• Cours : Comment est structurée la société française actuelle ?

Comment est structurée la société française actuelle ? Cours

L'analyse de la société repose en partie sur des approches qui cherchent à définir des catégories qui structurent la société française (revenu, diplôme, genre, âge, type de ménage, lieu de résidence, catégories socioprofessionnelles). La société française connaît depuis un demi-siècle de profondes mutations liées à l'évolution du monde du travail : tertiarisation de la société, salarisation et féminisation du travail, hausse du niveau de qualification. Les théories sociologiques des classes sociales permettent de comprendre la structure inégale de la société. Malgré les transformations de la société, la pertinence de l'analyse en matière de classe subsiste, notamment lorsqu'on l'articule avec le genre.

Les multiples facteurs de structuration et de hiérarchisation de l'espace social

La société est structurée et hiérarchisée : c'est la stratification sociale. Il existe de multiples facteurs de structuration et de hiérarchisation de l'espace social : revenu, diplôme, âge, genre, lieu de résidence, composition du ménage, professions et catégories socioprofessionnelles. Ces catégories permettent d'analyser la diversité des milieux sociaux et de faire apparaître des inégalités entre groupes sociaux. Elles sont une clé de lecture des pratiques sociales : comportements, valeurs, consommations, etc. Elles peuvent être analysées séparément mais se recoupent dans chaque individu, qui appartient à la fois à un genre, à une génération, à une PCS, etc.

Stratification sociale

La stratification sociale désigne l'ordre des positions différenciées dans l'organisation sociale, économique et politique d'une société. Elle consiste en une hiérarchie de positions sociales inégales.

La différenciation sociale entre deux « strates », c'est-à-dire deux niveaux de la stratification sociale, peut consister en des inégalités de position socio-économique, de pouvoir, de richesse et de prestige.

Le revenu et le diplôme

Les inégalités économiques sont fondamentales dans l'analyse de la structure sociale car elles se traduisent par des modes de vie différenciés. Les inégalités de revenu et de patrimoine s'entretiennent mutuellement : elles sont cumulatives. Le niveau de diplôme a des conséquences sur le revenu et le statut social.

Un des premiers facteurs étudié pour analyser la société est le revenu. Les différences de revenu génèrent des niveaux de vie et des modes de vie divers.

Le revenu détermine souvent la taille de l'appartement ou de la maison d'un individu, ainsi que le quartier ou la ville où il habite.

Les inégalités de revenu alimentent les inégalités de patrimoine (l'ensemble des biens possédés par un individu ou un ménage). Ainsi, les ménages se constituent un patrimoine grâce à un revenu élevé. La détention de patrimoine génère aussi des revenus, ce qui va permettre aux individus de s'enrichir. Les inégalités économiques sont ainsi cumulatives.

Un cadre gagnant un revenu élevé peut investir dans l'immobilier en achetant un appartement, qu'il met en location. Cette location lui rapporte des revenus, qu'il pourra ensuite réinvestir dans d'autres biens s'il le souhaite.

Le niveau de diplôme est souvent lié au revenu. En effet, un niveau de diplôme plus élevé confère généralement des opportunités sur le marché du travail qui mènent à un meilleur revenu. Le niveau de diplôme offre aussi une protection contre le chômage et une place élevée dans la hiérarchie professionnelle. En outre, il peut s'accompagner d'un statut social élevé.

Les études de médecine, considérées comme longues et difficiles, sont respectées, et les médecins disposent d'une certaine reconnaissance sociale.

Les PCS (professions et catégories socioprofessionnelles)

Les professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) sont un outil qui permet d'analyser la stratification de la société en regroupant les individus en groupes socioprofessionnels. Elles rassemblent des individus qui partagent certaines caractéristiques sociales. Cet outil permet d'analyser l'évolution de la structure sociale. Cependant, il présente des limites face à la diversité des situations dans chaque catégorie.

En relation avec les théories des sociologues, les instituts statistiques définissent des critères pour construire des catégories sociales qui regroupent les individus. L'Insee a mis au point progressivement une grille d'analyse : les CSP (catégories socioprofessionnelles) en 1954, qui sont modifiées et deviennent les PCS (Professions et catégories socioprofessionnelles) en 1982.

Professions et catégories socioprofessionnelles (PCS)

Les professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) sont une nomenclature administrative qui classe la population en fonction de la profession (ou de l'ancienne profession), de la position hiérarchique et du statut (salarié ou non). Elle comporte 8 groupes socioprofessionnels, qui se subdivisent en 24 catégories socioprofessionnelles, elles-mêmes divisées en 486 professions.

Les PCS comptabilisent 8 groupes socioprofessionnels, dont 6 d'actifs :

  • agriculteurs exploitants ;
  • artisans, commerçants et chefs d'entreprise ;
  • cadres et professions intellectuelles supérieures ;
  • professions intermédiaires ;
  • retraités ;
  • autres personnes sans activité professionnelle.

Les PCS permettent d'avoir une vision quantifiée de la structure sociale. On peut mesurer la répartition de la population selon ces catégories, et suivre l'évolution de leur répartition.

À partir des PCS, on peut mesurer des phénomènes sociaux comme la tertiarisation ou la montée des qualifications.

À partir de plusieurs critères basés sur la profession et la position dans le milieu professionnel, les PCS créent des groupes de personnes qui présentent certaines caractéristiques sociales communes. Le niveau de revenu n'est pas un critère, mais il se recoupe souvent avec les PCS.

Les ouvriers, en moyenne, ont un revenu beaucoup moins élevé que les cadres.

Cette classification permet de mettre en évidence des différences sociales et des inégalités entre catégories en termes de revenu, de patrimoine, de pratiques sociales, de modes de vie, etc.

Les PCS permettent de constater que la réussite des enfants dans le système scolaire n'est pas la même selon la PCS des parents. Dans les filières sélectives comme les classes préparatoires, on trouve une surreprésentation des enfants de cadres et une sous-représentation des enfants d'ouvriers.

Les PCS restent néanmoins un outil théorique qui présente certaines limites pour analyser la stratification de la société. Cette nomenclature a été élaborée dans un cadre purement français et il est très difficile de l'utiliser afin d'établir des comparaisons internationales. Pour cela, une nomenclature européenne a été créée.

De plus, elle présente des limites dans le choix de ses critères. Des individus qui ont des professions et des positions sociales très similaires se retrouvent parfois dans deux catégories différentes.

Un agent d'entretien qui fait le ménage de son entreprise est considéré par l'Insee comme un « ouvrier » (PCS 6) de cette usine. Si l'usine sous-traite le ménage à une société d'entretien, le même ouvrier peut faire le même travail en étant employé par l'entreprise sous-traitante, et est alors considéré comme un employé (PCS 5).

L'homogénéité sociale des catégories est aussi largement remise en question, notamment dans des catégories assez larges comme celle des « professions intermédiaires ». En outre, la précarité de l'emploi n'est pas prise en compte.

Un ouvrier en intérim n'aura pas les mêmes conditions de vie (stabilité économique, accès au logement) qu'un ouvrier de la même catégorie en CDI.

Les PCS offrent une vision statistique des catégories sociales. Elles se rapprochent des classes sociales, puisque les catégories sont déterminées en fonction de la position des individus dans le processus de production (la profession). Cependant, elles restent très différentes des classes sociales telles que définies dans les théories sociologiques. Il n'y a pas d'opposition entre les différentes catégories et les individus ignorent parfois leur appartenance à une catégorie.

L'âge et le genre

Au-delà des PCS et du revenu, l'analyse de la stratification sociale repose aujourd'hui sur de multiples critères de différenciation, comme l'âge et le genre.

L'âge et la génération

La position dans le cycle de vie (déterminée par l'âge) et la génération sont deux facteurs qui influencent la trajectoire des individus. On parle parfois de « lutte des âges » pour exprimer l'idée que les jeunes générations sont dans une situation sociale défavorisée par rapport à leurs aînés.

Les analyses qui se concentrent sur l'âge utilisent le concept de position dans le cycle de vie. Cette notion exprime le fait qu'un individu vit des situations différentes en fonction de son âge et passe par des étapes qui rythment sa vie selon la société dans laquelle il vit.

Des étapes du cycle de vie comme faire ses études, fonder une famille ou prendre sa retraite sont associées à des niveaux de vie, d'épargne et de consommation différents.

Les analyses en termes de génération montrent des différences de situation selon la période à laquelle les individus naissent. Les sociologues montrent le développement d'une fracture générationnelle depuis les années 1980, qui se caractérise par une baisse du pouvoir d'achat et une précarité croissante chez les jeunes, qui connaissent notamment un taux de chômage très élevé.

Le genre est un des facteurs d'inégalités les plus importants et les plus structurants. Malgré des avancées suite aux luttes féministes, les inégalités entre les genres persistent.

Un autre critère qui attire de plus en plus l'attention est celui du genre, c'est-à-dire l'ensemble des représentations sociales attachées au statut d'homme ou de femme. Les inégalités de genre ont beaucoup reculé au cours du XX e siècle en France, à travers l'obtention des mêmes droits pour les femmes et les hommes.

Droit de vote des femmes

En France, les femmes obtiennent le droit de vote.

