établir entre cette transformation du monde, si elle est pensable, et celles engagées par d’autres pratiques comme la pratique politique par exemple. Y a-t-il une manière propre à l’art de transformer le monde des hommes ?

1/Les pratiques artistiques ne transforment pas le monde et il n’est peut-être pas souhaitable qu’elles le fassent

A – Les différentes pratiques artistiques transforment la matière en l’informant, en faisant émerger d’autres possibilités à partir du donné naturel (de nouveaux sons ; de nouvelles formes), mais ne transforment pas le monde en lui-même. Les objets esthétiques sont d’abord des objets imaginaires. Ils constituent une interprétation du monde et non une transformation réelle (un paysage interprète le monde mais ne le modifie pas). L’œuvre d’art est un monde, elle ne transforme pas le monde. C’est ce qui distingue les pratiques artistiques de la technique. L’art se sert des techniques mais les met au service de l’imaginaire alors que le technicien vise à transformer concrètement la nature.

B – Les limites de l’art engagé qui voulait changer le monde, transformer la vie des hommes mais qui perd, se faisant, la gratuité du processus créatif en se pliant à l’idéologie, confondant pratiques artistiques et pratiques politiques. Vouloir changer le monde par l’art, c’est souvent mettre les révolutions esthétiques au service des révolutions politiques – exemple : les constructivistes russes, les futuristes italiens.

2/Les pratiques artistiques ne transforment pas le monde mais notre regard sur le monde

A – Si les pratiques artistiques ne transforment pas le monde, elles peuvent changer notre façon de le voir. Les arts donnent à voir, à percevoir. Il s’agit de changer non pas la vie concrète de la société mais d’opérer une révolution spirituelle. Non pas de « transformer le monde » , comme le dit Marx de la praxis révolutionnaire, mais de « changer la vie » , selon les vœux de Rimbaud.

B – L’art donne à voir – comme le dit Alberti à propos de la perspective à la Renaissance : « Le tableau est une fenêtre sur le monde. » Pour Proust, le peintre opère le regard, donne de nouveaux yeux pour voir le monde. Il réalise, pour notre perception, une catastrophe géologique, un vrai tremblement de terre, renversant des anciens modèles, en créant de nouveaux.

3/Cette transformation esthétique n’est-elle pas aussi une transformation du monde, une transformation spécifique aux pratiques artistiques ?

A – Les changements introduits par les pratiques artistiques ne sauraient se limiter au seul « monde de l’art ». Les pratiques artistiques ont souvent des effets décisifs sur la vie sociale, que l’on pense à la photographie, au cinéma, au rôle qu’ils ont joué dans l’histoire du XX e  siècle, révolutionnant le rapport à la trace, à la mémoire, à la manière de faire de l’histoire.

B – Les transformations introduites par l’art ne sont pas seulement celles du regard. Cela est patent avec les pratiques artistiques du XX e  siècle, qui agissent directement sur le réel et non sur notre perception du réel : le land art , c’est l’art qui fait le paysage et ne se contente pas de le représenter. Le body art , c’est l’art qui modifie le corps et non notre représentation du corps comme le fait le nu.

Mais les transformations que les pratiques artistiques introduisent sont des transformations spécifiques que l’on ne saurait confondre avec celles introduites par la science, la technique, la politique. Il s’agit de transformations lentes, peu prévisibles, sans mainmise de la volonté, se gardant des idéologies et du désir de pouvoir, se gardant même sans doute de tout projet de transformation du monde.

Conclusion : même s’il convient de penser la spécificité des pratiques artistiques, de leur impact possible sur le monde, même s’il convient de les distinguer de toute autre pratique, les pratiques artistiques contribuent bien à « changer la vie » selon l’expression de Rimbaud, et à faire des mondes.

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l'art en philosophie

L’art en philosophie : quelques thèses incontournables

Cet article s’intéresse aux différentes thèses philosophiques sur l’art. Il tente de recenser les plus importantes d’entre elles.

PLATON, La République , Livre X : l ’art n’est qu’imitation et illusion

La poésie, génératrice d’illusion, est bannie de la cité idéale chez Platon. Dans un extrait, le philosophe grec prend l’image des trois lits : son essence , celui du menuisier ( matériel ) et celui du peintre ( idéal ). L’artiste copie en réalité le lit de l’artisan, lui-même créé à partir du concept. De ce fait, l’art est mensonge et illusion, il ne fait que copier la représentation matérielle d’un concept et non le concept même. “Est-ce représenter ce qui est tel qu’il est, ou ce qui paraît tel qu’il paraît; est-ce l’imitation de l’apparence ou de la réalité ? – De l’apparence dit-il.” Le Beau artistique n’existe pas pour Platon.

ARISTOTE, Poétique : l’art est imitation

Le disciple de Platon s’en distingue nettement ici. Il observe que les hommes ont tendance à imiter : “Imiter est en effet, dès leur enfance, une tendance naturelle aux hommes”, et ils prennent plaisir à contempler ces imitations. De plus, l’homme aime à apprendre par la contemplation. “Apprendre est un grand plaisir […]. On se plaît en effet à regarder les images car leur contemplation apporte un enseignement.” Notons que Pascal fait référence à cet extrait dans ses Pensées : “Quelle vanité que la peinture qui n’attire l’admiration que par la ressemblance des choses, dont on admire point les originaux.” En résumé, selon Aristote, l’art prend sa source dans le plaisir de l’imitation.

Lire plus : Philosophie du langage : les principales thèses à connaître

HEGEL, Esthétique : distinction entre beauté naturelle et beauté esthétique

L’Esthétique chez Hegel renvoie à la philosophie des beaux-arts. “L’esthétique a pour objet le vaste empire du beau […] c’est la philosophie de l’art, ou plus précisément des beaux-arts.” Mais cette définition exclut le beau dans la nature et ne considère que le beau dans l’art. Cela est d’autant plus vrai que les thèses courantes privilégient le beau naturel. “Mais il est permis de soutenir dès maintenant que le beau artistique est plus élevé que le beau dans la nature.” L’esprit est toujours supérieur à la nature ,  en toute idée sont présents toujours l’esprit et la liberté. Hegel conclut : la beauté artistique est supérieure à la beauté naturelle car elle est le fruit de l’esprit. 

HEGEL, Esthétique : l’art n’est pas pure imitation

L’art ne saurait se borner à une simple imitation de la nature. L’opinion courante considère que l’art doit imiter la nature. L’imagination désigne donc cette habileté à reproduire avec fidélité les objets naturels et constituerait alors le but essentiel de l’art. Mais c ette idée restreint l’art à ne reproduire que ce qui existe déjà dans le monde, or l’art est création, il introduit de la nouveauté. Cette tâche reproductrice est inutile (“cette reproduction est du travail superflu”) et présomptueuse. L’art, “limité dans ses moyens d’expression et ne peut produire que des illusions partielles.”

L’art, en s’en tenant à cette définition, ne nous donne qu’une “caricature de la vie”. L’art d’imitation est mesquin et sans grandeur pour Hegel. “L’art, quand il se borne à imiter, ne peut rivaliser avec la nature, et qu’il ressemble à un ver qui s’efforce en rampant d’imiter un éléphant.” L’art est donc médiocre quand il se borne à la simple imitation de la nature. L’art a quelque chose de surnaturel dans son caractère créateur.

HEGEL, Esthétique : l’art doit exclure tout désir

Notre rapport pratique au réel est le désir : “le mode de relations aux choses extérieures est le désir”. L’homme est un être de désir (idée qu’on retrouve chez de nombreux philosophes, dont Spinoza et son conatus en particulier). Dans ce rapport pratique, l’objet est détruit par le sujet. L’homme puise dans les objets sa subsistance, en fait usage et les sacrifie à sa satisfaction personnelle. Le désir maintient l’objet dans son existence sensible et concrète. “Il n’a que faire de tableaux”.

Ainsi, ni l’objet ni le sujet n’y sont libres et indépendants : l’objet est destiné à être détruit et le sujet est prisonnier des intérêts individuels. Au contraire, l’art est libre contemplation par l’esprit : “Les relations de l’homme à l’œuvre d’art ne sont pas de l’ordre du désir. Il la laisse exister pour elle-même, librement, en face de lui, il la considère sans la désirer. ” L’œuvre d’art est vue comme un objet théorique et non pratique. Dès lors, sans même avoir une réalité tangiblement concrète, l’œuvre d’art est dotée d’une existence sensible. L’art est donc libre contemplation par l’esprit, dénuée de tout désir.

HEGEL, Esthétique :  l’art est l’esprit se prenant pour objet

L’esprit a la faculté de se considérer lui-même (par la pensée) : l’esprit peut se prendre lui-même pour objet de pensée. Quant à l’œuvre d’art, bien qu’elle se rapporte au sensible, elle est œuvre d’esprit, “dans la mesure où elles sont jaillies de l’esprit et produites par lui.”. De ce fait, l’art se rapproche plus de l’esprit et de la pensée que de la nature. Les créations de l’art ne sont pas des pensées et des concepts mais “un déploiement extérieur du concept, une aliénation qui le porte vers le sensible.” L’art est l’expression de l’esprit sous forme sensible.

ARENDT, Condition de l’homme moderne : la durabilité de l’œuvre d’art

L’œuvre d’art, unique, n’est pas échangeable. Elle donne à l’artifice humain sa stabilité. Elle n’a pas d’utilité pratique : « l’œuvre d’art doit être soigneusement écartée du contexte des objets d’usage ordinaires.”  “Les œuvres d’art sont de tous les objets tangibles les plus intensément du monde; leur durabilité est presque invulnérable aux effets corrosifs des processus naturels.” Les véritables œuvres d’art traversent les temps, demeurant souvent inaltérées.

Elles acquièrent un statut d’objet immortel créé par l’homme. Arendt met en évidence la permanence de l’art, ce pressentiment d’immortalité “d’une chose immortelle accomplie par des mains mortelles.” L’œuvre d’art échappe par ailleurs à la pensée créatrice lorsqu’elle se matérialise. Le processus de la pensée doit s’interrompre pour la réification matérialisatrice de l’oeuvre. Dans la création de l’œuvre d’art, la pensée est inutile. 

Lire plus : Le Monde chez Nietzsche 

NIETZSCHE, La généalogie de la morale (IIIe Dissertation) : le Beau ne relève pas d’une connaissance mais d’une promesse de bonheur

Nietzsche, au début de cette troisième dissertation, propose une réflexion sur le Beau. Il prend ainsi partie pour la vision de Stendhal , lequel voit dans l’art “une promesse de bonheur”. Au contraire, Kant a défini le beau du point de vue du spectateur désintéressé. Son point de vue est marqué par l’impersonnalité et l’universalité.

“ Au lieu d’envisager le problème esthétique en partant de l’expérience de l’artiste, Kant a médité sur l’art et le beau du seul point de vue du spectateur”. Ce spectateur n’éprouve aucun ravissement face à la beauté: “Est beau, dit Kant, ce qui provoque un plaisir désintéressé.” A l’opposé, Stendhal voit dans le beau “une promesse de bonheur”, il récuse le désintéressement avancé par Kant. La beauté chez Nietzsche ne relève pas d’une connaissance, n’est pas théorique, mais est une expérience érotique.

NIETZSCHE, La volonté de puissance : l’art désigne un total épanouissement

“Sans la musique, vivre aurait été une erreur.” écrit Nietzsche. Pour ce dernier, l ’art est d’une importance vitale, il est joie et plénitude radicale , en plus d’apparaître comme le premier degré de l’effort vers le surhumain. “Ce qui est essentiel dans l’art, c’est qu’il parachève l’existence , c’est qu’il est générateur de perfection et de plénitude: l’art est essentiellement l’affirmation, la bénédiction, la divinisation de l’existence.” L’art, par essence, est affirmation de l’existence, création de nouvelles valeurs.

PLATON, Ion : le poète crée par don divin

D’où vient le génie qu’on accorde aux poètes ? Cette question suscite encore débat aujourd’hui. La vision de Platon est aussi celle de nombreux poètes tel Ronsard. C’est l’inspiration qui anime l’artiste. Le poète est inspiré, il perd la raison : ‘il n’est pas en état de créer avant d’être inspiré par un dieu”. Son privilège divin expliquerait sa spécialisation: il est le réceptacle de la Divinité. C’est aussi cette part de divin qui écarte l’artiste de la société et en fait un homme à part. Le poète crée par l’effet d’un don divin et se fait l’intermédiaire de cette divinité. 

KANT, Critique du jugement : le beau plaît universellement sans concept

“Le beau est ce qui est représenté, sans concept, comme l’objet d’une satisfaction universelle.” Citation extrêmement connue, Kant pointe la satisfaction désintéressée et universelle comportant une ressemblance avec le jugement logique. Celui-ci constitue par des concepts une connaissance de l’objet esthétique. Toutefois, cette universalité est subjective et non pas logique: “il a droit à une universalité subjective.” L’universalité du jugement esthétique ne repose pas sur des concepts.

KANT, Critique de la faculté de juger : le jugement de goût ne peut se prouver

Le jugement de goût, dire si l’on apprécie ou non une œuvre, ne peut pas se prouver. Il se situe entre subjectivité et objectivité. En effet, chacun connaît le poncif : “à chacun son propre goût”. Il fonde le goût sur la pure subjectivité. Le second lieu commun du goût est le suivant : “on ne dispute pas du goût”. Celui-ci reconnaît l’absence de concepts déterminés du goût . Néanmoins, pour Kant, il manque une proposition intermédiaire : “on peut discuter du goût.” Or, “là où il est permis de discuter, on doit aussi avoir l’espoir de s’accorder”.

On constate donc l’antinomie du jugement de goût : le jugement ne se fonde pas sur des concepts (autrement on pourrait discuter à ce sujet), et pourtant le jugement se fonde aussi sur des concepts (autrement on ne pourrait même pas discuter à ce sujet). Le jugement de goût ne peut se prouver, et pourtant on peut en discuter. 

KANT, Critique du jugement : le génie est une disposition innée par laquelle la nature fournit des règles à l’art

“Le génie est le talent de produire ce dont on ne peut donner de règle déterminée.” Par conséquent, “l’originalité est sa première qualité.” Donnant des règles à l’art, “ses productions doivent être des modèles, elles doivent être exemplaires”. Le génie ne peut “lui-même décrire” ou expliquer comment il a accompli ses productions “mais il donne la règle par une inspiration de la nature”. Dans le génie, la nature donne des règles à l’art.

NIETZSCHE, Humain trop humain : le génie n’est pas une disposition innée de l’esprit

Encore une fois Nietzsche s’oppose à Kant. Selon lui, c’est le travail qui crée l’œuvre. “L’activité du génie ne paraît pas le moins du monde quelque chose de foncièrement différent de l’activité de l’inventeur en mécanique”. Le génie représente un long travail. Nietzsche l’associe à quelque chose proche de l’activité artisanale. En réalité, c’est pour éviter de l’envier que l’on a employé le terme de génie (“Nommer quelqu’un “divin”, c’est dire: “ici nous n’avons pas à rivaliser.””) mais aussi par aversion pour la genèse laborieuse.  Le génie ne relève d’un miracle, d’un talent inné, il est le fruit d’un long travail.

Bergson, Le Rire : Quel est l’objet de l’art ?