Cependant, beaucoup d'inégalités persistent, dans les milieux professionnel, politique, ou dans la sphère domestique. Les femmes accomplissent la majorité des tâches domestiques. Cela a aussi des conséquences sur leur vie professionnelle : elles sont plus nombreuses à travailler à temps partiel. Indépendamment du milieu social, le fait d'être une femme diminue les possibilités d'atteindre un statut socioprofessionnel élevé par rapport au fait d'être un homme. On parle de « plafond de verre » pour exprimer ce phénomène.

Alors que les femmes sont en moyenne plus diplômées que les hommes, les fonctions les plus importantes, dans les entreprises ou la sphère politique, sont plus souvent occupées par des hommes.

Cette prise de conscience a pu favoriser l'émergence de mouvements de revendication qui veulent dépasser l'analyse en matière de classe, car les inégalités de genre dépassent les frontières des classes sociales.

Le lieu de résidence et la composition du ménage

L'analyse des lieux de résidence (urbains, ruraux, quartiers bourgeois, populaires) et du type de ménage (famille nucléaire, monoparentale, recomposée, atypique) permet également d'affiner la compréhension des groupes sociaux.

Le lieu de résidence

Selon leur lieu de vie, les individus ont accès à différentes ressources et opportunités.

Alors que près de 80 % de la population française vit en ville, le lieu de résidence permet de saisir la réalité socio-économique des populations des espaces urbains : quartiers populaires, quartiers bourgeois, etc. Le lieu de vie détermine en partie les ressources auxquels les ménages ont accès : nombre et qualité des équipements publics (culturels, sportifs, etc.), transports publics, ou espaces verts.

Dans certaines grandes villes, les parents qui ont un niveau de vie suffisant choisissent un lieu de résidence en fonction de la qualité de l'école de quartier.

Certains quartiers populaires, souvent situés en périphérie des centres urbains (la « banlieue »), souffrent aussi d'une image dévalorisée (phénomènes de stigmatisation).

La composition familiale

L'espace familial a évolué durant les dernières décennies et les configurations familiales se sont diversifiées. Elles ont un impact sur les niveaux de vie et les modes de vie des ménages.

On distingue essentiellement :

  • Les familles nucléaires traditionnelles, composées des parents et des enfants qui représentent environ 70 % des familles.
  • Les familles recomposées (couple remarié) et les familles monoparentales (un seul parent) liées à l'essor du divorce et l'affaiblissement du mariage. Parmi elles, les familles monoparentales correspondent aujourd'hui à 18 % des familles.
  • Les familles variées, atypiques ou isolées qui correspondant à d'autres formes familiales plus disparates (unions libres, liens familiaux distendus, etc.).

Les différentes compositions familiales entraînent des différences de niveau de vie.

  • Les familles monoparentales sont plus touchées par les phénomènes de pauvreté et de difficultés scolaires.
  • Pour un même revenu, une famille nombreuse aura un niveau de vie plus réduit qu'une famille avec moins d'enfants.

Des inégalités multiples et cumulatives

Les inégalités de positions sociales dans une société aboutissent à une structure hiérarchisée qu'on appelle stratification sociale. Les inégalités d'accès aux ressources sont multidimensionnelles et cumulatives. Elles se reproduisent aussi sur plusieurs générations.

Les facteurs d'analyse de la structure de la société française (revenu, diplôme, PCS, genre, âge, lieu de vie, composition familiale) sont autant de caractéristiques sociales qui génèrent des inégalités et qui se reflètent dans la stratification sociale. Ainsi, les inégalités sociales sont multidimensionnelles. De plus, elles sont cumulatives : elles ne sont pas indépendantes les unes des autres mais constituent un système qui entretient les inégalités et les reproduit sur plusieurs générations.

Une personne qui naît dans une configuration familiale moins avantagée comme une famille monoparentale peut avoir des difficultés scolaires et des difficultés d'accès à un diplôme. Ses revenus et son patrimoine s'en ressentent, ce qui limite ses choix sur son lieu de vie et peut avoir des conséquences sur les opportunités scolaires et culturelles de ses propres enfants.

Les évolutions de la structure socioprofessionnelle

Les principales évolutions de la structure socioprofessionnelle en France depuis la seconde moitié du XX e siècle sont la salarisation, la tertiarisation, l'élévation du niveau de qualification et la féminisation des emplois.

La salarisation et la tertiarisation

Depuis la seconde moitié du XX e siècle, on assiste à une généralisation du salariat comme forme de statut des travailleurs. Simultanément, les métiers du tertiaire se sont développés : on parle de tertiarisation de la population active.

Les évolutions économiques ont entraîné de profondes transformations sociales. Aujourd'hui, la plupart des travailleurs travaillent en tant qu'employés touchant un salaire dans une entreprise : c'est la salarisation. Les travailleurs indépendants (professions libérales, entrepreneurs) sont devenus minoritaires.

Salarisation

La salarisation est le processus économique et social caractérisé par la diffusion du statut de salarié comme forme principale de statut économique associé au métier ou à la production. Un salarié touche un salaire pour sa contribution à la production.

On estime que 91 % des emplois en France sont aujourd'hui des emplois salariés, alors qu'ils n'étaient que 65 % en 1950.

En outre, grâce aux PCS, on peut observer que la part de certaines catégories diminue : agriculteurs, artisans, ouvriers. À l'inverse, les cadres et professions intellectuelles supérieures, les professions intermédiaires et les employés sont en forte augmentation. Ces PCS correspondent à des métiers du secteur tertiaire : le secteur varié des services (commerce, finance, recherche, enseignement, etc.).

Tertiarisation

La tertiarisation est le processus économique dans lequel l'essentiel de la production et des activités productives est réalisé par le secteur tertiaire des services et non plus par le secteur secondaire (industrie) ou primaire (agricole).

En France, entre 1978 et 2011, 60 000 emplois industriels disparaissent chaque année, tandis que 150 000 emplois des services marchands sont créés.

En France, le secteur tertiaire représente plus des \dfrac{2}{3} du PIB.

La féminisation des emplois

Depuis les années 1960, on observe une progression de la part des femmes dans la population active. Cette féminisation des emplois est liée à un changement des normes sociales sur le rapport à l'emploi des femmes. Ce phénomène, favorisé par des évolutions législatives, est lié à la tertiarisation.

La féminisation des emplois s'est accrue et diversifiée avec les conquêtes féministes liées aux droits et à la place des femmes dans la société.

En 1965, les femmes obtiennent le droit d'ouvrir un compte en banque et d'exercer une profession sans l'autorisation de leur mari.

La féminisation de l'emploi est liée à la tertiarisation de la société, tous les emplois n'étant pas occupé également par les femmes et les hommes. Les femmes sont ainsi concentrées sur les métiers du tertiaire.

Si l'égalité femmes-hommes de l'accès aux emplois et rémunérations reste incomplète, ces évolutions ont modifié en profondeur les rôles sociaux de genre.

L'élévation du niveau de qualification

La massification de l'enseignement et le développement des études supérieures a aussi mené à l'augmentation du niveau de qualification des individus. L'augmentation des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur entraîne une concurrence accrue entre eux sur le marché du travail.

La tertiarisation de l'économie française s'est accompagnée d'une hausse du niveau de qualification, qui a permis d'augmenter la productivité des travailleurs et leur salaire. Le niveau de qualification est l'ensemble des compétences d'un travailleur, qui dépend en partie du niveau de diplôme.

Depuis les années 1960, le niveau de diplôme de la population s'est largement accru.

En 1985, la proportion de bacheliers dans une génération était de 29 %. Cette proportion a atteint 78 % en 2015.

Suite à l'augmentation du nombre de diplômés, l'obtention d'un diplôme plus élevé d'une génération à l'autre ne signifie pas nécessairement l'accès à un statut ou à un emploi plus élevé dans la société. Ce phénomène est appelé la déqualification.

Les théories sociologiques des classes sociales

Pour analyser la structure sociale, des penseurs comme Karl Marx ou Max Weber se fondent sur une théorie des classes sociales. Pour Marx, les classes sociales (bourgeoisie et prolétariat) sont définies par la position dans le système de production et sont en lutte. Pour Weber, la société doit être analysée selon plusieurs dimensions (économique, sociale, politique) et les classes sociales ne sont que des catégories.

L'analyse des classes sociales de Marx

Selon Karl Marx, une classe sociale se définit par sa position dans le système de production, qui entraîne des conditions de vie similaires (classe en soi), et par une conscience d'elle-même (classe pour soi). La classe dominante, qui possède les moyens de production (les bourgeois), exploite les membres de la classe dominée, qui n'ont que leur force de travail (les prolétaires). Cette vision implique une confrontation entre les classes : c'est la lutte des classes.

Pour Karl Marx (1818-1883), les sociétés capitalistes présentent un système de classes, c'est-à-dire des rapports entre groupes sociaux dont l'un est dominant et l'autre est dominé.

Les membres d'une classe sociale occupent la même position dans le système de production (le système économique). Les bourgeois constituent la classe dominante : ce sont eux qui possèdent les moyens de production, le capital (les entreprises, les usines, les machines, etc.). Les ouvriers sont la classe dominée, aussi appelée le prolétariat. Ils n'ont que leur « force de travail » à vendre.