“Quel est l’objet de l’art ? Si la réalité venait frapper directement nos sens et notre conscience, si nous pouvions entrer en communication immédiate avec les choses et avec nous-mêmes, je crois bien que l’art serait inutile, ou plutôt que nous serions tous artistes, car notre âme vibrerait alors continuellement à l’unissons de la nature.” Bergson 

D’après sa thèse sur le langage “nous ne voyons pas les choses mêmes; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles.” Le langage est trompeur. “Ce sont aussi nos propres états d’âme qui se dérobent à nous dans ce qu’ils ont d’intime, de personnel, d’originalement vécu.” Nous n’apercevons de notre état d’âme “que son déploiement extérieur. Nous ne saisissons de nos sentiments que leur aspect impersonnel”.

L’individualité nous échappe, “nous vivons dans une zone mitoyenne entre les choses et nous, extérieurement aux choses, extérieurement aussi à nous-mêmes.” Au contraire, l’artiste vit détaché de tout cela. Le détachement de l’artiste est naturel, inné, mais imparfait. “Si ce détachement était complet, si l’âme n’adhérait plus à l’action par aucune de ses perceptions, elle serait l’âme d’un artiste comme le monde n’en a point vu encore. Elle excellerait dans tous les arts à la fois […]. Elle apercevrait toutes choses dans leur pureté originelle.”

L’art n’a qu’un objet. Celui d’écarter les symboles pratiquement utiles, les généralités conventionnellement et socialement acceptées, tout ce masque la réalité même. Bergson conclut avec cette fameuse phrase : “L’art n’est sûrement qu’ une vision plus directe de la réalité .”

BOURDIEU, La Distinction : Le goût est un habitus qui s’ignore

On finit par un peu de sociologie . Le goût est le produit d’un déterminisme social qui permet de se distinguer. D’après Bourdieu, la dimension esthétique s’élabore comme rapport désintéressé au monde: ce désintérêt est un signe distinctif d’une position privilégiée dans la société. La disposition esthétique “est aussi une expression distinctive d’une position privilégiée dans l’espace social“. “Comme toute espèce de goût, elle unit et sépare”. Le goût est également un marqueur social.

Il est “ce par quoi on se classe et par quoi on est classé.”, il est “l’affirmation pratique d’une différence inévitable.” De plus, Bourdieu fait remarquer que ce sont les dégoûts qui sont le plus révélateurs de cet habitus et finit même par affirmer : “les goûts sont avant tout des dégoûts”

Ainsi, le goût est un habitus qui s’ignore.

Lire plus : Trouver le meilleur artisan

Filière ECG ECT Littéraires

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Groupe d'école visé TOP 3 (HEC Paris, ESSEC, ESCP) TOP 5 (EDHEC, EMLYON) TOP 7 (SKEMA, AUDENCIA) TOP 10 (NEOMA, GEM, TBS) TOP 12 (KEDGE, RSB) TOP 15 (MBS, BSB, ICN) TOP 18 (IMT-BS, Excelia, EM Strasbourg) TOP 20 (EM Normandie, ISC Paris) TOP 24 (INSEEC, ESC Clermont, SCBS, BBS)

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l'art dissertation philosophie

philofrançais.fr

"passe ton bac d'abord ", l’art.

l'art dissertation philosophie

Remue-neurones …
​Pourquoi des artistes? Pourquoi l’art ? L’art sert-il à quelque chose ? A quoi reconnait-on une oeuvre d’art ? Le Beau est-il toujours la finalité de l’art ? L’art nous détourne-t-il de la réalité ? Pour avoir du goût, faut-il être cultivé ? L’art est-il une illusion ? L’œuvre d’art est-elle une preuve de la liberté ? L’art est-il une forme de langage ? L’art est-il affranchi de toute règle morale ? L’art a-t-il une spécificité par rapport aux autres domaines de l’activité humaine ? L’art dépend-il de règles ou d’un génie créateur ? « Quand y a-t-il art ? »

QUELQUES DEFINITIONS

Art, artiste....

  En latin «  ars  », désignait « l’habileté acquise par l’étude ou la pratique » . Le mot peut donc s’appliquer à toutes les activités humaines qui impliquent la maitrise d’un savoir faire codé   : art de la guerre, art oratoire, art d’être ceci ou cela…

  Jusqu’au XVIIIème, le nom de celui qui pratique les arts est artisan . (de l’italien artigiano .)

  Ce n’est donc que depuis le XVIIIème   siècle et parallèlement à l’apparition du mot « technique » que l’art est qualifié par le terme   « beaux-arts . C’est donc au XVIIIème siècle que la distinction entre artiste et artisan commence à se faire.  

Arts libéraux, Arts mécaniques...

l'art dissertation philosophie

Art et Technique

 Dans le champ de l’art, le terme de technique recoupe au moins quatre définitions distinctes,   il désigne :

  • les matériaux employés dans la réalisation de l’objet exposé 
  • le savoir faire artisanal de l’artiste
  • une simple manière de procéder,   qui ne suppose pas nécessairement l’acquisition d’un savoir-faire particulier.   (certaines techniques   compromettent la spontanéité d’un geste ou entravent les possibilités de découvertes accidentelles).
  • Enfin, renvoyant aux productions industrielles, la technique désigne l’ensemble des machines
Petit rappel sur l’histoire de l’art ….

QU'EST-CE QUE L 'ART ?

L’oeuvre d’art est un objet paradoxal puisqu’il est à la fois “inutile” dans la mesure où il n’a pas d’utilité vitale ( Du moins en apparence) et en même temps, il n’y a pas de société humaine sans art. Il y a donc un paradoxe : inutile et en même temps essentiel à l’homme.  

Comment alors définir ce qu’est une oeuvre d’art ? D’autant qu’en fonction des époques, la définition peut varier. Au XXI° siècle la question n’est plus tout à fait la même qu’au XVII° ou XVIII°… Aujourd’hui, l’art ne cherche plus le “Beau” , n’est plus soumis à des règles strictes comme il l’était par exemple à l’âge classique. La question que l’on pourra se poser alors sera : Quand y-a-t-il art ?  

l'art dissertation philosophie

Emmanuel Kant

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Emmanuel Kant (1724-1804) Philosophe allemand. La Critique de la faculté de juger s’intéresse, en particulier, au jugement de goût, dont l’objet est l’œuvre d’art. 

 En droit on ne devrait appeler art que la production par liberté, c’est-à-dire par un libre arbitre qui met la raison au fondement de ses actions. On se plaît à nommer une œuvre d’art le produit des abeilles (les gâteaux de cire régulièrement construits), mais ce n’est qu’en raison d’une analogie avec l’art ; en effet, dès que l’on songe que les abeilles ne fondent leur travail sur aucune réflexion proprement rationnelle, on déclare aussitôt qu’il s’agit d’un produit de leur nature (de l’instinct), et c’est seulement à leur créateur qu’on l’attribue en tant qu’art.

 Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger (1750)

l'art dissertation philosophie

Pour qu’il y ait « art », il faut qu’il y ait intention. Les abeilles n’ont pas une intention. Elles fabriquent ce que pour quoi elles sont programmées. Elles ne savent rien faire d’autre. .  C’est une activité innée et non une manifestation de l’esprit. Pour Kant, on ne peut donc « appeler art » que la production par liberté ».  

Alain : L’art déborde les règles...

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Alain (Émile Chartier, 1868-1951), dans Système des Beaux-Arts, montre qu’il n’y a pas de commune mesure entre la façon de procéder de l’artisan, maître des règles qui le rendent compétent dans son métier, et la manière de créer de l’artiste dont l’activité (en tant qu’elle est proprement artistique) ne se soumet à aucune règle préalable.

 Il reste à dire en quoi l’artiste diffère de l’artisan. Toutes les fois que l’idée précède et règle l’exécution, c’est industrie. Et encore est-il vrai que l’oeuvre souvent, même dans l’industrie, redresse l’idée en ce sens que l’artisan trouve mieux qu’il n’avait pensé dès qu’il essaie ; en cela il est artiste, mais par éclairs. Toujours est-il que la représentation d’une idée dans une chose, je dis même d’une idée bien définie comme le dessin d’une maison, est une oeuvre mécanique seulement, en ce sens qu’une machine bien réglée d’abord ferait l’oeuvre à mille exemplaires. Pensons maintenant au travail du peintre de portrait ; il est clair qu’il ne peut avoir le projet de toutes les couleurs qu’il emploiera à l’oeuvre qu’il commence ; l’idée lui vient à mesure qu’il fait ; il serait même rigoureux de dire que l’idée lui vient ensuite, comme au spectateur, et qu’il est spectateur aussi de son oeuvre en train de naître. Et c’est là le propre de l’artiste. Il faut que le génie ait la grâce de la nature et s’étonne lui-même.

Un beau vers n’est pas d’abord en projet, et ensuite fait ; mais il se montre beau au poète ; et la belle statue se montre belle au sculpteur à mesure qu’il la fait ; et le portrait naît sous le pinceau. […] Ainsi la règle du Beau n’apparaît que dans l’oeuvre et y reste prise, en sorte qu’elle ne peut servir jamais, d’aucune manière, à faire une autre oeuvre.

Alain, Système des Beaux-Arts , (1920), Livre I, Chap. VII

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La spécificité de la création artistique tient au débordement des règles par l’artiste. C’est par ce dépassement des règles que l’œuvre d’art prend forme au fur et à mesure, sous la main de l’artiste. Aucune règle ne préside, à l’avance, à l’apparition du beau. Alain montre ici que l’artiste ne possède pas une idée déterminée de l’œuvre qu’il réalise. C’est en réalisant son œuvre que la règle qui la détermine est rendue manifeste.  C’est donc bien cette absence préalable d’idée et de règle qui présiderait à la réalisation d’une œuvre qui caractérise l’art. C’est pourquoi l’œuvre d’art est toujours singulière, là où, à l’inverse, l’œuvre technique, suivant un procédé de réalisation prédéfini, peut être reproduite à l’infini. L’œuvre d’art est caractérisée par la non-reproductibilité en raison du fait que la création artistique déborde les règles (pas de règles préexistantes à l’œuvre qui suffisent à déterminer sa création). L’artiste n’est donc pas seulement un artisan car il ne fabrique pas seulement, il crée.  Ce texte suppose reconnu que les artistes sont aussi et d’abord des artisans : ils ont à apprendre les opérations nécessaires à la production d’oeuvres techniquement maîtrisées. Mais l’essentiel de la création artistique est ailleurs : il est, sinon dans l’oubli, du moins dans le débordement des règles, par quoi l’oeuvre prend forme au fur et à mesure qu’elle est produite tandis que l’artiste, spectateur de lui-même, donne corps à la beauté. Nulle règle ne préside, à l’avance, à l’apparition du beau qui devient ainsi, pour lui-même et de manière singulière, sa propre règle. Mais, l’absence de règles, préalables et suffisantes pour la création d’oeuvres d’art, peut être rapportée à l’absence de concept rigoureusement déterminé, dans l’esprit de l’artiste, de ce que devrait être le beau. Ne sachant pas quelle beauté il poursuit, l’artiste ne peut pas savoir non plus selon quelles règles il va l’atteindre. Il en va, semble-t-il, tout autrement pour la production technique : la fonction de l’objet qu’il y a à produire détermine de façon beaucoup plus serrée, dans l’esprit de l’artisan, le concept de cet objet ainsi que les règles à respecter pour sa production.

Georg Wilhelm Friedrich Hegel,  (1770 - 1831)

l'art dissertation philosophie

Georg Wilhelm Friedrich Hegel ,  ( 1770  –  1831 )  philosophe  allemand . Son œuvre, postérieure à celle de  Kant   a eu une influence décisive sur l’ensemble de la  philosophie contemporaine .  

En nous plaçant au point de vue du sens commun, nous avons à soumettre à l’examen les propositions suivantes 1° L’art n’est point un produit de la nature, mais de l’activité humaine ; 2° Il est essentiellement fait pour l’homme, et, comme il s’adresse aux sens, il emprunte plus ou moins au sensible ; 3° Il a son but en lui-même. […]  A cette manière d’envisager l’art se rattachent plusieurs préjugés qu’il est nécessaire de réfuter. 1° Nous rencontrons d’abord cette opinion vulgaire que l’art s’apprend d’après des règles. Or ce que les préceptes peuvent communiquer se réduit à la partie extérieure, mécanique et technique de l’art ; la partie intérieure et vivante est le résultat de l’activité spontanée du génie de l’artiste . L’esprit, comme une force intelligente, tire de son propre fonds le riche trésor d’idées et de formes qu’il répand dans ses œuvres. Cependant il ne faut pas, pour éviter un préjugé, tomber dans un autre excès, dire que l’artiste n’a pas besoin d’avoir conscience de lui-même et de ce qu’il fait, parce qu’au moment où il crée il doit se trouver dans un état particulier de l’âme qui exclut la réflexion, savoir, l’inspiration. Sans doute, il y a dans le talent et le génie un élément qui ne relève que de la nature ; mais il a besoin d’être développé par la réflexion et l’expérience. En outre tous les arts ont un côté technique qui ne s’apprend que par le travail et l’habitude. L’artiste a besoin, pour n’être pas arrêté dans ses créations, de cette habileté qui le rend maître et le fait disposer à son gré des matériaux de l’art. […]

2° Une autre manière de voir non moins erronée au sujet de l’art considéré comme produit de l’activité humaine est relative à la place qui appartient aux œuvres de l’art comparées à celles de la nature. L’opinion vulgaire regarde les premières comme inférieures aux secondes, d’après ce principe que ce qui sort des mains de l’homme est inanimé, tandis que les productions de la nature sont organisées, vivantes à l’intérieur et dans toutes leurs parties. Dans les œuvres de l’art, la vie n’est qu’en apparence et à la surface ; le fond est toujours du bois, de la toile, de la pierre, des mots. Mais ce n’est pas cette réalité extérieure et matérielle qui constitue l’œuvre d’art ; son caractère essentiel, c’est d’être une création de l’esprit, d’appartenir au domaine de l’esprit, d’avoir reçu le baptême de l’esprit, en un mot, de ne représenter que ce qui a été conçu et exécuté sous l’inspiration et à la voix de l’esprit. Ce qui nous intéresse véritablement, c’est ce qui est réellement significatif dans un fait ou une circonstance, dans un caractère, dans le développement ou le dénouement d’une action. L’art le saisit et le fait ressortir d’une manière bien plus vive, plus pure et plus claire que cela ne peut se rencontrer dans les objets de la nature ou les faits de la vie réelle. Voilà pourquoi les créations de l’art sont plus élevées que les productions de la nature. Nulle existence réelle n’exprime l’idéal comme le fait l’art. En outre, sous le rapport de l’existence extérieure, l’esprit sait donner à ce qu’il tire de lui-même, à ses propres créations, une perpétuité, une durée que n’ont pas les êtres périssables de la nature. »

Hegel,   Introduction aux leçons d’esthétique (traduction de Charles Bénard et Claire Margat),Le Intégrales de  Philo, Nathan, p. 46-48.