Pour Marx, les classes sont une réalité matérielle. La possession d'un moyen de production particulier (capital pour les bourgeois, travail pour les prolétaires) attribue aux individus une place dans le système productif, et donc des intérêts communs et des conditions de vie similaires. Les individus forment alors une classe « en soi », c'est-à-dire un groupe d'individus avec les mêmes conditions de vie et les mêmes intérêts. Lorsque les individus réalisent leurs intérêts en commun, ils acquièrent une « conscience de classe » et peuvent mener des mouvements collectifs de revendication. Ils forment alors une classe « pour soi ».

structure société française

Les intérêts des bourgeois et des prolétaires sont antagonistes. En effet, les capitalistes espèrent tirer un maximum de profit des capitaux qu'ils ont investis. Pour cela, ils vont payer le moins cher possible la force de travail des prolétaires. Les ouvriers ne sont donc pas rétribués au niveau de leur production : c'est l'exploitation capitaliste. La différence entre la richesse produite par les prolétaires et le salaire qui leur est versé constitue une plus-value, qui est accaparée par la classe dominante.

Cette situation d'opposition entre les deux classes s'appelle la « lutte des classes ». Pour Marx, cette situation mènera une révolution de la classe ouvrière, qui prendra le contrôle des moyens de production afin de mettre fin à l'exploitation capitaliste.

La stratification sociale selon Weber

Contrairement à Marx, Weber pense que les classes sociales sont des constructions théoriques. Pour Weber, afin de rendre compte de la stratification sociale, il faut associer trois facteurs : économique (classes sociales), mais aussi social (groupes de statut) et politique.

Max Weber (1864-1920) considère qu'une classe sociale regroupe des individus qui partagent une même situation économique. Pour lui, et à la différence de Marx, une classe ne représente pas un groupe réel ayant une conscience de sa situation. La classe est une construction théorique qui permet de mieux appréhender la réalité.

Contrairement à Marx, l'approche de Weber permet de montrer que la stratification sociale est pluridimensionnelle. La position des individus dépend toujours de trois variables :

  • L'ordre économique : Les personnes qui ont accès aux mêmes biens et services grâce à leur revenu et leur patrimoine font partie de la même classe sociale.
  • L'ordre social : Les individus sont classés selon le niveau de prestige. Les individus qui partagent un même niveau de prestige forment un groupe de statut.
  • L'ordre politique : Les individus sont classés en fonction du pouvoir qu'ils détiennent. Ils peuvent former des partis politiques.

Groupe de statut

Un groupe de statut est un groupe social constituant une forme de stratification sociale et reposant sur des différences de prestige.

Les différents ordres permettent de nuancer les analyses de la stratification sociale.

Un scientifique connu a une position élevée selon l'ordre social (en matière de prestige). Une personne qui gagne au loto sera classée en haut de la hiérarchie économique. Les personnalités politiques sont souvent élevées dans la hiérarchie sociale selon les trois dimensions (ordre social, économique et politique).

La pertinence des classes sociales dans la société française

La pertinence du concept de classe sociale pour analyser la société française fait l'objet de débats. On a ainsi assisté à un déclin des classes sociales au XX e siècle et à une « moyennisation » de la société française. Cependant, les inégalités s'accentuent depuis les années 1980 et des théories des classes sociales comme celle de Bourdieu montrent l'importance de la possession de différents capitaux dans la hiérarchie sociale. De nouvelles analyses émergent aussi, insistant sur le besoin de croiser la notion de classe avec celle du genre.

Le déclin des classes sociales

Durant les Trente Glorieuses, on assiste à un déclin des classes sociales en France. La massification scolaire et la hausse du niveau de vie mènent à une réduction des inégalités et à la constitution d'une vaste classe moyenne (moyennisation). Cette réduction des distances inter-classes s'accompagne d'une hausse des écarts intra-classes : l'homogénéité des classes sociales n'est plus aussi forte. À cela s'ajoute un processus d'individualisation : la valeur d'autonomie des individus, devenue centrale, réduit le phénomène d'identification subjective à la classe.

L'analyse des classes sociales de Marx a été élaborée au XIX e siècle et reflète les conditions de la classe ouvrière de cette époque. Durant les Trente Glorieuses, on assiste au déclin de l'industrie et à la diminution du poids de la classe ouvrière : les situations deviennent plus variées et la conscience de classe diminue. Au sein même de la classe ouvrière, les situations sont de plus en plus hétérogènes : il y a une augmentation des écarts intra-classes.

Celle-ci s'accompagne d'une réduction des distances inter-classes. On parle de processus de « moyennisation » de la société. Ce phénomène correspond à une diminution des inégalités et au rapprochement des modes de vie, menant à la constitution d'une large classe « moyenne ».

Le processus d'individualisation à l'œuvre, c'est-à-dire la valorisation de plus en plus forte de l'autonomie de l'individu, contribue aussi à brouiller les frontières entre les classes. Les individus attribuent leurs succès et échecs à leurs propres choix plutôt que de les voir comme le résultat d'inégalités sociales.

Ces phénomènes rendent plus difficile l'identification subjective à la classe, c'est-à-dire le fait pour un individu de se définir comme faisant partie de la classe sociale à laquelle il appartient.

Le retour des classes sociales ?

Certains sociologues considèrent cependant que les classes sociales sont toujours présentes. Bourdieu fournit une théorie des classes sociales basée sur plusieurs dimensions (notamment le capital économique et le capital culturel), qui offre une clé de lecture de la société française et de ses inégalités. De plus, les inégalités sont en hausse depuis les années 1980, dans un mouvement de polarisation, inverse du processus de moyennisation.

D'autres analyses en termes de classes sociales ont suivi celles de Marx et Weber. Pierre Bourdieu propose une grille de lecture qui permet de montrer que les inégalités et les rapports de domination persistent dans une société qui a connu les Trente Glorieuses.

Dans son analyse, la société est structurée selon la possession de plusieurs ressources (ou capitaux), dont les deux principaux sont :

  • le capital économique, qui correspond aux ressources économiques (revenu et patrimoine) ;
  • le capital culturel, soit l'ensemble des ressources culturelles qui proviennent de la socialisation : diplômes, manière de parler, consommations culturelles (livres, cinéma, théâtre), etc.

Un professeur des écoles peut posséder un capital culturel élevé, mais un capital économique limité. Ses revenus sont limités mais ses pratiques culturelles sont valorisées : il lit, se rend au théâtre, écoute de la musique classique et s'informe en lisant la presse papier.

Inversement, le patron d'une petite entreprise de plomberie peut avoir un capital économique élevé, mais un capital culturel plus faible. Ses consommations culturelles sont plus tournées vers la télévision, le cinéma et le sport.

La classe dominante est celle qui possède un volume de capital élevé, tandis que les classes populaires ont des moyens financiers et culturels plus réduits. Les pratiques sociales, influencées par le capital économique et le capital culturel, différencient les classes sociales.

Aller à l'opéra est une pratique qui correspond à la classe dominante.

De plus, depuis les années 1980, la plupart des sociétés occidentales connaissent un retour des inégalités. Même si les classes sociales n'ont pas forcément une conscience de classes, certains sociologues considèrent qu'il existe aujourd'hui un mouvement de re-polarisation de la société : les inégalités s'accentuent, de même que la perception de ces inégalités.

Une analyse plurifactorielle : articuler la classe et le genre

De plus en plus, des approches appellent à penser les inégalités en système plutôt que séparément. Articuler la classe et le genre permet de faire ressortir certaines inégalités et situations spécifiques. Les femmes des classes populaires se situent ainsi à l'intersection de deux rapports sociaux (de classe et de genre) qui les placent dans des situations défavorisées.

Articuler les niveaux d'analyse permet de comprendre plus finement les inégalités entre les classes et les genres. En effet, la position occupée par un individu dans la société dépend de plusieurs rapports sociaux, c'est-à-dire de relations inégales entre différents groupes sociaux. On parle notamment de rapports de classe et de rapports de genre.

Les femmes cadres et ouvrières ont par exemple certaines caractéristiques en commun, mais leur classe sociale est différente, ce qui a aussi un impact sur les rapports de genre.

Une femme de classe supérieure peut payer des employés pour s'occuper du travail domestique (faire le ménage, cuisiner, garder les enfants, etc.). Une femme avec un revenu plus limité doit souvent s'occuper elle-même de ce travail.

Les normes et valeurs varient à la fois selon le genre et selon la classe sociale. En considérant ces deux aspects, on peut expliquer des inégalités propres à certaines positions sociales.

Les jeunes hommes ouvriers sont surreprésentés dans les accidents de la route. La mauvaise qualité de leur véhicule ne permet pas de les protéger en cas d'accident. Une conception de la virilité et des formes de sociabilité spécifiques à la classe ouvrière masculine favorisent aussi des pratiques à risque, comme la consommation d'alcool et une vitesse excessive.

Spécial Bac

La structure sociale

Dans cette fiche pour préparer le Bac, vous trouverez pour la notion de structure sociale une accroche ; le courant de pensée économique ou sociologique, incarné par un auteur et sa citation ; le mécanisme à l’œuvre et un chiffre significatif.

dissertation sur la structure sociale

© Julien Josset

  • LA THÉMATIQUE : LA STRUCTURE SOCIALE 
  • LE SUJET : DANS QUELLE MESURE PEUT-ON CRAINDRE LE RETOUR D’UNE SOCIÉTÉ DE « CLASSES ? »

Pour le sociologue Camille Peugny, le mouvement des « gilets jaunes » est nourri par les inégalités qui fracturent la société française. Dans un entretien au Monde du 13 décembre 2018, il affirmait même : « Les classes sociales n’ont jamais disparu. Avec les “gilets jaunes”, elles redeviennent visibles. » C’est Karl Marx qui a fait des classes sociales une question sociologique majeure. Pour lui, une classe sociale regroupe des individus qui partagent la même position dans les rapports de production (classe en soi) et qui en ont conscience (classe pour soi), ce qui débouche sur la lutte des classes. Dans une approche plus nominaliste, Max Weber pense les classes sociales comme un classement opéré par le sociologue, un classement qui n’a pas nécessairement de sens pour les acteurs sociaux.

Est-ce que, comme le pense Camille Peugny, les classes sociales constituent toujours une grille d’analyse à même d’expliquer la société française ou est-ce que cette grille d’analyse a été rendue caduque par les évolutions de cette société ?

Le mécanisme

L’habitus de classe

Pierre Bourdieu (1930-2002), sociologue holiste, considère que la société « forme » l’individu grâce à la socialisation. Il développe la notion d’habitus qui fait le lien entre l’individu et la société. Les comportements des groupes sociaux s’expliquent simplement par l’origine sociale, c’est-à-dire par l’environnement structuré en trois types de capital : économique (les revenus et le patrimoine), culturel (les savoirs, y compris ceux formalisés par les diplômes, les savoir-faire, les pratiques, les goûts…) et social (les réseaux de connaissances et de relations de la famille).

Ainsi, chaque groupe social possède un habitus de classe, différencié et différenciant, qui détermine le comportement de ses membres. Chaque individu a donc une certaine manière de penser, d’être et de se comporter, qui ne dépend pas de sa volonté, mais du groupe social auquel il appartient et qu’il ne peut transformer, car il en a intériorisé les valeurs et les normes. Bourdieu établit alors une différence entre les groupes selon leur position sociale : les dominants et les dominés.

Louis Chauvel

dissertation sur la structure sociale

(né en 1967), sociologue, spécialiste de la structure sociale, explique que la « société de post-abondance » représente pour lui une « société d’incertitude » , ce qui plonge ses membres dans un « conservatisme frileux » , et un nouveau modèle d’individualisme, soit «  par excès, autocentré et narcissique » , soit «  négatif  ».

Les nouvelles classes moyennes salariées commencent à subir une perte d’homogénéité entre le déclassement social de la fraction qui voit s’évanouir les rêves d’ascension ouverts naguère dans le cadre de la société salariale, et la promotion de celle qui s’élève vers la bourgeoisie patrimoniale.

« Le retour des classes sociales ? », Revue de l’OFCE, n°79, octobre 2001

10 000 EUROS

L’écart entre le haut et le bas de la pyramide des revenus en France s’est creusé de 10 000 euros, au cours des 20 dernières années. La hausse du niveau de vie des 10 % les plus riches équivaut à 1,3 fois l’ensemble du revenu annuel des 10 % les plus pauvres (Observatoire des inégalités, février 2019).

Chapitre 1 : Comment est structurée la société française actuelle

Etudier la structure sociale signifie étudier les différents groupes qui composent une société et leurs rapports.

Lorsque l’on met en évidence une forme de hiérarchisation et des rapports de domination entre les groupes sociaux on fait apparaître la stratification sociale.

Cela implique de déterminer les facteurs à l’origine de différences voire d’inégalités qui structurent la société que l’on veut étudier.

1. Les multiples facteurs de structuration et de hiérarchisation de l’espace social

Pour faire apparaître la structure sociale d’un espace social il faut repérer des critères à partir desquels on peut distinguer les groupes sociaux qui composent l’espace social

1.1 Le classement en catégorie socio-professionnelle : un outil statistique d’analyse de la structure sociale

La nomenclature des PCS de l’INSEE classe les catégories sociales en fonction de leur statut (salarié/indépendant), de leur secteur d’activité, de leur niveau de qualification et de la nature de la tâche effectuée. 

Le niveau de revenus n’est en aucun cas un critère de classement, mais les inégalités de revenus apparaissent après le classement en PCS.

La hiérarchie des PCS n’est pas totale : certaines catégories apparaissent plus hautes dans la hiérarchie sociale (employés/ouvriers, professions intermédiaires, cadres) mais certaines présentent une forte hétérogénéité qui les rend difficilement classables (artisans, commerçants, chefs d’entreprise par exemple)

1.2 Les autres critères de classement possibles

-les revenus 

Il existe des inégalités de revenus qui permettent de faire apparaître des groupes sociaux qui se distinguent en fonction de leur niveau de revenus. On peut prendre en compte différents revenus pour faire ces comparaisons : en général, on utilise le revenu disponible = revenus du travail et du capital + prestations sociales – prélèvements obligatoires

-Composition du ménage 

 Les inégalités économiques dépendent aussi du niveau de vie du ménage = revenu disponible/nombre d’unités de consommation

=> La composition du ménage, qui prend en compte le nombre de personnes du ménage ainsi que leur âge,  va donc influencer le niveau de vie d’un ménage. (être seul accroît la probabilité d’être pauvre par exemple)

-Diplôme 

Le diplôme est un critère de classement dans les PCS  car pour rentrer dans la catégorie cadres de l’Insee, il faut avoir une qualification élevée.

Qualification= diplômes +expériences professionnelles

 Or, il y a peu de cadres sans diplôme car en France, il y a peu de promotions internes (d’ouvriers qui deviennent cadres) et il y a peu de diplômés qui restent ouvriers car ils vont chercher un meilleur emploi

-Position dans le cycle de vie

La position dans le cycle de vie représente la place d’un individu dans les différentes étapes de sa vie (jeunesse, adolescence, …)

L’âge de l’individu a une incidence sur sa position par rapport à l’emploi: le taux de chômage des jeunes actifs de moins de 25 ans est particulièrement élevé . Ils sont plus touchés par la précarité et par la pauvreté que les séniors.

Cela s’explique parce que les jeunes s’abstiennent aussi davantage et sont moins représentés en politique. 

=> Le critère de l’âge fait donc apparaître des inégalités intergénérationnelles.

-Genre 

Les inégalités salariales entre les hommes et les femmes s’expliquent par la socialisation différenciée qui fait que les femmes consacrent davantage de temps aux tâches domestiques (ou pensent qu’elles doivent davantage se consacrer aux tâches domestiques), et que les femmes (et les hommes) considèrent que c’est le rôle des femmes de s’occuper des enfants. Du coup elles travaillent plus souvent à temps partiel et font moins d’heures supplémentaires et elles choisissent moins souvent des postes à responsabilité et occupent des emplois moins rémunérés (dans le secteur des services en particulier). Elles sont aussi plus souvent victime de discrimination.

Le genre est donc un critère qui permet d’identifier des inégalités.

Remarque : Pour certains sociologues, les rapports de genre se superposent aux rapports de classe 

-Lieu de résidence 

La répartition des ressources publiques permettant de financer les services publics est inégalement répartie sur le territoire. Les habitants de Seine saint Denis ont moins accès aux services publics que les Parisiens par exemple. Cette inégalité d’accès aux services publics peut avoir des conséquences sur la réussite scolaire, l’accès à l’emploi… ce qui a un impact sur la place des individus dans l’espace social. On peut supposer que si ces territoires sont délaissés c’est parce qu’ils ont peu de représentants politiques, de personnalités influentes qui défendent leurs intérêts car il n’y réside pas. De plus, les résidents de ces zones ont un fort taux d’abstention.

=> Le lieu de résidence est un critère permettant d’établir des inégalités entre des groupes sociaux

Conclusion du 1.2

Analyser la structure sociale, c’est mettre en évidence les groupes sociaux qui la composent et la stratification sociale entre ces groupes.

Pour cela il s’agit d’identifier les critères qui permettent de distinguer/différencier les individus appartenant à des groupes sociaux distincts et ayant des positions sociales différentes dans l’espace social.

Au-delà de facteurs économiques liés au niveau de richesses comme le revenu, il existe de multiples facteurs sociodémographiques qui permettent d’identifier des groupes sociaux.

Ainsi, le sexe, la position dans le cycle de vie le niveau de diplôme, la composition du ménage, le lieu de résidence sont autant de facteurs qui ont un impact sur la position sociale, le mode de vie des individus et permettent ainsi de faire apparaître des groupes sociaux qui structurent une société.

2. Les principales évolutions de la structure socioprofessionnelles en France depuis les années 1950

Les principales évolutions de la structure socio-professionnelle sont :

-la salarisation

-la tertiarisation

-l’élévation du niveau de qualification

-la féminisation

2.1 La salarisation

En France, 10% du total des emplois sont des emplois 

non-salariés =90% des emplois sont des emplois salariés)

La salarisation, c’est l’augmentation du nombre et de la part des emplois salariés dans le total des emplois.

On assiste en France depuis un siècle à une augmentation de la part des emplois salariés, même si, depuis une dizaine d’années, il y a de plus en plus d’emplois non-salariés.

La salarisation s’explique par le fait que la part des indépendants et des artisans diminuent parce que d’un côté les entreprises cherchent à fidéliser leurs salariés pour répondre à la demande de biens et services et de l’autre les individus recherchent un salaire fixe accompagné de droits sociaux.