Le beau artistique est plus beau que le beau de la Nature car il est le produit de la pensée, d’une pensée libre . Si les productions de l’esprit sont supérieures, c’est parce qu’elles sont l’expression de l’homme qui prend conscience de lui-même en se contemplant lui-même et en imprimant sa marque sur le monde. (voir exple de l’enfant qui fait des ronds dans l’eau). Tout homme agit sur le monde. Mais l’artiste est celui qui le spiritualise.

QU' EST-CE QU'UNE OEUVRE D' ART

Nelson goodman.

Le philosophe américain Nelson Goodman se demande ici dans quelle mesure n’importe quoi peut être considéré comme une oeuvre d’art:

« La littérature esthétique est encombrée de tentatives désespérées pour répondre à la question «Qu’est-ce que l’art ?» Cette question, souvent confondue sans espoir avec la question de l’évaluation en art «Qu’est-ce que l’art de qualité ?», s’aiguise dans le cas de l’art trouvé – la pierre ramassée sur la route et exposée au musée ; elle s’aggrave encore avec la promotion de l’art dit environnemental et conceptuel. Le pare-chocs d’une automobile accidentée dans une galerie d’art est-il une œuvre d’art ? Que dire de quelque chose qui ne serait pas même un objet, et ne serait pas montré dans une galerie ou un musée – par exemple, le creusement et le remplissage d’un trou dans Central Park 1 , comme le prescrit Oldenburg 2 ? Si ce sont des œuvres d’art, alors toutes les pierres des routes, tous les objets et événements, sont-ils des œuvres d’art ? Sinon, qu’est-ce qui distingue ce qui est une œuvre d’art de ce qui n’en est pas une ? Qu’un artiste l’appelle œuvre d’art ? Que ce soit exposé dans un musée ou une galerie ? Aucune de ces réponses n’emportent la conviction.

 Je le remarquais au commencement de ce chapitre, une partie de l’embarras provient de ce qu’on pose une fausse question – on n’arrive pas à reconnaître qu’une chose puisse fonctionner comme œuvre d’art en certains moments et non en d’autres. Pour les cas cruciaux, la véritable question n’est pas «Quels objets sont (de façon permanente) des œuvres d’art ?» mais «Quand un objet fonctionne-t-il comme œuvre d’art ?» – ou plus brièvement, comme dans mon titre 3 , «Quand y a-t-il de l’art?».

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Ma réponse : exactement de la même façon qu’un objet peut être un symbole – par exemple, un échantillon – à certains moments et dans certaines circonstances, de même un objet peut être une œuvre d’art en certains moments et non en d’autres. À vrai dire, un objet devient précisément une œuvre d’art parce que et pendant qu’il fonctionne d’une certaine façon comme symbole. Tant qu’elle est sur une route, la pierre n’est d’habitude pas une œuvre d’art, mais elle peut en devenir une quand elle est donnée à voir dans un musée d’art. Sur la route, elle n’accomplit en général aucune fonction symbolique. Au musée, elle exemplifie 4 certaines de ses propriétés – par exemple, les propriétés de forme, couleur, texture. Le creusement et remplissage d’un trou fonctionne comme œuvre dans la mesure où notre attention est dirigée vers lui en tant que symbole exemplifiant. D’un autre côté, un tableau de Rembrandt cesserait de fonctionner comme œuvre d’art si l’on s’en servait pour boucher une vitre cassée ou pour s’abriter.

Nelson Goodman, «Quand y a-t-il art ?» (1977), in Manières de faire des mondes , trad.  1992 

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Hannah Arendt,   1906 -   1975

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Hannah Arendt,   1906 –   1975), est une philosophe allemande naturalisée américaine, connue pour ses travaux sur l’activité politique, le totalitarisme et la modernité.  Ses livres les plus célèbres sont Les Origines du totalitarisme (1951), Condition de l’homme moderne (1958) et La Crise de la culture (1961). 

  « Parmi les choses qu’on ne rencontre pas dans la nature, mais seulement dans le monde fabriqué par l’homme, on distingue entre objets d’usage et œuvres d’art ; tous deux possèdent une certaine permanence qui va de la durée ordinaire à une immortalité potentielle dans le cas de l’œuvre d’art. En tant que tels, ils se distinguent d’une part des produits de consommation, dont la durée au monde excède à peine le temps nécessaire à les préparer, et d’autre part, des produits de l’action, comme les événements, les actes et les mots, tous en eux-mêmes si transitoires qu’ils survivraient à peine à l’heure ou au jour où ils apparaissent au monde, s’ils n’étaient conservés d’abord par la mémoire de l’homme, qui les tisse en récits, et puis par ses facultés de fabrication. Du point de vue de la durée pure, les œuvres d’art sont clairement supérieures à toutes les autres choses; comme elles durent plus longtemps au monde que n’importe quoi d’autre, elles sont les plus mondaines des choses. Davantage, elles sont les seules choses à n’avoir aucune fonction dans le processus vital de la société; à proprement parler, elles ne sont pas fabriquées pour les hommes, mais pour le monde, qui est destiné à survivre à la vie limitée des mortels, au va-et-vient des générations. Non seulement elles ne sont pas consommées comme des biens de consommation, ni usées comme des objets d’usage: mais elles sont délibérément écartées des procès de consommation et d’utilisation, et isolées loin de la sphère des nécessités de la vie humaine. »           

Hannah Arendt, La Crise de la culture

H. Arendt montre  la spécificité de l’œuvre d’art par rapport aux autres productions humaines. Les œuvres d’art se distinguent de toute autre production humaine par leur durée « Du point de vue de la durée pure, les œuvres d’art sont clairement supérieures à toutes les autres choses » et aussi par leur inutilité puisque « elles sont les seules choses à n’avoir aucune fonction dans le processus vital de la société » et «Elles sont délibérément écartées des procès de consommation et d’utilisation».   Elles ont «une immortalité potentielle» parce qu’elles  survivent à l’artiste, puis à la société à laquelle appartenait cet artiste. Mais elles peuvent être détruites ou perdues, et finiront aussi par disparaitre d’où « une immortalité potentielle ».     Ces œuvres d’art ont aussi comme caractéristiques d’appartenir « au monde » C’est à dire à l’ensemble de l’humanité.  Dans l’espace et dans le temps.  La seule finalité de l’art est donc d’être là, d’exister dans le monde.  Ce n’est pas un objet de consommation et ça ne doit pas le devenir. Car c’est précisément parce que les œuvres n’en sont pas, qu’elles ne servent « à rien », qu’elles durent !! Et si « elles sont délibérément écartées des procès de consommation et d’utilisation, et isolées loin de la sphère des nécessités de la vie humaine »  , c’est précisément pour qu’elles ne deviennent pas de simples objets de consommation. Il leur faut des espaces spécifiques qui demandent un effort pour les atteindre..et les comprendre. Sinon « La culture se trouve détruite pour engendrer le loisir »

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LA QUESTION DU BEAU

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  « Qu’est-ce que le beau ? » . Ce qui est beau pour moi peut être laid pour un autre. Rien n’est plus beau que sa crapaude…pour un crapaud !  Si Hume considère le beau comme subjectif : « la beauté n’est pas une qualité inhérente aux choses, elle n’est que dans l’âme qui les contemple et chaque âme voit une beauté différente », d’autres comme Kant le distingue de l’agréable et lui attribue une universalité.

L’art relève de la poièsis , c’est-à-dire de la production ou de la création.La conception actuelle de l’art suppose que celui-ci se soit dissocié du religieux. On peut aujourd’hui croiser dans un musée un Piss-christ (Andres Serrano 1987), un masque africain, un nu, un carré recouvert de peinture blanche… La liste n’est pas exhaustive.

C’est au XVIIIe siècle qu’apparaît le concept d’esthétique (dont l’étymologie signifie sensation) •    le Beau est relatif à l’effet qu’il produit, à la sensation qu’il procure •    la sensation a été discréditée par la philosophie platonicienne (suprématie du monde intelligible sur le monde sensible). Méfiance vis-à-vis des illusions opposées à la raison, à la connaissance mathématique de la vérité.

Chez Platon, le beau est toujours associé à la vérité , en est une manifestation. « Le beau, seul, a reçu en partage d’être ce qui se manifeste avec le plus d’éclat de force ravissante » Platon.  

Chez les modernes par contre , la beauté sera réduite à une valeur strictement humaine. La beauté deviendra relative au plaisir qu’elle nous donne. Les choses alors deviennent belles parce que nous les désirons et non parce qu’elles sont désirables .

Kant considérera que l’homme de goût doit immédiatement éprouver du plaisir à la représentation de l’objet. C’est la beauté libre , celle qui fait abstraction de la fonction de l’objet, sa beauté se manifeste dans les formes qui ne visent à rien, qui ignorent le sens, l’utilité   de l’objet. On retrouvera cette idée dans l’abstraction au début du XXe siècle.   (Voir texte de Kant). On retrouve cette idée chez Nietzsche lorsqu’il écrit « ils n’aiment pas une forme pour ce qu’elle est en soi mais pour ce qu’elle exprime. Ce sont les fils d’une génération savante tourmentée et réfléchit à mille lieues des vieux maîtres qui ne se souciaient pas de lire et ne songer qu’à repaître leurs yeux ».  On retrouve cette idée chez Fernando Pessoa : « les choses n’ont pas de signification, elles ont une existence / les choses sont l’unique sens occulte des choses » in Le Gardeur de troupeaux. À être trop attentif au sens des choses, nous les faisons disparaître dans la réalité sensible. Le propre d’une œuvre d’art est d’être une chose « faite » … A vous de voir !

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Dossier du Centre Pompidou sur le Beau.

G.W.F Hegel, supériorité de l'art

Hegel, Introduction à l’esthétique

Georg Wilhelm Friedrich Hegel,  (1770 – 1831)    un philosopheallemand. Son œuvre, postérieure à celle de Kant  a eu une influence décisive sur l’ensemble de la philosophie contemporaine.  

Il est permis de soutenir dès maintenant que le beau artistique est plus élevé que le beau dans la nature. Car la beauté artistique est la beauté née et comme deux fois née de l’esprit. Or autant l’esprit et ses créations sont plus élevés que la nature et ses manifestations, autant le beau artistique est lui aussi plus élevé que la beauté de la nature. Même, abstraction faite du contenu, une mauvaise idée, comme il nous en passe par la tête, est plus élevée que n’importe quel produit naturel ; car en une telle idée sont présents toujours l’esprit et la liberté. »

Hegel, L’Esthétique ,1832

Le beau artistique est plus beau que le beau de la Nature car il est le produit de la pensée . Si les productions de l’esprit sont supérieures, c’est parce qu’elles sont l’expression de l’homme qui prend conscience de lui-même en se contemplant lui-même et en imprimant sa marque sur le monde. (voir exple de l’enfant qui fait des ronds dans l’eau). Tout homme agit sur le monde. Mais l’artiste est celui qui le spiritualise.

E. Kant et le beau

« La beauté naturelle est une belle chose ; la beauté artistique est une belle représentation d’une chose» Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger .

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Kant, beauté adhérente et beauté libre

Il existe deux espèces de beauté la beauté libre ou la beauté simplement adhérente. La première ne présuppose aucun concept de ce que l’objet doit être ; la seconde suppose un tel concept et la perfection de l’objet d’après lui. Les beautés de la première espèce s’appellent les beautés (existant par elles-mêmes) de telle ou telle chose ; l’autre beauté, en tant que dépendant d’un concept (beauté conditionnée), est attribuée à des objets compris sous le concept d’une fin particulière.

Des fleurs sont de libres beautés naturelles. Ce que doit être une fleur, peu le savent hormis le bota­niste et même celui-ci, qui reconnaît dans la fleur l’organe de la fécondation de la plante, ne prend pas garde à cette fin naturelle quand il en juge suivant le goût. [..,]

Dans l’appréciation d’une libre beauté (simple­ment suivant la forme) le jugement de goût est pur, On ne suppose pas le concept de quelque fin pour laquelle serviraient les divers éléments de l’objet donné et que celui-ci devrait ainsi représenter, de telle sorte que [par cette fin] la liberté de l’imagina­tion, qui joue en quelque sorte dans la contempla­tion de la figure, ne saurait qu’être limitée.

Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger, Éd. Vrin, 1974

Kant distingue deux types de beauté : L’une, la beauté libre , ne dépend d’aucun but. Sa beauté n’est pas liée à sa fonction . C’est une beauté purement esthétique. (La beauté naturelle sera donc plus souvent une beauté libre .(Oiseaux, crustacés..)  Mais même dans ce cas, si on s’intéresse à la fonction, il ne s’agit plus alors de beauté libre (voir exemple du botaniste)). L’autre, la beauté adhérente , ne peut pas être pensée indépendamment de sa fin ou de sa fonction. Plus loin dans le texte, Kant donne l’exemple d’une église. Pour lui, la beauté du lieu ne peut pas être détachée de sa fonction (la prière) et de son but. Donc pour lui, la beauté naturelle est supérieure à la beauté artistique car elle est purement esthétique tandis qu’il y a une part de plaisir lié à la connaissance dans l’œuvre artistique.

Kant : l'agréable et le jugement de goût

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  Le Beau pour Kant provoque « une satisfaction indépendante de tout intérêt ».  La beauté n’est pas une propriété objective de la chose. C’est les effets que provoque en moi la représentation d’une chose qui me font dire : « c’est beau ».   Le jugement de goût est contemplatif. C’est-à-dire qu’une œuvre que je trouve belle, je ne la trouve pas belle parce que je veux la posséder, où parce que j’aimerais avoir une maison comme celle qui y est représentée… Je n’ai pas « d’intérêt à la trouver belle, et pourtant, je la trouve belle ». Et si je n’y ai pas d’intérêt personnel, cette beauté peut être reconnue par tous. La beauté est donc désintéressée.

D’où la différence que fait Kant entre le goût et l’agréable. L’agréable est lié à mon intérêt (matériel ou moral). Mon appréciation est liée à qqchse qui se passe « hors de moi ». Alors que le jugement de goût n’est lié qu’à l’émotion, à la satisfaction que j’éprouve. C’est à mon imagination, mon émotion que je suis sensible. Donc à des choses qui sont « en moi ». Si le beau peut plaire « universellement », c’est parce que mon gout   n’est pas déterminé par des intérêts  personnels,  il est alors acceptable de penser   que   chacun pourra s’accorder avec moi.

Pour Kant le jugement de goût prétend à l’universel. Pour lui, « est beau ce qui plaît universellement sans concept ». Pour Kant, ce  qui vaut pour un seul ne vaut rien.

Il ne faut pas confondre   le jugement esthétique pur : « la musique de Mozart est belle » du jugement d’agrément : « j’aime le vin des Canaries ». La beauté ne peut se réduire à l’agréable qui procure une sensation de plaisir Kant le précise, cette universalité est sans concept. Or le concept est ce qui permet d’identifier une chose, ce qui donne une règle pratique pour la construire. Mais selon lui, en matière esthétique, il n’y a pas de règles ni pour produire de la beauté, ni pour en juger. Une cathédrale peut répondre au concept  de cathédrale sans être belle.

En résumé  pour Kant : –    Il existe deux sortes de beauté : la beauté libre : spontanément présente dans la nature. Elle est pour Kant supérieure à l’art. Et la beauté adhérente , qui elle est lié à une fonction   –    La beauté ne se réduit pas à l’agréable, source de plaisir puisque la beauté doit être « désintéressée », elle n’a pas d’utilité. ( L’agréable satisfait les sens, le goût s’adresse à l’esprit) –    La beauté ne se réduit pas non plus à un concept de perfection formelle : la beauté n’est pas une connaissance, elle ne peut être démontrée. –    Par contre le beau plait«universellement »   puisque le jugement esthétique se détache de toute considération d’utilité personnelle,  il peut être considéré comme valant pour tous ; Mais le goût dont parle Kant n’a rien de naturel, il correspond aux goûts partagés par une société culturellement privilégiée. C’est le reproche lui fera Bourdieu, sociologue. L’art  au lieu d’unifier la société humaine grâce à son pouvoir de communication, la divise : avec d’un côté les amateurs du « grand art » et de l’autre  la masse qui s’abrutit de divertissements  kitsch ((Disneyland ou le tee-shirt avec la tête de la Joconde)

Le tournant de l'art moderne

Avec l’’art moderne l’œuvre d’art n’a plus à être belle et comme le dit Claudel « Voilà déjà longtemps que l’idée de beauté s’est rassise » . (Voir vos cours d’histoire de l’art)

Au début du XXème, des mouvements comme le dadaïsme se veulent  exister contre l’idée même de Beau.    

L’art moderne implique que ce qui importe dans l’œuvre est son caractère créateur, original, inédit, provocateur,  plus que sa beaut é (voire même à l’exclusion de sa beauté).  

Selon Malraux, une œuvre d’art n’a plus à être belle mais impressionnante. Esthétique du laid, du repoussant, de l’odieux ou horribles (étalages sanglants de boucherie humaine, dans La mariée de Spoerri (ci-dessous) en 1973).

Le tout est de susciter une réaction, un intérêt, comme d’une autre manière les œuvres qu’il faut toucher, voire la créer soi-même en partie ( Ex : Le pénétrable sonore de Soto qu’il faut traverser pour qu’il produise une « musique » assourdissante de cloches de cathédrale.)

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ART ET INSPIRATION

N’importe qui peut-il faire de l’art ? C’est à la Renaissance que se développe le concept de génie . Il est hérité de l’Antiquité, c’est l’idée de « fureur divine » d’inspiration que l’on retrouvera chez les auteurs de la Pléiade. Au Moyen Âge, cette idée était impensable. Seul Dieu était créateur.    L’idée du génie revient avec le romantisme.

Là aussi, voici la position de Kant :   Kant oppose   la création artistique, produit d’un « il faut le faire » non analysable, non transmissible (il est impossible de reproduire un chef d’oeuvre) à la production technique qui est toujours liée à un savoir rationnel et transmissible.     

Au final, Kant définit le génie de manière oxymorique par un art-naturel : le génie est un « favori de la nature » et c’est ce qui donne « les règles de l’art ». Pour lui, quatre traits caractérisent le génie : –    l’originalité : le génie produit hors des règles, il n’y a pas de modèle à ses productions elle ne ressemble à rien et c’est par le « goût » à comprendre comme la culture qu’il va civiliser. Caractérise l’œuvre du génie, c’est son exemplarité –     L’exemplarité : l’œuvre géniale est indéfinissable. Production spontanée selon des règles et des procédés que le génie se donne à lui-même. On pourra analyser à postériori, imiter le génie, mais lui, alors qu’il fait école, n’appartient lui-même à aucune école. Les créateurs se suivent et ne se ressemblent pas… –     Le génie produit sans savoir comment il produit, comme le disait Picasso. Il ne cherche pas, il trouve. Contrairement à l’artisan, l’artiste de génie ne contrôle pas ses opérations de production –  Enfin ce qui différencie l’œuvre du génie dans les beaux-arts, du génie scientifique c’est… qu’aucune découverte scientifique n’est vraiment originale car elle aurait pu être faite par un autre   savant, mais la Pietà ne peut être que l’œuvre de Michel-Ange et La Recherche  du temps perdu ne peut être que l’œuvre de Proust ! L’œuvre est une « exclusivité esthétique », unique, inimitable parce que ça règle et réinventer à chaque fois.

Mais Kant  déprécie la beauté artistique au profit de la beauté naturelle . Kant se rapproche de Platon et de Rousseau pour lesquelles l’art est toujours du côté de l’artifice, de la vanité, de l’illusion, de la tromperie… Kant va donc s’efforcer de naturaliser l’art : puisque l’art est  le produit d’un sujet qui est lui même nature.  « Le paysage se pense en moi écrit Cézanne et je suis sa conscience » . L’artiste devient un voyant, un traducteur…L’artiste devient celui qui puise dans le fond de l’être, celui qui dit, qui montre, qui donne à voir. Il n’est plus celui qui fait, il est celui qui « voit ». Kant annonce le romantisme … C’est donc la nature elle-même qui a voulu l’homme « parlant » et c’est elle qui se dit à travers les figures de l’art : « Terre, n’est-ce pas ce que tu veux, en nous, renaître ? » Rilke (eh oui !) L’artiste a donc le sentiment d’être habité, posséder et possesseur d’une parole qui ne lui appartient pas… L’artiste n’est donc plus un démiurge, virile et tout-puissant…

L'ART SERT-IL A QUELQUE CHOSE ?

Art et imitation.

L’œuvre peut consister en une imitation médiocre de la réalité, sorte de photographie   mais sans réel projet esthétique. C’est un peu la croute du peintre du dimanche… C’est une tentative de reproduction du monde mais toujours inférieur, comme dirait Hegel, à la réalité.  Il n’y a pas d’intention, pas d’esprit.  Mais il peut s’agir aussi d’une volonté de montrer « à travers un tempérament » un coin du monde. On pense alors aux œuvres de Zola , aux oeuvres   des réalistes du 19e.   Plus proche de nous, c’est l’hyperréalisme américain  dénonçant la société de consommation.  

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Platon et l'imitation

Pour Platon,  l’art reste l’illusion d’une  illusion.

Platon critique l’art en tant que copie – il vaut moins que son original – et en tant que discours enchanteur – il nous ment. L’art nous éloigne donc du Vrai et du Bien . Dans Les Lois , il recommande même de « chasser les poètes de la cité  ». Mais s’il approuve la censure, il ne rejette pas tous les arts : formé à l’école de Pythagore qui trouva les lois de l’harmonie, il estime que la musique a une grande valeur pédagogique et qu’elle élève l’âme.  

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Socrate – Il y a donc trois espèces de lit ; l’une qui est dans la nature, et dont nous pouvons dire, ce me semble, que Dieu est l’auteur ; à quel autre, en effet, pourrait-on l’attribuer ? Glaucon – A nul autre Socrate – Le lit du menuisier en est une aussi Glaucon – Oui Socrate – Et celui du peintre en est encore une autre, n’est-ce pas ? Glaucon – Oui Socrate – Ainsi le peintre, le menuisier, Dieu, sont les trois ouvriers qui président à la façon de ces trois espèces de lit. […] Donnerons-nous à Dieu le titre de producteur de lit, ou quelqu’autre  semblable ? Qu’en penses-tu ? Glaucon – Le titre lui appartient, d’autant plus qu’il a fait de lui-même et l’essence du lit, et celle de toutes les autres choses. Socrate – Et le menuisier, comment l’appellerons-nous ? L’ouvrier du lit, sans doute ? Glaucon – Oui Socrate – A l’égard du peintre, dirons-nous aussi qu’il en est l’ouvrier ou le producteur ? Glaucon – Nullement Socrate – Qu’est-il donc par rapport au lit ? Glaucon – Le seul nom qu’on puisse lui donner avec le plus de raison, est celui d’imitateur de la chose dont ceux-là sont ouvriers. […] Socrate – Le peintre se propose-t-il pour objet de son imitation ce qui, dans la nature, est en chaque espèce, ou plutôt ne travaille-t-il pas d’après les œuvres de l’art ? Glaucon – Il imite les œuvres de l’art.(…) Socrate – Pense maintenant à ce que je vais dire ; quel est l’objet de la peinture ? Est-ce de représenter ce qui est tel, ou ce qui paraît, tel qu’il paraît ? Est-elle l’imitation de l’apparence, ou de la réalité ? Glaucon – De l’apparence. Socrate – L’art d’imiter est donc bien éloigné du vrai ; et la raison pour laquelle il fait tant de choses, c’est qu’il ne prend qu’une petite partie de chacune ; encore ce qu’il en prend n’est-il qu’un fantôme. Le peintre, par exemple, nous représentera un cordonnier, un charpentier, ou tout autre artisan, sans avoir aucune connaissance de leur métier ; mais cela ne l’empêchera pas, s’il est bon peintre, de faire illusion aux enfants et aux ignorants, en leur montrant du doigt un charpentier qu’il aura peint, de sorte qu’ils prendront l’imitation pour la vérité. Glaucon – Assurément.  Platon, La République

Pour Platon*, il existe deux mondes. Le monde sensible ( monde trompeur- voir allégorie de la caverne) et le monde Intelligible (monde des idées- qui est celui de la vérité et de la réalité). C’est dans le monde Intelligible que se trouvent les idées parfaites des choses. Et c’est à lui qu’il faut se référer et accéder (Le philosophe est celui qui en connait le chemin et peut y conduire les hommes)

Dans ce texte extrait de La République , Platon inventorie 3 formes de lits :

a) L’Idée du lit, dans le monde Intelligible (dimension divine). C’est le lit absolu. Le « vrai » lit. (Il n’en existe qu’une seule forme)

b) Le lit de l’artisan , le lit de l’artisan traduit dans la matière le lit idéal. Il imite la forme Il n’est lit que par ressemblance avec l’Idée du lit . (Il  en existe plusieurs formes).Mais il garde unlien avec « l’essence » du lit idéal

c) Le lit de l’artiste n’est plus un lit puisqu’il ne représente qu’ « une petite partie du lit ». C’est une imitation de l’apparence du lit de l’artisan qui est déjà lui-même une apparence. Le lit de l’artiste n’a donc plus rien à voir avec l’essence du lit. Le lit de l’artiste imite l’apparence sensible. Aussi on ne pourra atteindre l’idée du lit grâce au lit de l’artiste

 En fait, l a représentation du lit par l’artiste nous égare, nous trompe, nous éloigne de la vérité du lit. C’est pourquoi l’artiste représente un danger.

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Aristote et l'imitation

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Disciple de Platon, fondateur du « Lycée » à Athènes, Aristote est un penseur encyclopédique car aucune des dimensions du savoir humain ne lui est étrangère. Il a rédigé une poétique qui définit l’art de l’épo­pée, de la tragédie et de la comédie. L’ouvrage contenant cette der­nière a malheureusement disparu. C’est cette disparition qui sert de fil d’Ariane au ro man d’Umberto Eco, Le Nom de la rose.  

La poésie* semble bien devoir en général son origine à deux causes, et deux causes naturelles. Imiter est naturel aux hommes et se manifeste dès leur enfance (l’homme diffère des autres animaux en ce qu’il est très apte à l’imitation et c’est au  moyen de celle-ci qu’il acquiert ses premières connaissances) et, en second lieu, tous les hommes prennent plaisir aux imitations.

Un indice est ce qui se passe dans la réalité : des êtres dont l’original fait peine à la vue, nous aimons à en contempler l’image exécutée avec la plus grande exactitude ; par exemple les formes des  animaux les plus vils et des cadavres.

Une raison en est encore qu’apprendre est très agréable non seulement aux philosophes mais pareillement aussi aux autres hom­mes ; seulement ceux-ci n’y ont qu’une faible part. On se plaît à la vue des images parce qu’on apprend en les regardant et on déduit ce que représente chaque chose, par exemple que cette figure c’est un tel. Si on n’a pas vu auparavant l’objet représenté, ce n’est plus comme imitation que l’oeuvre pourra plaire, mais à raison de l’exé­cution, de la couleur ou d’une autre cause de ce genre.

Aristote, Poétique , 4, 1448 b, Éd. Les Belles Lettres,

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Mais il y a une autre forme d’imitation, celle des « modèles idéaux » . C’est à cette imitation là que fait référence Aristote . Il s’agit d’ imiter ce qui est parfait dans la nature .  À la Renaissance, pour Vinci c’est la nature qui donne a l’art ses modèles et l’artiste est celui qui est capable de voir  la perfection de la forme et qui va tenter de l’imiter.       

 Mais l’esthétique de la mimesis n’a jamais été une invitation à reproduire le réel, le propos aristotélicien disant que « l’art imite la nature ou l’achève» signifiant que l’artiste doit être un aussi bon artiste que la nature pour porter à l’expression ce qu’il cherche à en montrer. Or pour rivaliser avec la nature, il faut savoir lui être infidèle. Le corps humain n’a jamais eu les proportions de la statuaire grecque mais ce sont ces proportions qui en montrent la force et l’harmonie. L’homme qui marche  n’a jamais eu les deux pieds rivés au sol, comme dans l’œuvre de Rodin, mais sans cette ruse, le mouvement serait suspendu. L’art est un mensonge qui dit la vérité ; tous les artistes le proclament à leur façon. La servile reproduction ne dévoile rien. Quel intérêt aurait une activité se contentant de reproduire ce qui se donne à la perception immédiate ? 

Si Platon rejette l’imitation parce qu’il y voit une apparence trompeuse qui nous éloigne du chemin de la vérité, en revanche pour Aristote « Imiter est naturel aux hommes ». Pour lui, l’imitation :

•    est source de connaissances •    procure du plaisir Et l’art, en imitant nous permet

•    de regarder ce qui serait insoutenable dans le réel. •    de s’instruire de manière plaisante Et si on ne « reconnait pas » l’objet représenté, on pourra toujours prendre plaisir à son exécution. On peut donc considérer que chez Aristote,   l’art ne se contente pas d’ imiter la nature,   mais plutôt de rivaliser avec elle. L’art   nous permet d’avoir accès à ce que nous cache la nature et nous découvre des choses que nous ne savons pas voir dans la réalité

Il appartient à Aristote d’avoir souligné que l’idée d’imitation dans l’art n’est absolument pas le signe d’une activité inférieure. Si la mimèsis est condamnée par Platon dans La République, livre III, 393-398, et livre X, 595-608, elle apparaît ici comme une tendance naturelle aux hommes qui apporte plaisir et connaissance. Il importe de remarquer que, pour Aristote, la mimèsis n’est pas une pure copie ; elle participe d’une transposition, voire d’une idéalisation qui donne à l’art poétique son caractère exemplaire.

Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831)

  Hegel, philosophe allemand, professeur à l’université de Berlin.  Rejetant la philosophie de Kant qu’il juge formelle et éloignée de la vie, Hegel propose un système visant à présenter l’ensemble de l’histoire et de la culture.    

C’est un vieux précepte que l’art doit imiter la nature ; on le trouve déjà chez Aristote. Quand la réflexion n’en était encore qu’à ses débuts, on pouvait bien se contenter d’une idée pareille ; elle contient toujours quelque chose qui se justifie par de bonnes raisons et qui se révélera à nous comme un des moments de l’idée ayant, dans son développement, sa place comme tant d’autres moments.