2.2 La tertiarisation

Secteur primaire= agriculture

Secteur secondaire= industrie

Secteur tertiaire= services

La tertiarisation est la tendance à l'augmentation et à la prédominance de la part des activités tertiaires dans l' économie . Elle se mesure à travers la production de richesses (PIB) ainsi que dans l‘emploi de la population active. Dans les pays développés, l‘industrialisation a vu la part du secteur primaire (agriculture) diminuer au profit du secteur secondaire (industrie). La tertiarisation est une nouvelle phase du processus historique de l'évolution des sociétés développées avec un recul de la part de l'industrie remplacée par un développement rapide des activités de services. Principales causes de la tertiarisation :

-les gains de productivité dans l'agriculture et dans l'industrie,

-l'augmentation de la demande (et donc de la production) de services en quantité et en qualité

2.3 L’élévation du niveau de qualification 

Les effectifs des métiers de cadres et professions intermédiaires ont fortement augmenté ce qui s’explique par

- l’augmentation générale des niveaux de diplômes liée à la massification scolaire voulue par l’Etat 

-la hausse de la demande de travail qualifié (lié au progrès technique)

-la hausse du niveau de vie qui incite les individus à faire des études plus longues pour occuper des emplois plus qualifiés

2.4 La féminisation des emplois 

La féminisation c’est l’augmentation de la part des emplois occupés par des femmes.

Tertiarisation et féminisation sont fortement liées: le développement des emplois tertiaires a ouvert des emplois aux femmes qui souhaitaient rentrer sur le marché du travail.

Mais les femmes occupent aussi des emplois dans les autres secteurs d’activité de manière plus importante car leur taux d’activité a fortement augmenté= féminisation des emplois

3. la pertinence d’une approche en termes de classes sociales pour rendre compte de la société française fait l’objet de débats théoriques et statistiques

3.1 les classes sociales, un outil d’analyse de la structure sociale issu de la tradition sociologique..

Pour Marx, une classe sociale est:

- « Une classe en soi »: un ensemble d’individus qui occupent la même place dans la sphère productive: ils possèdent ou ne possèdent pas le capital 

-« Une classe pour soi »: ils ont conscience d’avoir des intérêts communs et opposés à ceux d’autres classes= une conscience de classe

Cela entraîne des rapports conflictuels entre classes sociales en lien avec le partage de la richesse créée par la production (intérêts antagonistes dans le partage de la VA: les capitalistes souhaitent augmenter leur profit ce qui se fait au détriment des salaires) =lutte des classes.

Pour Marx, il existe une hiérarchie qui est uniquement économique et qui explique toutes les autres hiérarchies .

Pour Weber, une classe sociale est:

- Un regroupement d’individus ayant des caractéristiques économiques semblables ( un même niveau de richesses)

-Un regroupement avant tout statistique sans qu’il y ait forcément « conscience de classe » et donc lutte des classes pour les individus regroupés dans une même classe.

-Une hiérarchie sociale parmi d’autres : 

Il distingue aussi les groupes de statut (hiérarchie en fonction du degré de prestige). et les partis (hiérarchie en fonction du pouvoir politique).

dissertation sur la structure sociale

3.2 Comment la sociologie contemporaine actualise la notion de classes sociale ?

 La notion de capital est au centre de la pensée de P.Bourdieu: le capital constitue les attributs (économiques, sociaux, culturels) des individus, des avantages hérités ou accumulés.

Le capital ne se réduit pas à un ensemble de richesses matérielles. Il faut lui adjoindre le capital culturel et le capital social. Marx ne voyait dans la domination que le critère économique, Bourdieu a apporté la composante sociale et culturelle.

BOURDIEU définit 3 types de capitaux 

  • Le capital économique renvoie au patrimoine et au revenu.
  • Le capital culturel renvoie au niveau de diplôme, la possession d’œuvres, les dispositions incorporées/ biens et services culturels
  • Le capital social est l’ensemble des relations sociales qu’un individu peut mobiliser pour avoir accès à une ressource.

Le capital global est l’accumulation de tous les capitaux et indique le niveau de prestige de l’individu (sa place dans l’espace social).

3.3 La société française est-elle une société de classes ?

Eléments qui doivent apparaître dans une société pour identifier des classes sociales : 

  • Des inégalités économiques issues de la sphère productive (inégalités de revenu et de patrimoine notamment) (classe sociale au sens de Weber)
  • Des conflits entre les groupes qui résultent d’un sentiment d’appartenance à une classe sociale (conscience de classe) (classe sociale au sens de Marx)

a) oui car il existe des inégalités économiques dans la société française contemporaine

Document : Courbe de Lorenz 

dissertation sur la structure sociale

50% de la population la plus pauvre vivant en France en 2017 reçoit 30% du revenu (par UC) distribué, les 50% les plus riches reçoivent donc 70% du revenu.

50% de la population la plus pauvre vivant en France en 2018 possèdent 8% du patrimoine français, les 50% les plus riches possèdent donc 92% du patrimoine français en 2018 selon l’INSEE.

La courbe de Lorenz permet de mesurer les inégalités de revenus ou de patrimoine à un instant donné. La courbe de Lorenz des patrimoines étant plus éloignée de la droite d’équi-répartition que celle des niveaux de vie, on peut affirmer que la distribution du patrimoine est plus inégalitaire que celle des revenus (niveaux de vie).

Le coefficient de Gini mesure la distance entre la courbe de Lorenz et la droite d’équi-répartition. Plus il est grand (proche de 1), plus la courbe s’écarte de la droite, plus la répartition est inégalitaire. Plus il est faible (proche de 0), plus la courbe est proche de l’équi-répartition, plus la distribution est égalitaire.

Les inégalités économiques ont diminué sur le 20 ° siècle mais augmenté dans les années récentes.

L’accroissement récent des inégalités économiques est dû à:

  • la fin de la réduction des inégalités de salaires : les très hauts salaires augmentent beaucoup plus vite que les autres 
  • L’augmentation des revenus du patrimoine liés au boom immobilier et à l’augmentation des dividendes versés aux actionnaires
  • les évolutions du marché du travail marquées par la montée du chômage et la précarisation de l’emploi, qui entraîne une baisse du niveau de vie pour toute une catégorie d’actifs touchés par le chômage et la précarité
  • le boom des marchés financiers et immobiliers qui entraînent une forte hausse des revenus du patrimoine  et du patrimoine qui bénéficient aux catégories déjà aisées.

Ce renouveau des inégalités est peu visible dans les indicateurs statistiques pour trois raisons :

  • tout d’abord la redistribution des revenus par l’Etat tend à amortir les effets de la précarité ce qui limite l’impact sur les inégalités, 
  • de plus le renouvellement des générations fait que les retraités aujourd’hui qui sont issus de la génération du baby boom voient leur situation s’améliorer par rapport aux retraités des générations antérieures, le niveau de vie moyen tend donc à s’améliorer. 
  • Enfin les indicateurs ont du mal à apprécier la hausse des revenus du patrimoine qui bénéficient de possibilité de défiscalisation (or les données sont liées aux revenus déclarés).

b) Mais l’analyse en terme de classe sociale semble fragilisée car

L’individualisation des rapports sociaux et les distances intra-classes affaiblissent la conscience de classe

L’individualisation du travail = Personnalisation des conditions d’emploi (horaire, rémunération, objectifs…)

  • Des horaires flexibles: chacun peut en fonction de ses choix ou obligations familiales commencer et terminer sa journée à l’heure souhaitée (selon une fourchette définie au sein de l’entreprise) du moment qu’il fasse le nombre d’heures 
  • L’entretien individuel qui permet de discuter des performances, objectifs, rémunération, évolution… de chaque salarié.

=>les salariés raisonnent davantage en termes individuels, ils sont moins conscients des enjeux collectifs, les autres salariés peuvent même devenir des « concurrents »

La baisse du sentiment d’appartenance à une classe sociale et l’individualisation de la relation de travail est défavorable à la mobilisation collective (montre qu’il n’y a pas vraiment de lutte des classes) Le nombre de journées individuelles de grève, qui illustre un conflit du travail entre salariés et patronat, a baissé. 

La hausse du niveau de vie permet un accès quasi généralisé aux biens d’équipement durables (électro-ménager, voiture, TV…). Cela homogénéise les modes de vie et donne le sentiment aux individus d’appartenir plutôt à la classe moyenne. 

Par contre, à l’intérieur des classes sociales (e des PCS) , il y a des situations de plus en plus variées en terme de conditions d’emplois et de revenus (par exemple entre ceux qui occupent un emploi précaire et ceux qui occupent un emploi stable)

=> les distances intraclasses s’accroissent, les distances interclasses se resserrent : la classe sociale n’apparaît plus forcément comme un concept pertinent d’analyse des inégalités

c) d’autres critères de différenciation sociale existent

-Le sentiment d’injustice partagé par les catégories populaires ne permet pas d’en faire une classe sociale car ils partagent d’autres critères d’identification.

=>l’individu ne se définit plus ou plus simplement par rapport à son appartenance de classe. D’autres critères d’identification prennent de l’importance pour l’individu pour son identification à un groupe social de référence. 

Groupe social = ensemble de personnes ayant des points communs et qui ont des interactions directes entre elles.

Ces autres critères d’identification à un groupe social sont à l’origine d’autres rapports sociaux : le genre, le lieu de résidence, la précarité, l’âge, l’origine ethnique,… 

Rapports sociaux = types de relations et d’interactions entre les groupes sociaux.