      D’après cette conception, le but essentiel de l’art consisterait dans l’imitation, autrement dit dans la reproduction habile d’objets tels qu’ils existent dans la nature, et la nécessité d’une pareille reproduction faite en conformité avec la nature serait une source de plaisirs. Cette définition assigne à l’art un but purement formel, celui de refaire une seconde fois, avec les moyens dont l’homme dispose, ce qui existe dans le monde extérieur, et tel qu’il y existe. Mais cette répétition peut apparaître comme une occupation oiseuse et superflue, car quel besoin avons-nous de revoir dans des tableaux ou sur la scène, des animaux, des paysages ou des événements humains que nous connaissons déjà pour les avoir vus ou pour les voir dans nos jardins, dans nos intérieurs ou, dans certains cas, pour en avoir entendu parler par des personnes de nos connaissances ? On peut même dire que ces efforts inutiles se réduisent à un jeu présomptueux dont les résultats restent toujours inférieurs à ce que nous offre la nature. C’est que l’art, limité dans ses moyens d’expression, ne peut produire que des illusions unilatérales, offrir l’apparence de la réalité à un seul de nos sens ; et, en fait, lorsqu’il ne va pas au-delà de la simple imitation, il est incapable de nous donner l’impression d’une réalité vivante ou d’une vie réelle : tout ce qu’il peut nous offrir, c’est une caricature de la vie.

Hegel,Esthétique, Introduction : Chap. I, Section II, §. 1,tr. fr. S. Jankélévitch, éd. Champs Flammarion, pp. 34-35

Pour Hegel, il est clair que la fonction de l’art n’est pas l’imitation. Il s’agirait alors de refaire en moins bien, ce qui existe déjà. L’art produirait alors des « illusions unilatérales » (c’est-à-dire ne  pouvant être saisie qu’avec la vue, ou l’ouie). Ce qui confinerait l’art dans un but purement formel et le limiterait à ne nous offrir qu’une « caricature de la vie ». Or pour Hegel, l’art doit être l’expression de l’esprit.

 Dans son Introduction à l’esthétique, Hegel évoque « les idées courantes sur l’art ». La première de ces idées est « l’imitation de la nature », idée qu’il fait remonter notamment à Aristote.  . On remarquera cependant que la condamnation d’un art de pure imitation ne peut viser avec exactitude la thèse d’Aristote, pour qui l’imitation n’est pas tout à fait une simple tentative de reproduction. Il n’en demeure pas moins que Hegel souligne l’insuffisance du concept d’imitation pour penser l’essence de l’art.

 On peut relever les critiques suivantes à propos de l’art comme imitation : •    Hegel souligne d’abord qu’il s’agit d’une conception dépassée, correspondant à un moment de l’idée  •    il s’agit d’une idée inutile car il n’y a aucune raison à vouloir représenter ce qui existe déjà et parce que le résultat ne peut être qu’inférieur à l’original   (Hegel reprend en un sens la critique de Platon) ; •    l’invention y est absente  

  L’art comme « caricature de la vie ».

En indiquant qu’un art qui vise l’imitation n’est qu’une caricature de la vie, Hegel souligne l’imperfection de toute imitation par rapport à la réalité. L’artiste ne peut pas, par ses propres moyens techniques, parvenir à reproduire ce que fait la nature, la vie, et qui est perceptible par tous les sens. Son oeuvre sera donc toujours grossière (à grands traits) par rapport à la réalité naturelle, cela à l’image d’une caricature. Ainsi, un tableau ne donne qu’une vision « aplatie » d’un paysage, sans profondeur réelle, sans les « bruits » de la nature réelle…

 on peut s’interroger sur l’idée de Hegel selon laquelle toute oeuvre offre « l’apparence de la réalité à un seul de nos sens »   ; il existe des arts qui semblent convoquer plusieurs sens, et l’on peut se demander si une oeuvre ne pourrait pas être semblable à la « vie » en faisant appel à tous les sens ; on peut faire allusion ici à l’idée d’un « art total »   « Il y a des portraits dont on dit assez spirituellement qu’ils sont ressemblants jusqu’à la nausée. »

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Les raisins de Zeuxis

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Les limites de l’imitation

Art et dévoilement du monde

Il y a parmi les peintures des grottes de Lascaux (18 000 ans d’âge !) la représentation d’une sorte de licorne. Georges Bataille y voit, dans Lascaux ou la naissance de l’art (1955), « une part de rêve qui ne correspond plus au désir d’une chasse heureuse ». L’art ici l’emporte sur le rite, sur les incantations de chasseurs avides de tuer le gibier. Ainsi, l’homme de Lascaux, par sa vision stylisée de l’animal, nie le monde existant et manifeste le désir de faire naître ce qui n’existe pas : il laisse sur la pierre la première trace du génie créateur de l’homme.(Source Philomag) 

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H.Bergson : l'art, un révélateur...

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  LA TECHNIQUE RECHERCHE L’UTILE, L’ART INVITE AU DÉTACHEMENT

Henri Bergson  1859 -19411, est un philosophe français. Il a publié quatre principaux ouvrages dont l’Essai sur les données immédiates de la conscience, et Les Deux Sources de la morale et de la religion en 1932.   prix Nobel de littérature en 1927. 

Différence radicale entre production technique et création artistique : la première est indexée sur la recherche de l’utile tandis que la seconde est libre ou, mieux, libérée de ce genre de préoccupation.  

« A quoi vise l’art, sinon à nous montrer, dans la nature et dans l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience? Le poète et le romancier qui expriment un état d’âme ne le créent certes pas de toutes pièces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n’observions pas en nous, jusqu’à un certain point, ce qu’ils nous disent d’autrui. Au fur et à mesure qu’ils nous parlent, des nuances d’émotion et de pensée nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps mais qui demeuraient invisibles telle l’image photographique qui n’a pas encore été plongée dans le bain où elle se révélera. Le poète est ce révélateur. […]

Remarquons que l’artiste a toujours passé pour un «idéaliste ». On entend par là qu’il est moins préoccupé que nous du côté positif et matériel de la vie. C’est, au sens propre du mot, un «distrait ». Pourquoi, étant plus détaché de la réalité, arrive-t-il à y voir plus de choses? On ne le comprendrait pas, si la vision que nous avons ordinairement des objets extérieurs et de nous-mêmes n’était une vision que notre attachement à la réalité, notre besoin de vivre et d’agir, nous a amenés à rétrécir et à vider. De fait, il serait aisé de montrer que, plus nous sommes préoccupés de vivre, moins nous sommes enclins à contempler, et que les nécessités de l’action tendent à limiter le champ de la vision.

Henri Bergson. La pensée et le mouvant, 1938. PUF, Quadrige1990. p.149 à 151.

Ce texte questionne la finalité de l’art. L’œuvre (l’art) nous permet de voir ce que d’ordinaire on ne sait pas voir. Il permet un dévoilement. Par l’art « une extension des facultés de percevoir est possible » (Bergson ). Il est donc un révélateur. Et il révèle ce qui est.   Mais s’il révèle ce qui est, c’est que ce que l’artiste donne à voir ce n’est donc pas une invention, ce n’est pas une réalité qu’il réinvente : L’art renvoie à l’expérience humaine universelle.    « Approfondissons ce que nous éprouvons devant un Turner ou un Corot : nous trouverons que, si nous les acceptons et les admirons, c’est que nous avions déjà perçu quelque chose de ce qu’ils nous montrent. Mais nous avions perçu sans apercevoir.(…) Le peintre l’a isolée; il l’a si bien fixée sur la toile que, désormais, nous ne pourrons nous empêcher d’apercevoir dans la réalité ce qu’il y a vu lui-même. » in La pensée et le mouvant, p.150.   La vocation de l’art consiste à déchirer les apparences qui dissimulent sous leur abstraction le concret pour faire apparaître ce qui n’apparaît pas à la perception banale.    Pour Bergson ce qui se passe dans l’art est comparable à ce qui se passe pour l’image photographique. Le bain dans lequel on  plonge la pellicule pour faire apparaître l’image ne crée pas cette dernière, il ne fait que la révéler mais sans la solution nécessaire à la fixation de l’image, celle-ci demeurerait invisible. Ainsi en est-il de l’art. L’artiste n’invente pas la réalité qu’il donne à voir mais sans lui elle demeurerait invisible.   Et, de manière paradoxale, si l’artiste est le révélateur du réel, c’est parce qu’à la différence des autres hommes, il y est moins « attaché ». Il est, dit-on, « un distrait », un « idéaliste ».      Il a une manière d’être présent au monde donnant le sentiment de l’absence.     Chez lui le détachement   n’est pas volontaire  il est un état « naturel ».   Pour le commun des mortels, vivre c’est agir.   Nous avons des besoins à satisfaire, des intérêts vitaux et nous sommes tout naturellement enclins à ne saisir du réel que ce qui est en rapport avec ces besoins et ces intérêts matériels. L’arbre en fleurs est pour le paysan la promesse d’une bonne récolte, il n’en perçoit que ce qu’il lui est utile d’en percevoir. Sa perception est intéressée, ses préoccupations le détournant de regarder l’arbre à la manière du peintre Bonnard. Ce dernier ne le voit pas pour ce qu’il pourra en tirer, il le voit pour lui-même.   Aux nécessités de l’action structurant la perception des uns, s’oppose l’attitude contemplative de l’autre.   Il est donc bien vrai que l’art donne à voir. « Il n’imite pas le visible, il rend visible » disait Klee. Il ouvre sur un monde qui, en un certain sens, est bien le monde de tel ou tel artiste.   Mais si ce monde était purement subjectif, l’oeuvre ne nous parlerait pas. Il en est de même en littérature. Si le poète ou le romancier ne savait pas donner à son expérience une dimension universelle, nous ne serions pas émus. Il nous permet de découvrir quelque chose de nous, que nous portions en nous intuitivement mais qui en même temps nous était inaccessible  et qui nous est révélé dans l’œuvre. L’artiste est l’homme en qui la nature ou l’âme se sent, se pense et s’exprime.    C’est dire que l’artiste ne fait pas exister arbitrairement ce qu’il dépeint. Ni il ne le crée absolument, ni il ne se contente de l’imiter. Il n’invente pas ; il découvre au regard une réalité préexistante.   Nous voyons le monde extérieur (nature) et intérieur (esprit) à travers nos sens. C’est à dire une perception. Or c’est précisément la perception de l’artiste et celle du commun des mortels qui diffèrent. La richesse du réel « ne frappe pas explicitement nos sens et notre conscience » donc notre perception est en quelque sorte appauvrie.  

Marcel Proust : L' artiste est un traducteur

  “L’art, c’est l’homme affranchi de l’ordre du temps”    Marcel Proust

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Pour Marcel Proust, comme pour Bergson, l’art  est une forme de dévoilement de l’existence. L’art démultiplie notre perception et nous ouvre à la pluralité du réel. L’art n’est pas seulement ce qui nous permet de nous évader du réel. Il est aussi ce qui nous ouvre au réel et nous apprend à le voir

      “… je m’apercevais que ce livre essentiel, le seul livre vrai, un grand écrivain n’a pas, dans le sens courant, à l’inventer, puisqu’il existe déjà en chacun de nous, mais à le traduire. Le devoir et la tâche d’un écrivain sont ceux d’un traducteur.” Proust, RTP

« Par l’art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la lune. Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous voyons le monde se démultiplier, et, autant qu’il y a d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent à l’infini, et, bien des siècles après que s’est éteint le foyer dont il émanait, qu’il s’appelât Rembrandt ou Vermeer, nous envoient encore leur rayon spécial ».

Marcel Proust, (1871-1922), in Recherche du temps perdu (1927)

La grandeur de l’art véritable, (…) c’était de retrouver, de ressaisir, de nous faire connaître cette réalité loin de laquelle nous vivons, de laquelle nous nous écartons de plus en plus au fur et à mesure que prend plus d’épaisseur et d’imperméabilité la connaissance conventionnelle que nous lui substituons, cette réalité que nous risquerions fort de mourir sans avoir connue, et qui est tout simplement notre vie. La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c’est la littérature. Cette vie qui en un sens, habite à chaque instant chez tous les hommes aussi bien que chez l’artiste. Mais ils ne la voient pas parce qu’ils ne cherchent pas à l’éclaircir. Et ainsi leur passé est encombré d’innombrables clichés qui restent inutiles parce que l’intelligence ne les a pas «développés». Notre vie ; et aussi la vie des autres car le style pour l’écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique, mais de vision. Il est la révélation, qui serait impossible par des moyens directs et conscients de la différence qualitative qu’il y a dans la façon dont nous apparaît le monde, différence qui, s’il n’y avait pas l’art, resterait le secret éternel de chacun. Par l’art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la lune. Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier et autant qu’il y a d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l’infini, et bien des siècles après qu’est éteint le foyer dont il émanait, qu’il s’appelât Rembrandt ou Ver Meer, nous envoient encore leur rayon spécial. 

Le texte s’ouvre sur l’idée, paradoxale, que le plus souvent, nous nous ignorons nous-mêmes, nous méconnaissons cette intimité, cette richesse de notre monde intérieur. Parce que nous sommes envahis par “la connaissance conventionnelle”, qui se départit des nuances et vit de préjugés et de lieux communs. Or pour Proust, c’est par l’art que nous pouvons nous révéler à nous mêmes et aux autres. Et ce que l’art révèle de nous, c’est précisément notre part la plus intime, notre réalité authentique, ce qui fait que nous sommes qui nous sommes et non un autre. C’est la finalité de l’art. Et si “la vraie vie, c’est la littérature”, ce qui peut aussi sembler paradoxal, puisque la littérature relève de l’imaginaire, du fictif- c’est que la littérature (et l’art) est l’expression de notre vie intérieure.

analyse du texte ici : http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/articles.php?lng=fr&pg=949

Heidegger, L’origine de l’œuvre d’art

  Dans   L’Origine de l’oeuvre d’art   (1935), Heidegger prend l’exemple, devenu célèbre, des Vieux Souliers aux lacets (1886) de Van Gogh. La modernité du tableau et sa valeur tiennent au fait que Van Gogh n’a pas présenté ces souliers dans un contexte qui leur assigne, logiquement – et utilitairement – leur signification : « autour de cette paire de souliers de paysan, il n’y a rigoureusement rien où ils puissent prendre place : rien qu’un espace vague » (Chemins qui ne mènent nulle part, pp.33-34). Cela ne signifie nullement que ces chaussures restent enfermées dans leur muette présence, au contraire. Mais ce qu’elles ont à nous dire ne porte pas sur une situation, une histoire, ou un scénario. Ce qu’elles ont à nous dire est plus fondamental. Peints par Van Gogh, les souliers dévoilent l’être dont ils proviennent.      