Eléments permettant d’observer ces rapports sociaux : 

  • Existence d’inégalités (selon le genre, selon l’âge, selon l’origine ethnique,…) intra-classes parfois plus grandes que les inégalités inter classes
  • Apparition de conflits/revendications autres que ceux liés à l’appartenance de classe. (ex gilets jaunes)

Si les inégalités intra classes sont plus importantes que les inégalités inter classes, cela veut dire que d’autres critères que la place dans le système productif sont plus pertinents pour analyser la structuration sociale.

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CH06. Comment est structurée la société française actuelle ?

Dans toute société, il existe une répartition inégale de certaines ressources socialement valorisées telles que le pouvoir ou encore la richesse, ce qui différencie les individus socialement. Les différentes inégalités (sociales, politiques ou économiques) structurent ainsi les sociétés et hiérarchisent les individus ou groupes d’individus en leur sein. En étudiant ces inégalités, les sociologues mettent à jour ce que l’on appelle la structure sociale. La structure sociale correspond au fait que la société est constituée de plusieurs groupes sociaux différenciés que l’on peut hiérarchiser selon différents facteurs ou variables, souvent pris de manière séparée, tels que le revenu , le diplôme, la catégorie socioprofessionnelle (PCS) ou encore le pouvoir .

La notion d’espace social est proche de la notion de structure sociale. À travers celle-ci, on assimile la société à un espace au sein duquel les individus et les groupes d’individus sont placés de façon plus ou moins proche en fonction de caractéristiques définies à partir de plusieurs facteurs ou plusieurs dimensions, tels que, encore une fois, le revenu , le diplôme, le lieu de résidence ou la PCS. Les différences entre les individus, liées à ces facteurs, se traduisent ainsi par des proximités entre certains individus en termes de mode de vie ou encore de vision du monde par exemple. Ils se situent donc à proximité les uns des autres au sein d’un espace social pluridimensionnel et peuvent être alors identifiés comme un groupe social présentant une certaine homogénéité sociale. D’autres individus, très différents les uns des autres, seront éloignés au sein de cet espace social et pourront alors appartenir à des groupes sociaux différents. Ces différences constituent également des inégalités , certains individus étant plus dotés que d’autres en ressources socialement valorisées (telles que le pouvoir ou en encore la richesse par exemple). Elles hiérarchisent donc les individus ou les groupes d’individus au sein de l’espace social.

Ainsi, nous essaierons de comprendre, à travers ce chapitre, comment est structurée la société française d’aujourd’hui. Nous nous demanderons donc comment les sociologues rendent compte de la structure sociale française contemporaine. Avec quels outils et selon quels principes ?

Dans un premier temps, nous constaterons qu’il existe de multiples facteurs de structuration et de hiérarchisation de l’espace social. Comme nous venons de le préciser, ces facteurs permettent de classer les individus dans des groupes sociaux qui sont ensuite hiérarchisés. Nous essaierons ensuite de comprendre l’évolution de cette structure sociale à travers l’analyse des principales transformations de la structure socioprofessionnelle en France depuis la seconde moitié du XXème siècle. Nous mettrons alors en évidence quatre principales évolutions. Enfin, nous nous intéresserons à deux analyses majeures de la structure sociale en sociologie, à savoir celle de Marx et celle de Weber, pour ensuite débattre de la pertinence de l’approche en termes de classes sociales dans l’analyse de la structure sociale contemporaine en France.

1. Il existe de multiples facteurs de structuration et de hiérarchisation de l’espace social.

1.1. comment se représenter l’espace social un exemple de construction d’un espace social de la société française..

Pour préciser ce que l’on entend par « espace social », nous pouvons prendre l’exemple très connu de l’espace social construit par Pierre Bourdieu afin de comprendre certaines pratiques notamment de consommation, de loisirs ou de vote. Il définit ainsi la société comme un : « ensemble de positions distinctes et coexistantes (…) définies les unes par rapport aux autres (…) par des relations de proximité, de voisinage ou d’éloignement et aussi par des relations d’ordre comme au-dessus, au-dessous et entre ». Ces positions sont définies à partir de facteurs tels que le niveau de revenu , l’âge, le lieu de résidence etc. C’est ainsi que Bourdieu place dans un graphique les différentes professions en fonction du niveau de détention de certaines ressources tels que le capital économique (revenu et patrimoine ) ou encore le capital culturel (dont le niveau de diplôme constitue un indicateur mais qui est composé plus largement de l’ensemble des ressources culturelles détenues par un individu telles que des biens culturels, son ouverture culturelle, ses pratiques culturelles …). On peut alors se rendre compte qu’il existe une proximité de modes de vie entre certaines professions situées à proximité les unes des autres sur le graphique et donc dans l’espace social (par exemple, les professions libérales et les cadres privés partagent des pratiques culturelles et sportives proches telles que le tennis, le golf ou encore le bridge ; de même pour les ouvriers spécialisés ou qualifiés qui jouent plutôt à la belote et au football).

Bourdieu : espace et style de vie

[1] Pierre BOURDIEU, Raisons pratiques , éditions du Seuil, 1994.

Si Bourdieu s’intéresse au niveau de détention de différents types de capitaux pour représenter l’espace social, les sociologues utilisent, plus largement, différents facteurs pour structurer et hiérarchiser l’espace social. Les différences sociales entre les individus sont donc appréhendées à l’aide de plusieurs facteurs. L’analyse de la structure sociale est donc ici multidimensionnelle.

De plus, au sein de cet espace social, les individus ou groupes d’individus sont hiérarchisés en fonction de leur plus ou moins grand niveau de détention de certaines ressources : diplôme plus ou moins élevé, revenu plus ou moins important, etc. C’est en identifiant cette hiérarchisation que l’on peut mettre à jour certaines inégalités que nous étudierons dans un prochain chapitre en regards croisés : « quelles inégalités sont compatibles avec les différentes conceptions de la justice sociale ? ».

Afin de rendre compte de la structure sociale française actuelle, nous allons donc, dans un premier temps, étudier les différents facteurs de différenciation et de hiérarchisation sociale : catégorie socioprofessionnelle, revenu , diplôme, composition du ménage, position dans le cycle de vie, sexe, et lieu de résidence.

Pour ce faire, intéressons-nous aux inégalités de revenu et, plus spécifiquement, au marché du travail pour montrer que les revenus du travail et l’accès aux emplois stables et qualifiés sont inégalement répartis entre les individus en fonction de leurs différentes caractéristiques sociales.

1.2. Les caractéristiques « privées » des individus sont source d’identités propres mais aussi d’inégalités.

1.2.1. le sexe est à l’origine d’un accès souvent différencié aux diverses professions ou groupes socioprofessionnels..

Rappelons pour commencer, mais vous le savez sans doute, qu’aujourd’hui encore le travail domestique (non reconnu et gratuit bien sûr …) est surtout réalisé par les femmes et moins par les hommes. Toutes les enquêtes statistiques le montre. Ainsi, en 2010, les femmes consacraient en moyenne 183 minutes par jour au travail domestique (un plus de 3 heures donc) contre 105 minutes par jour pour les hommes (moins de 2 heures). Ces différences se traduisent par un accès différenciés au marché du travail , en matière de temps partiel, plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. Des différences entre professions existent aussi comme le montre le tableau suivant, professions qui ont une place particulière dans l’espace social.

Champ : France hors Mayotte, population des ménages, personnes en emploi .

Source : Insee, enquête emploi 2019.

Ainsi nous constatons des différences d’accès aux emplois les plus qualifiés et les mieux rémunérés en fonction du sexe. En effet, il est plus probable pour un homme que pour une femme de devenir cadre (21,6 % de cadres chez les hommes en 2019 contre 16,8 % chez les femmes).

En outre, à niveau hiérarchique équivalent, les types d’ emploi sont différents en fonction du sexe. Ainsi, plus de 40 % des femmes sont employées et près de 30% des hommes sont ouvriers.

Il existe donc une différenciation verticale (les hommes ont plus de chance que les femmes d’accéder aux emplois les plus qualifiés et les mieux rémunérés) et horizontale (à niveau hiérarchique équivalent, les femmes et les hommes n’occupent pas les mêmes types d’ emploi ) concernant les professions exercées entre les femmes et les hommes.

1.2.2. La composition des ménages joue aussi sur l’accès à l’emploi et la situation de pauvreté : l’exemple des familles monoparentales.

À cette inégalité d’accès aux emplois les mieux rémunérés entre les femmes et les hommes, s’ajoutent d’autres inégalités telles que les charges de famille . En effet, les femmes sont plus souvent que les hommes à la tête de familles monoparentales (11,8 % des femmes de 25 à 64 ans contre 2,7 % des hommes en 2019) ce qui accentue le risque, pour ces femmes, d’être en situation de pauvreté . Le revenu du ménage au sein de ces familles monoparentales est moindre car ces dernières ne perçoivent qu’un seul revenu du travail et non deux et ont la charge d’un ou de plusieurs enfants. De plus, leur taux d’ emploi (la part des personne dans l’ensemble des individus qui ont un emploi) est plus faible que dans les familles traditionnelles (68 % contre 75 % en 2015), leur taux de chômage étant plus élevé que dans les familles traditionnelles (15 % contre 7 % en 2015).

1.2.3. Le lieu de résidence est aussi une variable « classante » pour les individus y compris dans l’accès à l’emploi.

Le lieu de résidence est, vous le savez, un facteur de différenciation et de classement des individus sur de nombreux points. Les individus n’ont pas accès aux mêmes ressources publique et privées en fonction de leur lieu de résidence. Par exemple, il est plus difficile d’accéder aux soins médicaux pour des individus qui habitent à la campagne (on parle d’ailleurs de « déserts médicaux » par qualifier ces zones, en France, dans lesquelles les habitants ne trouvent pas ou peu de médecins) par rapport à ceux qui habitent en ville, à proximité des grands centres hospitaliers et là où se concentrent les médecins libéraux.

De même, le lieu de résidence peut être stigmatisant. Par exemple, habiter un quartier réputé « difficile » peut être discriminant à l’embauche. À noter que le lieu de résidence est un lieu de socialisation entre individus partageant ces mêmes lieux de vie. Cette socialisation est donc différenciée en fonction du lieu de résidence (ville/campagne, centre-ville/banlieue, …) qui peuvent se traduire par des manières d’être différentes … même si, bien sûr, les expériences vécues sont éminemment variées et la socialisation plurielle. Il n’en demeure pas moins, pour revenir à notre exemple sur le marché du travail , que l’on constate également un risque de chômage inégal en fonction des zones géographiques, lié en partie à une stigmatisation liée aux lieux de résidence. Par exemple, en France, en 2018, le taux de chômage en zone rurale est de 5,9 % contre 10 % en zone urbaine.

1.2.4. La position d’un individu dans son cycle de vie influence l’accès aux différentes ressources valorisées et notamment l’emploi.

Le cycle de vie peut se définir comme une succession d’étapes ou de périodes communes à tous les individus au sein d’une même société, marquant le passage de la petite enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte et enfin à la vieillesse. La position d’un individu dans le cycle de vie influence l’accès à certaines ressources socialement valorisées telles que le pouvoir politique (l’âge moyen des députés est de 51 ans contre 41 ans pour l’ensemble de la population française) ou encore la richesse (en général, le patrimoine d’un individu augmente avec l’âge).

Pour poursuivre notre exemple sur le marché du travail , nous constatons que le risque de chômage est bien plus élevé pour les jeunes et qu’il diminue avec l’âge. Ainsi, en France, en 2019, 19,6 % des jeunes sont au chômage contre 7,8 % pour les 25-49 ans et 6.3% pour les 50 ans et plus. Les jeunes font donc face à un risque de chômage 3 fois plus élevé que les seniors.

1.3. La formation, l’emploi et les revenus classent les individus et structurent aussi la société.

1.3.1. le parcours de formation et l’acquisition d’un diplôme est un facteur structurant déterminant de la société française..

Le niveau de diplôme ou le type de diplôme différencie également les individus. Il a notamment un impact sur leur niveau de revenu d’activité. Il est également en lien avec leurs pratiques sociales et culturelles comme le vote, que vous avez étudié en classe de 1ère , ou le type de musique écoutée. Ainsi, l’écoute de la musique classique relève d’individus ayant plutôt un niveau d’étude élevé. De même, le taux de chômage varie en fonction du niveau de diplôme des individus comme nous le montre le document ci-après. Le risque de chômage est inégalement réparti en fonction du niveau de diplôme des individus. En effet, en France, en 2019, 9,6 % des personnes actives ayant un diplôme de niveau bac+2 ou plus et ayant achevé leur formation initiale depuis 1 à 4 ans sont au chômage contre 47,1 % pour les personnes actives n’ayant aucun diplôme ou ayant le brevet des collèges et ayant achevé leur formation initiale depuis 1 à 4 ans. Le risque de chômage est donc près de 5 fois supérieur pour les individus non diplômés sortant du système éducatif par rapport aux individus les plus diplômés.

Graphique : taux chômage selon le diplôme

1.3.2. Bien entendu, le revenu est une variable fondamentale qui détermine la place de chacun dans la société.

Pour différencier les individus et les situer dans l’espace social, on peut donc également s’intéresser à leur revenu et plus particulièrement aux revenus d’un ménage.

Pour rappel, un ménage se définit comme « l'ensemble des occupants d'un même logement sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de colocation, par exemple) » (INSEE). Un ménage peut donc être composé d'une seule personne.

À noter qu’il est important de tenir compte de la taille du ménage pour rendre compte du niveau de vie d’un individu car les situations financières peuvent être très différentes entre un ménage composé de deux adultes sans enfant et un ménage composé d’un seul adulte et de cinq enfants. En économie, la notion de « niveau de vie » tient compte justement de la composition du ménage pour calculer les revenus des individus (on parle également de revenu par unité de consommation). L’INSEE définit le niveau de vie de la façon suivante : « le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (uc). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage. Les unités de consommation sont généralement calculées selon l'échelle d'équivalence dite de l'OCDE modifiée qui attribue 1 uc au premier adulte du ménage, 0,5 uc aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 uc aux enfants de moins de 14 ans ». Pour rappel, le revenu disponible d’un ménage correspond à la somme des revenus primaires et des revenus de transfert à laquelle on déduit les prélèvements obligatoires (cf. notion « revenu »).

Il est ainsi possible de suivre l’évolution de la structure sociale selon le niveau de vie et montrer si la société tend, par exemple, à se polariser ou au contraire à se "moyenniser". Les données de l’INSEE montrent que si les inégalités de niveau de vie ont baissé jusqu’aux années 1990, confirmant l’idée de moyennisation, depuis lors elles ont plutôt eu tendance à augmenter. C’est ce qu’indique le graphique ci-dessous :

Graphique : évolution des inégalités de revenu en France

Source : Julien Blasco, Sébastien Picard, Quarante ans d’ inégalités de niveau de vie et de redistribution en France (1975-2016) in France, Portrait social 2019.

1.3.3. L’analyse de la société se fait souvent en France à partir de la nomenclature des PCS, qui distingue différents groupes socioprofessionnels.

En première, vous avez étudié la nomenclature des PCS de l’INSEE (chapitre de sociologie : « comment se construisent et évoluent les liens sociaux ? »). Cette nomenclature classe la population en différents groupes sociaux en fonction de différents critères (statut professionnel, secteur d’activité, taille de l’entreprise, secteur public ou privé, niveau de qualification de l’ emploi , position hiérarchique). Le niveau le plus agrégé de la nomenclature est composé de 8 groupes socioprofessionnels dont 6 GSP composés d’actifs et 2 GSP composés d’inactifs :

  • Agriculteurs
  • Artisans, commerçants, chefs d’entreprise (ACCE)
  • Cadres et professions intellectuelles supérieures (CPIS)
  • Professions intermédiaires (PI)
  • Autres personnes sans activité professionnelle

L’objectif de cette nomenclature est de classer la population française âgée de 15 ans et plus (c’est-à-dire en âge de travailler) en un nombre restreint de grandes catégories afin de pouvoir l’étudier, notamment d’un point de vue statistique. Les catégories sociales constituées doivent présenter une certaine homogénéité sociale c’est-à-dire regrouper des individus qui se ressemblent en termes de métier, de qualification , de réseau social mais aussi en termes de mode de vie.

L’intérêt de cette nomenclature est qu’elle permet d’étudier la structure sociale sous forme de groupes sociaux, et ce, selon une différenciation multidimensionnelle (plusieurs critères permettent d’identifier ces groupes). : ces groupes ont donc globalement des niveaux de vie, des modes de vie (pratiques économiques et culturelles) et une même identité sociale (manière d’être, de faire, de penser ou d’envisager l’avenir).

Grâce à cette nomenclature, il est ainsi possible d’identifier les inégalités économiques et sociales qui marquent la société française ainsi que des comportements économiques (épargne ou consommation par exemple), sociaux (pratiques culturelles par exemple) ou politiques (vote, abstention).

Si l’on s’intéresse, par exemple, au marché du travail et plus précisément au risque de chômage , on se rend compte que ce risque est inégalement réparti en fonction des catégories socioprofessionnelles. Les catégories sociales dites « supérieures » telles que les cadres et professions intellectuelles supérieures sont moins touchées par le chômage que les catégories dites « inférieures » telles que les ouvriers ou les employés. En effet, le taux de chômage des cadres est de 3,9 % en 2019 en France contre 12,4 % pour les ouvriers soit un écart de 8,5 points entre ces deux catégories.

Taux de chômage par catégorie socioprofessionnelle* en 2019

Graphique : taux de chômage selon la PCS

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Dissertation SES structure sociale

Par Mattéo Bailly   •  5 Janvier 2020  •  Dissertation  •  563 Mots (3 Pages)  •  2 146 Vues

Dissertation SES Structure Social

En 2001, Louis Chauvel annonçait dans un article largement discuté le « retour des classes sociales » : elles auraient été, selon lui, quelque peu oubliées dans les années 1980 et 1990 par les sociologues et, plus encore, par les responsables politiques (notamment de gauche) ainsi que par les journalistes. Pour comprendre les polémiques suscitées par son article, il est important de définir la notion de classe sociale. Cette notion est sociologiquement très liée à la pensée de K. Marx. Selon lui, une classe est constituée par l’ensemble des individus qui occupe une même place vis à vis des moyens de production : Il y a ceux qui les possèdent soit la bourgeoisie et ceux qui ne les possèdent pas et qui n’ont que leur force de travail à vendre, le prolétariat. Ainsi une classe regroupe des individus ayant des caractéristiques économiques et sociales similaires (ce qu’il nomme la classe en soi) mais aussi une conscience de classe, le sentiment d’avoir des intérêts spécifiques à défendre (la classe pour soi). Si ce concept a été « oublié » pendant un temps comme le souligne Louis Chauvel, c’est sous l’effet de la moyennisation c’est à dire d’un processus aboutissant à la constitution d'une vaste classe moyenne, tout en réduisant les positions extrêmes dans la stratification sociale et en rapprochant ainsi les niveaux de vie et les modes de vie. Y a-t-il eu réellement homogénéisation des modes de vie avec atténuation des clivages sociaux et des inégalités ? Si oui dans quelles mesures et est-ce toujours un processus en cours depuis la fin des trente glorieuses ?