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Dans l’obscure intimité du creux de la chaussure est inscrite la fatigue des pas du labeur. Dans la rude et solide pesanteur du soulier est affermie la lente et opiniâtre foulée à travers champs, le long des sillons toujours semblables, s’étendant au loin sous la bise. Le cuir est marqué par la terre grasse et humide. Par-dessous les semelles s’étend la solitude du chemin de campagne qui se perd dans le soir. A travers ces chaussures passe l’appel silencieux de la terre, son don tacite du grain mûrissant, son secret refus d’elle-même dans l’aride jachère du champ hivernal. A travers ce produit repasse la muette inquiétude pour la sûreté du pain, la joie silencieuse de survivre de nouveau au besoin, l’angoisse de la naissance imminente, le frémissement sous la mort qui menace. Ce produit appartient à la terre, et il est à l’abri dans le monde de la paysanne (…).  Nous n’avons rien fait que de nous mettre en présence du tableau de Van Gogh. C’est lui qui a parlé. La proximité de l’œuvre nous a soudain transporté ailleurs que là où nous avons coutume d’être. L’œuvre d’art nous fait savoir ce qu’est en vérité la paire de souliers » 

Heidegger, L’origine de l’œuvre d’ar t, in Les Chemins qui ne mènent nulle part, 1936, Trad. Wolfgang Brokmeier, Gallimard, coll. Tel  

Heidegger se réfère d’abord  à un simple objet manufacturé,   « un produit connu : une paire de souliers de paysan ».  Objet qui est rattaché à son utilité : « Un tel produit sert à chausser le pied ».Mais l’art n’est pas  une simple imitation du réel. Et pour Heidegger, ce que nous allons voir dans cette représentation des chaussures, c’est le monde familier du paysan… Il nous en montre la vérité parce que l’œuvre va engendrer un réseau de significations. Elle va  permettre l’ouverture à un monde qu’elle porte en elle.  L’œuvre va se dévoiler, révéler la réalité. L’illusion des chaussures va aboutir à un absolu.  Ainsi, ces chaussures de Van Gogh, abîmées, usées, salies, trouvent leur sens   dans la possibilité de nous rendre compte d’un au-delà.  Pour Heidegger, l’oeuvre d’art est ce qui fait advenir la vérité de ce qui est.   Elle ne se réduit pas à une copie du réel – puisqu’elle le dévoile – et n’est pas définie à partir du plaisir esthétique. La beauté est d’abord un mode d’éclosion de la vérité.  

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L'ART POUR SURVIVRE

« Tout peut craquer, mon corps, mes mains, mes jambes,

tant que reste l’Art, je vis. »

Tzvetan Todorov

Création musicale dans les camps d'extermination

Dans certaines situations extrêmes, l’art est un moyen de garder son humanité, de survivre et de se battre contre la barbarie. Vous trouverez  dans la section Français 1° de ce site, une série de réflexions et d’exemples sur ce thème
Un exemple : La musique dans les camps

Certaines pratiques  des nazis  consistaient lors de pendaisons, auxquelles tous les déportés étaient  obligés d’assister, de faire jouer un orchestre ou chanter des airs entraînants et joyeux et de contraindre les détenus à chanter pendant leur déplacement à pied, pendant le travail ou lorsqu’ils reçoivent des coups. Ceci explique que certaines musiques deviennent insupportables après la guerre pour les survivants.

Mais clandestinement, des détenus écrivaient de la musique.

Francesco Lotoro  est un pianiste et compositeur hors norme. Cet italien épaulé par son épouse et entouré de son “Orchestre de musique concentrationnaire”,  redonne voix aux musiciens oubliés. Pas n’importe lesquels : ceux qui furent déportés, emprisonnés, et qui souvent moururent dans les camps d’internement nazis. Avec plus de 4000 partitions déjà retrouvées en plus de 20 ans de recherches, il veut faire vivre cette musique écrite là où la création artistique était acte de résistance, là où la mort était la compagne de chaque jour, là où la vie ne tenait qu’à un fil. Une musique écrite clandestinement par des prisonniers de toutes origines, de toutes religions, dans l’une des périodes les plus sombres de l’Histoire entre 1933 et 1945. En les interprétant aujourd’hui, Francesco Lotoro, le Maestro, veut libérer ces musiques emprisonnées, ainsi que l’âme et l’esprit de tous ceux qui les ont composées. Plongé dans une mission solitaire, à la portée universelle, Francesco Lotoro réveille un pan entier de l’histoire de la musique jusqu’ici passé sous silence. Source de l’article : Fondation pour la mémoire de la Shoah

Art pictural et camps

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Walter Spitzer , déporté alors qu’il a 16 ans, a été sauvé par les résistants du camp de Buchenwald car il savait dessiner. Une nuit de janvier 1945, Walter est réveillé et doit se rendre devant le chef du block du quartier de Buchenwald où il est interné. Quelques heures plus tard, il doit faire partie du “transport” qui mène vers un autre camp où l’espérance de vie est de “ huit jours  “. Dans son livre Walter Spitzer se souvient des paroles formulées au milieu de la nuit : “Nous, le Comité international de résistance aux nazis, avons décidé de te soustraire à ce transport. Depuis que tu es là, nous t’observons. Tu dessines tout le temps, tu sais voir. C’est cela qui nous a décidés. Mais tu dois nous promettre solennellement que, si tu survis, tu raconteras, avec tes crayons, tout ce que tu as vu ici “.

A l’époque, entouré par la mort, l’adolescent ne prend pas conscience de l’importance historique de ses dessins. “Je n’avais aucune prétention historique, ni là, ni plus tard, ni jamais “, raconte-t-il, “et je n’ai jamais pensé que les dessins que je faisais dans les camps étaient un acte de résistance. Je dessinais, tout simplement “.

Avec beaucoup de détails et un trait fin et pointu, Walter dessine des scènes de vie, des gens qui mangent, qui dorment mais il choisit de ne pas dessiner la mort. Il est témoin de pendaisons, de décès à cause de la fatigue ou de la faim, de charrettes de corps entassés. “C’est trop dur “, confie avec pudeur le peintre, toujours profondément marqué par cette période, “c’est trop personnel, le visage de quelqu’un qui est supplicié comme ça, on ne peut pas y toucher “.

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Aujourd’hui, dans son atelier aux mille et une peintures, il n’y a qu’à installer un chevalet pour dessiner. Mais, dans les camps, l’un des plus gros challenges était de trouver le support et les crayons. Walter raconte la fabrication de son premier dessin, lorsqu’il était à Auschwitz III : “ Je me suis procuré un sac de ciment. Il avait quatre couches de papier et celles de l’intérieur sont splendides, couleur papier kraft. Ensuite, j’ai chauffé du charbon de bois dans une gamelle et j’ai dessiné avec un bout de bois calciné  “.

Syrie aujourd'hui

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« Elle va nue, la liberté, Sur les montagnes de Syrie Dans les camps de réfugiés. Ses pieds s’enfoncent dans la boue Et ses mains gercent de froid et de souffrance. Mais elle avance Nous, les exilés, Rôdons autour de nos maisons lointaines Comme les amoureuses rôdent Autour des prisons Espérant apercevoir l’ombre de leurs amants. Nous, les exilés, nous sommes malades D’une maladie incurable Aimer une patrie Mise à mort (…) L’avez-vous vu ?   Maram Al Masri

Randa Mdah , est née dans le village de Majdal Shams dans le Golan syrien occupé, en 1983. Après avoir terminé des cours de peinture et de sculpture au centre Adham Ismail en 2003, elle intègre la faculté des beaux arts de Damas pour obtenir son diplôme en sculpture en 2005. En 2007, elle suit des cours de gravure à « Bezalel», l’académie des arts et de la conception à Jérusalem.

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L' ART DANS LES CAMPS

L' art dans la guerre, rapports art -technique au xx°s..

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La question des rapports entre art et technique engage deux types de débats qui traversent l’histoire de l’art du 20e siècle.

D’une part, le développement des techniques industrielles entraîne une transformation du monde, une modification des rapports sociaux et de notre rapport à ce monde. Comment les artistes parviennent-ils à l’exprimer ? D’autre part le développement technique remet en question la place des savoir-faire traditionnel : en quoi les nouvelles techniques modifient-elles les pratiques artistiques ? Baudelaire définit ainsi la modernité   « (elle) est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable[1] ».

Pour Fernand Léger, le contraste, la rupture et l’angle droit sont les notions qui déterminent l’esthétique des temps modernes. Et, avec elles, le caractère lisse des matériaux usinés, dont les tubes métalliques des chantiers ou les obus lustrés de la Première Guerre offrent une image synthétique. On sait quelle importance aura pour la postérité cette question que Marcel Duchamp adresse à Constantin Brancusi alors qu’il s’extasie avec lui sur le galbe d’une hélice au Salon de l’Aviation de 1912 : « Qui pourra faire mieux que cette hélice ? », « La peinture est morte ».

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En effet, l’art contemporain remet en question l’originalité des œuvres d’art, c’est-à-dire leur caractère unique. Les œuvres d’art, comme les autres produits, peuvent être reproduites ou produites en série. C’est ce qu’illustre l’œuvre d’Andy Warhol (1928 − 1987), et plus généralement le mouvement du pop’art, qui utilise la sérigraphie pour reproduire des photographies ou des dessins par dizaines.

Le philosophe Walter Benjamin s’est intéressé à cette question de la reproduction des œuvres d’art dans son texte L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique (1936). Il y montre en effet comment la reproduction technique ruine l’idée même d’authenticité de l’œuvre d’art, c’est-à-dire son caractère unique. À l’époque de la reproductibilité technique, ce qui dépérit dans l’œuvre d’art, c’est son aura.

Walter Benjamin, L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique , 1939

Pour Benjamin, la possibilité de produire un nombre infini de reproduction de l’œuvre d’art lui fait perdre de son aura : son caractère sacré s’appauvrit. Pour Benjamin, ce qui a toujours caractérisé l’œuvre d’art est son “authenticité”, ou encore son statut d’original. Un original, explique Benjamin, est un objet physique unique et situé en un lieu et un temps précis (hic et nunc). Or la reproduction transporte l’œuvre à domicile, et rapproche l’œuvre du spectateur. En s’intégrant à la culture de masse, l’œuvre d’art est désacralisée. De ce fait, la distinction entre art et technique n’apparaît plus si tranchée, puisque l’art, colonisé par la technique, semble perdre une part de sa dimension sacrée. 

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La réhabilitation de la technique, Simondon

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GILBERT SIMONDON

L’oeuvre philosophique de Gilbert Simondon (1924-1989) réhabilite la technique moderne et permet de penser à nouveaux frais la complexité de sa relation à la pensée esthétique et à l’art. Cette réhabilitation réclame de s’intéresser au « mode d’existence des objets techniques » selon les mots qui composent l’ouvrage le plus connu du philosophe français. Il s’agit d’en finir avec l’ignorance dont beaucoup de théoriciens se rendent coupables à l’égard de la technique, et en particulier à l’égard des machines, ces mal-aimées des temps modernes. De cette ignorance, on passe vite au désamour et à son exclusion de la culture, ce que Simondon regrette, dès le début de Du mode d’existence des objets techniques.

 Se défaire de cette opposition entre technique et culture exige de penser les objets techniques pour eux-mêmes. Deux points sont ici particulièrement importants ; chacun d’eux remet en cause l’idée qu’on se fait habituellement de la technique.

En fait, les objets techniques ne sont pas directement beaux en eux-mêmes, à moins qu’on n’ait recherché un type de présentation répondant à des préoccupations directement esthétiques ; dans ce cas, il y a une véritable distance entre l’objet technique et l’objet esthétique ; tout se passe comme s’il existait en fait deux objets, l’objet esthétique enveloppant et masquant l’objet technique ; c’est ainsi que l’on voit un château d’eau, édifié près d’une ruine féodale, camouflé au moyen de créneaux rajoutés et peints de même couleur que la vieille pierre : l’objet technique est contenu dans cette tour menteuse, avec sa cuve en béton, ses pompes, ses tubulures : la supercherie est ridicule, et sentie comme telle au premier coup d’œil ; l’objet technique conserve sa technicité sous l’habit esthétique, d’où un conflit qui donne l’impression du grotesque. Généralement, tout travestissement d’objets techniques en objets esthétiques produit l’impression gênante d’un faux, et paraît un mensonge matérialisé.

Mais il existe en certains cas une beauté propre des objets techniques. Cette beauté apparaît quand ces objets sont insérés dans un monde, soit géographique, soit humain : l’impression esthétique est alors relative à l’insertion ; elle est comme un geste. La voilure d’un navire n’est pas belle lorsqu’elle est en panne, mais lorsque le vent la gonfle et incline la mâture tout entière, emportant le navire sur la mer ; c’est la voilure dans le vent et sur la mer qui est belle, comme la statue sur le promontoire. Le phare au bord du récif dominant la mer est beau, parce qu’il est inséré en un point-clef du monde géographique et humain.

G. Simondon, Du mode d’existence des objets techniques (1958) Paris, Aubier, 1989 

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L’objet technique n’est pas beau dans n’importe quelles circonstances et n’importe où ; il est beau quand il rencontre un lieu singulier et remarquable du monde ; la ligne à haute tension est belle quand elle enjambe une vallée, la voiture, quand elle vire, le train, quand il part ou sort du tunnel. L’objet technique est beau quand il a rencontré un fond qui lui convient, dont il peut être la figure propre, c’est-à-dire quand il achève et exprime le monde. L’objet technique peut même être beau par rapport à un objet plus vaste qui lui sert de fond, d’univers en quelque sorte. L’antenne du radar est belle quand elle est vue du pont du navire, surmontant la plus haute superstructure ; posée au sol, elle n’est plus qu’un cornet assez grossier, monté sur un pivot ; elle était belle comme achèvement structural et fonctionnel de cet ensemble qu’est le navire, mais elle n’est pas belle en elle-même et sans référence à un univers.

Le texte de Gilbert Simondon se propose de montrer en quel sens il est possible de ressaisir la beauté d’un objet technique partant de l’idée que « les objets techniques ne sont pas directement beaux en eux-mêmes ». En évoquant (paragraphe 1) la supercherie qui consiste à masquer un « château d’eau, édifié près d’une ruine féodale », l’auteur aborde ensuite les conditions de la « beauté propre des objets techniques » (paragraphes 2 et 3). C’est « l’insertion » de l’objet dans un monde « soit géographique, soit humain » qui rend compte d’une émotion esthétique(paragraphe 2), comme le soulignent les exemples de la voilure d’un navire sur la mer gonflée par le vent et « le phare au bord du récif ». C’est la rencontre, précise-t-il ensuite (paragraphe 3), entre l’objet et « un lieu singulier et remarquable du monde », soit « un fond qui lui convient » comme l’expression de ce même monde. Enfin, l’auteur conclut (paragraphe 4) sur la nécessité d’une « éducation technique » pour montrer la beauté de l’objet technique.  