Pour répondre à ces interrogations, nous verrons dans une première partie que la moyennisation est indéniable au regard de nombreux aspects mais nous montrerons dans un deuxième temps que cette moyennisation est à relativiser et que son processus semble interrompu depuis les années 1980.

Pendant les 30 Glorieuses, un processus de moyennisation c’est engagé. A travers ce processus, la structure sociale est poussée vers le haut avec le développement des PCS ( professions et catégories socioprofessionnelles). Ce développement pousse donc le développement des couches sociales moyennes, la forte expansion des PCS salariées de cadres, professions intermédiaires et employés. La société française connaît donc pendant les 30 glorieuses « un sentiment d’aspiration vers le haut » et parallèlement le déclin de groupes populaires : PCS ouvriers (à partir du milieu des années 1970) et agriculteurs, c’est cette transformation profonde que H. Mendras qualifie de seconde révolution française. Cette  “seconde révolution française” s’explique par deux types de transformations:

        Des transformations économiques, avec le fordisme, un mode de développement industriel visant à accroître la productivité par la réorganisation du travail,   et développement des emplois d’encadrement intermédiaire, développement des fonctions de l’Etat puis en parallèle la tertiarisation, et la hausse des emplois plus qualifiés.

        Des transformations sociales, avec la démocratisation de l’enseignement permettant une mobilité sociale ascendante qui rend possible cette aspiration vers le haut.

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Quels facteurs contribuent à expliquer la mobilité sociale ? (dissertation)

Document 2, document 3, document 4, la bonne méthode.

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Ce qu'il ne faut pas faire

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Introduction

Plan détaillé du développement, i. la mobilité sociale s'explique par les évolutions de la structure socioprofessionnelle, ii. la mobilité sociale s'explique par le niveau de formation (le rôle de l'école et du diplôme), iii. la mobilité sociale s'explique par les ressources et les configurations familiales.

IMAGES

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COMMENTS

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    1. Certaines caractéristiques de la société actuelle semblent rendre le concept de classe sociale moins pertinent pour analyser la structure sociale… 1.1. La tendance à la moyennisation brouille les frontières de classe Rappeler que cette analyse en termes de moyennisation était davantage appropriée à la société des

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    Dissertation sur la Structuration Sociale en France. Matière: Science et économie social. 23 Documents. Les étudiants ont partagé 23 documents dans ce cours. ... La bourgeoisie demeure une classe en soi et pour soi, selon Marx,la structure sociale se repose sur le rapport de production, la classe de la bourgeoisie en fait donc parti puisqu ...

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    en termes de classes sociales. EC3 - Raisonnement appuyé sur un dossier documentaire Vous montrerez qu'il existe une multiplicité de critères pour rendre compte de la structuration de la société française. Vous montrerez que l'analyse de la structure sociale en termes de classes sociales peut être remise en cause.

  5. Comment est structurée la société française actuelle ? Cours

    Cependant, les inégalités s'accentuent depuis les années 1980 et des théories des classes sociales comme celle de Bourdieu montrent l'importance de la possession de différents capitaux dans la hiérarchie sociale. De nouvelles analyses émergent aussi, insistant sur le besoin de croiser la notion de classe avec celle du genre.

  6. La structure sociale

    Pierre Bourdieu (1930-2002), sociologue holiste, considère que la société « forme » l'individu grâce à la socialisation. Il développe la notion d'habitus qui fait le lien entre l'individu et la société. Les comportements des groupes sociaux s'expliquent simplement par l'origine sociale, c'est-à-dire par l'environnement structuré en trois types de capital : économique ...

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    facteurs ne sont pas les seuls à structurer l'espace social. II/ Néanmoins, il existe d'autres facteurs de structuration de l'espace social. Le conflit générationnel révélé par la popularisation de l'expression « ok boomer » (Doc. 1) montre que la position dans le cycle de vie structure également l'espace social.

  8. Correction de la dissertation sur les classes sociales

    comprendre la structure sociale aujourd'hui. Analyse du sujet : montrer que le concept de classe sociale garde une certaine pertinence pour analyser la structure sociale en France aujourd'hui. Certaines évolutions récentes et caractéristiques actuelles rendent le concept pertinent pour décrire la structure sociale.

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    Nous verrons que certaines évolutions fragilisent la capacité du concept de classes sociales à rendre compte de la structure sociale (I). Puis, nous montrerons que l'analyse en termes de classes sociales conserve cependant un réel pouvoir explicatif pour rendre compte de la structure sociale actuelle (II). 1.

  11. Chapitre 1 : Comment est structurée la société française actuelle

    1.1 Le classement en catégorie socio-professionnelle : un outil statistique d'analyse de la structure sociale. La nomenclature des PCS de l'INSEE classe les catégories sociales en fonction de leur statut (salarié/indépendant), de leur secteur d'activité, de leur niveau de qualification et de la nature de la tâche effectuée.

  12. Plan détaillé dissertation: La mobilité sociale

    Plan détaillé relatif à la mobilité sociale et ayant comme problématiques: L'évolution de la structure par catégorie socioprofessionnelle suffit-elle à ... Correction de la dissertation sur les classes sociales. Sciences économiques et sociales 92% (12) 6. Economie - Commerce Internationale - PLAN EC1.

  13. CH06. Comment est structurée la société française actuelle

    La notion d'espace social est proche de la notion de structure sociale. À travers celle-ci, on assimile la société à un espace au sein duquel les individus et les groupes d'individus sont placés de façon plus ou moins proche en fonction de caractéristiques définies à partir de plusieurs facteurs ou plusieurs dimensions, tels que ...

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    • C omplétez le tableau suivant pour rassembler vos connaissances sur le sujet de dissertation : Notions Mécanismes Exemples Structure sociale Classes sociales (Marx et Weber) PCS Rapports sociaux de genre ... de rendre compte de la structure sociale • §4 Les inégalités économiques en fonction de la profession • §5 Les différences ...

  15. PDF Chapitre 2. Comment est structurée la société française actuelle?

    En France, dès le début de XXe siècle, la féminisation de la population active était déjà relativement importante comparativement aux autres pays européens, mais à partir des années 1960, le mouvement s'amplifie. Le taux d'activité des femmes a continué à progresser au XXIe siècle pour atteindre 68,2% en 2019.

  16. Dissertation SES structure sociale

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  17. Corriger dissertation rendre compte aujourd'hui de la structure sociale

    corrigé dissertation sujet comment rendre compte de la structure sociale en france la problématique va se focaliser sur la mise en œuvre du comment exprimé ... Dès lors il est possible de s'interroger sur la forme de sa structure sociale, à savoir le nombre, la nature des différents groupes sociaux qui la composent ainsi que leurs ...

  18. PDF Comment est structurée la société française actuelle

    On va insister sur le fait que ces facteurs ne se superposent pas les uns aux autres mais qu'ils interagissent. … mais qu'est-ce que la stratification sociale, l'espace social, la structure sociale dont on va parler ? Vocabulaire à connaitre : • La stratification sociale

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    12 octobre 2023 ESPACE MUTUALISATION, Mutualisation, Terminale, Terminale - Structure sociale. Un travail sur les 4 documents d'un sujet de dissertation sur la pertinence des classes sociales avec son corrigé. Consigne de travail : Pour chacun des 4 documents, formulez un bref § AEI qui indique que l'approche en termes de classes ...

  20. Dissertation : La pertinence de l'analyse en termes de classes sociales

    I. L'analyse en termes de classes sociales a perdu de sa pertinence. Au premier abord, l'analyse en termes de classes sociales paraît dépassée. Les inégalités entre groupes sociaux se sont réduites et l'on observe un certain déclin de la conscience de classe. 1.

  21. Quels facteurs contribuent à expliquer la mobilité sociale ...

    Introduction Henri Mendras a montré que, durant la période 1954-1985, les classes populaires ont connu un mouvement d'up-grading, c'est-à-dire une mobilité sociale collective ascendante, compressant ainsi la structure sociale « par le bas ». La mobilité sociale désigne le changement de position sociale d'un individu ou d'un groupe social.

  22. Dissertation SES la mobilité sociale

    Par exemple d'après Alternatives Économiques, numéro 378, avril 2018, on remarque une évolution de la structure sociale de la population active entre 1962 et 2014. Sur 100. personnes actives 18,5% étaient des cadres supérieurs et moyens en 1962 alors qu'en 2014 sur 100 personnes actives 42,7% étaient des cadres supérieurs et moyens.

  23. PDF CORRECTION DISSERTATION -elle à expliquer la mobilité soc. ? DOCUMENT 1

    Les études sur la mobilité estiment qu'environ 40% de cette mobilité est liée aux transformations de la structure socioprofessionnelle. C'est pourquoi elle est qualifiée de mobilité sociale structurelle. Partie 2 : La mobilité sociale est aussi le résultat de l'action de l'école et de la famille 2.1. Le rôle de l'école Une ...