FICHE SYNTHESE ART

  • Les œuvres d’art éduquent-elles notre perception ? (TL, 2014)
  • L’art transforme-t-il notre conscience du réel ? (TS, 2008)
  • Y a-t-il un progrès dans l’art ? (TL, Réunion, 2010)
  • L’art sait-il montrer ce que le langage ne peut pas dire ? (TL, Polynésie, 2008)
  • Pourquoi conserver les œuvres d’art ? (TL, Pondichéry, 2005)
  • L’art est-il un langage ? (TES, Liban, 2005)
  • L’artiste travaille-t-il ? (TS, Pondichéry, 2009)
  • La sensibilité aux œuvres d’art demande-t-elle à être éduquée ? (TS, 2005)
  • Peut-on aimer une œuvre d’art sans la comprendre ? (ST, 2008)
  • Faut-il être cultivé pour apprécier une œuvre d’art ? (ST, 2012)
  • L’artiste est-il un artisan ? (ST, Polynésie, remplacement, 2008)
  • L’art peut-il se passer d’une maîtrise technique ? (ST, 2010)
  • L’art nous fait-il connaître le réel ? (TL, Polynésie, 2012)
  • L’art peut-il manifester la vérité ? (TL, Liban, 2008)
  • Une œuvre d’art nous fait-elle rencontrer le réel ? (TL, Amérique du Nord, 2006)
  • L’art est-il moins nécessaire que la science ? (TES, 2011)
  • L’art a-t-il pour fonction d’exprimer ce qui échappe à la science ? (TES, Asie, 2007)
  • Peut-on démontrer qu’une œuvre d’art est belle ? (TS, Amérique du Nord, 2006)
  • L’art est-il un moyen d’accéder à la vérité ? (ST, 2011)
  • L’art nous détourne-t-il de la réalité ? (ST, Polynésie, 2008)
  • L’art est-il l’expression d’une révolte ? (TS, Polynésie, 2013)
  • La liberté de l’artiste rend-elle impossible toute définition de l’art ? (TES, Polynésie, 2009)
  • Peut-on reprocher à une œuvre d’art d’être immorale ? (TES, Pondichéry, 2006)
  • Une œuvre d’art peut-elle être immorale ? (TS, Pondichéry, 2014)
  • Y a-t-il un art d’être heureux ? (TS, Amérique du Nord, 2007)
  • La valeur de l’art réside-t-elle dans son inutilité ? (TL, Asie, 2013)
  • L’art n’est-il qu’un divertissement ? (TL, Liban, 2012)
  • L’œuvre est-elle nécessairement la fin de l’art ? (TL, Antilles, 2010)
  • Est-ce une fonction de l’art que d’embellir la vie ? (TL, Métropole, remplacement, 2009)
  • Les œuvres d’art sont-elles des réalités comme les autres ? (TL, 2007)
  • Une œuvre d’art n’est-elle qu’un objet ? (TL, Asie, 2006)
  • L’art est-il un divertissement ? (TES, Afrique, 2013)
  • Notre intérêt pour l’art s’explique-t-il par un besoin d’évasion ? (TES, Asie, 2012)
  • Une œuvre d’art doit-elle nécessairement donner du plaisir ? (TES, Métropole, remplacement, 2012)
  • La laideur peut-elle intéresser l’artiste ? (TES, Liban, 2012)
  • L’artiste a-t-il besoin de modèles ? (TES, Réunion, 2010)
  • L’art n’est-il qu’un jeu ? (TES, Polynésie, 2010)
  • L’artiste est-il un créateur ? (TES, Pondichéry, 2009)
  • Puis-je apprécier une œuvre d’art sans comprendre sa signification ? (TES, Amérique du Nord, 2008)
  • Toute œuvre d’art veut-elle dire quelque chose ? (TES, Polynésie, 2007)
  • L’artiste est-il maître de son œuvre ? (TS, 2014)
  • L’originalité fait-elle la valeur de l’œuvre d’art ? (TS, Liban, 2012)
  • L’œuvre d’art ne s’adresse-t-elle qu’à nos sens ? (TS, Métropole, remplacement, 2011)
  • L’art peut-il se passer de règles ? (TS, 2010)
  • L’art peut-il se passer de la référence au beau ? (TS, Afrique, 2010)
  • L’humanité peut-elle se passer de l’art ? (TS, Antilles, 2010)
  • L’artiste doit-il chercher à plaire ? (TS, 2009, Amérique du Nord)
  • Peut-on reprocher à l’art d’être inutile ? (TS, 2008, Afrique)
  • Qu’admire-t-on dans une œuvre d’art ? (TS, Pondichéry, 2007)
  • L’art est-il utile ? (ST, Polynésie, 2013. Sujet déjà donné par ailleurs)
  • L’œuvre d’art doit-elle d’abord plaire ? (ST, Antilles, 2013)
  • L’art est-il inutile ? (ST, Antilles, 2011. Sujet déjà donné par ailleurs)
  • L’art répond-il à un besoin ? (ST, Polynésie, 2009)

l'art dissertation philosophie

  • Philosophie
  • Exemples et citations : L'art

L'art Exemples et citations

La différence entre l'art et la technique.

« Je confesse une fois de plus que le travail m'intéresse infiniment plus que le produit du travail. »

Paul Valéry

« Calepin d'un poète »

« L'Art est ce qui révèle à la conscience la vérité sous forme sensible. »

Georg Wilhelm Friedrich Hegel

Rendre sensible ne se réduit pas à rendre visible. Certes, les beaux-arts (architecture, sculpture, peinture) sont les premiers arts évoqués par Hegel, et les premiers auxquels on pense lorsqu'on dit « art ». Mais l'esthétique traite aussi de la musique et de la littérature, où l'élément sensible n'est plus visuel, mais sonore puis émotionnel.

L'art est un langage basé sur l'expression sensible du vrai, qui stimule les sentiments humains mais peut mener aussi à des réflexions. L'émotion ressentie devant une œuvre permet d'accéder à la vérité, comme si seule une œuvre « vraie » pouvait émouvoir. C'est l'une des différences entre l'art et la technique, essentiellement utilitaire.

« [À] proprement parler, [les œuvres d'art] ne sont pas fabriquées pour les hommes, mais pour le monde, qui est destiné à survivre à la vie limitée des mortels, au va-et-vient des générations. Non seulement elles ne sont pas consommées comme des biens de consommation, ni usées comme des objets d'usage : mais elles sont délibérément écartées des procès de consommation et d'utilisation, et isolées loin de la sphère des nécessités de la vie humaine. »

Hannah Arendt

La Crise de la culture

Dans cette citation, Arendt met en évidence la distinction entre l'œuvre d'art et l'objet technique : les objets techniques sont plus éphémères que les œuvres d'art. En effet, ces dernières, contrairement aux objets techniques, ne s'inscrivent pas dans la vie ordinaire : elles n'ont aucune fonction dans la société (ce qui les soustrait à la consommation et à l'usure). Les œuvres d'art existent pour le monde, c'est-à-dire qu'elles sont destinées à survivre aux générations.

« Il reste à dire en quoi l'artiste diffère de l'artisan. Toutes les fois que l'idée précède et règle l'exécution, c'est industrie. […] Pensons maintenant au travail du peintre de portrait ; il est clair qu'il ne peut avoir le projet de toutes les couleurs qu'il emploiera à l'œuvre qu'il commence ; l'idée lui vient à mesure qu'il fait ; il serait même rigoureux de dire que l'idée lui vient ensuite, comme au spectateur, et qu'il est spectateur aussi de son œuvre en train de naître. Et c'est là le propre de l'artiste. »

Système des Beaux-Arts

© Gallimard, coll. « Tel », 1920

Pour Alain, le propre de l'artiste est qu'il ne possède pas une idée déterminée de l'œuvre qu'il réalise avant de l'avoir réalisée. C'est en réalisant son œuvre que la règle qui la détermine est rendue manifeste.

« À l'époque de la reproductibilité technique, ce qui dépérit dans l'œuvre d'art, c'est son aura. »

Walter Benjamin

L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique

Pour Benjamin, ce qui a toujours caractérisé l'œuvre d'art est son « authenticité », c'est-à-dire son statut d'œuvre originale. Or, la reproduction technique des œuvres d'art ruine l'idée même d'authenticité de l'œuvre d'art : pouvant être reproduite à l'infini, l'œuvre d'art s'intègre à la culture de masse et est ainsi désacralisée.

Le jugement de goût

« Lorsqu'il s'agit de ce qui est agréable, chacun consent à ce que son jugement, qu'il fonde sur un sentiment personnel et en fonction duquel il affirme qu'un objet lui plaît, soit restreint à sa seule personne. […] le principe "à chacun son goût" (s'agissant des sens) est un principe valable pour ce qui est agréable. »

Emmanuel Kant

Critique de la faculté de juger

Pour Kant, le jugement qui se rapporte à l'agréable, c'est-à-dire à la façon dont un objet affecte les sens d'un individu, est un principe relatif et subjectif.

« Lorsqu'il dit qu'une chose est belle, il attribue aux autres la même satisfaction ; il ne juge pas seulement pour lui, mais pour autrui et parle alors de la beauté comme si elle était une qualité de la chose. »

Pour Kant, le jugement de goût sensoriel (l'agréable) doit être séparé du jugement esthétique, que traduit l'exclamation : « c'est beau ! ». On ne discute pas du goût pour l'agréable, et on admet qu'un autre n'aime pas notre plat préféré.

« L'"œil" est un produit de l'histoire reproduit par l'éducation. » 

Pierre Bourdieu

La Distinction. Critique sociale du jugement

© Éditions de Minuit, coll. « Le sens commun », 1979

Si Bourdieu dit que l'œil est le produit d'une histoire et d'une éducation, c'est que pour lui, l'idée d'une catégorie esthétique du beau valant universellement est le fruit de l'histoire. Ainsi, le regard à porter sur une œuvre d'art pour en apprécier la beauté suppose un apprentissage.

 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine

Corrigés du bac philo – filière technologique : “L’art nous apprend-t-il quelque chose ?”

L’artiste cherche-t-il à délivrer un savoir lorsqu’il crée une œuvre ? N’a-t-il pas plutôt pour vocation de donner à voir quelque chose de désintéressé et foncièrement inutile ? Si la question se pose, force est de constater qu’en nous donnant à voir le monde sous un angle particulier, l’art peut être porteur d’un enrichissement de notre rapport aux choses, nous apprenant peut-être à voir autrement, ou nous désapprenant à voir comme à l’accoutumée. Le professeur de philosophie Mathias Roux développe ses réflexions sur ce beau sujet dans sa proposition de corrigé. Attention : ce corrigé n'est pas exhaustif, il s'agit de pistes de réflexion !

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  • Principales notions mobilisées par le sujet :   art , vérité
  • Auteurs : Platon , Henri Bergson

Introduction

Le mot « art » désigne deux types de pratiques : l’activité créatrice de l’artiste et celle de réception des œuvres par le public. Dans les deux cas, l’art ne désigne pas directement une activité d’apprentissage. À première vue, on ne crée pas ni ne contemple une œuvre pour apprendre quelque chose. La relation d’apprentissage suppose en effet une volonté de transmettre d’un côté et une volonté de connaître de l’autre. Or un musicien ne compose pas une musique pour apporter un savoir à celui ou celle qui l’écoutera. De même, nous n’allons pas au cinéma pour nous documenter ou trouver une information.

Cependant, il est admis que la création comme la fréquentation d’œuvres nous donnent accès à une autre dimension de l’existence que celle, ordinaire, de la vie de tous les jours. De ce point de vue, il n’est pas usurpé d’affirmer que l’art nous apporte quelque chose et que, par conséquent, il faille réfléchir à la question de savoir si ce « quelque chose » n’équivaudrait pas à une forme d’apprentissage. Ce qui reviendrait à nous interroger sur la nature de son objet : qu’apprendrait-on avec l’art ?

1) L’œuvre d’art n’est pas vecteur d’apprentissage

L’art se présente à nous comme une activité secondaire, presque superflue par rapport à d’autres, à commencer par la science. De plus, en cultivant notre goût pour les images et les représentations, l’art brouille notre sens de la différence entre l’illusion et la réalité et, selon Platon, favorise ainsi l’erreur de jugement. En ce sens, comment pourrait-il nous apprendre quelque chose ? Il faut même envisager plutôt l’inverse puisque l’art nous détourne des buts sérieux de la vie (travail, connaissance, etc.). Dans le même temps, on objectera que, grâce à l’art, nous apprenons à voir des choses que les activités dites sérieuses de la vie quotidienne ne nous laissent pas le temps de contempler et, qu’en ce sens, il nous autorise à accéder à un autre pan de la réalité qui n’est pas moins vrai que ceux de la vie courante. Il faut détailler cette contradiction et essayer de la résoudre.

Le but de l’art n’est pas d’apporter une connaissance. Il nous divertit, nous délasse, entraîne nos passions, excite nos désirs. Certes, il nous fait aussi réfléchir mais, en elle-même, une œuvre ne livre pas, contrairement aux sciences, de thèse à propos de la nature de la réalité ou des événements. Le sujet de l’oeuvre ne délivre donc aucun savoir, à proprement parler. Et, si, indirectement, elle nous renseigne, sur son époque par exemple, c’est en tant qu’on la considère comme un document historique et non plus comme une œuvre.

Quant à l’art abstrait ou non figuratif, il ne renvoie à rien d’autre qu’à lui-même. Par son intermédiaire, on ne peut donc partager un point de vue commun sur quelque chose puisque chacun interprétera l’œuvre en fonction de lui-même. Or, par définition, un savoir est objectif, prétendant valoir en général, voire universellement.

2) L’art nous apprend… ce que nous avions appris à oublier

Toutefois, l’art modifie et renouvelle notre rapport à la réalité. En effet, la vie quotidienne, le travail, les habitudes, les urgences de la vie font que nous n’avons le plus souvent qu’un rapport utilitaire aux choses. Notre contact avec la réalité est uniquement guidé par la façon dont elle nous aide à remplir nos buts. Du la sorte, nous n’avons ni l’occasion ni le temps de voir les choses pour ce qu’elles sont, d’être sensibles à leur surgissement, à leur bizarrerie, à leur nouveauté. L’œuvre d’art nous invite à faire un pas de côté, à suspendre le cours ordinaire de la vie et, ainsi, d’entretenir et d’enrichir notre expérience du monde. Comme l’écoute d’une musique qui, tout à coup, fait prendre à la situation que nous vivons une toute autre tournure et nous la révèle dans sa singularité, dans son instantanéité. Autrement dit, l’artiste nous apprend à nous relier à d’autres dimensions du réel, comme Henri Bergson le propose dans ce texte célèbre: « Lorsque nous regardons un objet, d’habitude, nous ne le voyons pas ; parce que ce que nous voyons, ce sont des conventions interposées entre l’objet et nous ; ce que nous voyons, ce sont des signes conventionnels qui nous permettent de reconnaître l’objet et de le distinguer pratiquement d’un autre, pour la commodité de la vie. Mais celui, [le peintre] qui mettra le feu à toutes ces conventions, celui qui méprisera l’usage pratique et les commodités de la vie et s’efforcera de voir directement la réalité même, sans rien interposer entre elle et lui, celui-là sera un artiste » (Conférence de Madrid sur l’âme humaine dans Mélanges ).

3) L’art est une épreuve d’apprentissage

On dit souvent qu’on apprend de la vie, par le simple fait de vivre des expériences, de traverser des épreuves. À sa manière, pour l’artiste comme le public, la relation à l’œuvre est une épreuve mais au bon sens du terme : à travers elle, on éprouve des émotions, des sentiments, des intuitions et, par la même occasion, on s’éprouve soi-même. Qui n’a pas fait l’expérience, à l’écoute d’une chanson ou d’une musique, de la découverte de sa propre sensibilité ? L’on constate, surpris, à quel point on peut être ému, bouleversé par un morceau. Avant cela, on ne se savait pas ou plus capable de ressentir une telle émotion. Cette découverte est bien un apprentissage car, comme tout apprentissage, elle peut même être difficile, voire douloureuse. Quand elle éveille ou réactive le sentiment amoureux, par exemple.

De ce point de vue, l’art nous en apprend d’abord sur nous-mêmes. Au point qu’un écrivain tel que Marcel Proust allait jusqu’à affirmer dans Le Temps retrouvé   (publié à titre posthume en 1927) : « La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c’est la littérature. Cette vie qui en un sens, habite à chaque instant chez tous les hommes aussi bien que chez l’artiste. Mais ils ne la voient pas parce qu’ils ne cherchent pas à l’éclaircir. »

In fine , l’art, à la fois comme activité de création et comme contemplation, nous invite à aller au-delà des oppositions classiques. À commencer par celle entre l’objectivité et la subjectivité. L’œuvre est une création individuelle et inédite. La contemplation est aussi une activité individuelle qui met en jeu la singularité de chacun, son histoire personnelle et ses goûts. A priori donc, l’art n’appartient pas au registre de l’objectivité puisqu’il est toujours une question de point de vue. Et pourtant, la possibilité d’une rencontre des subjectivités offerte par les œuvres constitue un enrichissement de notre rapport au monde. Grâce à l’art, nous ne voyons pas mieux mais différemment. Or la variation des points de vue est une condition, certes insuffisante, mais ô combien nécessaire pour percer à jour le mystère de notre présence au monde. À ce titre, il est sans doute révélateur que certains scientifiques aiment à se comparer à des artistes quand ils élaborent les hypothèses théoriques à partir desquelles ils conduisent leur expérimentation.

Retrouvez l’ensemble des corrigés de l’épreuve du Bac philo 2023 :

➤ filière générale :.

1.  Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ?

2.  Le bonheur est-il affaire de raison ?

3.  Commentaire de texte : Claude Lévi-Strauss,  La Pensée sauvage

➤ Filière technologique :

1. L’art nous apprend-il quelque chose ?

2.  Transformer la nature, est-ce gagner en liberté ?

3.  Commentaire de texte : Adam Smith,  Théorie des sentiments moraux

Expresso : les parcours interactifs

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Bac Philo (1ère semaine) 1/5 : A quoi sert l'art ?

  • Fabienne Brugère Philosophe, professeure de philosophie de l’art, philosophie morale et politique à l’université Paris VIII
  • Alexandre Larguier Professeur de philosophie au Lycée Charles Renouvier à Prades

Avec Alexandre Larguier, professeur de philosophie au Lycée Charles Renouvier à Prades. Le journal des Nouveaux Chemins avec Fabienne Brugère à propos de Philosophie de l'art (PUF).

Alexandre Larguier M.Boistay©Radio France

Réalisation : Mydia Portis-Guérin

Les poètes, Léo Ferré

Interview d'Henri Bergson, "quel est l'objet de l'art"

**Bibliographie conseillée : ** - Aristote, Ethique à Nicomaque, VI, 4, 1140a. Vrin, 1990, page 283.

  • Bergson, Le rire, Chapitre III, Le comique de caractère. Henri Bergson, Œuvres, P.U.F 1959, pages 460 et 461.
  • Char, Sous la verrière (En vue de Georges Braque). Pléiade, Œuvres complètes, 1983, page 674 à 676.
  • Gadamer, Vérité et méthode, Première partie : Dégagement de la question de la vérité, l’expérience de l’art II L’ontologie de l’œuvre d’art et sa signification herméneutique, b) La transmutation en œuvre. Seuil, 1996, pages 132 et 133 pour les considérations relatives à l’ « imitation ».
  • Heidegger, L’origine de l’œuvre d’art, in Chemins qui ne mènent nulle part. Tel Gallimard, 1962 (sur la distinction outil/œuvre, voir tout particulièrement la subdivision: La chose et l’œuvre).
  • Kant, Critique de la faculté de juger, Analytique du Beau, §7 et §16. Vrin, 1993, pages 74 et 75 pour la référence au §7 pages 96 et 97 pour la référence au §16.
  • Nietzsche, Le gai savoir, Livre II, §107. Bouquins, Œuvres, 1993, pages 119 et 120. et La naissance de la tragédie, §12. Folio Essais, 1977, page 80.
  • Valéry, Introduction à la méthode chez Léonard de Vinci, Léonard et les philosophes (1929). Gallimard, 1957, page 108 à 110.

**Plan détaillé : ** Introduction

a) L’art, au sens de « création artistique »

b) la création artistique n’est pas sans finalité

c) Quelle est la singularité de l’art ? A quoi sert-il spécifiquement ?

I L’art sert la beauté

a) En son acception générale, l’art désigne l’ « action réglée »b) De là la nécessité, d’après Kant , de nous distraire de nos inclinations naturelles comme de nos représentations habituelles pour apprécier une chose quant à sa beauté.c) L’art est l’expression de la beauté.

d) Dire que l’art est recherche du beau n’est pas dire à quoi il sert en tant que recherche du beau. Pourquoi recherchons-nous la beauté par l’expression artistique ?

II L’art comme alternative à l’Intellect

a) Si nous recherchons la beauté par l’art, c’est que nous échouons à la rencontrer et l’apprécier par d’autres vecteurs. b) **Nietzsche ** voit dans l’art un antidote à l’intelligence rationnelle. c) L’art sert à éprouver le réel autrement que par le prisme de l’intelligence rationnelle .

d) Si l’art est transfiguration et si, par ailleurs, tout est transfiguration, on ne peut dire que l’art serve car il n’y a pas de fin plus haute que lui, plus ultime (tout est art).

III L’art , expérience d’une déprise essentielle

a) L’art constitue une parenthèse dans l’ordinaire.b) Au chapitre III de son œuvre Le rire , Bergson voit dans l’expérience artistique l’occasion d’un retour aux choses mêmes. c) C’est parce qu’il ne sert pas que l’art nous sert le plus.

  • François Caunac Réalisation
  • Geneviève Méric Collaboration
  • Laurence Millet Réalisation
  • Mydia Portis-Guérin Réalisation
  • Mathilde Unger Collaboration
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  • Réussir son BTS
  • Réussir son BUT
  • L'art - le cours

Plan de la fiche :

  • L'art est-il nuisible pour l'établissement de l'homme ? Être fasciné par l'art, est-ce s'éloigner de la réalité ?
  • Comment devient-on artiste ?
  • La création artistique n'est-elle pas un moyen de dépasser ses frustrations ?

Introduction

1. Délimitation de la notion L'art est une manière. Il est ce qui produit l'artefact ou artifice ou produit de l'homme. L'art c'est un talent que l'on possède dans un domaine, c'est une forme de technique qui dépasse la technique. C'est un au-delà de la technique, le degré supérieur de celle-ci. Il se situe entre la virtuosité (qui est son sommet) et l'apprentissage (qui demeure son premier stade). Lorsque l'on parle d'art, le plus souvent on pense aux beaux-arts. Les beaux-arts ce sont les arts du beau. Ils visent par la création et l'élaboration du beau. L'art renvoie également à la question de l'œuvre. Faire œuvre qu'est-ce que c'est ? Pour Nietzsche, l'œuvre se distingue du simple travail par le soin du détail. Qu'est-ce qui distingue Léonard de Vinci d'un peintre du dimanche ? Il a passé toute sa vie à peindre quelques tableaux. On dit qu'il a consacré des années à l'élaboration de la Joconde. Chaque détail compte pour un grand artiste car il travaille pour l'éternité et une grande œuvre traverse le temps. Le grand art transperce le temps et l'instant. Pourtant aujourd'hui, il y a art et art. L'art contemporain est devenu un marché. Est-ce que le marché de l'art c'est de l'art et à quoi l'art - en son essence profonde - renvoie-t-il ?

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IMAGES

  1. L'ART

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  2. Calaméo

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  3. Introduction à l'ésthétique et à la philosophie de l'art

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  4. Exemple de dissertation de philosophie rédigée

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  5. Quelques sujets de philo par notion

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  6. Fiche de philosophie art

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VIDEO

  1. Idées reçues sur la dissertation

  2. Analyser un sujet et déterminer le problème

  3. Corrigé Philosophie

  4. ART PHILO : LE SENTIMENT ESTHETIQUE PLATON KANT HEGEL

  5. Corrigé dissertation philosophie

  6. Dissertation en philosophie: l'introduction, comment ça marche? 1/3

COMMENTS

  1. L'art

    L'art - dissertations de philosophie. La culture dénature-t-elle l'homme ? La culture fait-elle l'homme ? La culture nous permet-elle d'échapper à la barbarie ? La culture nous rend-elle plus humains ? L'art a t-il pour seule fonction de nous plonger dans l'imaginaire ? L'art est-il moins nécessaire que la science ?

  2. L art : corrigés de dissertations & commentaires de texte qui peuvent

    L art : plans de dissertations et corrigés de commentaires de textes philosophiques. Votre sujet n'est pas dans la liste ? Obtenez en moins de 72h: - problématique entièrement rédigée - un plan détaillé rédigé complet, avec parties et sous-parties - la possibilité de questionner le professeur sur le plan proposé Prestation personnalisée réalisée par un professeur agrégé de philo

  3. Dissertation de Philosophie : A-t-on besoin de l'art

    L'homme a donc besoin d'art parce qu'il a besoin des valeurs que celui-ci incarne : l'attirance vers le beau, l'expression de ses émotions et désirs internes, mais surtout sa spiritualité. L'art est la manifestation de l'esprit, contrairement à la matière qui elle se désagrège dans l'immédiateté, l'art dure ...

  4. Dissertations sur L'art

    Dissertations sur L'art - Philo bac. Catégorie : L'art. L'art, cette manifestation exceptionnelle de la créativité humaine, est bien plus qu'une simple expression esthétique. Il agit comme un miroir de l'âme collective de la société, suscitant des débats sur la signification, la perception et le pouvoir transformateur de la beauté.

  5. Exemple de dissertation de philosophie

    Voici des exemples complets pour une bonne dissertation de philosophie (niveau Bac). Vous pouvez les utiliser pour étudier la structure du plan d'une dissertation de philosophie, ainsi que la méthode utilisée. Conseil. Avant de rendre votre dissertation de philosophie, relisez et corrigez les fautes. Elles comptent dans votre note finale.

  6. L'art en philosophie

    Par ce moyen, l'homme peut parvenir à se connaître lui-même. La finalité de l'art peut alors rejoindre l'ambition de la philosophie. Une philosophie de l'art qui ne s'élève pas contre l'art, mais qui en pense à la fois la nature et la fonction, sera développée au XIXème siècle dans la monumentaleEsthétiquede Hegel.

  7. L'art nous détourne-t-il de la réalité ?

    En conclusion, l'art ne nous détourne pas nécessairement de la réalité, il peut au contraire nous permettre de la comprendre, de l'interpréter, de la transformer. Il peut être un moyen de révéler la réalité, de la critiquer, de la questionner. Il peut être un moyen de donner une forme concrète à des idées, à des pensées, à ...

  8. "L'art nous apprend-il quelque chose ...

    Bac philo 2023. "L'art nous apprend-il quelque chose ?". Découvrez le corrigé ! publié le 14 juin 2023 1 min. Les sujets du bac philo 2023 sont tombés ! Retrouvez dans cet article les ...

  9. L'art

    L'art Cours. L'art. Télécharger en PDF. L'art est une activité créatrice. C'est le moyen par lequel l'être humain se détache de la nature. Contrairement à la technique, son produit n'a pas comme finalité d'être utile, il est destiné à la contemplation plutôt qu'à l'action. L'art est lié à la question du beau et à son universalité.

  10. Bac philo 2022 : corrigé du sujet « Les pratiques artistiques

    Ce mercredi 15 juin, les élèves de terminale générale passent l'épreuve de philosophie du baccalauréat. Voici le corrigé d'un des deux sujets de dissertation proposés, réalisé par la ...

  11. L'art en philosophie : quelques thèses incontournables

    NIETZSCHE, La volonté de puissance : l'art désigne un total épanouissement. "Sans la musique, vivre aurait été une erreur." écrit Nietzsche. Pour ce dernier, l'art est d'une importance vitale, il est joie et plénitude radicale, en plus d'apparaître comme le premier degré de l'effort vers le surhumain.

  12. L'art est-il un moyen d'accéder à la vérité

    L'art nous reconduit à la réalité. Mais, si nous cessons de définir la vérité uniquement comme un jugement à valeur universelle et valable pour tous, il est possible de voir en l'art un ...

  13. Bac de philo : L'Art

    Afin de vous entraîner au mieux pour l'épreuve de philosophie du bac général ou technologique 2023, letudiant.fr vous propose des fiches de révisions ainsi que des quiz bac pour réviser de ...

  14. L'ART

    Hannah Arendt, 1906 - 1975), est une philosophe allemande naturalisée américaine, connue pour ses travaux sur l'activité politique, le totalitarisme et la modernité. Ses livres les plus célèbres sont Les Origines du totalitarisme (1951), Condition de l'homme moderne (1958) et La Crise de la culture (1961).

  15. Cours de Philosophie sur l'art

    Une philosophie qui cherche à révéler l'essence de l'art est aveugle à la particularité sensuelle et à l'hétérogénéité des œuvres d'art. L'intuition vient lorsque la philosophie analyse ces spécificités en retenant ses propres hypothèses. Elle peut aussi apprendre quelque chose sur elle-même dans ce processus. art.

  16. L'art

    La différence entre l'art et la technique. « Je confesse une fois de plus que le travail m'intéresse infiniment plus que le produit du travail. « Calepin d'un poète ». « L'Art est ce qui révèle à la conscience la vérité sous forme sensible. « [À] proprement parler, [les œuvres d'art] ne sont pas fabriquées pour les hommes, mais ...

  17. Corrigés du bac philo

    Abonnez-vous à Philosophie magazine pour avoir accès à toutes nos archives Bac Philo, ainsi qu'à notre magazine, nos hors-séries et nos modules Expresso, qui permettent d'apprendre la ...

  18. Philosophie : L'art peut-il manifester la vérité

    Dissertation de Philosophie (corrigé) Introduction. ... ce qui ne répond pas au critère d'universalité caractérisant la science ou la philosophie. Dans le domaine de l'art, la vérité du discours repose donc sur la relation de l'objet avec sa représentation, mais cela ne constitue en rien une connaissance. ...

  19. L'art (fiche de révisions)

    Pauline, professeure de philosophie, te dit tout ce qu'il y a à savoir sur la notion d'art pour le bac de philo, grâce à une fiche de révisions hyper détaill...

  20. Bac Philo (1ère semaine) 1/5 : A quoi sert l'art

    I L'art sert la beauté. a) En son acception générale, l'art désigne l' « action réglée »b) De là la nécessité, d'après Kant , de nous distraire de nos inclinations naturelles comme de nos représentations habituelles pour apprécier une chose quant à sa beauté.c) L'art est l'expression de la beauté.

  21. Philosophie : Le beau est-il un produit de l'art

    Le produit de l'art est donc cette œuvre qui se donne à saisir à travers notre sensibilité. Or, si la beauté est le propre de l'art, l'on constate que nombreuses sont les réalités qui s'attribuent le qualificatif de beau. Il ne s'agit pas d'une hiérarchie de beauté, mais plutôt le signe que le beau est une notion ...

  22. Fiche de révision Philo : l'art

    1. Délimitation de la notion L'art est une manière. Il est ce qui produit l'artefact ou artifice ou produit de l'homme. L'art c'est un talent que l'on possède dans un domaine, c ...